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F. mas

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Tout ce qui a été posté par F. mas

  1. Oui, tu peux te lancer pour cet article aussi. Je regarderai à quel article précédent le papier fait allusion.
  2. Populismes, césarisme, bonapartismes, illibéralismes démocratiques renvoient à des expériences qui justement ont du mal à cadrer avec ces catégories idéalistes. Déroulède, cet anticolonialiste convaincu, pensait en termes de plébiscite et de suffrage universel, c'est à dire d'égalité dans le cadre de la nation, un peu à la Sieyes. D'ailleurs avant de se lancer dans l'aventure nationaliste, il avait suivi Gambetta, classé à l'époque à l'ext gauche. Sinon, Charle Péguy, ça te dit quelque chose ? Je pense que si tu lisais Jacques Julliard tu pourrait être étonné http://www.lavie.fr/debats/idees/jacques-julliard-je-ne-suis-pas-un-democrate-chretien-mais-un-socialiste-religieux-08-12-2017-86738_679.php
  3. ah non, je n'ai pas encore touché au texte.
  4. Je ne vois aucune formation, à droite comme à gauche, qui corresponde à cet ideal-type moral. Si on admet une dimension égalitaire dans le libéralisme politique (qui existe, c'est l'isonomie), alors celle qui existe dans les populismes et les césarismes de type front national/Déroulède (l'attachement à l'Etat social, la fascination plébiscitaire) les placent-ils plus à gauche que lui ?
  5. Donc être pour l'extrême liberté, c'est être d'extrême droite ?
  6. Tu peux commencer par le premier proposé. On fera les autres plus tard !
  7. @Restless J'ai bien compris Je relève un certain nombre de difficultés de trads qui ne viennent pas de cc. C'est tout simplement parfois lié au style de publi difficile à transcrire en français (rien de pire par ex que d'essayer de transposer du style 'parlé' us en français ou encore de reprendre des expressions idiomatiques). Ama, il vaut mieux prendre le risque de s'éloigner un peu du texte pour le rendre lisible plutôt que vouloir à tt prix coller au sens (à choisir). @Bisounours si c'est plus facile pour toi de travailler sur wp, va-y tu peux cc.
  8. @Bisounours merci ! Si tu peux aider notre ami pour relire les trads qu'il propose, ça serait cool! Et je pourrai ensuite les mettre dans les tuyaux.
  9. Merci pour ces trads, mais elles mériteraient une relecture pour les franciser (ça sent quand même le décalque) : quelqu'un pour aider à une relecture des trads ? Merci en tout cas, c'est un gros plus pour CP !
  10. La droite modérée fait aussi partie de la droite, c'est même marquée dessus, comme le Port Salut (et l'exclure de l'ensemble, c'est passer à côté de l'essentiel). Sinon intellectuel de droite, tu veux dire comme Finkie, Zemmour ou Michéa ? Là encore, ce n'est pas une description que tu proposes, c'est un ensemble de catégories a priori plaqué sur le monde réel. Les grands sujets de clivage (idéologique sur l'ancien régime et la révolution, politique sur l'acception de la république et religieux sur la place de la religion catholique dans la cité) qui structuraient le débat public n'existent plus en tant que tels aujourd'hui pour des raisons sociologiques assez évidentes en dehors de ce forum. Les définitions idéalistes du clivage droite gauche ne me semblent pas satisfaisantes, parce qu'en règle générale trop caricaturales, voire totalement à côté de la plaque. Par exemple, on pourrait tenter de classer les idéologies et les partis en fonction du degré de généralisation du principe d'égalité à l'ensemble du corps social. Plus on est pour l'égalité, plus on est à gauche, et plus on s'éloigne de l'égalité, moins on est à gauche (c'est une classification qu'on trouve de temps en temps dans la littérature philosophique par ex sur les libertariens de gauche). Ainsi posé, le clivage rejette à l'extrême droite les partisans de l'extrême inégalité tout comme ceux de l'extrême liberté. On met Israel Kirzner et Joseph de Maistre dans le même bateau, ce qui est curieux, et surtout ce qui ne correspond sans doute pas à leur manière subjective de se représenter en politique. Il y a une version un peu plus raffinée du clivage