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Johnathan R. Razorback

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Tout ce qui a été posté par Johnathan R. Razorback

  1. J'avais eu un sujet sur le travail. Première partie, A. Smith, le travail permet l'accumulation de la richesse, donc une forme de libération vis-à-vis de la misère. Deuxième partie, K. Marx, le travail peut mener à des situations oppressantes. Troisième partie: Compromis social-démocrate, le travail c'est bien, mais pas trop. Éloge des 35 heures que le monde entier nous envie. Résultat: 16/20. Lolilol.
  2. "C'est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté à en abuser." -Montesquieu, De l'esprit des lois, IX, vi.
  3. Oui, du moment que c'est bien amené. La question sur le désir des ES invitait de toute évidence à convoquer le Père Freud.
  4. Bienvenue Nathalie ! Je lis régulièrement tes billets sur Contrepoints, qui sont très souvent bien écrits et enrichissants. Heureux de te savoir parmi nous Comme dirait l'antilibéral de droite Pierre-Yves Rougeyron: "L'autogestion [est] l'une des plus inefficiente, mais l'une des plus libéralo-compatibles des théories de l'extrême-gauche." C'est d'ailleurs de là que je viens, politiquement parlant.
  5. D'où l'intérêt d'un sondage qui aurait comporté la case: "Je ne sais pas." La méthode fait (beaucoup pour) le résultat.
  6. Tu trouves ? Moi je trouve ça prophétique.
  7. "Il y a aujourd’hui sur la terre deux grands peuples qui, partis de points différents, semblent s’avancer vers le même but : ce sont les Russes et les Anglo-Américains. Tous deux ont grandi dans l’obscurité ; et tandis que les regards des hommes étaient occupés ailleurs, ils se sont placés tout à coup au premier rang des nations, et le monde a appris presque en même temps leur naissance et leur grandeur. Tous les autres peuples paraissent avoir atteint à peu près les limites qu’a tracées la nature, et n’avoir plus qu’à conserver ; mais eux sont en croissance: tous les autres sont arrêtés ou n’avancent qu’avec mille efforts ; eux seuls marchent d’un pas aisé et rapide dans une carrière dont l’œil ne saurait encore apercevoir la borne. L’Américain lutte contre les obstacles que lui oppose la nature ; le Russe est aux prises avec les hommes. L’un combat le désert et la barbarie, l’autre la civilisation revêtue de toutes ses armes : aussi les conquêtes de l’Américain se font-elles avec le soc du laboureur, celles du Russe avec l’épée du soldat. Pour atteindre son but, le premier s’en repose sur l’intérêt personnel, et laisse agir, sans les diriger, la force et la raison des individus. Le second concentre en quelque sorte dans un homme toute la puissance de la société. L’un a pour principal moyen d’action la liberté ; l’autre, la servitude. Leur point de départ est différent, leurs voies sont diverses ; néanmoins, chacun d’eux semble appelé par un dessein secret de la Providence à tenir un jour dans ses mains les destinées de la moitié du monde." -Alexis de Tocqueville, De la démocratie en Amérique.
  8. Tu es en train de me faire penser qu'il y aurait un bon roman de science-fiction à faire sur une Russie qui aurait préféré le libre-marché au bolchevisme en 1917.
  9. Il y a des choses saines (dénonciation du colonialisme, du poujadisme, etc) et des choses bizarres (sur l'art notamment). La démarche de Barthes doit pas mal à Bachelard (qu'il cite deux fois), tu devrais y jeter un coup d'œil si le style te parle. On sent une grosse influence de l'hégéliano-marxisme, pour le meilleur et pour le pire. Il faut quand même souligner que RIEN dans les Mythologies ne concerne le bloc de l'Est. Les textes ont été écrit entre 1954 et 1956. Or, dans le livre, paru en 1957, dans la dernière partie consacrée à la méthode, Barthes glisse: "Quoi de plus maigre, en fait, que le mythe stalinien ?" (p.259) Je ne sais pas ce que tu en penses, mais ça me fait l'effet d'un mec qui, maintenant que la critique de Staline devient mainstream à gauche, fait à clin d'œil à son lecteur pour dire "bien sûr que je le savais, c'est tellement évident." Bref, vu que le bouquin a un rôle politique, un tâcle politique de Barthes me paraît nécessaire. Je crois aussi que c'est dans ce livre que Barthes introduit la formule "se donne à voir", affectionnée de l'intelligentsia contemporaine, et que je trouve personnellement grotesque.
