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Tout ce qui a été posté par Mégille
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Nationalisme et libéralisme
Mégille a répondu à un sujet de Paperasse dans Politique, droit et questions de société
Oui... mais à la fois, l'islam ne vient pas de nul part, et son droit ne tombe pas du ciel. Il me semble qu'une bonne partie des textes juridiques dans le Coran viennent directement du droit justinien. Flagellation des adultères, droit de l'héritage, etc... Une autre grosse partie, le voile pour les femmes par exemple, est issue du droit coutumier des chrétiens syriens d'alors, qui faisaient partie du monde romain. Ce qui reste (droit alimentaire, par exemple) est principalement une simplification du droit talmudique, qui a lui aussi eu son bout d'histoire en Europe ensuite. Tout comme les romains ont réécrit et se sont réapproprié la culture grecque, les musulmans ont réécrit et réinventé le monde romain tardif. Peut-être que cette réinvention est intrinsèquement plus opaque et originale, justifiant une rupture avec cette antiquité plus forte qu'en occident... mais il me semble bien que cette exclusion des orientaux (ou auto-exclusion des occidentaux) de l'héritage méditerranéen commun est aussi dû à une révision de l'histoire. -
Nationalisme et libéralisme
Mégille a répondu à un sujet de Paperasse dans Politique, droit et questions de société
Sur l'héritage romain : les ottomans en étaient tout autant dépositaires que la chrétienté romaine. Après la crise du IIIème siècle, le centre de gravité de l'empire bascule vers l'Orient, et après que les arabes en aient intégrés le plus gros morceaux lors du haut moyen-âge, les turcs absorbent progressivement le tout au cours du bas moyen-âge. Et si on voit très facilement ce que l'occident a gardé de Rome que l'orient en a abandonné, il suffit de corriger un peu son regard pour s'apercevoir que beaucoup de "caractères ancestraux" romains ont bien mieux survécus chez les ottomans, d'un certain cosmopolitisme jusqu'aux bains publics. Sur la chrétienté : elle s'étend aux chrétiens d'orient, et ne couvre pas la totalité de l'Europe. Outre les juifs et les païens, l'islam a aussi une place très importante dans l'histoire et la culture européenne. Pour sa longue histoire en Espagne et dans les Balkans (et pour son histoire plus courte dans le sud de l'Italie, et en Europe de l'est - il y a encore des tatars musulmans jusqu'en Roumanie), mais aussi pour son influence sur la chrétienté occidentale. Que ce soit en philosophie (scolastique), en architecture (le gothique doit énormément à l'architecture arabe), en musique et en poésie... Il me semble plutôt que l'Europe naît vraiment avec la modernité, au point que "européen" et "moderne" soient presque synonymes. Presque toutes les grandes étapes de l'histoire moderne ont été vécues parallèlement et de façon assez similaire par tous les européens, sans que ce ne soit du tout le cas dans le reste du monde. Quant à l'histoire anté-moderne de l'Europe, ce n'est qu'un morceau de l'histoire méditerranéenne, rétrospectivement amputée du reste, et rendue incompréhensible par ça. Au moyen-âge, l'Europe, c'est le petit coin en bas à gauche de la carte, et le Moyen-Orient, presque toute la moitié du haut. Ca en dit long sur la façon dont le chrétien occidental médiéval se voyait lui-même, et se situait mentalement dans le monde. Et il me semble que l'Europe a aussi gardé une identité distincte de celles de ses colonies de peuplement extra-européennes, anglo-saxonnes, hispaniques ou autre. Ca se sent à l'urbanisme, aux mentalités, au rapport à la nature et à la culture... Bref, j'ai bien l'impression que "européen" est une catégorie pertinente, qui ne se réduit pas à "occidental". -
Nationalisme et libéralisme
Mégille a répondu à un sujet de Paperasse dans Politique, droit et questions de société
