Aller au contenu

F. mas

Utilisateur
  • Compteur de contenus

    12 953
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    52

Tout ce qui a été posté par F. mas

  1. @Cthulhu NR incarne à merveille le conservatisme de l'establishment (ce que Rod Dreher, le redac chef de The American conservative, appelle Conservatism Inc), et une grande partie de sa rédaction a soutenu les candidats de l'establishment républicain contre Trump, avant de balancer une déclaration qui expliquait qu'ils ne seraient never trumpers. Du coup, si Trump a l'occasion de les dégommer, il le fait... Ce qui est valable pour la NR est valable pour une grande partie des revues et think tanks conservateurs qui se sont retrouvés le bec dans l'eau une fois Trump à la maison blanche. Modern age est une excellente revue, typique du New conservatism des années 1960 (c'est Russell Kirk qui l'a créé). Son rédac chef actuel est Dan McCarthy, qui publie bcp de très bons articles de politique étrangère dans The American conservative. Avant lui, Peter Augustine Lawler était un straussien catholique très bon connaisseur de Tocqueville, C Lasch et Walker Percy (et l'auteur d'un très bon livre sur le postmodernisme en philosophie politique).
  2. Sans faire de socio électorale approfondie, je pense effectivement que toute la droite fringe a choisi Trump plutôt que Rand Paul, qui dès le début des primaires a tenté de se notabiliser (justement pour sortir de l'étroit courant droite parano associée au libertarianisme US version popu). Malheureusement pour lui, ce sont les classes populaires qui ont fait l'élection, et pas les yuppies libertariens des grands centres urbains. Sinon, la paranoïa est présente depuis l'origine dans la vie publique US, au point qu'il est devenu un style de pensée caractéristique à l'ext droite comme à l'ext gauche (mais pas seulement). Il y a un grand classique en sc po sur le sujet de Richard Hofstadter intitulé The Paranoid Style in American Politics. Le livre n'est pas très bon et bcp trop psychologisant (mais c'est le style de l'époque, les années 60), mais il y a des éléments de filiation historique intéressant.
  3. Je trouve le procès fait à R. Paul beaucoup trop exagéré : bien évidemment, qu'en se confrontant à l'élection, il se devait d'élargir sa base électorale pour exister, et donc d'agréger à lui des moins libéraux et plus conservateurs. C'est un geste rationnel pour tout homme politique qui se présente à des élections : on s'éloigne de son électorat captif pour aller vers d'autres clientèles, à droite ou à gauche. Maintenant, sa stratégie n'est pas née d'hier, et le libertarianisme, culturellement, s'est toujours trouvé à la droite de la droite (du PR comme du mouvement conservateur), où il a eu effectivement un certain nombre de soutien. Pendant quelques années, certains se sont illusionnés sur la 'dédroitisation' politique du libertarianisme aux USA, estimant qu'il était en train de devenir mainstream: c'est d'ailleurs ama ce qui a motivé le recentrage idéologique et communicationnel des Rand Paul et Gary Johnson. Résultat : ils se sont faits refouler et le capital sympathie qu'on trouvait dans le camp libertarien s'est largement dilapidé parce que les électeurs voulaient au contraire du populiste qui tache. Ne jamais oublier, si vous prenez part aux élections, vous faites nécessairement des transactions idéologie contre pouvoir. C'est compris dans le package d'entrée de jeu.
  4. Le créateur de la NR est William Buckley. La revue est devenue au fil des années tout ce que déteste les paléos, un infâme torchon bêtement droitier, belliciste et neoconned. Pat Buchanan a participé à la création de The American Conservative, qui est sans doute la meilleure revue conservatrice sur le marché.
  5. Bienvenue !
  6. Ah putain mais non mais Caroline de Ass merde.
  7. Vulgariser est un exercice difficile dans beaucoup de domaines. On pourrait -et devrait- avoir les mêmes préventions à l'endroit de la philosophie, qui au contact du grand public tend à se transformer en bouillie infâme. C'est au fond le lot de beaucoup de disciplines spécialisées.
  8. Le virtue signalling ne paie pas.