D/G qu'on trouve en sociologie politique classique, et qui nous vient de Stein Rokkan : les partis politiques européens sont tributaires d'un certain nombre de clivages socio-historiques hérités : les tensions se font entre l'Eglise et l'Etat, le centre et la périphérie, la bourgeoisie et la classe ouvrière, les élites urbaines et rurales. Seulement là encore, on peine à trouver une articulation cohérente qui respecterait la ligne de démarcation entre droite et gauche et surtout qui trouverait une traduction politique en France intelligible. La droite modérée, qui est républicaine depuis 1875 sur la question religieuse s'est la plupart du temps alignée sur le camp républicain dans son ensemble, la périphérie s'est faite tour à tour plus conservatrice puis révolutionnaire que le centre quand il s'est agi de défendre les intérêts du monde paysan (en fonction des circonstances, cad révolutionnaire quand il s'est agi de rejeter l'ancien régime et la féodalité, conservatrice face aux excès de la révolution et même franchement bonapartiste quand Napoléon a 'terminé' la révolution ou quand le monde paysan a porté au pouvoir Napoléon III). L'opposition entre bourgeoisie et classe ouvrière, si importante aux yeux de Rokkan, devient sans objet depuis la fin de toute conscience de classe et du monde ouvrier liée à la désindustrialisation. Quant aux tensions entre élites, je ne pense pas que les élites rurales pèsent encore quelque chose comparées à celles dénationalisées (d'ailleurs, quelles élites rurales en France ?). Les clivages sont intimement liées aux histoires nationales, et donnent à chaque faction sa physionomie propre. Il est difficile par exemple de classer la démocratie chrétienne ou le césarisme (le bonapartisme) à droite si on part de catégories universelles, et certaines fractions de la gauche d'hier sont aujourd'hui classées à droite (certains diraient que la plupart des idées qui sont aujourd'hui à droite viennent de la gauche, si on met de côté la droite légitimiste, qui n'est plus vraiment représentative de quoi que ce soit). Aujourd'hui, les partis et les positionnements politiques sont essentiellement des groupes d'intérêt au sein desquels les acteurs choisissent des idées susceptibles de justifier et de refléter leurs positionnements (ou leurs lubies subjectives). Avant de faire tenir dans les airs les catégories de droite et de gauche, il faut à mon avis très classiquement partir d'une réflexion sur le régime politique et sur les contraintes qu'il fait peser sur les passions et les intérêts (l'institution du marché politique en quelque sorte). Aujourd'hui, l'enjeu, c'est la domination d'un Etat bureaucratique tentaculaire avec une classe politique et bureaucratique pétrifiée depuis 40 ans, qui se contrefout comme d'une guigne des questions de clivages, sauf quand il s'agit de se maintenir au pouvoir. Et c'est ama cet état de fait qui rend intelligible les positionnements idéologiques contemporains : la social démocratie est un costume idéologique qui s'adapte parfaitement à cette démocratie sociale étatisée, sa version gaullienne tout autant, à la marge on a des partis populistes ou pseudo-révolutionnaires qui contestent l'oligopole politique qui se maintient comme elle peut. Les conceptions anciennes du socialisme et des droites d'avant-guerre sont reléguées à la littérature, aux marges des cercles littéraires (cf Compagnon) et n'ont pas d'efficace sur le monde réel, parce qu'elles sont profondément inadaptées à la transformation managériale opérée depuis la seconde guerre mondiale sur la production politique. La passion anti-libérale qui traverse le clivage droite-gauche se retrouve dans tous les milieux sociaux menacés réellement ou symboliquement par le déclassement ou la fin du corporatisme statutaire. Ceci ne veut pas dire que l'idéologie disparaît totalement de la production des idées au sein du paysage politique, mais que les lieux de production ne viennent plus de la commune, de l'Eglise ou des régions (qui ont pratiquement disparu avec l'extension de l'Etat social), mais essentiellement des universités, des médias et des écoles (en France).