Je pense que dans une famille saine, il faut être capable de s'engueuler respectueusement ! Mais surtout, que ce soit inédit ou non, et faisable ou non, ça me semble nécessaire. Et si c'est impossible, c'est qu'il est impossible que la nation soit bonne. Outre le cohérence de la mémoire et la prévention de la déresponsabilisation, je pense aussi que c'est la seule façon de faire face à l'histoire "critique", qui ne va chercher que les hontes nationales. J'ai du mal à croire qu'on puisse tout simplement l'ignorer ou l'oublier. C'est évidemment vrai, mais ce n'est pas ce que racontent habituellement les récits nationaux. Ce qui est un gros problème avec le nationalisme habituel. Bah. Ce qui fait une nation est l'adhésion subjective à elle. Et du coté des aspects objectifs sur lesquels cette adhésion peut porter, il y a beaucoup plus à prendre du coté de l'Europe que de la France. Tout ce qui est intéressant en France est partagé par le reste de l'Europe, et tout ce qui est distinctement français est ou bien plat et médiocre, ou bien inutilement sophistiqué et pompeux, ou bien strictement inférieur à ce que fait au moins un voisin. Sauf peut-être le pain et le vin. Et encore, pas sûr pour le vin. Alors que l'Europe a énormément en commun, même si on refuse de le voir. L'humanisme et les guerres de religion, les lumières et le romantisme, la naissance du capitalisme et du mouvement ouvrier, le point de départ des guerres mondiales... Tout ça fait partie de la construction commune de toute l'Europe, et spécifiquement de l'Europe. Je reste fondamentalement d'accord avec ça. Mais à la fois, je suis en train de glisser vers un anarchisme descriptif : le pouvoir n'existe pas, et de ce constat, qu'il est donc une sorte de grand mensonge, et d'un autre, qui est que tout le monde va sans doute continuer à y croire, j'en suis à me demander quel peut être le meilleur mensonge. -
Quel IA recommanderiez vous pour résumer des pdf de plus de cent pages, et pour y trouver des informations précises ? Je suis en train de m'enliser dans de vieux textes sans littérature secondaire occidentale, à la recherche d'un ou deux morceaux pertinents, et je perds beaucoup de temps.
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Nationalisme et libéralisme
Mégille a répondu à un sujet de Paperasse dans Politique, droit et questions de société
Après m'être surpris à ressentir une pointe de nationalisme européen (paradoxalement, sans pour autant avoir d'affection pour l'UE sous sa forme actuelle), je repense à l'idée de nation. Je crois que j'avais défendu dans ce fil que l'état-nation, plutôt que l'empire (supra-national) ou la cité-état (infra-nationale) était indifférent du point de vue du libéralisme, et que la nation ou l'identité nationale n'était qu'un jugement de valeur subjectif ne méritant aucun traitement de faveur. Peut-être étais-je allé jusqu'à le voir comme même fondamentalement dangereux pour le libéralisme, en tant qu'idéologie collectiviste. Je ne suis toujours pas convaincu d'avoir eu tort à tous ces sujets là, on peut y revenir ou non, peu importe. Je m'interroge maintenant sur les conditions pour qu'un nationalisme *puisse*, au moins, être compatible avec le libéralisme. J'en vois, grosso modo, trois. La première : il faut endosser les hontes collectives aussi bien que les fiertés collectives. Il y a d'abord une simple raison de cohérence à ça. Etre fier d'appartenir au pays des Lumières sans avoir honte d'appartenir à la nation coupable des massacres en Algérie est tout aussi absurde que le contraire, puisque de toute façon, l'individu actuel n'est ni plus ni moins responsable de l'un que de l'autre. D'un point de vue libéral, cette précaution est surtout nécessaire pour ne pas que la création de l'identité nationale collective ne serve d'outil pour se déresponsabiliser moralement (ce que font généralement les collectivismes). La deuxième, peut-être la plus importante pour le libéralisme : comprendre que si l'individu est une partie de la nation, l'identité nationale n'est tout de même qu'une partie de l'identité individuelle de chacun. Je ne crois pas avoir besoin de justifier ça, l'excès de nationalisme s'opposant à ça est une claire contradiction de ce en quoi on croit tous ici. La troisième, qui serait un peu plus inhabituelle pour un nationalisme, mais qui n'est pas foncièrement impossible, serait de reconnaître que l'identité nationale n'existe que par sa relation avec les autres nations, et pas en en étant hermétiquement séparée. Les grands récits qui définissent une nation en font généralement intervenir quelques autres, mais la plupart du temps, seulement par l'histoire militaire : il y a l'empire tout puissant qui a vaincu nos ancêtres barbares, mais à la fois, qui nous a