  9. Adidas clodo ? (c'est le vrai nom de Michéa)
  10. Oui effectivement, l'impact d'Er est important, mais ce n'est pas encore du niveau de Breibart (de l'écosystème ar j'ai l'impression, avec ses propres medias, forums, vlogs et réseaux sociaux).
  11. Les commentateurs de Cp me semblent plus venir des droites classiques LR-FN (à confirmer) que du fin fond de la galaxie internético-kékisto-alt-righiste. Le problème qui se pose en France ne me semble pas exactement le même que celui us: aux usa, le débat à droite s'est déplacé à droite et sur internet, alors qu'en France, il reste très largement le fait des appareils politiques et des médias plus classiques.
  12. C'est pour ça qu'il nous faut de la matière grise, et pas seulement de la comm.
  13. J'ai l'impression que la bulle libérale-libertarienne américaine qui s'est créée au début des années 2010, et qui a culminé avec la candidature de Ron Paul en 2014 a explosé, encore une fois pour des raisons liées aux circonstances politiques du moment, a éclaté. Je vois principalement deux grands types d'explication : la première, c'est le changement d'atmosphère politique générale après la vague d'attentats qui a frappé le monde ces dernières années et la crise des migrants en Europe, qui a abouti à la fois au Brexit et à l'élection de Donald Trump sur fond de renouveau de la guerre culturelle sur les campus, des critiques de la mondialisation et du libre-échange. La seconde, c'est l'incapacité des libertariens à capitaliser sur la popularité de Ron Paul : Rand Paul, qui a joué la notabilisation au sein du GOP a finalement fait fuir la frange anti-système de son électorat qui a préféré Trump, et Gary 'Aleppo' Johnson n'a pas réussi à convaincre au-delà des déjà convaincus du LP, ceux qui ont trouvé audible son discours sur la libéralisation des drogues et tout le toutim. La première raison a polarisé à l'extrême une tension qui existait déjà au sein de la constellation libertarienne/libérale, mais l'élection a détruit l'idéal de big tent libertarianism, l'idée que les libertariens puisse coexister par-delà les chapelles : avec l'arrivée de Trump et le foutoir que ça a provoqué (les questions sur l'immigration notamment), les prises de position très agressives pro ou contra, prog ou paléo, se sont multipliées, avec deux tentations majeures. La première tentation, à droite du spectre libertarien, est de s'enfermer dans le pur credo anti-establishment paléolibertarien (cf la droite de la droite, celle de Rothbard et de Jeff Deist, mais aussi Lewrockwell and cie) jusqu'à rejoindre l'alt-right comme de nouveaux alliés jugés moins complices de l'establishment que l'aile gauche du spectre libertarien (triple H). La seconde, à gauche du spectre libertarien, est d'assumer son positionnement pro-élites/progressistes pour les uppermiddle classes et de finalement se contenter de défendre l'aile droite de la social-démocratie, c'est à dire plus de libéralisation et de déréglementation, mais sans changer l'essentiel des rapports de force politique (Niskanen center, le 'néolibéralisme' de l'IEA, les vertus bourgeoises à la D McCloskey). Bien entendu, il devient plus difficile d'observer une position médiane sans verser dans une mentalité de citadelle assiégée, ce qui est un problème différent, mais tout aussi réel. Les vents tournent, et les inquiétudes des Américains concernant l'immigration, les tensions interraciales, le terrorisme islamique et la radicalisation de la gauche morale sont aujourd'hui au top de l'agenda politique national. Sur ces sujets, les libertariens n'ont rien à dire, ou plutôt, ils ont tous des opinions différentes en fonction des intérêts et des valeurs politiques qu'ils défendent, qu'ils bouffent du code à Palo Alto ou vivent dans un bled du fin fond de l'Alabama, qu'ils soient gagnants ou perdants de la mondialisation, conservateurs ou