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  Le 05/04/2017 à 11:22, poney a dit :

 des analyses de classe qui me permettrais de penser en dehors de la rigidité marxiste.

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Je crois me souvenir que le site du LvMI a un texte de Schumpeter là-dessus, peut-être même commenté par Hoppe. Sinon, le concept de lutte des classe venant je crois de Charles Dunoyer et de son acolyte du Censeur Européen, tu auras peut-être des resultats satisfaisants en googlant.

 

Ou bien tu peux aussi montrer que les analyses de classe n'ont pas lieu d'être.

Posté

Justement, je pense qu'elles ont lieu d'être mais pas comme Marx le dit.

Ma lecture transversale de Weber me fait penser qu'il a mis le doigts sur un tas de trucs pertinents : l'idée que les sociétés sont traversées de couches diverses, qu'il est possible pour les individus de passer d'une couche à l'autre, qu'il faut faire attention aux trajectoires sociales individuelles, qu'on peut définir ces couches comme des classes sur base de possibilité d'accès a des biens de consommation, l'idée que la classe n'existe pas par/pour elle même, que la lutte des classes n'est pas le moteur du changement social, que la classe n'est qu'un déterminant parmi d'autres, ...

 

Je trouve ça super pertinent dans le cadre de mes recherches, je fais face à des formes de reproductions sociales assez incroyables, d'une stabilité dans le temps et les époques époustouflantes (des élites au pouvoir depuis 6 ou 7 générations) sauf que pour un tas de raisons, Marx ça marche pas et ça peut pas marcher (premièrement parce qu'on est pas dans un contexte industriel 19ème siècle), j'ai l'impression que les néomarxistes y arrivent mais qu'ils sont obligés de tellement transformer la doxa marxiste que je ne vois plus l'intérêt de se revendiquer marxistes...

Les néo-wébériens sont plus pertinents, mais ça fait que 3 ou 4 jours, depuis ce WE en fait, je planche dessus mais je n'ai pas encore bien saisi tous les contours.

Il existe une théorie libérale de la reproduction sociale ? J'ai prêté visiblement mes bouquins de Aron ils ne sont pas dans ma bibliothèque, mais god verdoom, je ne sais pas à qui.

 

Merci pour la reférence à Leter, je vais regarder ça.

 

Posté

 

  Le 05/04/2017 à 12:50, poney a dit :

Il existe une théorie libérale de la reproduction sociale ?

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Il y avait un intervenant sur ce forum (Free Jazz je crois ?) qui ne tarissait pas d’éloges sur Pareto sur ce sujet.

Posté

Effectivement, Schumpeter à écrit dessus et ça à l'air intéressant...

 

http://www.persee.fr/doc/xxs_0294-1759_1985_num_7_1_1811_t1_0179_0000_4

  Le 05/04/2017 à 12:57, Sloonz a dit :

 

 

Il y avait un intervenant sur ce forum (Free Jazz je crois ?) qui ne tarissait pas d’éloges sur Pareto sur ce sujet.

Expand  

 

Effectivement FJ ne savait pas causer trois fois sans parler de Pareto.

 

Merci pour le rappel

Posté

Je vois un texte d'Aron de 1937 (reproduit dans la somme intitulée "Les sociétés modernes") sur le sujet de la lutte des classes, qui n'est pas très long (en tout cas bcp moins long que son opium des intellectuels). Il y a un passage sur la manière dont Marx dans le capital essaie de penser la lutte des classes en reprenant les sources de revenus comme le fait Ricardo avant lui (sol, capital, travail) : en gros malgré les efforts qu'il met à associer revenus et classes sociales correspondantes, il n'y arrive pas (p. 467). Les pages suivantes sont aussi consacrées à la critique de la conception marxiste des classes sociales. 

 

Peut être que @Largo Winch peut aussi te donner des conseils sur le sujet (dans Boudon par exemple ?)

 

Sinon, sur la reproduction sociale, quand tu auras le temps et l'envie, il y a ce livre de Gregory Clark qui fait très polémique (c'est intéressant parce que c'est de l'histoire économique contemporaine, et la thèse est "néo-galtonienne" (une bonne critique de ce néo-galtonisme peut être trouvée dans les oeuvres de McCloskey) : la mobilité sociale est largement un mythe, et une étude comparée des élites économiques en Europe et même en Asie montre que ces dernières sont stratifiées au sommet. C'est très quantitatif, donc bon.

http://press.princeton.edu/titles/10181.html

 

 

  • Yea 1
Posté
  Le 05/04/2017 à 11:22, poney a dit :

jetez ce que vous avez d'intéressant sur le sujet parce que je vais au charbon avec des marxistes dans quelques semaines et il me faut des munitions.

