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La crise du lait


pierreyves

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Si tu affirmes que la majorité des "autrichiens" sont libéraux, c'est vrai (notons toutefois à titre d'exemple Von Wieser, le maître de Mises, qui était socialiste pur jus). Si tu prétends que la majorité des économistes libéraux sont "autrichiens", tu as tort, et plutôt deux fois qu'une. Non seulement la majorité est "néoclassique" au sens large, mais de plus une bonne part ne connait pas en détail les thèses de l'Ecole de Vienne (pour ceux qui en ont ne serait-ce qu'entendu parler).

Evidemment, si tu considères les monétaristes, les adeptes de la théorie des jeux et autres analyses d'optimalité des institutions comme des économistes sérieux, on ne va pas s'entendre…

Friedman par exemple, était bien plus un homme politique qu'un économiste (ce n'est pas une critique). Il ne cherchait pas à décrire, ses thèses économiques lui servaient à argumenter en faveur de réformes. C'est pour cela que ses théories pouvaient aisément être détournées, comme on l'a vu avec le monétarisme.

Après tout est une question de mots: si "économiste" pour toi consiste non en du descriptif (le sens de "science économique" pour moi), mais à fournir des recommandations politiques (un peu comme le fait un ingénieur, qui ne s'intéresse pas seulement à expliquer un phénomène, mais à proposer des solutions), alors Mises n'est pas un économiste et Friedman est un économiste.

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Wikibéral aussi. Je suis persuadé d’avoir lu le contraire dans la biographie de Mises. Je vérifierai ce soir…
Mises never studied under Wieser, though it is likely that Wieser, having come to occupy Carl Menger’s chair at the University of Vienna in 1903, was one of Mises’s examiners in government science.

Mises: The Last Knight of Liberalism, p. 150 (Part II: The Austrian School, Chapter 4: Fin de siecle Economic Science, Friedrich von Wieser)

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Je me demande comment les journalistes vont relater la grève du lait.

Il y a un truc qu'il ne faut pas oublier pour bien comprendre :

Les agriculteurs ont un quota à faire dans l'année (s'ils le dépassent, ils sont soumis à de fortes sanctions financières).

La campagne se fait du 1er avril au 31 mars de chaque année. Cela fait que pendant une bonne partie du mois de mars, nombre d'agriculteurs (ceux qui ont atteint leur quota) jettent leur lait dans la fosse à lisier.

Donc ceux qui sont en avance (ou pas en retard sur leur quota) peuvent se permettre de jeter le lait <<plus tôt>>. Du même coup si le lait augmente en début d'année prochaine, il réalise une plu-value.

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  • 2 weeks later...
Lait : premier espoir de sortie de crise

Le Figaro

21/09/2009 | Mise à jour : 22:04 | Ajouter à ma sélection

Dix-neuf pays européens demandent à la Commission de réguler le marché.

La Pologne s'est ralliée lundi à l'initiative franco-allemande appelant à une nouvelle régulation du secteur laitier pour accompagner la suppression des quotas. Cela porte à 19 le nombre de membres de l'UE favorables à ce projet. L'accord de la Pologne était important à obtenir pour Paris et Berlin en raison du poids du secteur laitier dans ce pays.

Les pays signataires appellent la Commission européenne à «prendre des mesures urgentes» à l'échelle de l'UE tout entière, et notamment «proposer une augmentation temporaire des prix d'intervention», «augmenter les sommes remboursées pour les exportations de beurre, de lait en poudre et de fromages». Si cette demande est suivie d'effet, elle pourrait calmer la grogne des producteurs de lait en Europe qui subissent un effondrement de leurs prix de vente.

22.000 litres de lait distribués à Paris

Onze jours après le lancement de la «grève du lait», les éleveurs ont en effet multiplié lundi les rassemblements devant les laiteries. La chute des prix du lait, de plus 50% dans certains pays de l'Union européenne entre 2008 et 2009, est à l'origine de la grogne. Sur le terrain, dans toutes les régions de production laitière, les scénarios se répétaient, à quelques variantes près : nouvelles actions d'épandage, blocage ou filtrage des accès des laiteries accusées de minimiser le mouvement ou d'importer des produits lactés pour compenser la baisse de production française.

Les éleveurs visent «notamment» les camions étrangers, pour vérifier que les laiteries ne sont pas en train de procéder à des importations pour compenser la baisse de la production française, a expliqué en Normandie Jean-Marc Painblanc, de l'Apli (Association des producteurs laitiers indépendants, co-organisateur de la grève avec l'OPL). Le géant laitier Lactalis continue toutefois de chiffrer à seulement 4 ou 5% la baisse de collecte liée au mouvement. La mobilisation se poursuivra en France mardi. La Confédération paysanne escompte distribuer 22.000 litres de lait, à partir de midi, sur la place de la République à Paris.

