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Tout ce qui a été posté par Anton_K
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Je crois qu’elle avait proposé une alliance de ce genre là à Navalny qui a refusé. Quant à savoir ce que cette proposition valait sachant qu’il était impossible que Navalny soit autorisé à se présenter...
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La fille est Ksenia Sobchak. Fille de l’ancien maire de Saint Petersbourg et mentor de Poutine. Ancienne animatrice télé devenue journaliste vedette sur le principal média d’opposition après avoir pas mal milité et manifesté dans les rassemblements d’opposition à partir de 2011. Libérale revendiquée (je crois même qu’à une époque elle citait Ayn Rand ; edit) qui propose un énorme plan de privatisation, qui planque des tonnes de liquide chez elle et qu’on accuse parfois de mépriser les pauvres. Elle représente probablement peu de gens, pas plus que 5% vraisemblablement, mais elle se fait pas mal mousser en ce moment et ne souffre pas de l’ostracisation absolue qui touche Navalny par exemple... donc elle pourrait bénéficier d’un petit effet Trump (« c’est la fille de la télé »). Il y a très, très peu de chances qu’elle fasse un score à deux chiffres en tous cas. Le camp Navalny l’accuse d’avoir une combine avec Poutine pour diviser l’opposition et lancer sa carrière politique. Ce qui est plausible. A mon avis par contre elle a des chances de gagner beaucoup en influence d’ici aux élections suivantes grâce à son regain de visibilité (notamment à travers une campagne trumpienne de terrain intense et de buzz), ses réseaux déjà considérables dans l’oligarchie. Le gars je connais pas mais en ce qui concerne l’outrance verbale... ça choquerait beaucoup en France mais les trolls d’extrême-droite/religieux/stalinismes/pro-Poutine c’est assez fréquent à la télé russe. Ils représentent souvent des petits groupes peu significatifs séparément mais qui jouent leur rôle dans le système Poutine.
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Mais as-tu vu la Vie Aquatique ?
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Afrique du sud: le parlement vote l'expropriation des fermiers blancs
Anton_K a répondu à un sujet de Librekom dans Actualités
J'ai lu ci et là des commentaires d'après lesquels que ce genre de réforme agraire était présentée régulièrement et que la décision dont on parle ici, l'ouverture du processus législatif, était en général votée, mais que ça ne passait jamais le conseil constitutionnel. Il semble que cela fasse partie de la rhétorique de légitimisation des marxistes en Afrique du Sud de faire régulièrement ce genre de proposition, avec les appels qui vont avec à "faire payer" les blancs de diverses manières. -
Méta l'hurlant (mais aussi plus calme)
Anton_K a répondu à un sujet de Hidalgo dans Sports et loisirs
Vous connaissez ce gars là? Assez drôle, et possiblement libertarien. -
Méta l'hurlant (mais aussi plus calme)
Anton_K a répondu à un sujet de Hidalgo dans Sports et loisirs
Je découvre ça : -
Progressisme et individualisme : cocktail mortel pour la Liberté?
