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Johnathan R. Razorback

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Tout ce qui a été posté par Johnathan R. Razorback

  1. Le terme est ambigu parce qu'on l'utilise aussi pour désigner la volonté de créer une nation. Moi je parle d'un courant politique de droite qui repose sur la déformation clôturante et agressive (vers l'intérieur et l'extérieur -à chaque fois par souci d'homogénéisation et de rejet du pluralisme) du sentiment national. En ce sens on peut parler de "nationalisme économique", mais protectionnisme est nettement moins ambigu. Lorsqu'il se combine au rejet de la démocratie, on parlera plutôt de fascisme. "Le nationalisme est le produit d'une décomposition du patriotisme par des moyens idéologiques." -Gil Delannoi, Sociologie de la nation: Fondements théoriques et expériences historiques, Armand Colin, Paris, 1999. "Leur demande [aux nationalistes] comprend le besoin d'une communauté harmonieuse, dont seraient exclus les dissidents ou ceux qui sont soupçonnés de contrarier ce projet, position qui entretient nécessairement des tendances agressives. Leur exigence s'avère inséparable d'un besoin de supprimer toute forme de dissidence intérieure." "Le nationalisme [...] s'épanouit dans des conditions socio-économiques particulières, avant tout dans les situations de crise et d'insécurité." -Pierre de Senarclens, Le Nationalisme, Armand Colin, 2010.
  2. En quoi De Gaulle serait-il nationaliste ? Il voulait prolonger l'empire colonial ? Envahir l'Allemagne ? Restreindre la nationalité au droit du sang ? Chasser les étrangers ? Proclamer la supériorité de l'Occident ? Bien sûr que non. Il est conservateur et catholique, jacobin bonapartiste, mais pas nationaliste. Le seul point de convergence avec les nationalistes, c'est l'étatisme et le protectionnisme économique. Et encore, un essai récent montre que De Gaulle a fait des choix complexes en ces matières: https://www.amazon.fr/certaine-idée-lÉtat-Jonathan-Frickert/dp/0244916276/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1504812152&sr=1-1&keywords=une+certaine+idée+de+l'état
  3. Surtout que De Gaulle n'était pas nationaliste.
  4. La défaite ne peut que faire douter de la légitimité de la présidente, et raviver le clivage FN du Nord / FN du Sud, avec une menace de scission du parti lors de son Congrès en 2018. Même sans scission, Philippot a dit qu'il partirait si la sortie de l'euro était abandonné (ce qui serait en soi une mini-scission, vu l'importance de Philippot dans le parti).
  5. Tout à fait. Et donc le(s) plus fort(s) se contente(nt) de demander un tribut, plutôt que d'exterminer les plus faibles. Naissance du droit et de la fiscalité. Naissance aussi de légitimation transcendante du pouvoir (Dieu, l'Intérêt général, etc), parce que persuader les gouvernés qu'ils sont gouvernés pour leur bien est plus simple que de guerroyer périodiquement contre eux, au risque de perdre (puisque le plus fort ne peut pas toujours être, etc). Du coup il peut arriver que règne seulement celui qui est considéré comme le plus fort. "Il y a deux éléments pour qu'un droit existe. Le premier est qu'un individu prétend à un droit parce qu'il estime que ce droit va améliorer sa position. Le second est que les autres honoreront ce droit parce qu'ils pensent que leur position sera meilleure s'ils honorent ce droit que s'ils ne l'honorent pas. Bref, pour l'économiste, le droit ne repose ni sur la morale, ni sur l'Etat ou la loi, ni même sur la coutume, mais sur l'utilité, au sens économique du terme. Un droit doit à la fois être utile à celui qui prétend à ce droit et à ceux à qui il est demandé de respecter ce droit." -Philippe Simonnot, 39 leçons d'économie contemporaine, Gallimard, coll. folio.essais, 1998, 551 pages, p.92. Dans un Etat démocratique, la limite supérieure aux impôts que pourra imaginer un gouvernement sera le risque que l'accroissement devienne le motif de succès d'un parti concurrent, ledit concurrent faisant campagne sur la promesse de baisser les impôts.
