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F. mas

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Tout ce qui a été posté par F. mas

  1. J'ai du mal à percevoir une unité profonde dans l'alt-right (mais je continue de me renseigner), et donc beaucoup de mal à lui attribuer une visée unifiée ou unique, si ce n'est tactique, sur internet, pour troller à peu près les mêmes personnes (en gros les progressistes et la gauche morale). Il se trouve que j'ai commencé à prendre des notes et à lire sur le sujet pour un article, et au stade où j'en suis, je perçois quand même une certaine asymétrie entre ce qui se passe en France et aux USA en termes d'ampleur et de radicalité : la frange la plus idéologiquement marquée de l'alt-right, qui est très clairement à l'extrême-droite (NS ou NR), cherche à déplacer le centre du débat politique US vers elle en profitant du climat d'anxiété politique contemporain lié à la crise d'identité nationale, à l'immigration et au terrorisme. La porosité est rendue possible entre libertariens et extrême-droite, curieusement vu de loin, parce que le mouvement libertarien aux USA a une existence sociale réelle (contrairement à ce qu'on trouve en France) : ce n'est pas seulement quelques intellectuels et quelques think tanks, mais des réseaux beaucoup plus développés et beaucoup plus denses, ce qui fait qu'il y a un véritable enjeu pour la droite de la droite à intégrer ce mouvement pour convaincre. Je pense qu'il faut garder à l'esprit qu'en gros, les libertariens us, c'est aussi le plus gros vivier de jeunes "à droite", et que c'est donc le milieu le plus intéressant à faire basculer (et le plus demandeur en termes de formation politique). Autre chose, qui d'ailleurs n'apparaît pas dans le livre de S. Caré sur le mouvement libertarien comme mouvement politique : contrairement à ce qu'on trouve en Europe, et particulièrement en France, l'extrême-droite radicale US est libertarienne (cf le livre de P Gottfried sur le conservatisme par ex) : le mouvement conservateur américain quand il naît dans les années 50 écarte deux franges idéologiques pour se constituer : les extrémistes du KKK et de la JB Society et les libertariens, alors associés à la vieille droite d'avant-guerre (c'est deux décennies plus tard qu'ils vont se 'gauchiser'). Cela ne veut évidemment pas dire les libertariens sont d'extrême droite, mais qu'il existe une culture us commune anti-fédéraliste, hostile au gouvernement, attaché à la propriété, etc qui a des traductions idéologiques voisines, ce qu'on a très bien vu avec la campagne de Ron Paul. Le milieu libertarien US n'a pas son équivalent en France, et ne suscite donc pas la même convoitise. Il n'est ama pas vraiment un terrain de braconnage pour une extrême-droite tercériste qui, en plus de ça, culturellement, est très hostile au libéralisme et au capitalisme. Parler de "droitisation" me paraît donc être un sujet tout à fait légitime, mais ama, il ne faut pas trop la lire à la lumière de l'expérience US, marqué par l'intrusion de la culture trash internet et du national-socialisme (une frange visible de l'altright), mais plutôt à la lumière de ce qui se passe en France, à savoir la droitisation de tout le spectre politique (cad le consensus entre droite/gauche sur un agenda politique qui autrefois était cantonné à droite). Enfin bon, je réfléchis encore sur le sujet : ces querelles ont quand même pas mal bousculé l’establishment conservateur et libéral US.
  2. La guerre des civilisations de Huttington... Arg
  3. "Pourquoi Matthieu Ricard n'a pas compris Ayn Rand" >>> Rand et Ricard apparaissent dans le titre
  4. Ou Calhoun
  5. Décidément, c'est festival...
  6. Oui, et pis le stalinisme a bien montré que les liens entre athéisme et libéralisme étaient ténus^^.
  7. Degrelle...
  8. Sacré Harry.
  9. Astérix le gaulois.
  10. Il faisait lequel des frères Duke, David Duke, dans Shérif fais-moi peur ? #Charlottesville

     