Ils ont presque gagné.

Facile, dans ce pays, les cours sont trop bas, une manif, les cours remontent.

Il vaudrai peut-être mieux nationaliser les fermes, au moins, ce serait officiel:….les paysans sont des fonctionnaires.

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Voici un petit article que je trouve intéressant sur les subventions dans l'agriculture européenne:

Subventions à l’agriculture : la fuite en avant

28 May 2009 • Relatifs •

À la fin des années 1980, les subventions représentaient environ 15 % du revenu des paysans français. On a pu établir qu’elle dépassaient désormais les 75 %. La moitié du budget de l’Union européenne va à une activité qui génère environ 3 % du PIB.

Une chronique de “L’Insolent”.

FUITE EN AVANT DES SUBVENTIONS

“Le 25 mai, dans le centre de Berlin, quelques milliers d’agriculteurs allemands - 6 500 selon les organisateurs et 3 000 selon la police - ont défilé en protestant contre la chute brutale du prix du lait brut payé au producteur. Immédiatement, le gouvernement a annoncé une baisse des taxes sur le carburant agricole.

Je n’applaudis pas spécialement ni à cette réaction, ni à l’aspect technique de cette disposition dérogatoire. Toute exonération, toute niche fiscale contient sa part de perversité.

Je constate simplement qu’outre-Rhin, face à un courant de mécontentement on pense en l’occurrence à une décrue fiscale.

Et dans l’Hexagone de fort nombreuses charges, taxes, cotisations imposées à l’agriculture offriraient aux pouvoirs publics la très riche possibilité d’abrogations libératrices.

Or voici comment nos technocrates réagissent à une situation identique, et pour cause puisqu’il s’agit du même produit sur le même marché. Parmi nos décideurs, le plus visible en ce moment, figure sur les affiches de la terne campagne des “européennes” du 7 juin en Île de France en la personne de M. Barnier, ministre de l’Agriculture à ses moments perdus. Peut-être, feint-il habituellement de paraître le plus niais. Pourtant, la communication ne vient pas de lui : elle émane du Premier ministre, François Fillon.

Le 26 mai ses services annonçaient, face à ce qu’on appelle “la colère” des producteurs de lait, le “versement anticipé des aides communautaires” pour les exploitants agricoles dès le 16 octobre, conformément à ce qu’a prévu la veille la Commission européenne. Cette mesure sans précédent, ajoutait triomphalement le communiqué de l’hôtel Matignon “a été rendue possible hier par la Commission européenne. Les États membres seront autorisés à payer de manière anticipée dès le 16 octobre prochain 70 % des aides directes, normalement payées le 1er décembre 2009″.

La veille en effet la Commission de Bruxelles, présidée sans doute de droit divin par l’indispensable José Manuel Barroso, avait accordé des aides financières limitées au secteur laitier pour calmer les éleveurs ruinés. Car ceux-ci manifestaient ce jour-là dans plusieurs pays. En tant que ministre français de l’Agriculture, M. Barnier, a cru bon saluer alors un “premier pas” tout en regrettant qu’il ne se situe “pas à la hauteur des difficultés ni des enjeux de la filière en Europe sur le moyen terme”.

Ceci ne veut évidemment rien dire et cherche à ménager la chèvre et le chou.

En 2006, l’OCDE établissait ainsi un comparatif de la part des subventions dans les revenus agricoles.

On mettra éventuellement de côté le Japon avec 58 % : celui-ci tient à des raisons aisément repérables, et, disons-le, il entraîne des conséquences désormais très dommageables pour l’archipel. On atteint

-34 % en Europe,

-contre 17 % aux États-Unis (taux encore énorme, qui correspond à des sommes distribuées plus intelligemment)

-mais surtout contre une fourchette de allant de 2 à 6 % en Nouvelle-Zélande, Brésil, Australie Russie et Chine).

Pas besoin de poser au futurologue ou de sortir de Saint-Cyr, ni même de suivre pas à pas les négociations de l’ex-GATT devenu OMC, pour se représenter les perspectives d’avenir. L’Europe ne peut que renoncer progressivement à des aides agricoles qui la pénalisent. Celles-ci absorbent, aujourd’hui encore, la moitié du budget communautaire en direction d’une activité qui génère environ 3 % du PIB. Ajoutons enfin que la répartition même de ces aides ne pourra pas éternellement exclure les 12 nouveaux pays d’Europe centrale.