  6. Il y a des liborgiens qui pensent que la liberté serait mieux assurée si les institutions étaient "structurellement inefficaces". On peut aussi souhaiter que le Législateur prenne le temps de réfléchir (ça fera ça de gagner sur le front de l'inflation des normes). Or avec la rhétorique du "il faut aller vite, les Français attendent un vrai changement", l'exécutif va continuer à prendre de l'ascendant sur le législatif.
  7. Oui alors, sans cautionner les formules furibondes du tribun maximus, c'est quand même problématique de recourir à des ordonnances pour autres choses qu'une situation de crise. C'est une procédure qui s'approche dangereusement des procédures d' "état d'exception", hein: " Le Gouvernement peut, pour l'exécution de son programme, demander au Parlement l'autorisation de prendre par ordonnances, pendant un délai limité, des mesures qui sont normalement du domaine de la loi." (Constitution française de 1958, article 38). ça traduit une fébrilité quelque peu inquiétante... En tant que libéraux on ne peut pas se réjouir que la séparation des pouvoirs s'évanouisse et que l'exécutif se mette à légiférer (ce qu'il fait déjà par ailleurs, en plus). Ce n'est pas le rôle de l'exécutif.
  8. En quoi les empêchent-on de revenir, exactement ? L'Etat semble à peine capable de les localiser pour les arrêter à la frontière. Et sinon la finalité légitime d'un Etat, c'est de garantir les droits individuels de ses citoyens, pas de faire respecter les droits de l'Homme sur la terre entière. C'est triste d'avoir des concitoyens qui partent répandre la mort dans une guerre civile étrangère, mais l'Etat n'a ni à aller les trucider sans la permission des Etats en guerre (Syrie), ni à essayer de les ramener. Rappelons d'ailleurs que ce conflit n'existerait même pas si les anglo-saxons n'avaient pas envahis l'Irak en 2001, et si les occidentaux, France compris, n'avaient pas déstabiliser le régime syrien. Là est la cause des causes.
  9. D'où les guillemets que j'ai mis systématiquement. Il va de soi que réduire la force à la force physique est quelque peu naïf. Dans le contexte de ce que je disais, force veut dire: pouvoir, capacité à assujettir autrui. Supériorité. Virtu machiavélienne. Soit un certain différentiel de puissance entre individus / groupes.
  10. Pur hasard. J'ai tapé "immanentisme" sur Google j'ai vu une entrée avec le terme "libéral", et je suis tombé sur ce machin. L'association des deux notions conduit hélas, 99 fois sur cent, à tomber sur une critique droiteuse, romantique, de la modernité "matérialiste" (au sens vulgaire de consumériste / abrutie par la télé, etc.).
  11. Si les plus "faibles" parviennent à vaincre les plus "forts", c'est qu'ils étaient en faits (ou sont devenus) les plus "forts", et le problème se repose alors, oppresseurs et oppressés ayant seulement changés de position. Dilemme bien connu des marxistes conseillistes qui ne voulaient pas (contrairement aux abrutis trotskystes) refaire la révolution de 1917:
  12. J'ai encore trouvé un épigone de Michéa (avec un côté réactionnaire spiritualiste très soralien et même sorélien -Georges Sorel étant cité dans le bouquin). Plus c'est con, plus ça marche.
  13. Oui, alors il faut quand même souligner qu'aucun des intellectuels mentionnés n'avaient de bonnes chances d'être favorable à Macron, de toute façon. Quant à leurs mérites intellectuels, on n'est effectivement pas dans le haut du panier, sauf pour le Todd démographe et pour le Debray écrivain (car il a tout de même un style et un art de la formule, soyons justes). Mais leur opposer Habermas...Hum... Là encore la convergence n'est pas tant intellectuelle que politique, Habermas étant un allemand euro-fédéraliste et social-démocrate gentil. "Pas renversant" est typiquement le genre de qualificatif que j'adresserais à un Habermas. D'une manière générale, l'éthique de la discussion, c'est très creux, et on trouve déjà de gros morceaux de la théorie chez un autre néo-kantien, Rawls ...