  10. Fini les Mythologies (1957), de Roland Barthes, et La société de consommation (1970), de Jean Baudrillard. Deux critiques fortement marxisantes de la France des Trente Glorieuse.s Baudrillard déconne à plein tube ; pour Barthes je serais plus prudent, mais ses thèses théoriques sont impossible à estimer sans une connaissance plus poussée que la mienne du structuralisme.
  11. Le "mondialisme", idéologie de gouvernance ou d'un gouvernement mondial, dénoncé par l'extrême-droite et les complotistes, n'existe pas. Ce qui existe (éventuellement), c'est la mondialisation.
  12. C'est un phénomène très complexe et je te renvois vers les historiens spécialistes de ce parti pour en savoir plus. Mais on peut déjà dire que ça tient à: 1: Un renouvellement générationnel interne au parti, avec un nombre décroissant de gens qui avaient connu la guerre et qu'on pouvait mobiliser sur une ligne "patriote / communisme à la française". 2: Phénomène lié au précédent, l'entrée dans le parti de militants "gauchistes" (ex-maoïstes, etc.), qui avaient participé à Mai 68, avec une idéologie largement anti-institutionnelle (contre la vieille discipline du "centralisme démocratique") et beaucoup plus internationaliste, moins soucieux de faire de la "défense" de l'ouvrier la priorité absolue (l'immigré comme néo-prolétaire). 3: Un renouvèlement de la direction, qui compte davantage de gens issus des "nouvelles couches moyennes", plus éloignés du monde du travail industriel et plus sensible à l'idéologie "classes moyennes de gauche", qui a porté la gauche socialiste au pouvoir en 1981. 4: La montée du Front national (encouragée par les socialistes pour emmerder les autres forces politiques, communistes compris), qui oblige le parti à faire des efforts pour ne pas être associé à la bête immonde, même s'ils se retrouvent ensemble pour voter contre Maastricht et contre la constitution européenne en 2005. 5: La Chute de l'URSS, qui accélère la déroute idéologique et stratégique (abandon plus ou moins complet du marxisme au profit d'un keynésianisme plus poussé que celui des socialistes). Ligne Robert Hue, qui constitue à laisser des gens de la société civile guider l'action du parti, avec pour résultat de suivre les classes moyennes de gauche, qui ont le temps, contrairement aux prolos, de participer à des réunions citoyennes. Perte d'influence électorale qui pousse au rapprochement avec d'autres formations de gauche, et donc à des concessions qui accélèrent le phénomène d'indifférenciation.
  13. Je ne suis pas d'accord avec toi. Je trouve au contraire que Mélenchon est un très bon orateur, qui gère ses effets, ses pauses, etc. Et avec un discours qui s'y prête tout à fait. Dans la France contemporaine, je ne vois aucune autre personnalité politique capable de faire aussi bien (et d'ailleurs les autres ne s'y risquent guère). Pour ce qui est du contenu, c'est bien sûr du WTF. J'ai relevé notamment: "Nous prévoyons de mettre 100 milliards [dans les services publiques] pour relancer l'activité." "Il faut sortir du nucléaire. [...] Nous devons et nous pouvons passer au 100% d'énergies renouvelables."
  14. Ultimex a eu l'amabilité de répondre. Je préciserais simplement que non, les libéraux ne sont pas nécessairement hostiles à l'Etat-Nation (cf ici même dans le fil sur le Brexit). Cf également Mises, Aron ou Tocqueville: « L’idée que chaque individu, et par extension chaque peuple, a le droit de diriger ses propres actes ; cette idée encore obscure, incomplètement définie et mal formulée, s’introduit peu à peu dans tous les esprits. » (Alexis de Tocqueville, L’Ancien Régime et la Révolution) Et d'une manière générale, je "crache" très peu sur quoi que ce soit. Quand je suis hostile à quelque chose, je m'efforce de l'exprimer par une critique constructive et rigoureuse.
  15. Des développements sur ce point seraient appréciés
  16. Je pense que le Brexit sera évité de peu, alors qu'il serait une bonne chose pour le Royaume-Uni (les menaces de sanctions n'ont guère de chances d'être appliquées et de toute façon le retour à la souveraineté nationale leur éviterait d'avoir à se battre perpétuellement contre le paquet de réglementations qu'invente continuellement la Commission européenne. La liberté économique pourrait probablement progresser, en revanche, une sortie encouragerait les mouvements anti-immigration et risquerait donc d'atténuer encore la liberté de circulation). Beaucoup soutiennent ici que garder le Royaume-Uni freinerait l'inflation législative communautaire, mais c'est prendre les choses par le mauvais bout. Se débarrasser de la bureaucratie européenne, dont l'idéal (utopique) sera toujours un Etat-fédéral, est au contraire la première étape pour réduire l'emprise de l'Etat au niveau national. D'une manière générale, il faut encourager la diversité plutôt que la centralisation par une structure aussi peu démocratique que l'UE. Ainsi chaque pays européen sera de nouveau maître de son destin et de la direction qu'il veut prendre. Les richesses allemandes cesseront d'être la garantie potentielle de la gabegie budgétaire des Etats du Sud (Grèce & cie).