civilisé, faisant de nous son héritier ; il y a l'ennemi digne que l'on a vaincu, prouvant notre encore plus grande noblesse ; et puis il y a l'ennemi indigne qui nous a agressé illégitimement, et dont on devra exiger réparation un jour ou l'autre... Mais c'est tout autant, peut-être même plus, par les échanges volontaires, de biens et d'idées, qu'une nation se construit. Nos trois couleurs sont importées d'Amérique, et même avant ça, notre fleur de lys est piquée à Noradin. Reconnaître ça, que l'on est un noeud dans un réseau plutôt qu'une monade parfaitement autonome, ce n'est pas se diluer dans l'autre, c'est au contraire une condition pour pouvoir exister pour l'autre. Mais aussi, une nation définie par un récit fait de guerre plus que d'échanges volontaires risquera toujours de tirer vers une exigence de "liberté des anciens" plus que de "liberté des modernes". Je crois que je pourrais endosser un nationalisme modéré qui respecterait ces trois précautions. Peut-être même pourrais-je admettre qu'il serait meilleur pour le libéralisme que d'autres idéologies visant à fonder un pouvoir politique. (mais rien a faire, je ne ressens toujours pas la moindre once de nationalisme français) -
Perso je fais du micro-militantisme à l'intérieur des milieux féministes contre les moqueries anti-incel. Ca implique de les présenter comme souvent victimes de manipulation d'idéologues misogynes, mais aussi et à la fois comme étant d'abord des humains qui se contentent d'exprimer une souffrance émotionnelle, qui peut être reconnue comme telle et recevoir de l'empathie sans que ça n'implique de leurs accorder de droits spéciaux. C'est ouvent assez bien accueilli, figurez vous. Même à gauche, les gens sont souvent moins bêtes et méchants irl que sur x. Et je ne vois pas plus de raison de se moquer des "vieilles filles"/femmes à chat que de ceux ci.
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Droits de douane, quand l'Amérique est "Great Again"
Mégille a répondu à un sujet de Johnnieboy dans Economie
Je ne comprends pas très bien le besoin d'analyser les raisons d'un populiste de droite qui fait du protectionnisme. Si un populiste de gauche nationalise des entreprises, fraudra-t-il aussi chercher à en analyser les raisons profondes ? Tiens, c'est drôle, son "style" (digression, répétition...) n'est pas entièrement dû à la sénilité, et il a même déjà été compatible avec une certaine forme de cohérence. Il n'y en a pas eu sous Nixon, aussi ? Soit dit en passant. Pour moi, "TDS" signifie "travailleuse/travailleur du sexe", et si je ne suis pas surpris de les voir débarquer dans ce fil, je ne comprends pas très bien ce qu'elles y font. -
Est on certain que la productivité des travailleurs ait vraiment diminué à cause de la paresse ? Si c'est le cas, je rangerais ça dans mon hypothèse 2. Oui, c'est mon hypothèse 4. Hypothèse 3. D'accord avec ça aussi. Hypothèse 1. A ce sujet, ça dépend de ce qu'on appelle "travail". S'il s'agit de n'importe quelle activité humaine gratifiante, alors, évidemment qu'on aura toujours intérêt à travailler. Mais avec cette définition, les clients d'une salle de sport travaillent plus que les salariés. Par contre, s'il s'agit de la part du coût de la production d'un bien ou d'un service qui se paie en temps et en énergie humaine, alors, puisque c'est un coût, c'est par définition quelque chose que l'on va toujours chercher à réduire. Oui, évidemment qu'il y a des désirs comparatifs, positionnels, mimétiques... Mais ce n'est évidemment pas le cas de tous les désirs, et je trouve de manière générale assez peu fondée les théories selon lesquelles il s'agirait nécessairement de la majorité d'entre eux, aussi bien que des tentatives d'expliquer ça par la compétition sexuelle (je soupçonne qu'il y ait un biais d'homme hétéro derrière ceci, d'ailleurs). D'autant plus que si on souscrit à cette théorie, alors, presque tout le pan utilitariste de la justification du libéralisme tombe à l'eau puisque, prospérité ou pas, on aura toujours des gens satisfait simplement relativement les uns aux autres. Pour cette raison là, je ne comprends pas très bien l'engouement de Thiel et sa bande pour René Girard. Maintenant, descriptivement, je suis d'accord pour dire que ce facteur (ma quatrième hypothèse) doit jouer. Mais est-il vraiment le plus important ?
