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Mégille

Tribun de la Plèbe
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Tout ce qui a été posté par Mégille

  1. Globalement d'accord avec toi @Marlenus. Sur le lien avec le wokisme, la piste est intéressante, puisqu'on peut, en plissant les yeux, percevoir des dynamiques communes avec d'autres mouvements majoritairement féminins, je pense par exemple aux "ligues de tempérance" américaines au précédant tournant de siècle. Le problème étant que la mauvaise définition du terme "woke" empêche de définir précisément ce qui y serait "féminin" au delà d'une simple vibe, sur laquelle on est susceptible de plaquer toutes sortes de choses. Sur la féminisation de secteurs clés de la société, j'ajouterais à ce que dit Marlenus que la part d'ingénierie sociale non seulement n'est pas la cause de la féminisation de professions entières, mais en fait, tempère le phénomène. Puisque les politiques de quotas s'appliquent globalement partout, elles créent des débouchés attractifs pour les femmes y compris dans des secteurs qui n'auraient autrement pas été leur premier choix. Ca ne fait évidemment pas de la discrimination positive une bonne chose, mais taper dessus est ici un peu trop facile. Si on tient à cibler une conséquence de l'étatisation, il faut plutôt regarder du coté de la croissance de la bureaucratie privée. Elle est largement produite, ou amplifiée, par l'état (capture et charge réglementaire, inflation, et soutien "stratégique" conjoncturel, favorisant les grosses structures au détriment des petites), et crée un environnement de travail plus attractif pour beaucoup de femmes que le marché (prise risque et conflit ouvert fortement dissuadés, conformisme et tolérance à l'ennui récompensés, "soft skills" utiles dans les conflits implicites, etc). Mais ici, c'est la bureaucratisation en elle-même qui est le problème, sa féminisation n'en est qu'un épiphénomène. Entièrement d'accord avec ça. Et les passions "masculines" pour la violence et le danger (le goût pour le compétition et le risque n'en est qu'une forme atténuée) ont souvent prouvées qu'elles devaient être à craindre au moins autant que les passions féminines, quelles qu'elles soient. D'ailleurs, on peut voir le capitalisme concurrentiel comme un apprivoisement et un encadrement de ces passions viriles pour les rendre utiles et productives (au lieu de simplement les neutraliser par la hiérarchie, ou d'externaliser leur destructivité par la guerre). En plus, individuellement, d'un travail de prise de recul de chacun et chacune sur ses passions (sans lequel ledit apprivoisement est impossible), on rencontre peut-être maintenant, en tant que société, un besoin de chercher à tâtons la même chose pour les passions qui avaient largement été tues par la coercition des femmes. Je m'attends à ce que la solution se trouve du coté centre-bas du diagramme de Nolan, et permette de boucher les trous de l'anarcapisme. Je m'attends aussi à ce que ce tâtonnement ait lieu de toute façon, même s'il passera par des phases douloureuses. La prohibition de l'alcool avait en grande partie été produite par l'émancipation politique des femmes. Et sa fin, par un assagissement par l'expérience de ce nouvel électorat - non pas qu'il soit devenu moins féminin et passionné, ou plus rationnel. Rationnel, il l'était déjà en calculant le coût social de l'alcool, et passionnel, il l'était encore, en empathisant avec les victimes de la prohibition et plus seulement avec celles de l'alcoolisme. Le wokisme, quel que soit son contour, est sans doute à l'émancipation individuelle des femmes ce que le prohibitionnisme était à leur émancipation politique.
  2. On oublie dans l'histoire que la voiture est un transport en semi-commun. A part, à la limite, les véhicules tout terrain... Ca n'empêche pas que la part "commune" puisse être privée, mais ça ne la distingue pas des autres transports communs. Il ne s'agit évidemment pas de trancher dans l'absolu, hors contexte, entre plusieurs modes de transport. Evidemment qu'en petites villes et en campagne, la voiture est presque toujours supérieure. Mais reste qu'à l'intérieure d'une grosse ville, ce n'est plus le cas.
  3. Je suis bien d'accord, mais le tout-voiture (notamment les restes de l'époque Giscard qu'on a à Perrache) vient aussi d'un gros constructivisme.
  4. De manière générale, je veux bien, mais à l'intérieur d'une grande ville, et sur des axes où les flux de passager sont très denses, j'ai des doutes. Un autre enjeu est de limiter l'effet ilot de chaleur urbain, qui tape fort en été. Ce qui est un peu idiot est que la façon dont c'est fait (en particulier quand il y avait le zfe), notamment lorsqu'il s'agit de pénaliser tout ce qui n'est pas une citadine, alors que c'est justement ce qui est le plus facilement remplaçable par les communs. Les routes en villes devraient être parcourues par des bus, des utilitaires, et des voitures familiales.