  11. Absolument pas : cette gourdasse ne sait pas lire un texte économique niveau première année, rien dans ces archives privées ne corroborent ses vagissements et tout le monde, du New York Times au Washington Times, trouve ça normal. Presse de mongoliens.
  12. J'évoque brièvement ce bouquin honteux dans mon dernier article sur Contrepoints. https://www.contrepoints.org/2017/08/10/296498-google-bourreau-nouveau-puritanisme-progressiste Ce qui est écœurant, c'est de voir la presse "mainstream" de gauche reprendre ce livre comme parole d'évangiles. Quelle médiocrité.
  13. Oui, et pas christianisme. cf le venin du magnificat etc.
  14. Rappelons quand même que Bainville est agnostique. Et que je suis à deux doigts de sortir un extrait de la vie de Brian sur les Romains.
  15. @BozJe confirme, c'est très compliqué, et l'entreprise straussienne me paraît titanesque. Une bonne partie de ma thèse était consacrée à la tentative straussienne (des élèves de S) de remettre en selle la science politique aristotélicienne (et donc de la comparer aussi aux autres néoaristotélicismes en vogue dans la philosophie morale US) pour juger de la démocratie d'aujourd'hui. J'avoue que ça m'a rendu plutôt sceptique sur la démarche, mais aussi certaines prétentions contemporaines de l'aristotélisme, et cela malgré le très grand talent de certains straussiens (cf par exemple H Jaffa, S Salkever ou T Marshall).
  16. Sur la conception grecque de l'histoire (et Thucydide), et sa différence avec la conscience historique moderne : Strauss (en particulier La cité et l'homme), et Arendt.
  17. L'historicisme est une manière d'aborder les textes classiques très répandue, c'est même la chose qu'on fait le plus naturellement, puisque pour nous la contextualisation historique nous paraît tout à fait faire sens pour mieux comprendre les actes et les paroles de nos prédécesseurs. Si l'histoire n'appartient pas au monde commun de la philosophie classique, alors chercher à coller cette grille de lecture à leur réflexion ne fait pas que nous les comprenions mieux qu'ils ne se comprenaient eux-mêmes, mais qu'au contraire, nous ne sommes plus capables de les comprendre, ne serait-ce que basiquement, comme ils se comprenaient eux-mêmes. Qu'est ce qui, par exemple dans l'oeuvre de Platon, garantit qu'il existe une progression chronologique/historique dans son oeuvre, depuis ses œuvres de jeunesse jusqu'à celles de la maturité ? Qu'est-ce qui nous garantit que c'est la meilleure manière de comprendre le rapport des textes entre eux (et pourquoi pas, par exemple, le même message philosophique au fil des oeuvres mais sous différents angles) ? Là encore, je n'ai pas le temps ni la motivation pour développer, et je te renvoie à ce que Strauss a écrit sur le sujet dans qu'est-ce que la philosophie politique.
  18. Alors qu'on pouvait se contenter d'en faire des emballages pour fish and chips.
  19. Oui, c'est bien Léon Robin.
  20. C'est un principe de précaution : les traductions plus récentes les plus utilisées par les spécialistes sont en règle générale moins fantaisistes, et cela sans chercher forcément à coller au texte par tous les moyens possibles. Par exemple, la traduction de la Politique d'Aristote par Pellegrin est souvent considérée comme plus proche du texte que celle de Tricot. Seulement je la trouve illisible, c'est donc bon pour recouper et vérifier, mais pour lire sans s'embêter dans un français impeccable, ça va très bien. Maintenant, tu parlais aussi de Shakespeare : j'ai pratiquement tout lu de S via les traductions Hugo du 19e siècle, et c'était très bien. Un jour, je recommencerai en vo, mais de mémoire, la trahison du traducteur n'est pas trop forte.
  21. Non.
  22. C"est plus "historique" (anecdotique), et ça donne peut être un peu de chair à toutes ces écoles philosophiques et sophistiques classiques qui se concurrençaient. C'est très agréable à lire et c'est rigolo. Il y a en plus plein de détails historiques qu'on ne connait que via Laerce. Donc bonne idée de lecture pour cet été par exemple.
  23. Ah sinon, je rappelle que si l'idée n'est pas vraiment de comprendre la philosophie mais d'en avoir une vague idée rigolote "en rapport avec le contexte historique", alors il y a Diogène Laerce et sa "vies et doctrines des philosophes illustres" !
  24. J'aurais tendance à privilégier les trads récentes qui font autorité (Tricot pour Aristote, Brisson, Canto pour Platon). Personnellement, quand j'ai eu notamment à me lire Aristote pour ma thèse, je croisais les trads de J Tricot et P Pellegrin (et parfois Bodeus). Je trouve la trad Tricot plus lisible, mais tombe bien sûr dans le présentisme, jusqu'à parler d'"Etat" ou de "volonté" par exemple dans l'Ethique, là où les deux concepts n'existent pas au sein de la philosophie politique classique. Pour Aristote, je conseillerais les Ethique (à Nicomaque, à Eudème), la politique, la métaphysique. Classique quoi. Peut être avant la métaphysique les premieres analytiques. Il ne me semble pas bon de remplacer la lecture des oeuvres par de la littérature secondaire, aussi bonne soit-elle, même si elle peut aider à mieux comprendre le texte (j'ai par exemple bénéficié des cours et des écrits de Terence Marshall, à mettre entre toutes les mains). "ça me paraît naturel étant donné que mon véritable objectif est de "sentir" la vision du monde, l'état d'esprit d'une époque/culture plutôt que d'emmagasiner le maximum de connaissances philosophiques" : l'objection, toute straussienne, qu'on pourrait avoir à l'endroit de cette démarche, est de dire que les Platon et Aristote ne partageaient pas notre conception herméneutique de l'histoire (ils n'avaient pas de point de vue historique, en particulier sur leur propre oeuvre). Du coup, plutôt que de chercher à reconstituer la chronologie de oeuvres, il est peut être plus intéressant de chercher du côté de la logique interne des textes.
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