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Tu vas à un colloque ?

 

Sur la notion de classe dans le marxisme:

  Révéler le contenu masqué

 

L. V. Mises a ébauché une critique de la notion marxiste de classe qui me paraît à côté de la plaque ; au mieux il dit (comme le pensait Lénine) que c'est la promotion du socialisme par des militants "petits-bourgeois", et non la dynamique de la lutte des classes, qui provoque le passage de la classe en soi à la classe pour soi:

 

  Révéler le contenu masqué

 

Mais ça ne prouve pas du tout qu'il n'y a pas de classes sociales au sens marxiste.

 

Pour une critique marxiste de cette objection de Mises, mais qui est en fait une critique du léninisme, l'introduction de La formation de la classe ouvrière anglaise, d'Edward P. Thompson, est très utile:

 

  Révéler le contenu masqué

 

Pour Weber, je ne sais malheureusement pas grand chose, sinon qu'il insistait pour distinguer classe et stand (état, groupe dont la position légale est fixé par la loi et des droits spécifiques, comme au Moyen-âge), mais du coup il semble envisager la classe comme un groupe de revenus, ce qui est un usage courant en sociologie mais n'a pas de rapport avec le sens du terme "classe" dans le marxisme.

 

Norbert Elias, pour ce que j'ai lu, parle volontiers de noblesse ou de bourgeoise, mais pas de classe (en tout cas il n'explicite pas sa terminologie sociologique).

 

Sinon, je ne l'ai pas lu, mais le bouquin de Chantal Jaquet (Les transclasses ou la non-reproduction, 2014) semble prometteur.

Posté
  Le 05/04/2017 à 13:13, F. mas a dit :

Peut être que @Largo Winch peut aussi te donner des conseils sur le sujet (dans Boudon par exemple ?)

Expand  

 

Chez Boudon, fervent défenseur de l'individualisme méthodologique, on trouvera une critique radicale de l'analyse de classe marxiste.

Possible qu'il y ait également chez lui des éléments d'analyse libérale de la reproduction sociale : je pense notamment à ses analyses sur l'égalité des chances (mais je ne garantie pas... je ne me souviens plus bien, il y a longtemps que j'ai lu ça...).

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Posté

Je lis En Rade de Huysmans. La moitié des mots que je ne connais pas ne se trouvent pas dans mon dictionnaire Littré téléchargé sur mon téléphone.

Fun fact : quand je les recherche sur google, la définition trouvée sur wiktionnaire est souvent illustrée d'une citation de ... Huysmans. 

Posté
  Le 05/04/2017 à 14:41, Johnathan R. Razorback a dit :

 

Tu vas à un colloque ?

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Genre. Mais plus gros encore. International.

 

  il y a 37 minutes, Johnathan R. Razorback a dit :

 

Sur la notion de classe dans le marxisme:

  Révéler le contenu masqué

 

L. V. Mises a ébauché une critique de la notion marxiste de classe qui me paraît à côté de la plaque ; au mieux il dit (comme le pensait Lénine) que c'est la promotion du socialisme par des militants "petits-bourgeois", et non la dynamique de la lutte des classes, qui provoque le passage de la classe en soi à la classe pour soi:

 

  Révéler le contenu masqué

 

Mais ça ne prouve pas du tout qu'il n'y a pas de classes sociales au sens marxiste.

 

Pour une critique marxiste de cette objection de Mises, mais qui est en fait une critique du léninisme, l'introduction de La formation de la classe ouvrière anglaise, d'Edward P. Thompson, est très utile:

 

  Révéler le contenu masqué

 

Pour Weber, je ne sais malheureusement pas grand chose, sinon qu'il insistait pour distinguer classe et stand (état, groupe dont la position légale est fixé par la loi et des droits spécifiques, comme au Moyen-âge), mais du coup il semble envisager la classe comme un groupe de revenus, ce qui est un usage courant en sociologie mais n'a pas de rapport avec le sens du terme "classe" dans le marxisme.

 

Norbert Elias, pour ce que j'ai lu, parle volontiers de noblesse ou de bourgeoise, mais pas de classe (en tout cas il n'explicite pas sa terminologie sociologique).

 

Sinon, je ne l'ai pas lu, mais le bouquin de Chantal Jaquet (Les transclasses ou la non-reproduction, 2014) semble prometteur.

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 Merci je vais regarder tout ça aussi.

Posté
  Le 05/04/2017 à 15:21, poney a dit :

 

Genre. Mais plus gros encore. International.

 

 Merci je vais regarder tout ça aussi.