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On entend parfois ceci à gauche : l'augmentation de la productivité aurait dû conduire à une diminution du temps de travail, pourtant, ce n'est pas le cas, il y a donc enfumage quelque part. Je trouve la question intéressante, et je vois plusieurs réponses : 1 - exploitation. Le surplus de richesse produit n'irait que dans les poches de quelques uns. C'est généralement ce qui est suggéré, notamment par Piketty. C'est sans doute au moins en partie vraie, ne serait-ce qu'à cause de l'inflation. 2 - remise en cause du premier présupposé : la productivité n'aurait pas vraiment augmentée. Soit qu'on est un peu idiot et qu'on considère comme inutiles les progrès techniques et la plus grande division du travail à l'échelle du monde, soit (et c'est pour le coup plus plausible) qu'on considère que malgré ça, on s'encombre de tâches inutiles, baissant la productivité réelle moyenne. Bullshit jobs de Graeber, suradministration, etc. 3 - remise en cause du deuxième présupposé : le temps de travail aurait effectivement diminué. Parce que l'on travaille une moins grande partie de nos vies (longues études, longues retraites), et parce qu'il y aurait une plus grande partie de la société vivant de l'assistanat. 4 - paradoxe de Jevons : c'est parce que le travail est devenu plus productif qu'on travail plus, afin de gagner d'autant plus. Ca rejoint un autre élément d'explication de la gauche : la critique de la publicité, de la société de consommation, de la "filière inversée", etc. Chacune des quatre me semble au moins un peu vraie. Voyez vous encore d'autres hypothèses, ou bien, connaissez vous des études ayant tenté de quantifier l'importance respective de chacun de ces facteurs ?
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Rassemblement national, el-italiano93 l'avenir ?
Mégille a répondu à un sujet de Adrian dans Politique, droit et questions de société
https://www.tumblr.com/fuckyeahfrancois- 3 173 réponses
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Si je n'étais pas libéral, j'ai dit. L'idée est juste assez séduisante pour que je puisse avoir envie de la payer avec l'argent des autres, mais en ce qui concerne mes affaires, j'ai quand même mieux à faire.
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Je jette un coup d'oeil aux plus grandes statues du monde. til que le record actuel est détenu par une statue de 182m d'un certain Sardar Patel, en Inde. Le haut du classement est surtout dominé par des bouddhas et divinités bouddhistes en Chine et au Japon, avec quelques dieux hindous qui se défendent bien. Les deux seules vraies grosses statues en Europe (géographique) sont des mère-patrie guerrières en Russie et en Ukraine, de 85m et 62m respectivement. Si je n'étais pas libéral, je militerais pour que l'UE re-construise un colosse à Rhodes, et d'au moins 200m.
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Rassemblement national, el-italiano93 l'avenir ?
Mégille a répondu à un sujet de Adrian dans Politique, droit et questions de société
Ce qui serait drôle, c'est que Macron la gracie. Juste pour qu'on parle encore un peu de lui.- 3 173 réponses
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Éric Zemmour, chroniqueur puis politicien
Mégille a répondu à un sujet de L'affreux dans Politique, droit et questions de société
A la place d'un neveu, je lancerais une rumeur d'assassinat. -
Rassemblement national, el-italiano93 l'avenir ?
Mégille a répondu à un sujet de Adrian dans Politique, droit et questions de société
On verra bien. Il a l'aura de celui qui ne s'est pas encore mouillé où que ce soit. Et on verra à quel point les liens de vassalités personnels au clan Lepen peuvent être transférés. D'autant plus qu'il est maintenant dans un marché très concurrentiel.- 3 173 réponses
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Rassemblement national, el-italiano93 l'avenir ?