Anton_K a répondu à un sujet de PABerryer dans Politique, droit et questions de société
Déjà à ce stade, je me demande pourquoi est-ce que tu penses que caractériser le phénomène SJW par des notion aussi générales et vagues que "progressisme" et "individualisme" va te permette d'y voir plus clair. En fait tu as choisi d'appeler individualisme quelque chose qui n'est pas l'individualisme au sens où les libéraux l'entendent, en tant que notions explicites suscitant des revendications politiques, elles n'ont simplement pas le même contenu. L'individualisme libéral, en somme, c'est l'égalité devant la justice en vertu de la reconnaissance universelle de droits personnels. Tout le courant de politiques identitaires dont les SJW sont une manifestation s'est construit en remettant en cause cet individualisme libéral. J'imagine que tu fais tout de même ce choix de caractérisation parce que tu penses qu'à un niveau psychologique et dans l'histoire des conceptions (par opposition à un niveau conceptuel et logique), ce qu'on pourrait appeler l'égoïsme ou l'égocentrisme SJW descend, provient, ou est l'émanation de la même conception que celle qui a produit l'individualisme libéral. Cette affirmation généalogique est en elle même très ambitieuse et me semble nécessiter beaucoup plus d'ingénierie théorique que ce dont tu te satisfais là. Mais quand bien même elle serait vraie, il faudrait motiver ce transport à niveau d'analyse psychologique. Penses-tu par exemple qu'il soit utile de vérifier cette observation afin d’établir si agir sur cette tendance psychologique "individualiste", dont l'individualisme libéral et l'individualisme SJW seraient deux éménations, pourrait permettre de préserver les libertés individuelles? Si c'est cela, je trouve le détour fantaisiste. Il faudrait déjà se donner une analyse du phénomène qui n'oblige pas à identifier les deux, puisqu'ils ont clairement des conséquences contraires. Qu'ils procèdent de la même tendance psychologique générale, c'est une possibilité, mais c'est un jugement de fait qui nécessite d'être établi. Qu'ils ont des conséquences contraires, c'est un fait que l'on connaît déjà. Une possibilité serait donc de promouvoir une attitude morale qui reste, dans sa formulation explicite, condition suffisante d'une doctrine des droits individuels, mais qui exclue ou du moins détourne (on parle psychologie et non logique ici...) des tendances que tu déplores. Le problème de ce genre d'interrogation est qu'elle est posée en termes d'interaction entre des tendances psychologiques, dont les mécanismes sont mystérieux, et la formation de doctrines, que nous connaissons par leur développement logique. La manière dont il faut penser cette intéraction et obtenir, par une action décrite depuis l'un des points de vue, des effets observés par l'autre point de vue, est un défi de taille. TL;DR : pourquoi envisager quoi que soit qui remette en cause l'individualisme libéral afin de s'opposer à l'individualisme SJW, puisqu'on sait déjà ce qu'on aime dans le premier, et ce qu'on n'aime pas dans le second? -
Méta l'hurlant (mais aussi plus calme)
Anton_K a répondu à un sujet de Hidalgo dans Sports et loisirs
Oui je sais... Cette pochette. -
Jordan B. Peterson
Anton_K a répondu à un sujet de Eltourist dans Politique, droit et questions de société
Merci de ta réponse @F. mas. Il se trouve que je lisais hier et ce matin cet article. Ce que j'en retiens c'est finalement que l'identity politics repose en effet assez peu sur le marxisme mais plutôt sur des considérations plus générales sur la relation entre oppresseurs et opprimés, et que la question de savoir si cette théorie de l'oppression est marxienne ou anti-marxienne se discute, largement dans les termes décrits par poney. La deuxième chose que je remarque est que le terrain d'investigation des cultural studies est le récit individuel, et que le langage théorique d'analyse de ces récits est peu technique, l'usage des termes est peu conceptuel malgré l'usage de mots rares. Le langage est opaque mais il en général, il s'agit de traduire avec des mots ampoulés des jugements naïfs, un