free jazz

Si vous êtes tous mutuellement plonkés, je comprends mieux le tour de certaines conversations de sourds tournant en rond. De toute façon si j'ai suivi quelque soit le fil, cela tourne autour de procès d'intentions, on voit que la théorie du soupçon est contagieuse.

J'ai posté quelques références là-dessus à un moment, dans le débat sur le multiculturalisme. Il y avait aussi un fil ouvert sur Charles Taylor. Mais bon encore une fois ça me semble plus un objet exotique et une curiosité qu'une catégorie politique consistante, l'école communautarienne étant généralement hostile aux libertariens, encore plus qu'aux républicains. Lucilio n'a pas tort, je suis un gros posteur. Toutefois le problème sémantique des chapelles libertariennes tient surtout au fait qu'il s'agit d'une idéologie critique de l'Etat, sans colonne vertébrale politique. De façon que ça regroupe toutes sortes de gens aux objectifs et aux sensibilités hétéroclites : on y trouve des révolutionnaires, des utopistes, des souverainistes, des conservateurs, des traditionnalistes, des communautariens, des égalitaristes émancipateurs, des LGBT égarés, des libertaires et libertins, des anars de droite, des républicains...et un paquet de geeks informaticiens. Bien plus pertinente à mon avis est l'analyse sociologique du mouvement libertarien, je vous renvoie à ce titre au très bon livre de Sébastien Caré : " Les libertariens aux Etats-Unis: Sociologie d'un mouvement asocial ". A quoi il faudrait ajouter une stricte analyse en terme de classes sociales.

Pire, ces étiquettes ne sont pas des catégories politiques. Il n'existe pas de régime minarchiste ou iféministe, par exemple. Ce ne sont même pas des courants à proprement parler. Au fond elles servent surtout de béquilles pour palier un manque de culture, ou de couleur pour identifier l'adversaire, comme dans les équipes de foot.

Comme écrit dans le titre, il s'agit de distinctions purement sémantiques, voire idéologiques, mais qui ne disent rien sur les motivations, talents, caractères, analyses et ressorts des personnes qui s'en réclament. Tout juste peut-on repérer quelques tendances loufoques.

Neuneu : "ras-le-bol" pas raz, ça me pique les yeux à chaque fois.

Immigration : les conséquences néfastes de l'affaire Leonarda Les rédacteurs de la synthèse des préfets du 25 octobre 2013 assurent que le cas Leonarda «a permis de mettre en lumière une nouvelle fois les difficultés du système d'asile». http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/11/13/01016-20131113ARTFIG00606-immigration-les-consequences-nefastes-de-l-affaire-leonarda.php D'abord la répression judiciaire et policière des opposants se durcit. Ensuite c'est absurde et non pertinent comme critère, les gens ne veulent pas couper la tête du gros mou (du moins pas encore), ils se révoltent parce qu'ils ne consentent plus à courber l'échine pour se laisser tondre, et surtout parce que le pouvoir est faible, méprisé, que le régime est usé, que son gouvernement erre comme un poulet sans tête et que ses ministres ne disposent pas des qualités combattives suffisantes pour défendre les privilèges de son parti. Il ne lui reste plus que la démagogie et la suspicion généralisée contre les citoyens.

Si ta thèse c'est que Hollande garde du crédit, reste légitime, populaire, et injustement calomnié par des manœuvres visant à le déstabiliser, je pense que tes accusations de déni de réalité tombent à plat.

Toujours aussi nuancé. Je sais pas moi, chacun peut observer cette liquéfaction du régime et l'effondrement de sa légitimité. Quand les divers instituts de sondages donnent Hollande entre 15 et 20 %, que tous les instituts d'étude de l'opinion enregistrent une défiance sans précédent envers les élites gouvernementales et une résistance inédite du consentement à l'impôt, que le socle même de l'électorat socialiste est touché par cette défiance, d'après toi cela fait aussi partie du complot pour déstabiliser notre président bien aimé et propager le racisme contre Taubira?

On voit surtout une méfiance grandissante du peuple envers les politiciens et les élites gouvernementales. Et ne confondons pas tout, la volonté des citoyens de modérer l'immigration subie, ce n'est pas du racisme.

Je vous fais remarquer qu'on n'a jamais autant parlé de racisme (ad nauseam), fomenté des tribunaux et des accusations publiques, suspecté quasiment tous les citoyens de délit d'opinion qu'en ce moment. Pourtant ce n'est pas la première fois qu'on a un ministre noir. Mais ça arrive pile au moment où la légitimité du pouvoir socialiste s'effondre, où ce gouvernement déliquescent est en pleine panique et doit racketter largement pour boucler ses fins de mois. http://www.huffingtonpost.fr/2013/11/13/popularite-hollande-ayrault-effondrent-taubira-hausse-valls-tete_n_4268380.html?utm_hp_ref=france

Les cris d'orfraie des politiciens et idéologues de gauche pour discréditer toute critique du gouvernement comme poujadiste ou extrémiste relèvent de la démagogie pure. Les libéraux intelligents ne sont pas assez naïfs pour se laisser duper par ce médiocre expédient. La seule question pertinente est celle-ci : a-t-on encore le droit de dire que Hollande et son gouvernement kleptomane sont des canailles sans être criminalisés?

Bon on est au moins d'accord sur la complétude de l'islam politique et du panarabisme. Pour l'extrême gauche, ça me semble loin d'être anecdotique si l'on tient compte des points communs avec le marxisme révolutionnaire, le tiers-mondisme, le nihilisme, le terrorisme et l'internationalisme. Oui, il y a de ça aussi : romantisme & orientalisme.

