Aller au contenu

Vilfredo

Membre Adhérent
  • Compteur de contenus

    6 835
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    17

Tout ce qui a été posté par Vilfredo

  1. Je trouve que ce message est déjà suffisamment clair: Ben à part parfois @Mégille, notamment sur l'école autrichienne, @F. mas et toi, il n'y a pas beaucoup de posteurs qui font des topos sur des questions d'idées. Ça doit être un truc de philosophes. En outre, les curieux peuvent lire wikipedia https://en.wikipedia.org/wiki/Natural_law#European_liberal_natural_law
  2. Ah j'ai encore créé un sujet sans le faire exprès donc (Il n'y pas pas beaucoup d'auteurs qui provoquent des discussions herméneutiques enflammées à part Hayek ici; je suis d'accord c'est génial Hayek mais c'est pas Dieu non plus.)
  3. On en avait parlé irl mais je ne suis pas d'accord. Je crois au contraire qu'il défend une version un peu particulière du DN qui est que la loi naturelle ce sont les lois économiques, qui sont testées au fil de l'évolution culturelle. Je crois que c'est néanmoins du DN dans le sens large d'un étalon au regard duquel on juge le droit positif. La finesse de Hayek est qu'il ne parle pas de "droit naturel" ou d'ordre naturel mais d'ordre spontané, mais cette spontanéité est ce qui émerge de l'inventivité humaine laissée à son libre cours, et ici Hayek reprend seulement la définition de la nature donnée par Hume, qui est toujours son grand maître, et qui rend son jusnaturalisme compatible avec sa critique du constructivisme (par exemple il déteste le jusnaturalisme de Locke) (Mankind is an inventive species; and where an invention is obvious and absolutely necessary, it may as properly be said to be natural as any thing that proceeds immediately from original principles, without the intervention of thought or reflection. Though the rules of justice be artificial, they are not arbitrary. Nor is the expression improper to call them Laws of Nature; if by natural we understand what is common to any species, or even if we confine it to mean what is inseparable from the species.) L'idée de Hayek est que l'existence de l'ordre spontané des règles est bénéfique pour nous, mais Dawkins corrigerait: est bénéfique pour les règles (nous sommes les véhicules). C'est assez difficile de concilier le darwinisme et le jusnaturalisme. Ce n'est pas la seule tension dans l'oeuvre de Hayek. Un mec qui pense comme moi https://www.amazon.com/Hayek-Natural-Law-Erik-Angner/dp/0415547822 @Lancelot avait aussi une lecture jusnaturaliste de DLL, et quelque part il doit y avoir des messages où il explique. J'ai mis du temps à retrouver: c'était il y a une dizaine d'années pendant un débat de haute voltige avec Gio:
  4. Non jamais mais j’aimerais bien lire Orthodoxy et Heretics!
  5. J’avais écrit un post plus long et puis je me suis dit de me calmer sur les wot. Ce que je voulais dire c’est que quand on dit pr exemple que la vie n’est qu’une succession de plaisirs vains, per hunc circulum curritur, et qu’il faut vivre dans la perspective de l’éternel, c’est sage. Quand je dis le contraire, que la vie est une souffrance et qu’il faut cueillir l’instant et le bonheur, vivre chaque moment comme si je devais le revivre une infinité de fois, c’est sage. Et si maintenant je mélange les deux, et que j’explique que c’est dans le moment présent que m’est donné un sentiment d’éternité (un truc à la Proust) et qu’il faut rechercher cette harmonie dans sa vie pour trouver la paix intérieure, c’est encore sage. La philosophie est souvent résumée à des doctrines toutes faites de ce type alors que c’est le contraire. Ces réponses sont toutes faites parce qu’elles répondent à des questions toutes faites aussi. La philosophie non seulement remet toujours en cause l’autorité (intellectuelle ou politique, c’est pourquoi nous sommes dangereux), mais elle ne donne même pas de réponses. Elle cherche plutôt à formuler les questions pour lesquelles nous avons déjà les réponses (dans notre vie quotidienne, notre sens commun). Alors que la sagesse est une recette pour vivre (bien, supposément), la philosophie n’est pas censé particulièrement rendre la vie plus facile. C’est autre chose d’avoir un cours sur Hume et de lire Hume: on ne cesse de s’arrêter et de ne pas comprendre tel ou tel point et de continuer à lire pour rétablir le sens, reconstituer le problème qu’il se posait (en quoi le commentaire et les classiques sont la meilleure éducation à la pratique de la discipline; je suis bien plus fier de mes bons commentaires que de mes bonnes dissertations ou même maintenant de mes bons mini mémoires de master). La sagesse je vois ça comme un roc à quoi on s’accroche pour mener sa vie. La philosophie n’offre pas de socle; c’est quand on prétend avoir compris qu’on arrête de chercher les questions et que comme un faible on se blottit contre les réponses. Quand maintenant je rencontre quelqu’un qui connaît bien Hume ou Nietzsche, si on peut lier conversation ce n’est pas pour se confirmer mutuellement c’est plutôt pour aiguiser nos interprétations. Par exemple Hume écrit à la fois que les trois principes fondamentaux de connexion entre les idées sont cause contiguïté et ressemblance, mais il écrit aussi que la causalité est une fiction (composée des deux autres principes plus la répétition, qui confère à l’idée de la cause que l’on croit être à la racine de tel phénomène une vivacité particulière en présence de ce phénomène). Je suis curieux de savoir quels arguments on pourrait me présenter pour me répondre. Entre deux sages, je ne vois pas quels échanges d’arguments il pourrait y avoir: à partir du moment où ta petite heuristique te rend heureux, more power to you, on ne reveille pas le chat qui dort. À l’inverse si un argument philosophique rend la vie plus malheureuse, ca ne l’invalide pas (la philosophie est remplie de célèbres paradoxes, par exemple, qui sont l’opposé de la sagesse: ils sont faits pour déranger, et nous rendre notre façon naturelle de penser étrangère). Dieu sait ce que, une fois qu’on commence à réfléchir, on va finir par découvrir.
  6. Mais alors on en revient à la question centrale à chaque fois qu’on a ce débat: ce que l’ordre libéral préserve, et, selon ses meilleurs critiques, encourage, n’est-il pas justement la possibilité d’être indifférent à la sphère publique (la jouissance privée)? Dès lors que la jouissance privée est attaquée par le pouvoir, y a-t-il encore une différence entre l’indifférence et la protestation? Car être indifférent, c’est encore protester contre la politisation
  7. Vilfredo