bon test étant qu'on peut tout traduire en langage ordinaire, tirer des conclusions, et celles-ci seront toujours équivalentes après retraductions en langage ampoulé que celles produites par les auteurs. Autrement dit : "Tout le monde n'a pas envie d'être défini par son ethnicité". Autrement dit : "Les queer sont des gens qui veulent définir leur propre identité sexuelle". Est-ce que ma traduction réduit le contenu informationnel des énoncés? Je ne pense pas. En gros c'est largement du bullshit, à mon humble avis. D'ailleurs ça me rappelle, dans Ave Caesar, le mec qui place partout le terme "body politic", jusqu'à énerver Herbert Marcuse. Ce qui est intéressant c'est que presque tous les problèmes de fond (ghettoisation, tyranie intra-communautaire, anti-libéralisme, essentialisme) sont identifiés, et en général les contre-arguments sont vraiment très acrobatiques (encore plus bullshitesques) : On se gausse. En fait, plus j'étudie les post-modernistes et plus j'étudie les SJWs, plus je me rends compte que les premiers sont fins et prudents, que les seconds sont beaucoup plus grossiers que je croyais, et que les deux écoles ont théoriquement peu à voir. Pourtant on sait qu'historiquement il y a des liens, notamment via Judith Butler. Je connais assez mal Judith Butler à part son bouquin sur le pouvoir des mots. J'ai l'impression qu'à un certain moment, dans le vide normatif laissé par le post-modernisme, des idéologies militantes se sont engouffrées, en se réappropriant des aspects très superficiels de la rhétorique critique, qu'elle soit post-(marxo-)structuraliste ou plus psychanalytique. Il ne s'agit clairement plus de comprendre le contexte de formation de normes sociales ou épistémiques (économiques ou non) pour en discuter les justifications (à supposer qu'on puisse faire le lien logique entre ce contexte et ces justifications...), ce qui nécessite au fond une étude historique voire scientifique, en tout cas une forme d'érudition. Dans les cultural studies il semble s'agir simplement de prendre les phénomènes sociaux comme ils viennent et d'ajouter sur leur description un nouveau récit qui explique pourquoi ils sont aggressifs, offensifs, discriminant. Cela ne nécessite pas d'acquérir une connaissance quelconque sur la cause de ces phénomènes, mais simplement d'écouter son for intérieur en étant bien attentif à sa "gachette". Absolument d'accord pour mettre en valeur cette notion "d'idéologie diffuse de la discipline". C'est justement cette idéologie que je trouve qu'il faudrait circonscrire, et en trouver les relais. Pour avoir pris des cours de philosophie, on sait tous les deux qu'un prof dit beaucoup de choses, d'appartés et de petites remarques entre gens qui se comprennent bien en marge de son cours. Ma conjointe a suivi un cours sur Marx à la Sorbonne pendant un temps, elle m'a raconté à quel point c'était en fait un festival causeries informelles entre gens de bonne compagnie, et que toutes les quinzes minutes on progressait dans le texte d'un paragraphe. Quelle partie du cours constituera ce que les étudiants pensent ce Marx... L'idéologie diffuse n'est pas dans le texte. Mais je dirais que dans le cas des cultural studies finalement elle est moins loin du texte si on effectue la "retraduction". Dans cette hypothèse, les profs jouent bien un rôle. Est-ce que ça se passe en off? Est-ce que ça suppose une forme de double discours? C'est une question qui s'est toujours posée, même pour Foucault qui était pourtant prudent, qui officiellement ne faisait que documenter mais qui parfois se laisser aller à espérer publiquement. Ce que j'aimerais voir, c'est une instance concrète de double discours, de discours off qui passe en on, via les réseaux sociaux par exemple. En stalkant un peu ces profs et intellectuels de niveau intermédiaire proche du militantisme ça doit être facile à observer. J'en doute pas une seconde, il me semble aussi que la possibilité de ce type d'entreprise politique pourrait motiver la production de discours militant même sans l'intermédiaire de profs inspirateurs. Il suffit juste que les cadres de l'université