Mégille a répondu à un sujet de Adrian dans Politique, droit et questions de société
Bon, quand commence-on les paris pour savoir qui va la remplacer ? Pour l'électorat, si ce n'est pour le parti. Bardella est quand même jeune, et probablement pas très bon stratège ou rhéteur. Qui d'autre ? Zemmour ? Marechal ? Un cadre du RN ? (qui ?) Un outsider à la Georgescu ? Ou bien, un vautour de droite ou du centre (Ciotti ? Darmanin ?) réussira-t-il à s'emparer de la carcasse ?- 3 173 réponses
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Islam et vie en société
Mégille a répondu à un sujet de Marlenus dans Politique, droit et questions de société
Quand on en a beaucoup, on en met beaucoup ? Je rebondissais sur la vidéo partagée un peu plus haut. Sa thèse générale (pour ce que j'en comprends, sachant qu'il m'en manque la première partie) est qu'il y a eu un islam originel pur, rationalisme-compatible, qu'on aurait envie de supposer compatible avec la philosophie des lumières malgré l'anachronisme, suivi d'une corruption obscurantiste. C'est une bonne histoire, parce qu'elle n'est pas complètement fausse (clairement, elle ne l'est pas plus que l'histoire traditionnelle), et parce que ce ne serait pas une mauvaise chose si elle était plus largement adoptée par les musulmans. C'est, je crois, celles que veulent raconter les néo-motazili, et sans doute une bonne partie des musulmans libéraux. Ca revient grosso modo à plaquer sur l'islam notre propre récit du moyen-âge façon Gibbon, mais décalé de quelques siècles. Pourquoi pas. reste que je n'ai pas l'impression que le récit accroche plus que ça dans le monde musulman. Et par ailleurs, je ne sais pas si c'en est la cause, mais il n'est pas tout à fait vrai non plus. Partant de là, je montre ce qui me semble être les principaux oublis de ce narratifs : - Pas sûr qu'il y ait un islam originel avant l'histoire longue dont il est question (c'est de ce coté là que sont à placer mes remarques sur Musaylima, même si elles étaient surtout là pour me vanter de pouvoir faire une chose que la machine ne sait pas encore faire : mettre en lien des informations de façon originale) - L'islam "rationaliste" de l'âge d'or n'était pas particulièrement libéral, et ne l'est toujours pas aujourd'hui, puisque les iraniens et les houthis en sont les héritiers. - La victoire de l'anti-rationalisme, loin d'être un complot des califes contre les musulmans et leurs philosophes, a plutôt été à la fois une rébellion contre l'autoritarisme centralisateur de califes plutôt rationaliste-friendly, et à la fois aussi une défaite interne du rationalisme dans la pensée musulmane, parce que ses systèmes métaphysiques audacieux n'étaient pas si solides que ça. - L'islam anti-rationaliste en question, qui a triomphé dans la deuxième moitié du moyen-âge, était un mysticisme charismatique souvent assez chill, et très éloigné du fondamentalisme actuel, qui est d'abord né en s'opposant à lui. Pas sûr que ces corrections aident à défendre l'islam libéral. Mais ça évite au moins les faux diagnostiques concernant le fondamentalisme. Et puis, de toute façon, l'islam libéral rationaliste a le même défaut que l'UE, et aura toujours du mal à s'imposer pour la même raison : en refusant les contingences historiques de leurs cultures, l'UE n'a pas plus de raison d'être européenne qu'un musulman rationaliste n'a de raison d'être musulman. L'européiste, cosmopolite, n'a pas de raison de s'arrêter à l'Europe. Idem, l'avicennien ou l'averroïste, universaliste, n'a pas beaucoup de raison de rester musulman. Pas surprenant que ça n'accroche pas plus que ça. -
Islam et vie en société
Mégille a répondu à un sujet de Marlenus dans Politique, droit et questions de société