prog. Et du coup, plein de gens vont voir ailleurs pour avoir des réponses, parce qu'une théorie en politique n'a d'intérêt que parce qu'elle est autant une explication du monde qu'un guide pour l'action: quand le paradigme a trop de trous, les gens changent de crèmerie pour voir si l'offre à côté peut mieux correspondre à leurs attentes sans trop s'embarrasser de principes. Une théorie politique n'est pas un code moral de Samourai. Notons que cette crise est surtout une crise interne au mouvement libertarien US : ce genre de considération n'a pas trop impacté la France, parce que nous continuons à faire exactement l'inverse de ce qui se passe dans le reste du monde. Les USA et les brits deviennent populistes ? So plouc, on va élire Macron (plongeant les libéraux français dans un autre type de sidération, mais c'est une autre histoire). Le libéralisme politique a besoin de matière grise, pas de procès en hétérodoxie ou de considérations paternalistes sur ce que les gens du commun devraient penser. Il y a aussi de nouvelles lignes de front qui sont en train de s'ouvrir, en particulier en matière de défense de la science et de liberté d'expression, très durement touchées par les politiques gouvernementales, les gender machin et la montée des radicalités sur les campus et dans les médias. Qui dit liberté d'expression, dit liberté d'innover, d'entreprendre, de soumettre à la discussion critique les idées et les projets des individus pour les améliorer. C'est comme ça que la civilisation occidentale marche depuis le début. Sur ces sujets, les libéraux sont audibles pour peu qu'ils s'y prennent bien. On pourra en reparler à l'occasion.
  14. Merci pour ce graphique, ama très éclairant , même si je ne peux m'empêcher de noter quelques bizarreries ou oublis : Tom Woods, alt right ? Par contre je n'ai pas vu la FPS de triple H. Et où mettre Jordan Peterson que certains ont rapproché de l'alt-right?
  15. http://www.tabletmag.com/jewish-news-and-politics/218712/spencer-gottfried-alt-right
  16. Ama regardons d'abord article par article, la ligne n'est pas spécifiquement libérale libérale. Et celui qui le traduit peut demander. Je vais d'abord me renseigner un peu plus sur le sujet.
  17. C'est un de mes sites favoris en ce moment.
  18. Tout en prenant soin de demander l'autorisation avant au site d'origine
  19. Je ne la trouve pas terrible cette vid, et surtout pas convaincante: dire que l'alt-right n'est qu'une poignée de mecs, c'est très rassurant, mais ça n'efface pas la multitude des sites, vlogs, etc et surtout les millions de vues. Et dire que l'alt-right est athée en parlant de Sam Francis, ahem quoi.
  20. C'est marrant, je me suis plongé des mois durant dans la culture alt-right/4chan/etc pour écrire un article pour Contrepoints, et puis j'ai laissé tomber en me disant que tout avait été dit et que les djeunes connaissaient déjà plus ou moins ce monde interlope. Visiblement, ce n'est pas le cas et ça me donne envie de retourner à ma table de travail. @Rincevent Je vais y réfléchir pour la définition unique. Ce n'est pas si facile parce qu'il y a aussi une compétition pour récupérer l'étiquette (ou au contraire s'en défaire après Charlottesville).
  21. @Rincevent Je dirais plus la contre-culture des années 60, libéralisation des moeurs, émancipation et tout le tralala soixantehuitard plus que des sectes militantes politisées: dans le livre de Angela Nagle sur l'alt-right, il y a un passage intéressant sur le sujet d'ailleurs. Alors que la génération de la droite conservatrice des années 90 était justement vent debout contre l'esprit des années 60, celle d'aujourd'hui en reprend les codes sans complexes : c'est drôle d'entendre un Milo par exemple tresser des couronnes de lauriers à Pat Buchanan, qui est en quelque sorte l'antithèse du britannique (en particulier sur le plan des moeurs).
×
×
  • Créer...