Moi je ne suis pas du tout gêné par un supposé complot pour déstabiliser la présidence socialiste. S'il y en a, ces manœuvres d'opposants ont apparemment le soutien de la population. Je vois partout une colère spontanée se coaguler et s'enraciner au-delà des revendications catégorielles. Où l'on entend encore une fois que la classe bavarde est déconnectée. D'autre part avec tes œillères, tu ne vois les manipulations que dans un seul sens, toujours le même, reprenant l'angle d'attaque du gouvernement et des ministres contre le climat "poujadiste".

Double combo par Philippe Besson - pas l'iconoclaste du Point mais "l'écrivain engagé" : "L'écotaxe qu'on conspue a été votée par la représentation nationale, elle a un objectif écologique, a été instaurée dans d'autres pays européens avec des résultats positifs. Plus généralement, l'impôt sert à financer les services publics offerts à tous les Français. En s'attaquant à lui, on s'attaque aux instituteurs, aux infirmières, aux policiers, aux juges. Perturber les cérémonies du 11-novembre constitue une injure proférée contre la République, témoigne d'une volonté de briser la nécessaire unité nationale en quelques circonstances bien précises et marque le besoin pathologique d'une poignée de factieux de contester le suffrage universel."

Je dirais même plus : manipulation en vase clos.

Ce n'est qu'un retour à l'ancienne alliance de l'islam et du nationalisme révolutionnaire. L'extrême gauche avait occupé le terrain ces derniers temps. JMLP était plutôt arabophile.

J'adore quand les tenants autoproclamés de l'esprit critique nagent en pleine théorie conspirationniste. Bien entendu le quotidien vespéral officiel fait sonner l'hallali. Pathétique diversion et révisionnisme historique : les cérémonies officielles et le 11 novembre en particulier ont toujours été l'occasion pour le peuple ou des groupes d'opposants de siffler le pouvoir en place. Là d'un seul coup, parce que le pouvoir socialiste est en difficulté, ce quolibet indignant tout ce que le pays compte d'affidés et de folliculaires subventionnés, ça devient une manifestation extrémiste insupportable, une machination organisée et une attaque factieuse contre la république. Le criminel sifflet est donc assimilé à un déferlement de violence et de vandalisme. Tout cela ne veut dire qu'une seule chose : le gouvernement et ses journaux ont la trouille. http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/11/13/face-au-racisme-un-sursaut-est-necessaire_3512908_3232.html

Chitah, je ne sais pas pourquoi tu reprends frénétiquement tous les éléments de langage gouvernementaux pour torpiller les frondes fiscales en les taxant d'extrémistes, violents, factieux, séditieux, manipulateurs, malades mentaux et j'en passe, sur le mode de la répétition. Bientôt on va nous expliquer que le ras-le-bol fiscal est en soi une attaque contre la démocratie. Je te fais le crédit de ne pas participer à cette petite opération de calomnie avec de gros amalgames, mais si c'est pour te rendre intéressant en étalant ton "esprit critique" c'est raté.

Ce n'est pas parce que tu répètes 50 fois la propagande du gouvernement que cette chasse aux sorcières extrémistes doit être prise au sérieux. Bien sûr il y a quelques zozos comme dans tout mouvement, mais tu focalises sur l'écume de la vague, qui est montée en mayonnaise par quelques journaleux complaisants. Le créateur de Hollande-démission dit qu'il n'est pas d'extrême droite, malgré l'étiquette bien collante que les journaleux de connivence veulent lui afficher sur la poitrine, ainsi que celle de tous les opposants à la répression fiscale. Même l'expression "incendie social" est un élément de langage suranné.

En écoutant le concert d'indignations hier je me demandais si j'étais la seule personne en France à trouver cette une potache et marrante. Le soir un porte-parole du ps sur bfm m'a aussi fait marrer : "c'est inadmissible, intolérable, dans un régime démocratique, dans un pays de démocrates..." Phrase intéressante, avec un double sous-entendu : la démocratie est ainsi perçue par ces gens non comme un régime politique, mais comme un régime du consensus moral; d'autre part cela veut dire "nous les socialistes sommes la conscience démocratique, hors du socialisme pas de consensus, pas de valeurs morales, pas de rédemption, pas de Salut". Consensus démocratique, au nom duquel Valls veut interdire Minute pour cette une facétieuse. Admirez la dialectique : au nom de la démocratie on peut donc faire taire toute opposition et prendre des mesures liberticides, imposer des procédures arbitraires digne des régimes socialistes autoritaires. http://www.atlantico.fr/pepites/minute-taubira-gouvernement-reflechit-interdiction-hebdomadaire-897257.html

Dans tout mouvement il faut des têtes et des symboles, cerveau parce que polytechnicien. Ce gouvernement aux abois ne craint rien tant que la massification des frondes fiscales et jacqueries, il ressort donc le vieux truc éculé de la lutte contre l'extrémisme pour faire diversion. Sous-entendu : si le pouvoir socialiste est décrédibilisé et contesté dans l'opinion, ce n'est pas à cause de sa nullité et du matraquage fiscal, c'est à cause des forces factieuses et réactionnaires, auxquelles on tente d'amalgamer les bonnets rouges, les pigeons, etc. Bien entendu il y a un tas de journaleux et de dévots pour relayer cette propagande.

http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/11/12/01016-20131112ARTFIG00518-david-van-hemelryck-cerveau-de-la-contestation-anti-hollande.php

De vrai fous dangereux même, ils ont hué François Hollande! Des dingues! Et même insulté Taubira, si ça se trouve.

S'ils voulaient vraiment toucher plus de subventions, ils devraient plutôt cramer des bagnoles!