  14. Donc la France aurait dû intervenir militairement en Espagne en 36-37 pour liquider les brigades rouges, communistes et anarchistes ? Parce que beaucoup étaient des Français partis dans une guerre civile à l'étranger...et qui comptaient revenir car la Révolution sera mondiale camarades... Ou alors le principe ne vaut que contre l’extrémisme musulman ?
  15. Je trouve au contraire que mon argumentation sollicite beaucoup l'imagination, ne serait-ce parce qu'elle commence par étudier une situation parfaitement hypothétique (il y a eu des sociétés sans Etat, mais je doute qu'elles fussent conformes aux idéaux anarcho-capitalistes).
  16. Ou de la perdre. Le ratio de réussite des armées non-conventionnelles n'est pas sans doute pas meilleurs que celui des armées conventionnelles. Par exemple, les anarchistes russo-ukrainiens ont été vaincus par l'Armée rouge. Même chose des bandes anarchistes décentralisées durant la Guerre d'Espagne. Mais ce que je voulais souligner c'est qu'un projet libertarien doit penser et résoudre ce type de problème (qui sont des problèmes vitaux), que n'a pas un projet libéral qui se limite à réduire l'Etat à ses fonctions régaliennes. Le second est peut-être utopique comme le premier, mais il reste moins improbable car plus facile à réaliser.
  17. Et être une minorité nationale dans un empire n'est pas la condition la plus enviable du monde, comme le soulignait Mises en 1927. #Vae Victis. Si l'on veut jouir des bienfaits de l'indépendance politique, il faut en payer le prix.
  18. Pour l'Islande, ce n'est pas absolument exact, ils conservent: "une unique unité d'infanterie et une cinquantaine de marins" (cf: https://fr.wikipedia.org/wiki/Défense_islandaise ). Mais ça reste en effet une objection intéressante. Certains pourraient néanmoins y répondre qu'un certain isolement géographique que j'évoquais facilite le processus. Ce n'est pas nécessairement universalisable. Et surtout, ne pas avoir d'armée à payer est un avantage économique, mais un vrai problème le jour où tu finis par être attaqué (cf Howard Bloom, Le principe de Lucifer, à propos de l'invasion de la Chine par les Mongols).
  19. Certains en concluront que le libéralisme aussi est utopique. Mais c'est une perspective moins sombre si on se souvient qu'elle veut simplement dire qu'une société parfaitement morale est utopique. Ce que la majorité des gens admettront sans que ça les dissuade pour autant de promouvoir ce qu'ils estiment être bon. On peut au moins faire remarquer que, par rapport au libertarianisme, l'idéal libéral évite le coût de refonder une société à partir de rien ; ou bien, dans un modèle de démantèlement d'un État existant, de prendre les risques qu'impliqueraient une liquidation de l'armée (soit une probable guerre civile, comme l'illustre l'Irak post Saddam Hussein) -un prix que bien peu de gens serait près à payer.
  20. Je n'ai pas le texte complet mais je suis pas sûr que ça se voulait une démonstration: « Le libéralisme, ce serait aussi désastreux que le communisme. » -Jacques Chirac, Le Figaro, 16/03/05.
  21. 1): Qui est-ce ? 2): C'est pas une mauvaise idée. Faire des listes, c'est la base de la culture liborgienne
  22. Oh, je pense que les États-uniens se débrouillent très bien tout seuls, y compris pour ce qui est de produire leur propre post-modernisme maison. D'ailleurs certains droiteux mêle anti-américanisme et anti-gauchisme en oubliant que la "French Theory" est en effet un retour de boomerang. Mais qui revient parce qu'il y a pu prospérer: Rorty, Butler...