soient intellectuellement tétanisés et incapables de répondre, parce que leur autorité se doit de reposer sur des bases intellectuelles et que celles-ci sont été reniées et sapées. Oui je me souviens de la version billet de ce passage, et c'est vrai que ça permet d'expliquer les safes spaces, d'infrastructures sanitaires adaptées et autres privilèges. Même si on m'apprenait récemment que je ne sais plus quelle institution californienne s'était tirée pas trop mal de cette situation d'inflation ontologique potentielle en renommant simplement les toilettes pour femmes "sitting" et les toilettes pour hommes "standing". Trève d'anecdotes. Désolé, je réorganise ton post, un peu orweliennement... Ceux-ci sont les risques auxquels je pensais initialement mais à propos desquels je ne savais trop si je m'enflammais ou non. J'ai toujours du mal à identifier exactement les facteurs et évaluer leur impact, à part dans la production culturelle subventionnées, comme je le disais avant. Que signifierait l'intolérance au sommet ? Quel serait le résultat de la décadence intellectuelle des élites et son divorce d'avec le peuple ? Comment s'en prend-on à la science exactement, à part dans un cours de "science studies" qui n'a aucune conséquence sur l'activité des départements scientifiques ? Ce que je cite ensuite me semble plus concret et plus inquiétant : Mais on en revient à cette question de tétanie intellectuelle, qui me semble suffisamment différente du problème de la tyranie politique directe évoquée précédemment pour en être distinguée à profit. Dans ces cas là, il ne s'agit pas de choses qui seraient devenues interdites, ou qui nécessiterait des changements institutionnels. Il s'agit d'un changement qui est peut-être bien strictement psychologique chez tous ceux dont la parole serait devenue illégitime, à cause de leur identification comme des oppresseurs potentiels, qu'il sera facile de disqualifier ainsi rhétoriquement, et qui n'auront plus les moyens de répondre parce que le discours aura rejeté tous leurs codes rhétoriques : appels à une forme d'égalitarisme dans le jugement moral, et plus généralement qui entreraient en contradiction avec le poids des feelz et du passif d'oppression. Ce qu'on ne pourra plus dire pourra permettre à des maux de devenir furtifs, et aux anciens oppressés d'acquérir de nombreux privilèges inquestionnables. -
Jordan B. Peterson
Anton_K a répondu à un sujet de Eltourist dans Politique, droit et questions de société
Tu réitères le constat mais moi j'aimerais aller un peu plus profondément dans l'explication, je veux des noms, une chronologie et des mécanismes. Cela dit pour rebondir sur ce que tu dis : on a plusieurs éléments, il faut les organiser et établir leur importance. - Politiques éducatives démagogiques et débilitantes. - Incitation à participer à des actions radicales pour se faire bien voir, sur les campus comme sur les réseaux sociaux. - Cours de sciences politiques et de cultural studies qui montent à la tête à des étudiants et leur permettent de justifier des actions limitantes. - Les gens qui donnent ces cours les incitent-ils directement à l'action ? Ou bien l'incitation est-elle suffisamment forte pour que la récupération rhétorique soit spontannée? - Y a-t-il des luttes au sein des staff des universités, la pression s'exerce-t-elle entre profs? Ou s'exerce-t-elle directement des étudiants sur les cadres? Je m'intéresse particulière à déterminer les rôles, fonctions et motivations au sein des professions universitaires. Je me prends à penser ça de temps en temps mais je me demande à quel point la rhétorique de "sjws v.s. western civilization" me monte aussi à la tête. Parce que si c'est vrai que les deux camps frament le débat de cette manière, que sait-on vraiment de comment des choses comme les radicalités idéologiques influencent le cours des civilisations? J'ai beau m'inquiéter pour le futur de l'éducation, les STEMs se portent toujours bien, au contraire le gros des diplômés en cultural studies finit probablement dans des jobs alimentaires. On est donc pas à la veille d'une subversion culturelle par le