C'est grosso modo une répétition de ma réponse, mais ok !😁 Quelle IA ? J'assume mon côté "révisionniste", oui. Un peu plus à propos Musaylima : la deuxième femme de Ali (quatrième calife et premier imam des chiites) appartenait à la tribu hanafi, qui avait Maslama/Musaylima comme prophète avant les guerres de la Ridda (qui ont suivi la mort de Muhammad). J'ignore l'influence que c'est susceptible d'avoir eu sur Ali, et donc sur ses disciples. Mais, deux autres faits intéressants : le Coran (dont le contenu était encore l'objet de dispute) est très riche en pronoms. Souvent, Dieu s'adresse à son prophète sans le nommer (le nom de Muhammad n'apparaît que 4 fois) en disant "dis leur..." Etc. Si un texte prophétique de Maslama, plutôt que de Muhammad, s'était glissé là dedans, il serait impossible de le savoir... Autre fait intéressant : le troisième fils de Ali était surnommé "Ibn Hanafiyya", fils de la hanafite, en référence à sa mère, plutôt qu'à son père, ce que est assez inhabituel. Ça semble indiquer une certaine importance de la mère en question. Et les partisans de Ibn Hanafiyya, les kaysanites, sont à l'origine à la fois du chiisme postérieur, du soufisme et du mouvement révolutionnaire pro-abbaside. Rien que ça. Pas grand monde ne parle de ces "détails" à ma connaissance... J'ignore ce que les robots trouveront à en dire. -
Islam et vie en société
Mégille a répondu à un sujet de Marlenus dans Politique, droit et questions de société
Intéressant, mais à part la toute dernière partie, ça parle de l'islam historique, pas spécifiquement de l'islam "d'aujourd'hui" ! Et à propos de la réaction musulmane actuelle, il y a plusieurs éléments importants qui manquent. Cette réaction, qu'on assimile beaucoup à Ibn Abdelwahhab (dont je n'ai pas l'impression qu'il soit très influent hors du clan Saoud), est à la fois plus récente, et trans-sectaire, plutôt que vraiment anti-sectaire. Alors que les wahhabi d'Arabi Saoudite sont quand même très ancré dans l'école hanbali, historiquement plus rigide et littéraliste que les autres, les talibans par exemple sont liés à l'école hanafi, pourtant historiquement la plus libérale. Et les Frères musulmans se font les avocats des écoles traditionnelles toute entière, et sont loin des excès salafi. Et ça ne se limite pas au sunnisme, la révolution iranienne, chiite duodécimaine, est sans doute le point de départ de l'islamisme actuel. Et les houthis, chiites zaydi, ne sont pas en reste. Et d'ailleurs, point intéressant à mettre en lien avec le reste de la vidéo : les chiites duodécimains et zaydis ont une théologie très proche de celle des mutazilites, rationalistes. Et les duodécimains étudient les anciens philosophes. Khamenei est même, je crois, un spécialiste de Mulla Sadra, un très grand philosophe du XVIIème siècle (qu'on gagnerait à connaître en occident), héritier de Ibn Sina. Difficile, donc, d'identifier le rejet du rationalisme comme cause unique du fondamentalisme. Sur la partie histoire maintenant. Je n'ai pas vu la vidéo "partie I", mais j'ai l'impression qu'il sous entend qu'il y avait un islam des origines avant toute cette corruption... J'ai plutôt l'impression que c'est la construction historique de l'islam qu'il décrit. Les premiers "musulmans" étaient sans doute des chrétiens hérétiques, apocalyptiques, à tendance arianiste mais pas trop dogmatiques et plutôt inclusifs (plutôt que "muslim", soumis, ils se faisaient appeler "mumin", c'est à dire croyants, incluant parfois les autres chrétiens et les juifs), ayant toujours la Bible chrétienne pour référence (puisque sans elle beaucoup de textes coraniques sont incompréhensibles), mais avec des sources sacrées renouvelées grâce à un prophétisme vivant, qui ne se limitait d'ailleurs pas à Muhammad (j'attends d'ailleurs que la recherche se saisisse de l'importante des autres, en particulier de Musaylima). A propos des hadith. J'ai l'impression que c'est plus subtil que ça, et qu'ils ont d'abord été mobilisé (eux ou en tout cas, leur étude systématique) contre le pouvoir, plutôt que pour lui. Les hadiths