  5. Pour une fois, je suis ça de près. C'est la petite panique dans la partie de mon entourage qui gravite autour de la mairie. Je suis assez partagé. Doucet commet évidemment des énormités. Je suis particulièrement effaré de l'approbation massive de l'encadrement des loyers, alors qu'on en voit très bien les résultats... A quoi sert qu'il y ait des cours d'ses au lycée si c'est pour en arriver là. Par contre, à propos des travaux dans tous les sens -ce qu'on lui reproche le plus- et du paris sur les transports en commun au détriment des voitures, même s'il s'y prend comme un tyran, avec beaucoup d'arrogance et peu de prudence, ça reste grosso modo la bonne chose à faire sur le long terme... Et j'ai très peu confiance en Aulas, que j'ai du mal à cerner. Je ne suis pas sûr du tout que son coté populo-démago lui fasse arrêter toutes les bêtises de Doucet, et seulement celles-ci.
  6. Mégille

    La réforme des retraites

    Bien d'accord. Qu'on veuille qu'un état bienveillant s'assure que les vieillards ne tombent pas dans la misère, soit. Je peux comprendre que l'esprit gauchiste (ou non, d'ailleurs), qui met confusément différentes valeurs sur le même plan que le NAP, l'exige. Mais qu'on attende de l'état qu'il assure lui-même de mieux récompenser ceux qui ont mieux cotisés est absurde - non seulement parce que ceux-ci sont justement ceux qui ont le moins besoin que l'état ne s'en charge, et parce qu'ils le feraient sans doute mieux que lui, mais aussi parce que c'est de toute façon en contradiction évidente avec l'esprit égalitariste qui veut au départ que la retraite soit publique et les cotisations obligatoires. Que l'état se charge de la dose d'égalité voulu par la société, et qu'on laisse à la liberté les différences.
  7. C'est peut-être une sorte de geste oecuménique, insister sur ce point là revient à se rapprocher de la plupart des musulmans (au moins sunnites) et de la plupart des protestants (enfin, des plus anciens courants, en tout cas). Quoi que j'ai un doute concernant les sunnites mathuridi et les protestants arminianistes, si ça existe encore.
  8. On a une église à l'intérieur taggé, à Lyon. L'église du bon pasteur. Des messes noires s'y font la nuit, parfois, je crois. Avec suffisamment de tags, il y a un effet d'accumulation qui peut être intéressant. J'ai aussi visité une expo sur Banksy dans une ancienne église à Prague, c'était pas mal. Mais il s'agit d'églises désacralisées ou non-sacralisées, ce qui pose moins de problème religieusement, et ce n'était pas fait à la demande du clergé, ce qui pose moins de problème street-cred-istiquement. (parce qu'avec cette histoire, c'est non seulement le credo des anglicans qui prend un coup, mais aussi le street credo des graffeurs impliqués)
  9. Que le président ait un pouvoir démesuré et puisse en prendre encore plus par plébiscite (quoi qu'il est censé le faire par référendum, pas par leur erzats techno que sont les fameuses conventions) ; et que le conseil constitutionnel soit un organe politique et pas une cour de justice supra-politique, comme l'est la SCOTUS, ne sont pas des détournements de la constitution, mais sont précisément ce pour quoi elle est conçue. Ce sont bien des problèmes. Mais ce n'est pas eux qui sont à l'origine de la crise actuelle.
  10. Je ne sais pas ce qui vous fait dire qu'il s'agit d'un problème spécifiquement dû à la 5eme rep. Au contraire, depuis la dissolution, voire depuis le mandat, on a eu une rare opportunité de revenir à un fonctionnement parlementaire. Et c'est précisément là qu'on coince. Non pas que le parlementarisme soit dysfonctionnel, il marche très bien ailleurs, mais visiblement, que ce soit pour des raisons culturelles (manque de culture du compromis, attente d'une solution autoritaire venant du président), ou partisanes (quelques groupes essentiels qui restent intouchables, et refus général d'entrer dans une coalition par calcul politicien), on y arrive pas. Moi je veux bien qu'on revienne à la 3ème rep, mais je ne vois pas en quoi ça arrangerait le problème actuelle, si on garde le même parlement. La 5ème visait effectivement à éviter ça, entre autre par le référendum, mais aussi par le rôle du président qui était censé être surplombant et hors des jeux partisans au parlement. Je pense que Macron devrait plutôt miser là dessus : abandonner ses larbins (même si ceux ci peuvent continuer à vouloir former un parti pour le défendre si ça leur chante), laisser le parlement se reconstituer avec une majorité sans lui au milieu, et lui-même rester focalisé sur les affaires étrangères uniquement. Ca, ou alors... sur la taxe zucman, avec un consensus au moins aussi gros.
