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F. mas

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Tout ce qui a été posté par F. mas

  1. Je vois des considérations d'opportunité surtout : la volonté de ne pas remobiliser la droite qui s'était alors investie (contrairement à la MPT) à un moment où le gouvernement socialiste commençait à susciter la déception des électeurs. Se mettre à dos autant de monde, c'est bien, mais quand la droite est en miettes c'est mieux, parce que c'est politiquement plus sûr. Et puis j'imagine que même du côté du gouvernement en 84, il devait y avoir des grincements de dents. On est bien content de socialiser l'éducation quand on est au gouvernement, du moment que ça ne touche pas aux privilèges de caste : moi président ministre ou je ne sais pas quoi veux bien l'égalité à l'université, du moment que je peux personnellement mettre mes marmots en grande école ou dans une boite privée qui les protègent de mes conneries de bonimenteur. Les politiques publiques fonctionnent comme un bon révélateur des préférences personnelles ou de classes des gouvernants.
  2. C'est bien le problème démocratique : les groupes organisés imposent leur volonté plus facilement que la grande majorité désorganisée. Seulement deux choses : la première touche aux groupes écoutés. Les clientèles du ps ne sont pas celles de l'ump, et malgré les velléités de constitution d'un groupe organisé autour de la manif pour tous, groupe qui jusqu'à présent n'existait pas pour des raisons historiques et politiques bien connues, il n'y a aucune raison pour que le gouvernement le prenne en compte, c'est à dire change sa décision, parce que de toute façon, il ne peut pas espérer récupérer ce groupe particulier pour faire grossir sa propre coalition. Il ne faut pas exagérer la puissance politique de ces groupes : les relais associatifs et le maillage de solidarité qui sont en train de se révéler par voie de presse se sont constitués en dehors de sa sphère d'influence, encore une fois, pour des raisons historiques touchant à l'idéologie même du régime républicain, qui a passé son existence à amoindrir et diviser le groupe social qui fournit le gros des troupes de la MPT. La démonstration de force devient d'ailleurs politique dans son adresse aux autres gouvernés, et non aux gouvernants qui n'ont jamais envisagé de revenir sur l'une des seules mesures susceptibles de les identifier comme degauche pourleprogrès. En d'autres termes, ce groupe n'est pas comparable aux fonctionnaires et aux administrations publics, parce qu'il est hors jeu politique. Il n'a pas de relais et de levier assez puissants pour pousser ses pions. Il suffit de voir les réactions des politiciens de droite au mouvement : Guiano (ahah) les soutient à fond jusqu'au moment du vote ou "il se trompe de bouton", histoire de pouvoir dire dans 5 ans en fait j'ai voté pour en toute conscience. Comme d'hab, quelque soit la politique suivie au sommet de l'Etat, les gagnants en profiteront sur le dos des perdants qu'on continuera à tondre jusqu'à ce que la situation s'inverse. Le problème est le marchandage démocratique, et non la manifestation pour tous. Comme la décision en démocratie est majoritaire (non unanime), qu'elle favorise l'action collective des petits groupes, que ces petits groupes ont intérêt à ce que la majorité reste désorganisée et suffisamment stupide pour permettre le transfert des biens (le miracle des coûts dispersés et des bénéfices concentrés, etc), l'ensemble du marché politique est nocif (et explique d'ailleurs assez bien je trouve les attitudes et les réactions des politiciens et des hommes d'Etat contemporains, en tout cas beaucoup mieux que les considérations purement idéologiques).
  3. Bah pourquoi ? Rien ne l'interdit. En tout cas aucun impératif moral, si on accepte encore une fois de raisonner à partir de la démocratie représentative qui est la nôtre, n'existe pour accréditer cette position. Enfin, j'imagine que ce "doit être" est ton avis, mais il faudrait trouver une justification à ça (et il est interdit de se référer à la volonté générale^^, histoire de rendre le problème plus compliqué).
  4. Chitah : Sans doute, mais le droit de manifester est aussi garantie en démocratie. Le droit de tordre le bras au pouvoir en manifestant est tout aussi légitime, toujours du point de vue démocratique, que le jeu des urnes. Ce qui est interdit, c'est l'insurrection ou l'émeute.
  5. Approuvée par les Français ? Non non. Par la majorité d'un corps électoral qui en règle général ne connait rien du contenu des programmes qu'on lui vend, à droite comme à gauche.
  6. ça va être l'occasion pour Cp de se distinguer, de bien montrer la distance entre libéral et pro-business.
  7. Vous dites ça parce que vous êtes jaloux.
  8. Je verrais plutôt dans le choix lexical des inrocks un choix révélateur : l'intrusion de la violence dans le monde policé des quartiers "radical chic" les fait surréagir. C'est comme au moment des émeutes de 2005 : quand la violence a commencé à débordé sur les centres villes, voire, horresco referens, dans les beaux quartiers de la capitale, toute la presse, y compris les plus modérés, ont crié à la guerre civile, au conflit ethnique, etc. C'est de l'hyperréactivité. Je ne nie pas l'omniprésence de la violence dans ce pays, au contraire : ce que je dis, c'est que pour une fois, elle s'est invitée chez ceux qui en sont préservés d'ordinaire, et du coup, ils sont un peu secoués. La violence ok, c'est mineur, c'est une construction de l'extrême droite, un sentiment véhiculé par les médias, tf1, Marine Le Pen, un truc de pauvres, de beaufs, de provincial, etc. On le sait bien, sauf quand elle traverse le périph', là, c'est la guerre totale. http://www.youtube.com/watch?v=9VKFAUTLuZA
  9. faut leur couper les couilles !
  10. Tu dis ça parce que t'es jaloux.
  11. Et si on parlait des esclaves volontaires au service de l'Eglise au moyen âge ? La parole est à Walter Block.
  12. F. mas