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Bonne chance soldat :)

Posté
  Le 05/04/2017 à 15:05, Largo Winch a dit :

 

Chez Boudon, fervent défenseur de l'individualisme méthodologique, on trouvera une critique radicale de l'analyse de classe marxiste.

Possible qu'il y ait également chez lui des éléments d'analyse libérale de la reproduction sociale : je pense notamment à ses analyses sur l'égalité des chances (mais je ne garantie pas... je ne me souviens plus bien, il y a longtemps que j'ai lu ça...).

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Je plussoie Boudon c'est top et notamment "l'égalité des chances". Bon c'est axé sur l'éducation mais ça montre qu'on peut expliquer des phénomènes massifs qui pourraient être interprétés naïvement comme la reproduction de classes par l'individualisme méthodologique et un tout petit peu de maths (élémentaires). Moi aussi ça fait longtemps et j'ai un peu oublié mais ça m'avait fortement impressionné.

Mais attention, citer Boudon à un marxiste, c'est un peu comme balancer des fléchettes sur un taureau, ça a un effet excitant certain (enfin, ceux qui connaissent...)

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Oué, je vous rassure, j'ai déjà lu et cité Boudon :)

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Globalement est-ce que le libéralisme a un effet sur la reproduction sociale ?

Je dirais plutôt que c'est orthogonal.

Il y a sans doute plus d'opportunité dans la société en général, ce qui doit favoriser la mobilité sociale. Mais sinon je ne vois pas.

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  Le 06/04/2017 à 05:28, Mathieu_D a dit :

Globalement est-ce que le libéralisme a un effet sur la reproduction sociale ?

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ça dépend de ce avec quoi on compare une société "libérale".

 

Si on compare société française d'Ancien régime et sociétés postrévolutionnaires, la mobilité sociale est plus forte dans les secondes (avec des phases d'accroissement et de reflux).

 

Si on compare avec l'URSS première période, non, la naissance du régime a réellement permis une ascension sociale considérable pour des couches sociales paysannes et ouvrières. Si on compare avec l'URSS ultérieure, oui, car la reproduction sociale s'est accentuée avec la bureaucratisation.

Posté
  Le 06/04/2017 à 05:28, Mathieu_D a dit :

Globalement est-ce que le libéralisme a un effet sur la reproduction sociale ?

Je dirais plutôt que c'est orthogonal.

Il y a sans doute plus d'opportunité dans la société en général, ce qui doit favoriser la mobilité sociale. Mais sinon je ne vois pas.

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Factuellement, moins de liberté économique => plus de criminalité/vols/etc, càd une plus grande reproduction de cette "classe" par exemple.

Et les millionnaires se barrent, ie moindre reproduction, etc.

De manière générale, plus de liberté décale toute la population vers le haut (plus de richesses). Indépendamment du fait qu'on raisonne, ou pas, en termes de classes.

Posté
  Le 06/04/2017 à 05:28, Mathieu_D a dit :

Globalement est-ce que le libéralisme a un effet sur la reproduction sociale ?

Je dirais plutôt que c'est orthogonal.

Il y a sans doute plus d'opportunité dans la société en général, ce qui doit favoriser la mobilité sociale. Mais sinon je ne vois pas.

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Il y a aussi plus de facilité à conserver son patrimoine sans redistribution.

En fait il est probable que le libéralisme, tout en permettant un entreprenariat plus libre, ne facilite pas pour autant la migration sociale à grande échelle car il est également plus facile de conserver son patrimoine. Le livre qu'a cité plus haut FMas "The Son also rise" se fait même l'avocat d'un wellfare pour permettre une meilleure mixité sociale des générations.

C'est possible, ça ne veut pas dire que c'est le "pire" système (une société d'ordre comme pré-1789 est probablement "pire" à ce niveau). C'est comme il est tout à fait possible que le libéralisme ait une tendance plus forte à augmenter les inégalités.

Mais la question n'est pas là.

Comme pour les inégalités : est-ce qu'on préfère une société plus inégale sur les revenus mais avec un respect de la société de droit, de la propriété, ... bref pour tous les avantages moraux, humains, économiques et philosophiques du libéralisme, au dépend des inégalités ? Est-ce qu'on préfère une société ou les classes supérieures peuvent en effet garder plus facilement leur patrimoine et ou, par reproduction et mimétisme, il n'y a peut-être pas de migration sociale très forte, mais que ce problème est moins important qu'une société social-démocrate vouée au chomage et au tassement économique ?

En fait, c'est refaire le débat égalité VS égalitarisme

Posté

Ca minore aussi beaucoup l'idée de carrière ouverte aux talents, de méritocratie et de circulation des élites : l'égalité de marché et la démocratie représentative sont en quelques sortes plafonnées par ces constantes sociologiques et historiques.

