Largo Winch

Bof. La capacité à tirer des leçons d'une expérience nécessite d'être doté d'éléments cognitifs permettant une mise en perspective. Si tu n'as qu'une grille de lecture social-démocrate, tu n'interpréteras l'expérience vécue qu'à travers cette grille de lecture. Et cela peut conduire à ne sélectionner que les infos qui ne font que conforter ta représentation initiale. Ce n'est pas une votation qui va sortir les gens d'un enfermement idéologique. Bref : ce n'est pas la votation qui a valeur éducative. C'est l'éducation qui donne de la valeur à la votation. Avec la crise sanitaire, on a mille exemples pour illustrer mon propos sur l'aveuglement des Français et leur incapacité à apprendre. Malgré une gestion calamiteuse (je dirais même scandaleuse) de la crise sanitaire, Edouard Philippe a gagné en popularité.

On a quand même des exemples de "machins" participatifs. Par exemple, on ne peut pas dire que la convention citoyenne pour le climat soit couronnée de succès. Tu vas peut-être me dire que ça n'a rien à voir avec un référendum. Pourtant je pense que si, il y a une même mécanique à l’œuvre.

Macron doit encore tenir 2 ans. C'est long. La période qui s'annonce a de bonnes chances d'être difficile économiquement et socialement. Et l’État est dans un stade de déliquescence avancé : hôpital, police, justice, école, université, transport public, sécu, retraite... tout part en sucette. Ce quinquennat n'est pas à l'abri de terminer par un gros foirage. Je ne suis pas sûr que Macron sera au bout du compte en capacité de se présenter...

Tiens, cette discussion me fait penser aussi à tous ces nombreux libéraux qui réclament une gouvernance par référendum : ils s'imaginent, naïvement àma, que si on faisait fréquemment appel à de la "votation" comme en Suisse, la France finirait par se transformer en Suisse. Si la France est moins libréale que la Suisse, ce n'est pas parce qu'on n'a pas de votations. C'est tout simplement parce que les Français sont moins libéraux que les Suisses.

Dans la population, ama, il y a facilement 80% qui non seulement ne se sentent nullement obligés de collaborer, mais qui au contraire RÉCLAMENT d'être pris en charge par l'Etat.

Il me semble que ton erreur @Rübezahl est de croire que la Haute Administration priverait les Français d'un autre choix qui aurait leur faveur. Mais le bon franchouillard de base souhaite, comme la Haute Administration, le maintien du système social-démocrate avec un gentil État-providence paternaliste et égalitariste armé de fonctionnaires qui l'assistent et le prennent en charge du berceau à la tombe.

Le dernier relevé que j'ai vu ce matin indiquait environ 500 personnes en service de réanimation pour toute la France. Le maintien de normes sanitaires maximalistes a-t-il encore un sens ? Je ne le crois pas.

Si les gens le portent négligemment, peut-être est-ce non pas parce qu'ils sont débiles mais parce qu'ils jugent les règles sanitaires débiles...

Castex, le "super mec" qui a organisé du déconfinement ? C'est donc grâce à lui qu'on a des manuels de normes sanitaires dans tous les sens ? Ça promet !

1. Eh oui, j'en ai bien conscience. 2. Tiens, voilà un compte-rendu des 3 dernières années (traçage mobile). Il est bon mon bilan carbone sur ces trois années, non ? Oui, c'est d'ailleurs ce que je fais le plus souvent : prendre l'avion à Genève plutôt qu'à Lyon.

Ouais bah moi, ça ne me fait pas rigoler. Les voyages à l'autre bout de la planète (3 ou 4 par an) sont le sel de ma vie... Quelle bande de fachos.

L’État s'est montré totalement incompétent dans la gestion des masques durant toute la crise. DONC l’État s'estime compétent pour dire aux entreprises ce qu'elles doivent faire en la matière en prévision d'une deuxième vague. DONC l’État va imposer aux entreprises de constituer 10 semaines de stocks de masques pour leurs salariés. https://www.latribune.fr/economie/france/covid-19-les-entreprises-devront-acheter-10-semaines-de-stocks-de-masques-851716.html

Ah mais non, il ne faut pas s'inquiéter pour le devenir des bacheliers ! Après la destruction du bac par le ministre de l'EN, la ministre de la recherche et de l'ens. sup a entrepris une réforme qui vise à détruire le niveau du premier cycle universitaire : les nouveaux bacheliers auront ainsi toute leur place dans le supérieur.

J'en suis assez fier, oui. Mais ce n'était pas mon propos ici, en réponse au commentaire de Dardanus.