bas et les infrastrucutres. Restent l'option de l'influence politique, qui est un peu plus crédible, via l'état socialiste. On sait que ça peut faire des dégâts, je ne le nie pas, d'autant plus si la traduction concrète de ces idéologies est une augmentation de la population à la charge d'un contribuable toujours plus rare. Dans le domaine de la production culturelle et de la liberté d'expression en revanche, je sais de sources personnelles que la connerie déferle à vitesse V et que ça devient inquiétant pour la capacité de tout un chacun à écrire/filmer sur le sujet qu'il veut. Bref, je cherche des scénarios crédible et détaillés de comment est-ce que les sjws nous font foncer dans le mur. Je doute pas qu'on puisse en faire, mais il faut les formuler pour les évaluer, on peut pas en rester à "cette idéologie remet en cause ces valeurs, donc c'est la fin". Bon j'arrête là, je commence à fatiguer et ça se voit. -
Jordan B. Peterson
Anton_K a répondu à un sujet de Eltourist dans Politique, droit et questions de société
Je continue à réfléchir à la réponse ouverte à Peterson que je postais l'autre jour, et je me pose la question suivante : Qui sont les influenceurs directs des militants sjw, ou du moins quelle est la chaîne d'influence ? S'agit-il de professeurs d'université ? Quel est exactement leur familiarité avec la littérature philosophique dont ils se revendiquent et leurs contributions à ces dernières ? Existent-ils en tant que donneurs d'ordres ? ou est-on face à un mouvement parti du bas, sur la base de l'opportunisme de militants en puissance et du mimétisme caractéristique du signalement de vertu ? Ce sont là beaucoup de questions, mais il me semble qu'on a trop cherché à rattacher le militantisme sjw et de politiques identitaires à deux ou trois philosophes majeurs, dont il est clair qu'entrer en discussion philosophique avec eux est très intéressant sur le plan intellectuel, mais à côté de la plaque politiquement. La deuxième chose qui me chiffonne à propos de cette tendance est que j'ai du mal à définir de manière précise et crédible le risque qu'elle pose, ce qui m'empêche de formuler une réponse appropriée, ou même d'être certain qu'il vaut le coût de s'y intéresser. -
Méta l'hurlant (mais aussi plus calme)
Anton_K a répondu à un sujet de Hidalgo dans Sports et loisirs
Magnifique morceau. :') -
Jordan B. Peterson
Anton_K a répondu à un sujet de Eltourist dans Politique, droit et questions de société
J’aime quand tu fais ça -
Rassemblement national, el-italiano93 l'avenir ?
Anton_K a répondu à un sujet de Adrian dans Politique, droit et questions de société
Cf. l’article édifiant de Vanity Fair il y a quelque temps, « Le Pen et ses filles » .- 3 173 réponses
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Étiqueté avec :
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Jordan B. Peterson
Anton_K a répondu à un sujet de Eltourist dans Politique, droit et questions de société
Compris. En cherchant un peu une vidéo qui serait bien reçue à la fois par des défenseurs et des opposants à Peterson, j'ai trouvé ça. Il faut dire que c'est plus une défense du post-modernisme philosophique, et une critique du fait que Peterson associe fréquemment les débilités SJW et le communisme radical au post-modernisme. Il est vrai qu'il le fait de temps à autres et que c'est abusif. Mais plus globalement ça pose la question très difficile de l'influence psychologique des courant philosophiques académiques, de leur représentation dans l'action militante, et de la pertinence de faire une critique idéologique du militantisme en général. -
Jordan B. Peterson
Anton_K a répondu à un sujet de Eltourist dans Politique, droit et questions de société
pourquoi? -
Images fun et leurs interminables commentaires
Anton_K a répondu à un sujet de Librekom dans La Taverne
Oh ho ho. Naïf. -
Vu aussi, bien aimé. D’ailleurs derrière cet aspect déroutant il y a une maîtrise dramaturgique fine. En particulier l’évitement final du tragique assez intéressant.
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Avec un seuil de filtre assez bas je détecte de l´ironie.