Posté
  Le 06/04/2017 à 09:28, F. mas a dit :

plafonnées par ces constantes sociologiques et historiques.

Expand  

 

Ben moi ça ne m'étonne pas que, quelque soit le milieu politique, des fils d'ouvriers aient tendance à reproduire leur environnement social, mais je suis un sociologue bourdieusien crypto marxiste gauchiste infiltré aussi.

Ca ne m'étonne pas non plus venant de ce milieu et étant un ultra transfuge de classe dans ma famille ou, sur presque 20 cousins (7 frères et soeurs chez mon père), je suis le seul universitaire, et on est que 4 à ne pas être ouvriers. Bon.

 

 

Posté
  Le 06/04/2017 à 09:13, poney a dit :

 

Il y a aussi plus de facilité à conserver son patrimoine sans redistribution.

En fait il est probable que le libéralisme, tout en permettant un entreprenariat plus libre, ne facilite pas pour autant la migration sociale à grande échelle car il est également plus facile de conserver son patrimoine. Le livre qu'a cité plus haut FMas "The Son also rise" se fait même l'avocat d'un wellfare pour permettre une meilleure mixité sociale des générations.

C'est possible, ça ne veut pas dire que c'est le "pire" système (une société d'ordre comme pré-1789 est probablement "pire" à ce niveau). C'est comme il est tout à fait possible que le libéralisme ait une tendance plus forte à augmenter les inégalités.

Mais la question n'est pas là.

Comme pour les inégalités : est-ce qu'on préfère une société plus inégale sur les revenus mais avec un respect de la société de droit, de la propriété, ... bref pour tous les avantages moraux, humains, économiques et philosophiques du libéralisme, au dépend des inégalités ? Est-ce qu'on préfère une société ou les classes supérieures peuvent en effet garder plus facilement leur patrimoine et ou, par reproduction et mimétisme, il n'y a peut-être pas de migration sociale très forte, mais que ce problème est moins important qu'une société social-démocrate vouée au chomage et au tassement économique ?

En fait, c'est refaire le débat égalité VS égalitarisme

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En étant taquin on pourrait dire que les sociétés libérales n'aident pas à la mixité sociale mais que les sociétés socialistes l'empêchent carrément.

Des exemples de sociétés où une énorme partie de élaboré population se retrouve dans une misère indépassable avec quasi aucune chances d'en sortir sans faire des trucs horribles, ça fait très rda/URSS. 

J'ajouterais que vous avez l'air de parler beaucoup de mixité sociale entrés les couches supérieures et inférieures mais:

On ne parle pas de la quantité de personnes dans chaque classe: un société avec une grosse classe moyenne et une petite élite et une petite pauvreté sans mixité sociale peut être de facto plus égalitaire qu'une société avec plus de mobilité sociale mais plus d'inégalités.

Vous parlez beaucoup de mixité sociale en parlant de l'élite et de la plèbe mais vous avez l'air de zapper un peu la classe moyenne ou la classe modeste supérieure.

Posté
  Le 06/04/2017 à 10:11, poney a dit :

 

Ben moi ça ne m'étonne pas que, quelque soit le milieu politique, des fils d'ouvriers aient tendance à reproduire leur environnement social, mais je suis un sociologue bourdieusien crypto marxiste gauchiste infiltré aussi.

Ca ne m'étonne pas non plus venant de ce milieu et étant un ultra transfuge de classe dans ma famille ou, sur presque 20 cousins (7 frères et soeurs chez mon père), je suis le seul universitaire, et on est que 4 à ne pas être ouvriers. Bon.

 

 

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Je pense que ça n'étonne pas grand monde, y compris chez les gens normaux, cad pas bourdivins ou machin chose :D

 

Sinon l'explication de Clark est assez proche de celle de Hayek sur la selection culturelle : les classes dirigeantes sélectionnent leurs pratiques et leurs aptitudes pour préserver leur patrimoine et se maintenir ou s'élever socialement. Et c'est cette supériorité qui les distingue du bas de l'échelle sociale.

Posté
  Le 06/04/2017 à 10:23, NoName a dit :

 

En étant taquin on pourrait dire que les sociétés libérales n'aident pas à la mixité sociale mais que les sociétés socialistes l'empêchent carrément.

Des exemples de sociétés où une énorme partie de élaboré population se retrouve dans une misère indépassable avec quasi aucune chances d'en sortir sans faire des trucs horribles, ça fait très rda/URSS. 

