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F. mas

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Tout ce qui a été posté par F. mas

  1. Pour être précis, j'en ai lu une partie en français et une autre en anglais grâce à l'édition bilingue TER. J'ai lu pas mal de choses de Hume et sur Hume, et je n'ai qu'un seul grand regret, ne pas avoir eu l'occasion de lire son histoire de l'Angleterre (bien trop longue). Pour la petite histoire, Ernst Junger raconte que c'est la seule oeuvre qu'il avait dans sa chambre quand il était en poste à Paris sous l'occupation.
  2. Avant de passer à la suite, quelques remarques sur la tradition conservatrice interne au libéralisme : évidemment, je parle des Lumières écossaises, de celles de Hume, Smith, Hayek et du whiggisme sceptique en général. Certains liront avec profit les deux livres de Rassmussen sur le sujet : https://press.princeton.edu/titles/11092.html https://www.amazon.fr/Pragmatic-Enlightenment-Recovering-Liberalism-Montesquieu/dp/1107045002 et s'ils ont la flemme de lire un livre en anglais, les considérations de Hayek sur le whiggisme dans sa constitution de la liberté, sur Hume dans ses essais de philosophie, de science politique et d'économie, et sur les deux libéralismes dans ses nouveaux essais. Devoir expliquer sur un forum libéral ce genre de choses est un peu problématique quand on y pense.
  3. Je suggérais qu’un certain conservatisme était mieux équipé qu’un certain libéralisme politique en matière de respect du pluralisme idéologique, moral et social, que ce certain conservatisme n’était pas une exception au sein des diverses formes de conservatisme, mais un tropisme assez répandu. Je suggérais aussi que cette forme de conservatisme chevauchait le frontière libéralisme/non libéralisme, bien qu’il me semble que celui interne à la tradition libérale (oui, interne, comme courant interne) soit à la fois préférable et cumulant à la fois les avantages du conservatisme et du libéralisme classique. C’est une réflexion qui me trotte dans la tête depuis un certain temps, et faire quelques posts me permet aussi de mettre mes idées au clair sur le sujet. C’est aussi une réflexion personnelle que je vous soumets, qui n’engage que moi et moi seul. Premièrement, je ne vois pas de conservatisme politique moderne en France aussi complet historiquement et sociologiquement que dans le monde anglo-américain, ceci pour une raison historique assez peu abordée ici, à savoir que nous sommes le pays de la révolution française, pas celui du whiggisme (qui est paradoxalement l’un des pères du conservatisme moderne anglo-américain). Elle instaure une rupture politique radicale dans le pays, obligeant d’abord à se positionner pour ou contre le nouveau régime et marginalisant toutes les positions modérées entre les deux grandes traditions politiques classiquement libérale et réactionnaire (le socialisme n’émergera vraiment que plus tard au 19e siècle). La troisième force qui émerge à la suite de la révolution française, le bonapartisme (ou césarisme), est une autre tradition illibérale qui fonctionne sur la volonté de rassembler le peuple par-delà les clivages. Du fait de la polarisation issue de la révolution, l’organisation symbolique du débat public depuis les débuts de la république s’est faite jusqu’à une date récente autour du clivage droite gauche, avec une asymétrie assez favorable idéologiquement -pas sociologiquement- en faveur de la gauche, ou du moins du parti républicain et progressiste, au détriment d’une droite catholique et réactionnaire certes puissante, mais dont la légitimité politique n’est pas institutionnelle. Ainsi, un certain nombre de thèmes associés à la contre-révolution (le fédéralisme, la décentralisation, la subsidiarité) ont été largement marginalisé pour ne pas dire discrédité, et cela malgré les écrits héroïques et extraordinaires de certains libéraux (Constant, de Stael) qui regardaient un peu le modèle anglais et son idéologie de l’ancienne constitution avec envie. En France, il n’y a pas de continuité historique entre l’Ancien régime et la révolution, et les classes les plus susceptibles d’être politiquement ‘conservatrices’ ont été tenu à l’écart de la politique et du débat public, entrainant à la fois sa radicalisation et son caractère ‘révolutionnaire’ ou au moins ‘rupturiste’. Il n’y a qu’à voir comment se fait la réception d’Edmund Burke en France, et plus largement sur le continent : les contre-révolutionnaires s’en emparent pour n’en retenir qu’une charge violente contre la révolution et ses principes abstraits. On ignore le Burke whig, intellectuellement proche d’Adam Smith et David Hume, défenseur du droit des Anglais et des libertés américaines, pour forger partout en armer la ‘rhétorique réactionnaire’ partout en Europe face à la révolution et son émissaire à cheval Bonaparte. On marie Burke avec de Bonald, de Maistre, Veuillot et