  11. Remarquez, ce serait sympa que les présidentielles aient lieu les années multiples de 5, plutôt que les années en 2 et en 7. En l'état, c'est très inélégant. Mais il faut faire vite, en 1 et en 6, c'est encore pire.
  12. Le mieux maintenant serait, je crois, une dissolution, sans démission, mais sans que Macron ne soutienne de parti, pour permettre à une majorité de se former.
  13. Avez vous remarqué que Gemini a accès à des articles sous paywall ? Il peut les résumer et restituer des informations précises qui s'y trouvent. J'ai vérifié avec un article auquel j'avais précédemment eu accès et dont je me souvenais en partie. C'est bien pratique. Je me demande si c'est légal, ceci dit.
  14. Oh, ils s'y opposeront en prétendant toujours avoir été contre, comme les américains le font si bien. De la même façon que les acteurs hollywoodiens sont, maintenant, en train de s'organiser pour défendre en 1er amendement. Comme ils l'auront toujours eu fait, évidemment.
  15. Je ne vous crois pas. https://www.facebook.com/golfdoesntexist
  16. Je vois deux possibilités, pas mutuellement exclusive : plus haut taux de déclaration ou d'enregistrement des tentatives d'homicide ; amélioration de la médecine d'urgence et de sauvetage de dernière minute. (je laisse de coté l'hypothèse 3 : la baisse de niveau scolaire concerne aussi les assassins, tout se perd)
  17. Intéressante réflexion. Je me demande s'il faudrait le voir comme un simple "entrepreneur politique" à la Lepen, qui cherche seulement à maximiser sa rente en évitant soigneusement le pouvoir... Suffisamment adroitement pour qu'on se fasse nous même avoir en le prenant pour un fanatique. Alors même que le profil type du fanatique dénote un peu quand on cherche à l'appliquer à un politicien en fin de carrière qui a passé le plus clair de son temps à s'empoussiérer au sénat et au godf. Le pauvre homme cherche peut-être volontairement à éviter les alliances (le risque qu'elles le fassent gagner, quoi que faible, reste trop grand), et a dû avoir des sueurs froides à chaque fois que ses concurrents ont décidés de se plier à ses exigences absurdes. Je n'ai pas dit le contraire. Ce que je dis c'est que LFI ne tient que par Mélenchon. Il n'y a aucune personne de son calibre dans son parti, et l'appareil n'est pas fait pour faire émerger des candidats potentiels à sa succession. Donc qui va reprendre les rênes à gauche (a priori en-dehors de LFI) ? Il élimine même activement les successeurs potentiels, façon "tulipes de Périandre". A propos de la survie du mouvement après lui : ce qui est intéressant, c'est que le mouvement lui échappe en grande partie, et qu'il ne contrôle même pas sa propre image de marque. Le but de la marque "LFI" de 2017 (dans laquelle il avait avec succès dissout sa précédente marque "parti de gauche") était explicitement de draguer l'électorat FN, en se disant ni de droite ni de gauche (ça avait été éclipsé par les deux autres qui avaient joué la même carte en même temps, mais il avait bien tenté le coup lui aussi), en étant ambigu sur l'Europe, en mettant "France" dans le nom, en remplaçant le rouge par le drapeau tricolore, et tentant d'imposer la Marseillaise, et de faire éviter l'Internationale, dans les meetings. Grosse ironie : non seulement ça n'a pas fonctionné du tout de cette façon là, mais en plus, alors même que le manoeuvre consistait à s'éloigner du gauchisme culturel tradi, il s'est en fait retrouvé porté essentiellement par un nouveau gauchisme culturel, importé d'Amérique, auquel lui-même en parfait boomer ne comprenait sans doute rien. 2022, cette fois c'est encore pire, il ne réussi même pas à dissoudre son ancienne marque dans la nouvelle qu'il tente d'imposer, "l'Union populaire". LFI vit toute seule, témoignage d'une stratégie de com gênante et qui avait incompréhensiblement touché la mauvaise cible. Le nouveau branding voulu était encore une fois entièrement différent (tout comme LFI rompait avec le "Parti de gauche" qui voulait simplement récupérer la culture du PS à l'ancienne, moins proche du centre, mais tout de même loin du bord). Cette fois, il s'agissait de draguer l'électorat (ou plutôt l'abstentionnat) noir et arabe. D'où la com sur la "créolisation"... qui a aussi été un relatif échec, pour ainsi dire personne n'a mordu à l'hameçon et n'en a parlé, ne serait-ce que pour le critiquer. En plus de ça, le calcul électoral était cette fois un peu idiot. Si l'électorat racisé vote systématiquement contre le candidat perçu comme raciste, il a globalement divorcé de la gauche à partir du mariage pour tous, et vote préférentiellement au centre droit, lorsqu'il vote. Et encore une fois, c'est un électorat non-voulu, non-solicité, qui l'a porté, avec une étiquette dont il avait pourtant cherché à se débarrasser... Le pauvre vieux doit vraiment ne rien comprendre à ce qui lui arrive. On a peut-être de la chance que la bête l'ait choisie lui, quelqu'un d'autre aurait pu être plus dangereux. Quand à qui sera choisi à sa place, c'est dur à prévoir. Qui aurait pu deviner que les jeunes antisystème, les féministes intersectionnelles et les décoloniaux jettent leur dévolu sur un vieux sénateur pied-noir avec un fétichisme pour femme arabe, de préférence plus jeunes que lui ?