    Vidéos comiques

    Comment ouvrir une porte correctement Tuto finlandais
  8. Vilfredo

    Actualité Covid-19

    C’est vraiment des chimpanzés qui balbutient de la philo politique
  9. Non pas vraiment. Je vote GK pour le remercier d’exister, un peu comme je like et je m’abonne sur YouTube. Comme je disais plus haut, c’est encore affectif, pas politique.
  10. Ah non par contre si je peux je vote Koenig aussi je crois
  11. Littéralement, on pourrait interpréter ça comme: le mec qui s’est fait vacciner l’an dernier et vient de faire sa dose de rappel 6 mois plus tard sera privé de pass sanitaire à partir de février
  12. Un truc qui m’est antipathique avec Barres c’est comment les amoureux créent complètement leur objet (le moi (le concept de Barres) crée son monde en général certes mais en amour ça frise la psychose). Le fait que le narrateur, dans Sous l’œil des barbares notamment, imagine aussi entièrement les femmes explique peut-être pourquoi il couche jamais avec. Ça va bien dans le sens du roman d’ailleurs, puisque c’est l’histoire d’une femme, être charnel, qui veut attirer l’homme, être spirituel, du côté de la chair. Quand la femme, en revanche, se met à penser, la pensée déforme littéralement son corps. “Le sort, lui dit-il, t’avait donné un corps sain et beau. Faut-il y introduire la pensée qui déforme tout!” Comment voulez-vous lire des nunucheries comme cette réplique sans éclater de rire? CS Lewis a bien raison: love is a divine joke Edit il a aussi ce tic des mauvais écrivains de foutre un adjectif pour chaque nom commun. Ça donne ces phrases étouffe-chrétien comme : “Avec son cynisme absolu où l’on doit souvent reconnaître l’expression crapuleuse d’une magnifique clairvoyance, cet admirable garçon faisait l’admiration et la vie de ce monde de politiciens.” (L’Appel au soldat, chap 10)
  13. chaque jour je deviens un peu plus l’INTJ que je suis
  14. Non je répondais à Mathieu sur Barres
  15. Les généraux romains, le jour de leur triomphe, étaient accompagnés tout du long par un jeune garçon qui leur chuchotait à l’oreille, pour vaincre leur orgueil: souviens-toi que tu vas mourir. Moi c’est souviens-toi que tu vas écrire un article sur le Roman de l’énergie nationale. En vrai depuis tout ce temps j’ai lu un peu Leurs figures et c’est intéressant historiquement et tout et aussi Mes Cahiers (ennui mortel) mais je vois vraiment rien à commenter dans ce monde peuplé de stéréotypes (les femmes qui vont de la sainte vierge Bérénice à l’orientale mystérieuse Astiné d’Aravian je crois qu’à mon âge je peux m’autoriser d’autres fantasmes). La colline inspirée j’en ai un souvenir horrible. Tu peux toujours lire les articles de cet illuminé de Juan Asencio sur son blog il adore Barrès mais moi non malheureusement. Ce style de bourgeois qui écrit le petit doigt en l’air me met en fuite https://www.juanasensio.com/archive/2019/06/26/maurice-barres-dans-la-zone.html Mais je vais arrêter de promettre des trucs en termes d’articles je crois. La le prochain truc que je ferai ce sera sur le Covid et la dépression (l’Australie je ne trouve rien de spécifique à dire sur: pourquoi dans ce pays précisément? Et j’ai peur de partir dans une caricature de: c’est une île de xénophobes ils ont le fantasme de vivre dans une bulle autosuffisante; mais j’ai bien l’impression que la réponse est plus du type de ce que je disais ailleurs sur la culture et la violence que du type d’une analyse institutionnelle ou politique) mais je peux pas me forcer à lire des trucs. J’ai passé ma prépa à faire ça maintenant non. Même pour un cours d’anglais je devais lire un roman post colonial sur un pauvre homo indien immigre j’ai jeté le livre à travers ma chambre au bout de quarante pages (Hanif Kureishi, The Buddha of Suburbia) et je me suis fait dispenser du cours. edit J’ai aussi appris dans mes recherches infructueuses le nom du spécialiste fr de Barres, Vital Rambaud. Pierre Glaudes connaît bien aussi