D. Cortès pour condamner l’effacement de la société d’ordre, de la souveraineté politique et de la légitimité théocratique des temps anciens. La polarisation idéologique postrévolutionnaire n’est pas la seule en cause dans la marginalisation du conservatisme en France (ce jusqu’à une date récente, en gros deux bonnes décennies) : si les révolutionnaires associent le fédéralisme, la subsidiarité, la liberté des provinces et le pays à la Réaction, cette dernière n’est pas non plus unanime ou totalement honnête dans leur défense. Entre l’Ancien régime et la révolution, il y a aussi le poids du centralisme capétien et de l’instrumentalisation de l’Eglise pour l’unifier, qui rend difficile de penser en termes de pluralisme religieux mais aussi institutionnel. La réaction en France se situe plus du côté de Jean Bodin que d’Althusius, de Loiseau que de François Hotman. Comme l’avait très bien vu G de Stael, le monarchisme contre-révolutionnaire a toujours eu tendance à idéaliser la monarchie et à minorer les tensions internes, les résistances des pays, des provinces, des corporations et des juridictions locales pour présenter un tableau alliant harmonieusement le Trône et l’Autel. Résultat, l’espace accordé au conservatisme en France est réduit, et se limite à quelques intellectuels -certains assez brillants- mais marginaux comparés à nos voisins anglos. Le deuxième point va suivre sur un texte de J Gray (wait for it)
  4. Certes, mais le conservatisme religieux ne résume pas le courant conservateur : je pense même qu'il s'agit d'un aspect mineur. Mais bon désolé, je détourne le fil!
  5. Non, non. Depuis assez longtemps, mais je pense qu'au préalable il faudrait bien sûr un peu clarifier le sens de 'conservatisme', en le distinguant de la 'droite' en général et de la Réaction en particulier. Mais la filiation est assez longue, et la frontière ici n'est pas ama entre libéralisme/non libéralisme.
  6. Je pense même en pratique en fait. Pour aller vite, l'expérience de la minorité les rend plus sensibles aux protections formelles et informelles contre la majorité ou le pouvoir idéologique dominant (on en reparle ailleurs, c'est promis).
  7. Ah tiens, je pense exactement le contraire, et que sur la question du pluralisme, les conservateurs, libéraux ou non, sont mieux équipés que les autres, qui tendent naturellement au monisme moral/idéologique/philosophique. Mais c'est une autre question qui mériterait un fil distinct et un peu de tps pour répondre.
  8. Ah, la question du pluralisme (social, moral, politique), mon dada en un certain sens. En général, dans la tradition libérale, on ramène ça Isaiah Berlin https://www.jstor.org/stable/pdf/23355715.pdf?seq=1#page_scan_tab_contents En s'empressant de préciser qu'il s'agit d'une tradition minoritaire au sein de la constellation libérale (tradition minoritaire à laquelle j'appartiens en gros). Je ne suis pas d'accord avec ceux qui disent que c'est une trad minoritaire. Quand on creuse un peu, c'est même le contraire qui apparaît : De Hobbes à Rawls en passant par les pères de la république américaine (le fédéraliste n°51), c'est le fait du pluralisme moral et idéologique qui oblige à sortir de la tradition intellectuelle du souverain bien pour celle de la justice procédurale, cet ensemble de règles formelles qui permet d'en coordonner le fonctionnement. La question qui demeure en suspens est de savoir si la constatation du fait du pluralisme doit apparaître telle quelle dans la représentation institutionnelle, ou sous quelles espèces (protection des droits individuels, droits indiv ou collectifs). Classiquement, dans un régime attaché à protéger les libertés négatives, il n'y a pas de reconnaissance de droits collectifs aux minorités (sinon à la plus petite d'entre elle, l'individu). Il y a principe de tolérance de pluralisme raisonnable, cad compatible avec un état de droit protecteur des libertés individuels, cad couplé à un monisme institutionnel (fondé sur une conception minimale commune de la justice). Edit : j'oubliais que la traduction du pluralisme social, moral en institutions est aussi l'une des deux grosses tradition politiques du libéralisme via Montesquieu et Tocqueville. Comment ai-je pu oublier ça. Mais quel nigaud. C'est quand même Zi elephant ine se roume. https://global.oup.com/academic/product/rationalism-pluralism-and-freedom-9780198717140?cc=fr&lang=en& Tout ça pour placer habilement mon produit, un philosophe libéral-conservateur injustement méconnu que je vous invite à lire, John Kekes (il faut par contre fusiller celui qui a conçu la couverture) qui donne à la question du pluralisme une épaisseur qui mérite d'être étudiée https://www.amazon.com/Morality-Pluralism-John-Kekes/dp/0691044740
  9. Je suis jaloux.
  10. Tu te dis que les Gilets jaunes c'est plus ce que c'était quand tu vois Morsay reposter une vid d'Asselineau dans un groupe FB de GJ 'en colère'.