  11. Sinon sur droitard: type plutôt de droite qui ne pense pas comme moi, comme gauchiste, c'est type de gauche qui ne pense pas comme moi (n'a d'efficace que sur liborg)
  12. Et Chirac ? Et Albert Lebrun ? Laurent Wauquiez il en dit quoi ? Sinon Marine Le Pen, c'est plutôt l'inverse, elle est plutôt laïcité laïcité, non ? La référence d'une grande partie de la droite actuelle qu'elle soit LR ou FN, c'est plutôt les principes universelles de la république, tout en insistant sur telle ou telle nuance en fonction des circonstances et des hommes politiques (laicité, justice sociale, cohésion nationale). C'est l'idiome commun (peut être un retour au source de l'histoire républicaine et de son camp modéré de 1875), et le catalogue que tu proposes décrit en très gros les extrêmes droites d'avant guerre, qui n'existent plus qu'à titre de témoignage. Ce n'est pas un point de vue descriptif que tu proposes, c'est une vision idéalisée, une sorte de portrait normatif qui n'a pas grand chose avec ce qui se passe dans le monde réel.
  13. C'est out of date depuis au moins un siècle
  14. Sinon autopromotion éhontée : la semaine prochaine, 2 mai, Contrepoints publie un grand article sur le mai 68 des libertariens. Il sera question de Rothbard, Ayn Rand, Karl Hess, des maoistes, de la guerre du vietnam et de Barry Goldwater. Ouh suspense !
  15. Quelle déchéance pour Socrate. Se faire repomper par un social-démocrate à tête de golfeur.
  16. Oui, il faut lire le chapitre consacré à la crise de l'épistémologie depuis Popper, qui est clair, intéressant et convaincant. Je viens de le relire, il fait la généalogie de la critique de l'épistémologie classique (à la Popper, qui est aussi fautive par que la science ne peut pas être uniquement formalisée à l'aune de la falsification) initiée par Kuhn, Feyerabend (mais aussi Quine) et qu'on retrouve dans le 'programme fort' de la sociologie des sciences (dont Latour est l'avatar français). Refaire le chemin a rebours me semble être une bonne méthode pour comprendre ce qui peut coincer aujourd'hui dans cet ensemble de programmes universitaires. Il y a un passage sur Latour qui me semble intéressant, mais qui à mon avis sous estime la dimension politique, au sens de rapport de pouvoirs au sein de l'institution universitaire, de l'ensemble de ces programmes de recherches qui se développent et cherchent à s'autonomiser (c'est sans doute mon côté marxiste qui parle). Dans la méthode de sociologie des sciences de Latour rapportée par S et B, l'une des règles citée dans la tribune du monde, estime que comme le règlement d'une controverse est la cause de la représentation de la nature et non sa conséquence, on ne doit jamais avoir recours à l'issue finale -la nature-pour expliquer pourquoi et comment ladite controverse a été réglée. S et B remarquent à juste titre que le glissement entre représentation de la nature et nature est problématique, et que si on remplace le terme 'nature' dans la seconde partie de la proposition, la phrase devient un truisme (ce n'est pas uniquement en prenant la nature comme étalon que les controverses scientifiques sont résolues), et qu'au contraire, si on prend au sérieux le mot nature dans la seconde partie de la phrase, alors l'assertion devient bizarre : le monde est créé par le règlement des controverses scientifiques (il y a un développement sur cet appel à la nature critiqué par Latour dans les pages suivantes). Ici se loge une ambiguïté assez pratique du point de vue purement institutionnel, une sorte de strawman qui légitime l'entreprise sociologique dans le domaine des sciences : si le recours à la nature est une facilité ou une illusion (cet appel n'existe pas vraiment dans la pratique des sciences, peut être dans les représentations ordinaires de la science, mais ce n'est pas l'enjeu), il est possible de soutenir -c'est l’ambiguïté de la déclaration- que ce sont les rapports de forces entre chercheurs qui jouent le rôle d'arbitre entre leur résolution. Les sociologues des sciences se trouvent donc tout à fait légitimes à étudier et juger d'activités scientifiques qu'ils ne comprennent pas (ou plus précisément, ils peuvent faire l'économie d'une véritable compétence sur le sujet scientifique étudié en rabattant sa production sur sa 'construction sociale'). Je cite S et B : 'Latour dit que si c'est la nature qui règle les controverses, le rôle du sociologue est secondaire, mais que, si ce n'est pas le cas, le sociologue peut comprendre 'tout ce qu'il y a a comprendre dans les technosciences'. Si on prend cette dernière assertion comme vraie, alors le sociologue est légitime à construire des programmes entiers sur des sujets qu'il ne maîtrise pas, ou qu'il peut réduire à cette assertion bizarre sur le monde comme créé par des controverses scientifiques. Il ne s'agit pas ici de faire un procès à la sociologie des sciences en général : je pense qu'on peut trouver ce même genre de démarche 'radicale' dans d'autres disciplines (en particulier en philosophie et plus généralement en sciences sociales mais pas que), qui me semble être une sorte à la fois d'impérialisme et de clôture disciplinaires largement auto-référentielles. Il y a une réflexion à mener sur le rapport entre l’ambiguïté des 'textes fondateurs' du postmodernisme et leur extension au monde institutionnel universitaire. Pour prendre un autre exemple, puisque qu'on a évoqué Butler, ce qui est problématique, en dehors des écrits, c'est sa réception : ses écrits sur la performativité (qui reprennent en les triturant pour les rendre inintelligibles ceux d'Austin) ont légitimé la création des performative studies. La vulgarisation des Latour, Kuhn, etc ont légitimé aussi des champs entiers de recherches relativement clos sur eux-mêmes dans des centaines d'universités (les cultural studies). Sinon, on dit du mal de Butler, mais je viens de relire un passage sur Luce Irigaray et sa critique féministe de la mécanique des fluides, c'est assez drôle.