  16. C’est de l’édification chrétienne comme tous les volumes des Signature Classics. Celui-ci est essentiellement consacré à la nécessité d’une borne transcendante à l’amour humain sous peine de dégénérescence en idolâtrie et en passion pour le plus grand mal de son objet. Il distingue 4 formes d’amour (affection, qu’il analyse très finement, amitié, et le rôle qu’elle joue dans le renforcement de la personnalité individuelle pour le meilleur ou le pire, d’où la méfiance qu’éprouve le pouvoir à son égard, car elle isole les hommes entre eux, amour et charité), à partir de deux tendances que sont l’amour comme besoin et l’amour comme appréciation. C’est inégal, moins bon par exemple que The Problem of Pain ou Miracles parce que parfois trop proche de la psychologie et pas assez de la théologie. Mais CS Lewis est un écrivain remarquable donc c’est toujours extrêmement plaisant à lire. Vers la fin il y a de très belles pages sur la nécessité de ne pas prendre l’amour (humain) trop au sérieux, de ne surtout pas en faire le substitut de la divinité, et sur le fait que la passion la plus apparemment spirituelle, en tant qu’elle est indissolublement liée aux mouvements les plus triviaux du corps, est un signe de l’ironie de notre condition: les plus grands élans d’amour nous rappellent toujours notre état déchu. Je pense lire bientôt Love and Friendship de Allan Bloom pour compléter mon éducation morale.
  17. Comme le kantisme Moi aussi j'ai envie de voter Le Pen mais pourquoi? Pour voir Macron perdre. Donc c'est purement affectif, pas politique. Si le libéralisme pratique légitime mes passions les plus basses, c'est plutôt le libéralisme pratique qui devrait s'inquiéter.
  18. Il a une conception complètement youkaidi-youkaida de la démocratie mais je suis d'accord avec lui sur probablement autant de points qu'avec Pécresse et plus qu'avec Zemmour et Macron réunis (i.e. 100% de son programme sécurité, 100% de son programme police, pas mal de son programme immigration, famille, drogues). Donc bon. C'est à moitié de la provoc mais en même temps c'est hors de question que je vote, donc si je peux souligner qu'on est aussi socialement éloignés de la droite qu'on est proches économiquement de la gauche, c'est pas plus mal. Et je sais qu'un programme est censé être cohérent et qu'on vote pour le projet d'ensemble mais dans les faits on privilégie toujours un aspect sur un autre si on accepte l'humiliation d'aller voter (e.g. la gauche qui a voté Macron parce que finalement pour elle l'économie est moins importante que le programme social en l'occurrence la politique migratoire). Donc si vous voulez voter à droite très bien, mais c'est pas par libéralisme, c'est juste parce que vous êtes de droite. Si vous voulez voter à gauche, très bien, mais alors vous êtes de gauche. Pour pasticher @Brock, c'est un problème personnel, pas un problème libéral.
  19. Burke m'ennuie. On peut se sentir chez soi chez les conservateurs, mais ils n'ont pas d'arguments. Leur philosophie est plus proche d'une forme de sagesse, et la sagesse, c'est le contraire de la philosophie (le philosophe n'aimerait pas la sagesse s'il était déjà sage; le sage, en comparaison, me paraît toujours prétentieux). Je sais son importance historique et l'influence de son naturalisme sur le destin du conservatisme, j'ai lu ce qu'en disent Arendt et Strauss. Mais le lire dans le texte n'ajoute ni surprise ni finesse à la version vulgarisée que j'en avais. Soit on est déjà convaincu et on rentre le nez dans les