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F. mas

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Tout ce qui a été posté par F. mas

  1. En l'occurrence, en ce qui concerne les théories touchant à la loi naturelle et au droit naturel, l'obstacle épistémologique majeur consiste à mon avis à l'amoncellement phénoménal de théoréticiens et de "philosophes" ayant écrit sur le sujet pour les délégitimer (et ainsi poser comme totalement nouvelles leurs propres théories). Cette couche de crasse est vraiment un obstacle majeur à une réflexion impartiale. Qu'on pense par exemple à la fameuse hypothèse ontothéologique heideggerienne que la plupart des philosophes continentaux reprennent à leur compte pour condamner la métaphysique : la mort de Dieu signifie la fin de la réflexion sur l'ontologie et la logique proposée par la métaphysique. Faire le lien entre les trois disciplines est une connerie monumentale, un mensonge qui part d'une transformation des textes de Thomas d'Aquin (merci à Frédéric Nef d'avoir repris les textes pour en souligner l'erreur), mais c'est une fiction qui arrange beaucoup de philosophes professionnels. Je viens de commencer le texte classique (contemporain) sur la loi naturelle écrit par John Finnis au début des années 80. Les trois premiers chapitres sont consacrés à toutes les conneries rapportées sur le sujet (y compris d'ailleurs par les mauvais élèves de Thomas d'Aquin) sur la question. Joseph Raz, Herbert Hart, etc. Il n'y en a pas un qui lit les textes sur la loi naturelle pour en donner un compte-rendu correct. Et le problème ne porte pas sur la validité des théories proposées, seulement sur la totale incompétence sur le sujet (ou plus charitablement : les différentes stratégies argumentatives visant à la mettre de côté pour poser leurs propres inventions théoriques).
  2. Sur la décision du conseil constitutionnel sur la loi renseignement http://www.contrepoints.org/2015/07/24/215396-loi-renseignement-a-quoi-sert-le-conseil-constitutionnel
  3. J'aime bien les Maigret avec Bruno Crémer.
  4. L'idée de superclasse mondiale n'est pas idiote, c'est un jugement porté par Huntington dans son livre sur l'identité de l'Amérique, qui par ailleurs est très bon. Qu'un certain nombre de personnes peu recommandables en France s'en réclame ne justifie pas qu'on la passe à la trappe. Sinon, je crois que Nick a raison : au sein de cette superclasse, il serait aussi intéressant d'étudier pourquoi les organisations internationales par ex (FMI, BCE UE) attirent autant de technocrates français (au sens large) pur jus (genre Pascal Lamy) : il y a un lien à faire avec la mentalité planiste, j'en suis sûr. L'esprit d'organisation dans un monde complexe, c'est assez rassurant pour ceux qui possèdent les fonds.
  5. Qui pour ce texte court sur la façon dont le capitalisme est en train d'éroder le système de castes en Inde ? http://www.cato.org/blog/how-capitalism-undermining-indian-caste-system
  6. Sur la proximité avec le pouvoir http://tempsreel.nouvelobs.com/economie/20150212.OBS2398/comment-le-roi-des-taxis-compte-contrer-uber-au-detriment-des-clients.html
  7. oh zut, une bonne raison de se coltiner ces histoires de tuyauteries en public.
  8. Tout le monde somnole en taverne à écouter MatthieuD renouveler son matériel de camping. On veut du Michel Polac !
  9. Pfff. C'est juste que vous avez des conversations de bistro, stou.
  10. En même temps, c'est bon pour ton foie.
  11. Seabright enseigne à Toulouse mais aussi en GB (comme son nom l'indique, il est anglais à la base, et le livre est sorti aux presses de Princeton avant d'être traduit en français). Je me demande si tout ça ne vient pas d'une bête question d'écurie dans le champ des économistes universitaires.
  12. C'est possible, mas certaines expressions sont tellement hayékiennes que j'ai des doutes. Par exemple expliquer que l'échange transforme des inconnus en amis honoraires, ça ressemble vraiment à Droit, législation et liberté.
  13. F. mas