Je pense que JB envisageait plutôt un 2e tour Le Pen vs Anne Hidalgo ou tout autre personne rassemblant une "gauche plurielle" sous la bannière de l'écologie. Ce scenario ne me paraît plus improbable aujourd’hui. Amha, Mélenchon est mort. En revanche il me semble qu'il y a bien un espace pour le retour d'une gauche écolo+socialiste, surtout que Macron (qui mène pourtant une politique clairement à gauche de Hollande) est perçu par tout le monde comme étant de droite. En gros, le nouveau clivage gauche/droite de la France pourrait bien être EELV/Macron, l'écologie socialiste dans le rôle de la "gauche de gouvernement", la social-démocratie dans le rôle de la "droite de gouvernement" (Mélenchon et Le Pen occupant les rôles des extrêmes)...

Personnellement, cela fait plus de 20 ans que je n'ai pas de carte d'électeur...

Je doute de ton libéralisme.

EELV est en train de rafler plein de grandes villes : Lyon Strasbourg Nancy Poitiers Besançon Annecy Et peut-être même Lille et Bordeaux... Même dans ma ville d'Annecy (130 000 hab), bastion centre-droite (UDI) depuis 1947, le maire UDI sortant vient de perdre face à un candidat DVG soutenu par EELV...

Oui, elle est insupportable. On la voit fréquemment sur tous les plateaux télé. Elle fait partie de la mouvance populiste actuelle, prétendument anti-système, résolument antilibérale, tout en appelant au renforcement de la Rrrépublique, du nationalisme patriotisme, de la souveraineté, de la laïcité et du rôle de l’État dans tous les domaines. Corporatiste, elle prétend combattre les "tentatives ultralibérales" de Macron de démanteler la fonction publiques (l'école et l’hôpital notamment). C'est une représentante des idées populistes à la mode qui s'efforcent de jeter un pont entre la gauche radicale et la droite dure. D'ailleurs Michel Onfray l'a repérée et lui a demandé de rejoindre son "Front Populaire".

Non. C'était dû au copier-coller. J'ai corrigé pour que vous puissiez pleinement profiter de cette prose. Eh oui ! Et avec mention Bien, môssieur !

Un collègue qui est responsable des recrutements de bacheliers dans mon établissement me fait suivre ce mail qu'il a reçu d'un candidat. Ce n'est pas un fake. La fabrique d’illettrés se porte bien... avec désormais des illettrés qui n'ont même plus conscience de l'être.

Les mecs de l'ALEPS ont peut-être enfin tiré les leçons du passé. Durant 40 ans, ils ont tenté d'influencer les différents représentants du RPR puis de l'UMP. Durant 40 ans, ils se sont fait entuber.

Les arguments de l’Éducation nationale pour recruter des profs... J'ai cru à une blague : mais non, c'est bien une campagne de communication officielle de l'EN... publiée sur Konbini... https://www.ouest-france.fr/education/enseignement/une-campagne-de-communication-sur-le-recrutement-des-futurs-enseignants-fait-reagir-6860606

Le fait que cette "convention citoyenne" propose une limitation de vitesse à 110 km/h sur autoroute est ironique quand on se souvient de la séquence qui a débouché sur cette pantalonnade populiste. Le gouvernement décide de limiter la vitesse à 80 km/h sur route nationale. La grande désapprobation de cette mesure débouche sur le bordel giletjaunesque. Le bon peuple se rebiffe et exige que sa voix soit davantage prise en compte par le système : les gilets jaunes revendiquent un dispositif de consultation du peuple, RIC ou autre billevesée participative... Le gouvernement cède au populisme et, en réponse à cette demande, crée cette convention citoyenne. La convention citoyenne décide de limiter la vitesse à 110 km/h sur autoroute.

Non, comme je l'expliquais dans mon post précédent, ça a plutôt tourné dans le sens inverse : c'était la norme lorsque le diplôme de commerce correspondait uniquement à un niveau bac+4 , les étudiants prolongeaient alors avec un DESS. Aujourd'hui les étudiants d'école de commerce ne sont plus encouragés à compléter avec un M2 car leur diplôme donne directement un niveau bac+5. C'est d'autant plus comique que le contenu des programmes d'école de commerce est aujourd'hui beaucoup plus light qu'il y a 20 ans (je n'exagérais pas plus haut quand je disais que le programme d'une école de commerce est à peine plus compliqué que celui d'un DUT : je m'étais amusé à comparer l'année passée). Et puis, comme je le disais plus haut, il faut être réaliste aussi sur le fait que le M2 d'aujourd'hui n'a plus rien à voir avec les DESS/DEA ou l'année spécialisée d'école de commerce d'il y a 20 ans... C'est vraiment problématique car les connaissances spécialisées en gestion/management ne sont plus accessibles qu'aux seuls doctorants... Heu non, en dehors des quelques grandes écoles du top (en gros les parisiennes + Lyon + Lille), ça se fait surtout en IAE. La plupart des autres écoles de commerce de province se contentent de formations assez basiques. Elles n'ont pas un niveau d'expertise et de recherche suffisant pour rivaliser avec les IAE...