  17. Ah sinon, dans ton enquête, @Anton_K tu devrais jeter un oeil sur impostures intellectuelles, de Alan Sokal et Jean Bricmont. Ils consacrent d'ailleurs quelques pages à Latour (et à Kuhn aussi).
  18. Non non, pas postmoderne, juste nihiliste ou sceptique (enfin vraiment sceptique, puisque pour lui, toutes les théories morales sont fausses).
  19. Rorty, avec John Mackie et Richard Joyce, fait partie de la petite équipe de relativistes nihilistes historicistes que j'apprécie bcp. Même si au fond je pense qu'ils ont tort et que c'est un peu une posture d'universitaires qui s'amusent (mais intelligemment).
  20. L'abandon de la quête de la vérité comme dépourvue de sens, l'adhésion pleine et entière au relativisme historique le plus complet (avec une discussion intéressante de Kuhn dans Philosophy... qui explique la victoire de la révolution copernicienne sur le paradigme ptolémaique en termes de purs rapports de force, fascinant!), l'esquisse d'une ''''théorie'''' narrative de l'identité et l'invention de l'ironisme https://en.wiktionary.org/wiki/ironism
  21. Prochaine étape: Philosophy and the mirror of nature et surtout Contingency, Irony and Solidarity de Rorty.
  22. C'est surtout sur Hume que je tique. Sur Montesquieu, on peut le classer un peu n'importe où. Si le sujet t'intéresse, je peux te retrouver les réfs d'un article de C Spector sur la difficile classification de M dans la tradition libérale tout court (ou plus simplement, tu peux lire le petit bouquin assez intéressant d'Althusser sur son rapport à l'histoire, lui en fait un précurseur du marxisme). Spector sur M, c'est le top du top. Sinon dans la tradition libérale pluraliste contemporaine, les usages de M sont loin d'être 'conservateurs' https://www.amazon.com/Rationalism-Pluralism-Freedom-Jacob-Levy/dp/0198808917 Hume est un whig, et en plus un whig sceptique, c'est le premier à avoir soumis l'histoire de l'Angleterre au traitement critique rationaliste (au grand dam des vieux whigs traditionalistes), il est un admirateur de Newton et un contempteur virulent d'Eglise d'Ecosse. Il a également inspiré largement Adam Smith, y compris son économie politique. C'est une confusion retrospective que d'en faire un conservateur, qui vient du fait qu'on connaît peu la tradition proparlementaire du whiggisme anglais assez portée sur les traditions des parlements et des corps intermédiaires contre l'arbitraire royal (sur le sujet, Constitution de la liberté, Hayek). Que les conservateurs s'en réclament aujourd'hui, ok, mais à l'époque, les partisans de la prérogative royale sont en face. Sur le sujet une lecture passionnante : https://press.princeton.edu/titles/11092.html De manière générale, à un moment donné dans la réflexion, les étiquettes ne servent plus à grand chose sinon à borner son déploiement.
  23. La quête du graal ! En fait des romans dont on est le héros parodique, garantie humour anglais http://www.bibliotheque-des-aventuriers.com/serie/quete_du_graal/01_chateau_tenebres.htm
  24. Ben voyons
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