    Gaspard Koenig

    Oui, il a la volonté politique révolutionnaire d'atomiser la société, et de défaire l'Eglise : tout ce qui peut rappeler l'Ancien régime est combat vigoureusement (y compris le fédéralisme). C'est le côté "rationaliste" de cette tradition libérale physiocratique (dixit le "libéral conservateur" Tocqueville) qui estime devoir tout remettre à plat pour que triomphe l'individualisme libéral, le progrès social et politique contre le corporatisme ancien. Dans un monde contemporain presque totalement laïcisé, où le monopole de l'éducation est à l'Etat laic gratuit, obligatoire, socialiste et égalitariste, ou à la séparation de l’Église et de l’État a succédé l’État obèse colonisé par les intérêts particuliers et sa buraucratie mortifère, on est en droit de se demander si l'analyse ne méritait pas quelques nuances. On est aussi en droit de se demander en quoi l'idéologie républicaine, dans son versant politique télocratique, ne tient pas plus du socialisme et des expériences collectivistes que le libéralisme politique contemporain. Il va sans dire que je ne souscris pas au point de vue de GK, et qu'il me semble ici plus "réactionnaire" que Tocqueville, puisqu'il entend renouer avec un moment de l'histoire du libéralisme antérieur à la critique que certains de ses théoriciens contemporains ont formulé à l'endroit de l'État (libéraux qui ne défendent pas purement et simplement les corporatismes et l'"ancienne liberté", mais une société commerciale et le fractionnement de la société politique par un accord commun concernant les règles de justice, de propriété et concernant les contrats). Mais je comprends sa stratégie et son point de vue, et je salue son travail de popularisation du libéralisme.
  14. F. mas

    Gaspard Koenig

    Dans son livre, il qualifie Tocqueville de "libéral conservateur", et congédie ama un peu vite le libéralisme des contre-pouvoirs (celui de Montesquieu, du Jouvenel libéral, mais aussi des federalist papers) pour asseoir son propos. Effectivement, c'est un peu fort de café.
  15. J'ai terminé aujourd'hui un essai d'un certain Paul Seabright, professeur d'économie à l'université de Toulouse, intitulé La société des inconnus. Histoire naturelle de la collectivité humaine. L'auteur se place dans la perspective d'Adam smith et de la théorie de l'évolution pour tenter de donner une explication à la formation d'une société complexe reposant sur la coopération entre individus qui ne se connaissent pas entre eux (comme le titre l'indique). L'auteur ne fait pas partie des écuries libérales "traditionnelles", puisqu'il s'agit d'un proche de Jean Tirole et d'un type qui a travaillé sur les subventions aux entreprises. Malgré tout, il y a plus que des similitudes entre son raisonnement et ceux de Hayek, Buchanan et Matt Ridley. C'est d'ailleurs ce qui me paraît étrange : la société complexe qu'il décrit a bcp à voir avec la grande société hayékienne. Pourtant, Hayek n'est jamais cité. Sa réflexion sur la coopération humaine est tout à fait similaire à celle de Buchanan (qui est quand même le grand auteur qui a réhabilité l'économie politique), et il n'est cité qu'une fois, à tire anecdotique. Est-ce parce que je ne suis pas familier avec la littérature économique mainstream ou l'auteur a cherché à recycler un raisonnement et une manière d'approcher l'économie qui vient de certains auteurs franchement libéraux sans en citer ses sources ? Je suis assez partagé, peut être que les économistes de ce forum pourraient me répondre. En tout cas, c'est un essai passionnant, nourri des dernières trouvailles dans le domaine des sciences sociales (histoire, éco, anthropo, etc) et qui se lit facilement. J'émettrais des réserves sur la dernière partie (sur l'aspect politique de la société complexe), qui me semble un peu naïve sur l'émergence et la légitimité des États.
  16. Une petite trad facile et rapide du dernier open europe sur les risques de contagion politique de la crise grecque ? http://openeurope.org.uk/blog/could-there-be-political-contagion-from-greece/
  17. F. mas

    Gaspard Koenig

    Oui, tu as raison Nick, je lis sous la plume de J Julliard qu'il était à la fois pour la liberté de l'enseignement tout en professant une sorte de directoire de trois personnes choisies parmi les scientifiques et les artistes. De même il était pour la gratuité de l'enseignement, mais pas pour son caractère obligatoire. Ce sont les révolutionnaires et la IIIeme république qui ajouteront ce petit détail indispensable. Un personnage complexe, ce Condorcet.
  18. F. mas

    Gaspard Koenig

    C'est un libéral à la Condorcet.
  19. F. mas

    Gaspard Koenig

    La position de GK sur l'éducation était celle de la plupart des "libéraux classiques" du 19e siècle. Ne l'oublions pas. On peut lui reprocher bcp de choses, mais pas d'être incohérent ou inculte quant à l'histoire du libéralisme en France.
  20. Je dois me tromper de livre alors (je n'ai pas le livre sous la main). Julien Hervier est au contraire ze spécialiste français de Junger.
  21. De mémoire, il n'y a qu'un article vraiment mauvais, sur Junger. Je n'ai pas le livre sous la main, mais je crois me souvenir que l'auteur de l'article vous une haine totalement stupide à l'endroit du vieux Ernst.
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