  23. Sur les conseils de certains ici, je me suis mis dans les 39 leçons d'économie contemporaine de Philippe Simonnot. C'est excellent, très pédagogique, très vivant. Le passage suivant me semble d'ailleurs montrer, indirectement, que le libertarianisme est une doctrine politique profondément utopique: Il implique en effet que, pour peu que la nature humaine soit par définition immuable, les rapports de force internes à une société pourront prendre des formes différentes (d'où, en partie, la différence des types de communauté politique), mais qu'ils ne disparaîtront pas. Pour obtenir une société anarcho-capitaliste, il faudrait qu'elle fusse peuplée d'individus profondément moraux, ou du moins que les "forts" y soient assez moraux pour ne pas être tentés d'user de leur supériorité pour exploiter économiquement les plus "faibles". Une telle condition n'est pas absolument impossible, mais 1): on ne voit pas très bien pourquoi elle se maintiendrait durablement, de sorte que l'absence d’État aura toutes les chances d'être éphémère ; 2): elle suppose une adhésion idéologique, une communion politique forte entre les membres de la société, laquelle est à l'évidence d'autant plus simple à réaliser que le nombre des habitants sera moins élevé. La société en question aura en conséquence une division du travail et une productivité limitées* -conséquences qu'un modèle fictif et idéal comme Galt's Gulch ne présentent guère [R1]. Bien sûr ce problème peut être contourné par le commerce, à supposer que les nations environnantes l'autorisent... Ce qui nous conduit au problème des rapports de force à l'échelle collective: il est improbable qu'une telle société soit très redoutable militairement parlant*. Elle sera donc soit conquise, soit dépendante politiquement de ses alliances, ce qui influera nécessairement sur son indépendance politique, sa liberté et/ou sa prospérité (déjà problématique). D'où il me semble que l'anarcho-capitalisme soit par nature aussi utopique que le socialisme (ce qui n'est pas nécessairement péjoratif sous ma plume, l’utopisme pouvant être rationalisé en idéal directeur). [R1]: à la différence d'une contre-société anarchiste futuriste beaucoup plus réaliste, telle que décrite dans La Zone du Dehors d'Alain Damasio. *Bien évidement, ces désagrément pourraient être contrecarrés dans une utopie futuriste, où la technologie et/ou l'éloignement physique (colonie en mer, spatiale, etc) remédierait au problème de la productivité et au problème de la vulnérabilité militaire.
  24. Le bilan "globalement positif" que dresse un Soral du 3ème Reich suggère que les néo-nazis existent hélas bel et bien. On a également vu en 2011 une certaine Freya von Asgard produire le manifeste fasciste suivant, qu'on peut bien considérer comme néo-nazi, du fait du racisme biologique qui y est affirmé: https://vnnforum.com/showthread.php?t=126754 (Apparemment cette demoiselle provient idéologiquement du "socialisme européen/païen" promu par un ancien collaborateur -ou rejeton idéologique ?- d'Alain de Benoist, Thomas Ferrier, auteur des charmants propos suivant: "Le judaïsme étant interdit en tant que monothéisme, les Juifs restant en France devront renouer avec l'antique paganisme des Anciens Hébreux, le molochisme. Divinité ammonite, représentée par homme à tête de taureau à qui l'on sacrifiait par le feu des victimes humaines, surtout les enfants premiers-nés, ce paganisme renouera avec la tradition nationale-socialiste des fours crématoires, et assurera un auto-anéantissement du peuple juif en Europe dans un délai que j'estimerai à une trentaine d'années. Je ferai donc mieux qu'Hitler car on ne pourra rien me reprocher, les Juifs s'étant annihilés tout seul dans le strict respect de leurs coutumes ancestrales retrouvées. Le projet est donc ambitieux, certains esprits chagrins le considéreront comme nazifiant..."). Donc les nazis existent en France. Marginalement, mais ils existent.
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