  11. F. mas

    Gilets jaunes

    Sinon, en même temps, le conseil de l'Europe demande de à « mieux respecter les droits de l’homme », à « ne pas apporter de restrictions excessives à la liberté de réunion pacifique » et à « suspendre l’usage du lanceur de balle de défense ». https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/02/26/gilets-jaunes-le-conseil-de-l-europe-reclame-la-suspension-du-lbd_5428371_3224.html et le parquet fait de la gav une sorte de système de rétention administrative et de fichage citoyen de manière assez décontractée https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/gilets-jaunes/gilets-jaunes-une-note-du-procureur-de-la-republique-de-paris-preconise-de-ne-lever-les-garde-a-vue-qu-apres-les-manifestations_3207897.html?fbclid=IwAR06BZOgcJAiPXTV2Db4X6H6eKDnVOG0YseOw54I6ftfMM_WO7x94qK2mpA
  12. Cette manie américaine des labels est un peu agaçante au bout d'un moment...
  13. C'est ce qu'on appelle entre professionnels un "PUTAIN DE BON SIGNE".
  14. Big surprise !
  15. Ah tiens non. Intéressant
  16. J'ai l'impression qu'on assiste à un blitzkrieg radfem dont le première victime sera ce journal de jeunes devenus vieux. Je viens de lire un article de L'express sur le sujet : en gros, on a demandé à ses ex collègues d'expliquer combien l'accusé était lourdingue et-bien entendu- misogyne histoire de le descendre un peu plus. Comme tout est histoire de perceptions et de feelings, c'est infalsifiable et ne tombe sous aucune forme de loi ou de scandale moral insoutenable. Pas très rassurant. https://www.lexpress.fr/actualite/medias/ligue-du-lol-les-coulisses-des-inrocks-racontees-par-mediapart_2062904.html?utm_term=Autofeed&utm_medium=Social&utm_source=Twitter&Echobox=1550505689#xtor=CS3-5083
  17. Disons qu'il y des 'faits divers' étonnamment plus récupérables que d'autres. Certains ont une mention dans Paris Normandie, d'autres font la une de tous quotidiens nationaux, avec relais des entrepreneurs identitaires habituels et leurs relais au sein du gouvernement. Mais bon, en gros, pas de quoi fouetter un chat
  18. https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/02/14/la-ligue-du-lol-n-a-rien-d-une-exception_5423222_3232.html?utm_medium=Social&utm_source=Twitter#Echobox=1550133531 "Surtout, la cooptation et l’entre-soi, au bénéfice quasiment exclusif d’une seule partie de la population, ne doivent plus être les mécanismes d’embauche obligés des journalistes. Les promotions et postes de rédacteur en chef ou de chef de service doivent autant être donnés aux femmes qu’aux hommes. ll est plus que temps de casser les « boys club » [clubs réservés aux hommes] et d’embaucher, en masse, des femmes, des personnes racisées, des personnes LGBTQ + aux postes clés des rédactions. Le fossé est encore abyssal, mettons-nous au travail."
  19. Effectivement, j'ai sans doute l'esprit machiavélien mal placé, mais je me demande pourquoi maintenant ? Je me demande s'il ne s'agit pas d'une deuxième salve après l'échec relatif de la campagne meetoo pour replacer l'agenda radfem (et toutes les radicalités qui l'accompagnent en règle générale) dans le petit milieu de la presse nationale prog. Objectivement, c'est une tempête dans un verre d'eau, mais les effets ne vont sans doute pas être limités à quelques rédactions : on influence des influenceurs.
  20. Welcome!
  21. J'entends bien, mais je vois aussi Laurent Bouvet se plaindre des attaques de ce groupe contre sa personne et son mouvement, et sans crainte de le mégenrer, ce n'est pas vraiment une femme noire. D'où mon hypothèse : une bande de puants adulescents qui se pensait les rois du monde. Mais je ne pense pas qu'on soit vraiment en désaccord.
  22. Je crois qu'avant même d'être d'affreux persécuteurs réacs, ce qui me frappe personnellement, c'est qu'en gros tous ces journalistes et pubards à la mode ont une intériorité de midinette. C'est Gossip girls version trentenaires, qui putifient à longueur de tweets sur des blogueuses beauté ou qui bitchent sur leurs collègues. On attendait Albert Londres, on a Sandrina et ses copines esthéticiennes-champouineuses à Melun qui dégueulent sur ses confrères et autres twittos.
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