J'ajouterais que vous avez l'air de parler beaucoup de mixité sociale entrés les couches supérieures et inférieures mais:

On ne parle pas de la quantité de personnes dans chaque classe: un société avec une grosse classe moyenne et une petite élite et une petite pauvreté sans mixité sociale peut être de facto plus égalitaire qu'une société avec plus de mobilité sociale mais plus d'inégalités.

Vous parlez beaucoup de mixité sociale en parlant de l'élite et de la plèbe mais vous avez l'air de zapper un peu la classe moyenne ou la classe modeste supérieure.

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La faillite conceptuelle de Marx est précisément de n'avoir pas pensé la classe moyenne

 

edit : enfin, c'est l'un des problèmes de l'analyse marxiste, même si marx parle de "petits bourgeois"

  Le 06/04/2017 à 10:29, F. mas a dit :

Je pense que ça n'étonne pas grand monde, y compris chez les gens normaux, cad pas bourdivins ou machin chose :D

 

Sinon l'explication de Clark est assez proche de celle de Hayek sur la sélection culturelle : les classes dirigeantes sélectionnent leurs pratiques et leurs aptitudes pour préserver leur patrimoine et se maintenir ou s'élever socialement. Et c'est cette supériorité qui les distingue du bas de l'échelle sociale.

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Non, bien entendu ! C'est pour ça que j'ai rapidement évoqué mon cas familial. Mais j'ai souvenir d'avoir déjà lu sur ce forum des participants expliquer que le milieu social n'a aucune importance.
Alors je ne sais pas, peut-être que tu ne les classes pas dans les gens normaux ? :D

 

Je ne connaissais pas cette explication de Hayek, elle est intéressante, doublement intéressante même parce qu'elle rejoint la sociologie gauchiste classique sur plus d'un point.

 

Ça me conforte dans l'idée que, d'un côté ou de l'autre de la barrière, on gagnerait beaucoup à lire ce qu'on pense être ses ennemis parce qu'on serait surpris des ponts possibles. Pour l'annecdote, j'ai une amie prof de SES en France, ultra gauchiste, qui considère que ATTAC est timoré, que Alternative Eco est parfait pour ses étudiants, ... qui un jour m'a dit "bah j'ai lu un peu de Hayek et en fait j'ai trouvé ça intelligent et c'était pas du tout le super méchant que je pensais".

 

  Le 06/04/2017 à 11:42, PABerryer a dit :

Bourdieu est quand même le contre exemple de ses propres théories. 

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Je serais curieux de savoir pourquoi tu dis ça, j'ai bien une petite idée, mais je préfère que tu m'expliques d'abord pourquoi.

Posté

C'est un pur produit de la méritocratie républicaine (parents prolétaires) qui défend l'idée de la reproduction sociale. Il y a là un hiatus conséquent non?

Posté
  Le 06/04/2017 à 12:05, PABerryer a dit :

C'est un pur produit de la méritocratie républicaine (parents prolétaires) qui défend l'idée de la reproduction sociale. Il y a là un hiatus conséquent non?

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Justement, je me suis toujours demandé, en lisant ses livres et en connaissant ses origines, s'il n'y avait pas une part de prétention à se considérer comme un homme purement exceptionnel.

 

Posté
  Le 06/04/2017 à 12:05, PABerryer a dit :

C'est un pur produit de la méritocratie républicaine (parents prolétaires) qui défend l'idée de la reproduction sociale. Il y a là un hiatus conséquent non?

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  Le 06/04/2017 à 12:12, Fagotto a dit :

Il n'a jamais prétendu qu'il n'y a jamais d'ascension sociale/culturelle.

Expand  

 

 

Voilà.

 

Déjà dit 20x mais je le répète encore : quand on parle de tendance, ça ne veut jamais dire 100%. De mémoire, les chiffres de Bourdieu c'est quelque chose comme 60% des fils d'ouvriers deviennent ouvriers. Et les meme chiffres pour montrer que les élèves d'origine ouvrière ont plus de mal à l'école que les éleves des csp+, que du coup l'école fail total dans son projet émancipateur et renforce les inégalités.

  • Yea 1
Posté
  Le 06/04/2017 à 11:44, poney a dit :

 


Alors je ne sais pas, peut-être que tu ne les classes pas dans les gens normaux ? :D

 

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Il est bien évident que nolife ou geek n'est pas un sous-ensemble du sur-ensemble "les gens normaux". 

 

 

  • Yea 1
Posté
  Le 06/04/2017 à 12:26, poney a dit :

60% des fils d'ouvriers deviennent ouvriers

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S’il y a 60% d’ouvriers (ou plus) dans la population active, alors c’est une observation plutôt en faveur de la mobilité sociale.

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