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Images pas cool, justice sociale & steaks saignants
Anton_K a répondu à un sujet de Lancelot dans La Taverne
Je pense surtout que le caractère "*" est filtré par le générateur d'url. Quoi qu'il en soit, la section commentaires de cet article est vraiment très, très triste. -
De la difficulté de vulgariser la science
Anton_K a répondu à un sujet de Rincevent dans Science et technologie
(J’ai pas lu les derniers développements du topic je précise, mais je vous poste quand même cet infâme pavé (tin ça fait longtemps que j’avais pas fait ça)). Je me pose la même question. A mon avis critiquer la vulgarisation parce qu'elle serait idéologique éloigne d'un problème plus fondamental, et ce n'est pas parce que de nombreux vulgarisateurs sont des idéologues qu'il n'est pas possible de vulgariser des résultats scientifiques sans le faire pour répandre une idéologie. Pour rester sur la pratique moderne de la vulgarisation, il me semble toutefois clair qu'elle participe à une vision du monde particulière, non pas une idéologie politique pour la transmission de laquelle elle serait un moyen, mais l'idée que les progrès de la science doivent éclairer d'une manière mal définie chaque personne pour en faire quelqu'un de plus "au fait" des connaissances de son temps. Que cela serve l'égo et à briller en société c'est certain, mais je ne suis pas sûr que ce soit là la justification de l'idée moderne de vulgarisation. Mais laissons de côté la question de "pourquoi vouloir savoir ?" (disons, de la valeur du savoir) pour le moment. Disons que le but immédiat (indépendamment de sa justification ultime) de la vulgarisation c'est d'informer de ce que la "science" dit d'une manière qui soit suffisamment fidèle à ce que pense le scientifique, et qui soit exprimé de manière suffisamment peu technique (inutile de définir ces critères plus précisément pour l’instant). Je vois deux problèmes bien distincts : (i) le problème du vocabulaire et (ii) le problème de la taille du champ/du consensus. Par exemple en Histoire, le problème du vocabulaire peut ne pas se poser puisqu'on parle d'actions, d'intentions d'acteurs historiques, de pratiques sociales, autant de choses que tout le monde est sensé comprendre, ne serait-ce que parce que ça parle d'êtres humains (quand on parle de gens très anciens ou très lointains ça peut poser problème). Par contre le problème de la connaissance exhaustive du champ et de rendre compte du consensus se pose éminemment et la vulgarisation simplifie en général. Toutefois, on peut être historien amateur, si on a beaucoup de temps et de parcimonie. Le cas de la biologie est assez intéressant. Son vocabulaire est en général très technique mais rarement trop abstrait pour qu’il soit impossible de donner une intuition juste des découvertes. Je me trompe peut-être parce que je n’en ai pas fait beaucoup, mais il me semble que même si, comme le fait remarquer Kassad, les croyances vulgaires quant au fonctionnement du corps humain sont à des lieues de la connaissance scientifique, avec du temps, je doute qu’il soit impossible de donner une idée de ce qu’est un virus qui n’utilise que des notions naïves mais qui sont conforme à ce que pense le scientifique. Plus une science utilise un vocabulaire propre et plus celui-ci décrit des notions techniques et abstraites, plus la traduction en termes vulgaires risque d’altérer l’information. Là encore on peut raffiner. Même en mathématiques fondamentales il y a des notions techniques qui font écho à des notions intuitives qu’on a voulu modéliser. Seulement, le fait d’arrêter des définitions précises et de se donner des moyens de déduction rigoureux permet de connaître d’autres propriétés que celles qui sont intuitives. Parfois ces autres propriétés, qui ne sont pas intuitives, donnent accès à des résultats théoriques importants mais qui peuvent être difficile à traduire, notamment parce qu’ils n’ont aucun lien avec les catégories ontologiques naïves. La question de comment les traduire demande clairement de répondre à une version dure de la question de la valeur du savoir. Du coup, pourquoi vouloir instruire (pour le vulgarisateur) et pourquoi vouloir savoir ? Voilà déjà des objectifs que la vulgarisation ne peut pas remplir : Savoir permet d’étendre à son tour l’étendue des connaissances, de participer à la recherche scientifique. Clairement, la vulgarisation ne peut pas remplir cet objectif et ce n’est pas son but. Savoir