  17. Non. Mais ce serait une heureuse initiative.
  18. #citoyenneté-festive Si le gouvernement français avait tenté ça en 1920, il se serait pris un putsch militaire des anciens combattants humiliés dans les trois jours. Si on voulait rendre l'idée de la guerre un peu ridicule et absurde, on ne s'y prendrait pas autrement. Le léger problème est que ne pas aimer la guerre et l'empêcher de se produire sont deux choses différentes. #Accords-de-Munich
  19. Moi. Car la notion de consentement n'a de sens que dans le monde réel, et dans le monde réel, les individus sont soumis à des pressions d'intensité et de directions contradictoires. Il y avait peut-être un revanchisme diffusé par l'EdNat en France, mais l'EdNat n'est pas le tout du monde social. Il y avait aussi un mouvement pacifiste, lié au socialisme notamment, lequel se disputait au parti de la guerre (arrosé de pognon russe) l'opinion publique. Et au final, l'Etat n'a pas eu besoin de faire véritablement usage de la violence pour contraindre, parce que la très grande majorité de la population était d'accord pour aller se battre (les cas que tu cites sont marginaux, j'en suis le premier désolé). Comme le dit Mises, ce ne sont pas les fusils qui dirigent les hommes, mais les idées. Je ne dis pas qu'il ne faut pas critiquer l'action de l'Etat, je dis simplement que lorsque des millions d'hommes se massacrent, il est trop facile d'en accuser simplement leurs dirigeants. Et faire des morts des "victimes" passives des événements est sans rapport avec la réalité historique, c'est un moyen de lancer à peu de frais des accusations unilatérales, d'oublier que l'Histoire est aussi tragique que complexe.
  20. Les politiciens, au nom de la réconciliation franco-allemande, ont passés les dernières commémorations à nous expliquer que les soldats de 14-18 n'avaient pas été les acteurs tragiques de la politique antagoniste de leurs pays respectifs, mais plutôt les victimes malheureuse d'une fatalité impersonnelle, "la Guerre". Autrement dit, on ne va surtout pas chercher à expliquer les ressorts du conflit, les intérêts nationaux opposés, les tensions sociales, les stratégies diplomatiques, la course aux armements, l'impérialisme des Empires coloniaux. On va plutôt arroser la jeunesse de thèmes compassionnels, de propagande "faites l'amour, pas la guerre". Croire que la guerre a quelque chose à voir avec de la "haine" personnelle entre des millions d'individus est pourtant grotesque. Et toi, tu nous inventes une variante: les soldats n'ont pas été fauchés par une guerre abstraite, mais par la malice de leurs gouvernements. Autrement dit, ce sont encore des victimes, des êtres passifs sans la moindre responsabilité dans le fait d'être allés se battre. C'est ce qu'on appelle travestir les faits historiques à des fins politiques.
  21. J'envie ton omniscience. C'est terrible d'être un humain lambda et d'être obligé de faire preuve de prudence, de se limiter aux faits, lesquels sont que des gens se lancent publiquement des accusations invérifiables.
  22. Il faut bien comprendre qu'un clergé a toujours besoin d'exercer une fonction punitive pour justifier sa propre existence. De même que dans le christianisme, désirer mentalement la femme de son voisin est déjà un péché, de même, pour le clergé féministe, tout propos séducteur, tout geste "osé", même dans le cadre d'un jeu de séduction, est une violence, signe de l'asymétrie des rapports hommes-femmes et de l'impunité du patriarcat... Sinon, ce billet de Descartes devrait t'intéresser: http://descartes.over-blog.fr/2016/05/baupin-dans-la-fosse-aux-lions.html
  23. J'en possède un exemplaire mais je ne l'ai pas encore lu. Je ne pense pas que ce soit le meilleur ouvrage pour commencer Clouscard (qui a son jargon et un style très particulier). Je ne pense pas non plus que ça soit d'un grand intérêt, sauf si tu t'intéresses à la fois à la philosophie et aux tendances internes du marxisme. De surcroît c'est un auteur extraordinairement méconnu, donc l'effort de comprendre ce qu'il raconte n'ouvre pas des opportunités très nombreuses d'en discuter.
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