    Supa Playlist!

    Allez, en souvenir de la victoire volée, gâchée, voire usurpée par les casseurs du PSG, un peu de Molodoi
  13. Pour Arendt, Robespierre, c'est en quelque sorte l'incarnation de la révolution française. Elle en fait son héros non pas au sens de personne absolument admirable, mais de personnage principal du récit qu'elle tisse à propos de la révolution avant son dévoiement. Elle ne cache pas son respect pour le personnage, ce que ses critiques ont d'ailleurs assez bien vu. Certains seront aussi intéressés par l'évolution de l'interprétation que les auteurs américains ont de leur révolution. aujourd'hui, notamment chez les conservateurs et les néoconservateurs, l'apport révolutionnaire américain pour l'histoire politique du monde est incontestable alors qu'hier, la clef de son succès résidait essentiellement dans son caractère provincial, circonscrit dans l'espace et dans le temps à une seule nation. hier : provincialisme américain v. révolution à message universel français, aujourd'hui universalisme français fondé sur les droidlom v. universalisme américain fondé sur la déclaration d'indépendance.
  14. Sur Arendt : étonnant, non ? Je précise qu'il s'agit du point de vue de Arendt, et pas du mien. Robespierre, c'est pas mon superpote non plus. En fait, je ne suis pas superpote en règle général avec les révolutionnaires morts.
  15. On voit bien dans cette vid que la violence des manifestants est totalement surestimée. Il faut encore se tourner vers les médias étrangers pour avoir une vision claire de ce qui s'est passé réellement.
  16. Quelques achats de livres après un périple à Londres, mais rien que du très connu : "On guns, germs and steel" de Jared Diamond, "The origin of political Order", de Francis Fukuyama, "On revolution" de Arendt et "What money can't buy: the moral limits of markets" de Michael Sandel. J'ai commencé les deux premiers et fini les deux seconds. Le livre de Sandel n'est pas complètement convaincant, sauf sur un point qui mériterait d'être étudier : la trivialisation par le commerce (ou plus exactement le raisonnement économique vulgaire) de certains aspects de la vie éthique tend à éroder les prérequis moraux nécessaires à un marché libre. J'en reparlerai en prenant l'exemple du libéralisme au sens strict de A de Jasay. Le livre de Arendt, qui n'est plus disponible en français depuis un certain temps, est un classique comparant révolutions américaine et française. On retiendra plusieurs aspects de l'analyse arendtienne : la réussite américaine vient du fait que les founders ont maintenu la multitude et la question sociale à distance de la politique (là où les révolutionnaires français ont échoué), E Burke a raison et T Paine a tort sur la RF, Robespierre c'est quand même un mec brillant, la logique jacobine est anti-parlement et anti-représentation parce qu'elle se veut démocratique, là où celle de la constitution américaine est démocrate parce que les branches de la représentation sont des émanations populaires (enfin, relève du pouvoir constituant originaire comme on dirait par chez nous).
  17. Meuh non, tu as mal lu, je parlais d'Alain Duhamel. Comme si c'était mon genre de faire ce genre de trucs^^ Sinon, plus sérieusement, c'est effectivement un auteur controversé. Mais un anthropologue de grande stature, parait-il.
  18. Arnold Gehlen disait de l'homme qu'il est un animal de dressage. Il ne me semble pas improbable qu'une partie des canons culturels démocratiques diffusés par les médias, l'enseignement et les diverses officines publiques visent plus à déformer qu'à instruire, à conditionner ses serviteurs pour leur éviter avec certitude de ne jamais se prendre la réalité en pleine poire. Dans le cas de ces émeutes, on a quand même l'impression que la propagande d'Etat tourne à vide et qu'elle devient de moins efficace dans sa mission de service public essentielle : faire disparaître toute négativité pour que ses affidés jouissent définitivement de l'illusion de vivre dans un parc d'attraction (dans le meilleur des cas), dans le grand hospice occidental dans le pire.
  19. Il est très bien ce Farage. En plus, il défend les pubs et porte des vestes de chasse. Si je votais et si j'étais rosbif, je n'hésiterais pas une seule seconde.
  20. C'est marrant, le fil pose la question en termes de civilisation, tout le monde répond en termes de culture et de physionomie (au sens large physionomie).
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