permet de développer des solutions technologiques. Là encore, la vulgarisation est inutile et ce n’est pas son but. S’instruire permet d’accéder à des énoncés « vrais » quelle que soit la manière dont on la définit. Quand la vulgarisation effectue une traduction logiquement non équivalente, l’objectif est manqué, car quelle que soit la notion de vérité, il n’y a aucune raison que la traduction soit vraie si et seulement si l’original est vrai. Enfin on pourrait espérer que la vulgarisation scientifique qu'elle permette de développer des capacités de raisonnement scientifiques ou la rigueur intellectuelle mais c'est à mon avis totalement vain. Je pense même que si les scientifiques n'arrivent à une production finale (des papiers) assez rigoureux, ce n'est que grâce à la structure normative qui entourre la recherche scientifique : le peer reviewing, la réputation, la culture de l'excellence, les rivalités intellectuelles propres à la profession. Hors d'une telle structure la science se perd dans la rêverie, le dilettantisme et la poursuite des lubies personnelles. Maintenant, d’autres objectifs pour lesquels on peut être plus mitigé (la liste n'est pas exhaustive) : L’instruction peut servir au combat contre « l’ignorance », où pour se mettre en phase avec le rationalisme des lumières, l’ignorance désigne, plutôt que l’absence de connaissance, la possession de croyances magiques, superstitieuses, traditionnelles, supposées fausses ou mal justifiées. Il le semble que même si la vulgarisation ne peut pas remplacer une croyance fausse par une croyance vraie justifiée, elle peut – mais il faut relâcher un peu ses exigences logiques évidemment – substituer à une croyance fausse une croyance « moins fausse ». Cette dernière n’est pas suffisante pour permettre de participer au débat ou à la recherche scientifique, mais elle permet d’éviter certaines erreurs et leurs conséquences néfastes. C’est complètement ce qui se passe avec la vulgarisation biologique liée à la santé à mon avis. D'autres types de vulgarisation doivent aussi pouvoir remplir cette fonction. L’instruction peut servir à la construction d’une vision du monde ou d’une idéologie. Non pas à fournir des connaissances, mais à mettre le public en compagnie de certains termes, d’une certaine rhétorique. La vulgarisation scientifique peut éminemment remplir cette fonction. Quand j’entends des « fous » du genre de ceux des conférences, c’est la version la plus aberrante de ce phénomène que j’entends : une manière de parler, d’utiliser ou de construire des termes, sans véritable contenu. L’éducation scientifique et la vulgarisation scientifique produisent des légions de locuteurs de ce genre, avec des degrés plus ou moins élevés d’instruction et d’habileté. Des locuteurs non scientifiques dans une vision du monde scientifique. Finalement, l’instruction peut permettre de créer la motivation à en savoir plus, et à étudier les sciences pour ceux qui en ont le temps, les ressources et les capacités. Jeunes si possible. Pour ceux que ça intéresse il y a beaucoup à apprendre de la propagande soviétique sur ce point et le précédent. Pour ceux qui ne sont pas passionnés par les mathématiques en eux-mêmes, la motivation vient la plupart du temps soit de la pratique technologique, soit de la vulgarisation.- 84 réponses
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Jordan B. Peterson
Anton_K a répondu à un sujet de Eltourist dans Politique, droit et questions de société
Chiche. Je dois avoir écouté cinq heures de ses contenus, surtout des conférences/cours. Je pense souscrire à la thèse selon laquelle il n'est pas aussi rigoureux qu'un académique devrait l'être étant donnée la force de ses affirmations. Si tu veux, pour faire bien les choses, choisis une vidéo qui serait celle où ses propres idées sont le mieux développées, je l'écouterai bien et on en discutera bien. edit : je précise quand je dis ça que ça ne m'empêche pas de penser que c'est l'un intellectuels publics les plus intéressants au monde en ce moment. -
... comment il glisse tranquille sur Philippe Le Bel et Saint Louis, et sur la plupart des évènements marquants de l'histoire médiévale... Par contre je connaissais pas l'ascendance d'Henri IV, et la partie sur la période des invasions normandes est intéressante. J'ai lolzé sur le portrait de Martin Luther, c'est quand même pas mal de connaître l'Histoire pour faire des vidéos d'Histoire.
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