Reflections comme les pieds dans ses pantoufles, soit on ne l'est pas au départ et on continue. Il n'a aucune heuristique générale, aucune idée frappante qui me fait poser le livre et regarder autour de moi comme si le monde était renouvelé par la lecture. Ça ne veut pas dire qu'il n'est pertinent sur rien ou qu'il ne m'est pas sympathique (au contraire), mais par exemple, quand Strauss écrit que, sous prétexte qu'il dit qu'on ne peut pas implanter des idées abstraction faites de l'histoire de la société à laquelle on veut les appliquer, il ressuscite Aristote, je trouve que c'est un peu poussé. Dans mon histoire anachronique du conservatisme politique, c'est seulement du sous-Hegel (dont la critique de la révolution n'a pas besoin d'un appel au développement organique des peuples, ce qui est aussi bien). Maistre je l'adore pour plein de raisons. C'est un écrivain génial, je l'ai lu jeune et ignorant de toute culture religieuse et il m'a appris la signification du péché et de la grâce (j'ai lu Bloy avant de lire la Bible). Contrairement aux conservateurs il a un système, et même une théodicée. Et c'est un extrémiste, un défenseur de l'inquisition, des croisades, de la guerre comme hygiène des civilisations, donc je me sens davantage sollicité intellectuellement quand je le lis que quand je lis Burke. D'ailleurs si un jour je faisais la liste des livres qui ont changé ma vie quand je les ai lus, Les Soirées de Saint-Pétersbourg seraient bien haut dans le classement. Ce soir je finis The Four Loves de CS Lewis et je reprends les Reflections je vais voir ce que ça donne, même d'un point de vue littéraire comment ça se lit. Si je m'endors habillé je considère que j'avais raison, si je passe la nuit avec Burke je reviendrai faire amende honorable. Dans mon souvenir c'est aussi plein de détails historiques faux très spécifiques et très pas intéressants du tout mais bon on va voir.
  20. Tiens alors comme ça le nouveau parti anticapitaliste n’est pas capitaliste? ou plutôt est encore moins libéral qu’on croyait? Grande nouvelle
  21. En tout cas, entre Maistre et Burke, je choisis Maistre every time
  22. Oui enfin Burke critique les philosophes français (ou “parisiens”, parmi lesquels il met Rousseau, qui n’est certainement pas parisien et même pas français). Il oppose la spéculation métaphysique sur les modèles de gouvernement (on peut voir dans les premiers chapitres des Considerations on Representative Government de Mill une réponse empiriste à cette attaque) à la pratique politique et à la sagesse de l’histoire (tradition “aristotélicienne” qu’il réintroduit en philosophie politique comme le souligne Strauss). Ce n’est qu’une tradition fort récente en philo analytique qui pratique les expériences de pensée debiles. Wittgenstein ou Quine diraient qu’une expérience de pensée ou le recours à la science fiction ne peuvent pas nous aider à clarifier les concepts que nous utilisons, puisque leur signification dérive de l’usage actuel et passé que nous en avons fait. Et Wilkes ouvre son Real People par un petit rant contre le recours aux expériences de pensée en éthique. C’est donc surtout une manie américaine, héritée du style que Putnam a introduit dans l’écriture de la philosophie, mais c’est vraiment éloigné de l’esprit de Burke. Du reste, la critique de la métaphysique n’est pas exactement étrangère à la philo analytique non plus (historiquement, plutôt Le contraire). Tout cela mis à part, Burke, c’est chouette par moments mais très ennuyeux à lire en entier.
  23. Balade ethnologique dans Paris. Tous les parisiens sont masqués. Je vais m’acheter des clopes.
  24. Vilfredo

    Actualité Covid-19

    Elle me rappelle https://en.m.wikipedia.org/wiki/I_Care_a_Lot
×
×
  • Créer...