Or la France, depuis les années 1990, a choisi le chemin rigoureusement inverse de celui que commanderait le bon sens.

À la fin des années 1980, les subventions représentaient environ 15 % du revenu des paysans français. Elles sont arrivées à la parité vers 1997, et depuis on a pu établir qu’elle dépassaient désormais les 75 %. On a même communiqué sur un pourcentage de 77% (1). En gros cette part représente le double de la moyenne ouest-européenne, qui elle-même se situe à un niveau deux fois supérieur aux pourcentages nord-américains.

Nous sommes revenus à une économie de cueillette et de chasse, où le gibier se compose de primes.

Mais on ne touche pas aux charges indues que le système impose à la terre. On ne remet notamment jamais en cause, on exclut même du débat public quiconque tenterait d’évoquer, les cotisations monopolistes qui frappent l’exploitant sous prétexte de le protéger.

D’un ancien candidat à la présidentielle dont j’ai oublié le nom, mais dont je me souviens qu’il parlait, en 2006, de “rupture”, et que ses adversaires décrivent comme un “ultralibéral”, on aurait pu souhaiter qu’il redonnât vie à la revendication essentielle, la seule légitime, en faveur de la libre entreprise : “Moins d’aides moins de primes”.

Il me semblerait fécond de retourner à cette vérité première.”

Jean-Gilles Malliarakis

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  • 4 weeks later...

L'argent qui coule de source.

Crise du lait: Bruxelles va débloquer 280 millions d'euros

La Commission européenne s'est décidée à agir sous la pression des agriculteurs en colère qui dénoncent la chute des prix depuis des mois.

La commissaire européenne à l'Agriculture, Mariann Fischer Boel, a annoncé lundi matin vouloir débloquer une aide de 280 millions d'euros en faveur du secteur laitier en crise, peu avant une réunion ministérielle de l'UE sur le sujet.

"Je vais vider mes poches et j'ai 280 millions d'euros pour les agriculteurs" du secteur laitier, a-t-elle dit à la presse à son arrivée, en parlant d'un "fonds" d'aide à la profession.

Elle n'a pas donné immédiatement de détails sur la manière dont cette enveloppe serait dépensée mais précisé que la Commision en déciderait.

Déjà vendredi, un projet d'aide de l'Union européenne "proche de 300 millions d'euros" avait filtré, de source diplomatique.

La Commission européenne s'est décidée à agir sous la pression des agriculteurs en colère qui dénoncent la chute des prix depuis des mois. Ces derniers comptent à nouveau manifester à Luxembourg lundi en marge de la réunion des ministres européens de l'Agriculture.

(Source AFP)

http://www.europe1.fr/Info/Actualite-Inter…it/(gid)/249338

Selon des informations recueillies par Europe 1, l’Elysée fait pression sur les banques pour qu’elles accordent un milliard d’euros de prêt aux agriculteurs. Un prêt à taux zéro puisque l’Etat prendrait en charge les intérêts.
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  • 2 weeks later...

Des sous, des sous ! :icon_up:

Nicolas Sarkozy a annoncé, ce mardi dans le Jura, un plan "sans précédent" pour l'agriculture en crise, comportant 650 millions d'euros de "soutien exceptionnel de l'Etat" et 1 milliard d'euros de prêts bonifiés.

NOUVELLES MESURES POUR TENTER D'APAISER LES AGRICULTEURS

Nicolas Sarkozy au chevet des agriculteurs. Il a annoncé, ce mardi dans le Jura, un plan "sans précédent" pour l'agriculture en crise, comportant 650 millions d'euros de "soutien exceptionnel de l'Etat" et 1 milliard d'euros de prêts bonifiés.

"Je suis venu vous proposer un plan absolument sans précédent de soutien exceptionnel à notre agriculture", a déclaré le chef de l'Etat devant un demi-millier d'agriculteurs. Il a indiqué que ces aides seraient conformes aux règles de la concurrence européennes.

Ce plan était attendu avec impatience par les agriculteurs confrontés à des baisses considérables de revenus. Après une chute moyenne de leurs revenus de 20% en 2008, les agriculteurs s'attendent à un nouveau repli en 2009.

"Nous sommes dans l'urgence", a affirmé auprès de l'AFP (Agence France Presse) Jean-Michel Lemétayer, président de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA).

http://www.latribune.fr/actualites/economi…griculture.html

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