jouaient un rôle assez mineurs sous les omeyyades et au début des abbasides, et les imams Abu Hanifa et Malik ibn Anas n'y avaient presque jamais recours. On se met vraiment à voir un mouvement pro-sunna et pro-hadith en opposition au calife al-Mamun, lui même très centralisateur et très autoritaire, et partisan d'un islam plutôt rationaliste. Ce sont les opposants à Mamun, notamment Ibn Hanbal, qui vont utiliser les hadith comme une source d'autorité juridique partagée et décentralisée, plus légitime que le pouvoir politique du calife, et incontrôlable par lui. C'est encore la raison pour laquelle les tentatives politiques de contrôler l'islam pour le rendre modéré sont si inefficaces. La Sunna est une sorte de blockchain, conçue spécifiquement pour résister à ça. L'étape manquante sans doute dans cette histoire est la construction de la mystique musulmane, soufi. Al Ghazali, grand soufi lui-même, ne réfute pas les falasafa seulement au nom de l'orthodoxie, mais aussi au nom des faiblesses internes de leurs systèmes métaphysiques, qu'il maîtrise bien. Et avec et après lui, ce n'est pas tant un islam aveugle et dogmatique qui triomphe contre la pensée critique, mais plutôt un islam plus intuitifs et émotifs. Qui n'est pas tout à fait une plus grande soumission au politique, d'ailleurs, puisqu'il repose sur les figures charismatiques des sheikh. Ca a sans doute contribué à la perte de vitesse scientifique du monde musulman à la fin du moyen-âge. Mais puisque c'est un islam au préoccupation surtout spirituel et supra-mondaine, il était assez compatible avec une certaine modernisation, même s'il était attaché aux écoles théologiques et juridiques traditionnelles. C'est cet islam là, spirituel et esthétique, qui s'est effondré à la fin du XIXème et au début du XXème (au Moyen-Orient en tout cas). Et c'est aussi, peut-être même surtout, contre lui qu'est apparu l'islam bête et méchant actuel, qui rejette aussi bien la philosophie que la mystique, et qui se contente de chercher à appliquer un droit anachronique. -
Après avoir imité l'intelligence d'un étudiant médiocre, ou est maintenant capable d'imiter la dextérité d'un élève qui s'ennuie. Il faudra aussi ajouter Win Delvoye aux grands contributeurs à l'imitation de l'humain.
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Canada, politique & sirop d'érable
Mégille a répondu à un sujet de Tramp dans Europe et international
Ca rendrait les cartes vachement moches. -
Je raconte my life 9 : hache de bûcheronnage et vaporetto
Mégille a répondu à un sujet de poney dans La Taverne
Sans compter les contextes naturistes, deux ou trois fois, dans des festivals de techno, où on m'avait tiré en me disant que la nudité était autorisée. J'étais systématiquement le seul sobre, et le seul nu. -
Je raconte my life 9 : hache de bûcheronnage et vaporetto
Mégille a répondu à un sujet de poney dans La Taverne
J'ai toujours été terrifié par l'idée de blackout. Il me semble que boire cesse d'être agréable bien avant d'en arriver là, non ? Quand je suis nu au milieu d'une foule, je tiens à ce que ce soit consciemment et délibérément. -
Le fil des séries (dont beaucoup trop se bousémotivent)
Mégille a répondu à un sujet de Brock dans Sports et loisirs
J'ai surtout peur que les réponses qu'ils finiront par donner, quelles qu'elles soient, soient moins bonnes que le mystère qui subsiste encore. Je me satisferais plus facilement d'une dose d'incompréhensible, fantastique ou absurde, que de solutions trop plates ou prévisibles. Il y a plusieurs choses qui m'ont un peu déçu dans la saison 2. Je suis esthétiquement très satisfait par le final, par contre. Et j'ai beaucoup aimé le développement des enjeux amoureux et religieux de la severance. -
Le fil des séries (dont beaucoup trop se bousémotivent)
Mégille a répondu à un sujet de Brock dans Sports et loisirs
Quelqu'un d'autre ici a suivi Severance ?