  18. Il y en a quatre et on les appelle "les quatre sans cul". Enfant, je croyais entendre "les quatre cent culs", et je regrettais de ne jamais les avoir vus.
  19. Mégille

    Immobilier

    C'est un "perfect storm", il y a à la fois l'augmentation de la demande (démographie, divorce), le gel de l'offre (freins règlementaires) et la distorsion des prix dans le même sens. Mais ça va partiellement s'améliorer au cours des deux prochaines décennies par la mort des baby boomers.
  20. C'est quoi votre éthique personnelle concernant les arrêts maladies, vous ? J'ai une petite fièvre depuis quelques jours... je me sens capable de travailler, mais je sais que je serais moins bon, et que je risque de refiler mon truc aux élèves et aux collègues. Et pourtant, je ressens toujours une culpabilité à l'idée de me mettre en arrêt.
  21. A propos de la facilité qu'elle aurait eu, ou pas, à s'imposer politiquement en Palestine (en tant que femme, et qui plus est non-voilée) : ça ne peut rester qu'un raisonnement contrefactuel (et c'est bien le problème), mais si le Hamas s'est imposé comme principal représentant des palestiniens, ce n'est pas qu'à cause d'un fanatisme généralisé de la population. Ca l'est sans doute en partie, mais c'est aussi une réaction à la corruption du Fatah, face auquel le Hamas a su se présenter comme principale alternative, et c'est aussi le fruit de manigances avouées de Netanyahou pour empêcher les palestiniens d'être audibles. Je découvre, via cette interview, Marwan Barghouti, dont le Hamas espérait négocier la libération. Il est apparemment l'une des personnalités préférées des palestiniens, et il est très loin d'être un djihadiste fou furieux. On n'entend pas beaucoup de voix raisonnables sortant de Palestine, mais on aurait tort d'en conclure qu'elles n'existent pas, ou qu'elles ne représenteraient personnes. C'est vrai aussi, et à la fois, on peut considérer que ce n'est pas faire de tort à la France que de chercher à préserver son honneur en la mettant du bon coté de l'histoire. Et puisque sous la 5ieme république française la coutume veut que, au moins en période de cohabitation, la politique étrangère soit une prérogative présidentielle plutôt que gouvernementale et parlementaire, elle a effectivement plus sa place à Bruxelles.
  22. C'est vrai. Maintenant, Hassan est au parlement européen, pas à l'AN, ou elle aurait effectivement moins sa place.
  23. C'est pas mal d'avoir un type vigilant sur l'antisémitisme là haut, dommage effectivement qu'il soit lié à un état envers lequel on devrait être un peu plus dur. Et je ne verrais pas de problème à ce qu'on ait un ouïghour ou un tibétain au parlement. Tous les intérêts étrangers ne se valent pas.
  24. Ca l'est d'autant plus que, comme beaucoup de réfugiés palestiniens (anciennement, dans son cas) apatrides, elle n'y a jamais mis les pieds, et qu'Israel l'en empêche. Et accessoirement, aussi par le fait qu'il n'y a pas d'élections en Palestine, et qu'Israel réduit au silence à peu près tous les palestiniens qui commencent à se faire entendre. Donc c'est pas vraiment comme si c'était juste une option qu'elle avait choisi par confort.
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