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Comment êtes-vous devenu libéral ?


Gio

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Je n'ai jamais dit que je cherchais une cause unique et première ! Je cherche à savoir comment et pourquoi on change et les différences entre l'avant et l'après. Par exemple je me pose la question : Maintenant que vous êtes libéral, rétroactivement, quelle était votre erreur (ou vos erreurs) lorsque vous ne l'étiez pas ? Comment avez-vous pris conscience de cette erreur ? Pourquoi n'aviez-vous pas été convaincu avant ? Qu'est ce que ça a eu comme conséquence dans votre manière de voir les choses ?

 

Mais je réalise, à ma grande surprise en fait, qu'il y a peu de gens sur ce forum qui sont capables d'avoir des réponses intéressantes à ces questions, car il y a plus de gens que je ne le pensais qui était déjà libéraux prédisposés. Rares sont ceux qui ont changés. Pour ma part, j'ai le sentiment que ma perception des choses a énormément changé depuis que je suis libéral. Exemples concrets, parmi d'autres : en politique je ne m'intéresse plus au "qui ?" (à la question de la personne elle-même, du camp) mais au "quoi ?". Je m'intéresse moins aux objectifs ou aux intentions qu'aux moyens. Je considère de moins en moins la subversion comme une valeur en soi... Etc. je n'aborde clairement plus les problèmes de la même manière, avec les mêmes préoccupations.

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Mais je réalise, à ma grande surprise en fait, qu'il y a peu de gens sur ce forum qui sont capables d'avoir des réponses intéressantes à ces questions, car il y a plus de gens que je ne le pensais qui était déjà libéraux prédisposés. Rares sont ceux qui ont changés.

Je ne sais pas si j'ai changé ou pas, je n'ai pas la moindre idée de si j'était libéral avant de l'etre, parce que ç'est anachronique, à la limite, c'est presque un faux probleme parce qu'il y a un biais d'observation majeur, et qu'on n'a pas la moindre idée de la proportion de gens qui sont "nés libéraux" en dehors des libéraux :P

En fait, je me demande si tout simplement, dans un univers alternatif, avec les memes personnes, mais socialistes, on ne concluerai pas qu'ils sont "nés socialistes", parce que peut etre que tout le monde nait à la fois constructiviste et libéral tout simplement et que les gens occultent plus ou moins, rationalisent plus ou moins, leur conviction :devil:

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Je ne sais pas si j'ai changé ou pas, je n'ai pas la moindre idée de si j'était libéral avant de l'etre, parce que ç'est anachronique, à la limite, c'est presque un faux probleme parce qu'il y a un biais d'observation majeur, et qu'on n'a pas la moindre idée de la proportion de gens qui sont "nés libéraux" en dehors des libéraux :P

On peut dire de quelqu'un qui, dès le moment qu'il a eu des convictions politiques a été libéral, qu'il est "né libéral". Mais quand on parle de naissance, c'est une métaphore. En ce qui me concerne, je peux dire clairement je ne suis pas né libéral, je suis né socialiste. (Après quoi je suis passé par pas mal de phases différentes avant d'être libéral.)

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D'accord, en gros, ton observation, c'est que la plupart des gens qui sont libéraux le sont depuis qu'ils s'interessent à la politique, et en effet, je pense que ceux qui ne sont pas dans ce cas sont plus interessants à observer :devil:

Du coup, c'est ton tour, "comment" est tu passé de socialiste (et puis quelle version du socialisme, c'est tellement large...) à libéral ?

Edit: peut etre que ceux qui ne sont pas "nés libéraux" ont tout simplement honte, il y a tellement de biais dans cette micro-étude :-(

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D'accord, en gros, ton observation, c'est que la plupart des gens qui sont libéraux le sont depuis qu'ils s'interessent à la politique, et en effet, je pense que ceux qui ne sont pas dans ce cas sont plus interessants à observer :devil:

Y faudrait définir aussi ce que veut dire "s'intéresser à la politique".

Si c'est écouter Mots Croisés, ça vole pas loin. Et pourtant, empiriquement, quand je demande autour de moi ce qu'ils pensent de Mots Croisés (je prends cette émission en exemple mais ça vaut pour beaucoup), ben c'est déjà bien trop politisé pour eux. D'ailleurs, pour beaucoup de gens, lire des blogs politiques sur internet (h16) c'est beaucoup moins sérieux et beaucoup moins "intéressant et sérieux" (politiquement parlant) que regarder Mots Croisés.

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Le libéralisme n'est pas la seule pensée "anti-système". Lancelot aurait très bien pu se réfugier dans l'anarchisme pas libéral, c'est-à-dire utopique.

Mon premier mouvement a effectivement été vers l'anarchisme (et je n'ai aucun mal à me définir comme un anarchiste, je connais mon Proudhon et mon Bakounine et ça évite bien des discussions sans intérêt avec les gauchistes).

Cependant une fois qu'un domaine attire mon intérêt je ne peux pas me contenter de le connaître superficiellement, et je me suis donc renseigné sur tous les courants avant de me faire un avis. C'est comme ça que je me suis retrouvé à lire des anarcaps qui m'ont bien rapidement convaincu qu'ils sont les seuls anarchistes dignes de ce nom.

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Pour moi, c’est la réalisation de l’infinie complexité des relations humaines qui me fait rechercher un moyen de préserver cette complexité, c’est quasiment un jugement esthétique plus qu’autre chose.

"It is precisely because society is unfathomably complex that laws must be kept simple." - John Stossel

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En fait, je me demande si tout simplement, dans un univers alternatif, avec les memes personnes, mais socialistes, on ne concluerai pas qu'ils sont "nés socialistes", parce que peut etre que tout le monde nait à la fois constructiviste et libéral tout simplement et que les gens occultent plus ou moins, rationalisent plus ou moins, leur conviction :devil:

"On n'adhère pas à ce qu'on estime être bon, on estime être bon ce à quoi on adhère" - Spinoza

 

http://uplib.fr/wiki/Spinoza

Page maigre, ... si vous avez des compléments !

 

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Vincent, au lieu de distribuer des citations et des bons points, et si tu nous expliquais toi aussi comment tu es devenu libéral ? :)

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Vincent, au lieu de distribuer des citations et des bons points, et si tu nous expliquais toi aussi comment tu es devenu libéral ? :)

 

(Les citations, ce sont des points d'ancrage, c'est utile.)

 

Sur comment je suis devenu libéral ?

... je suis un peu vieux ... et je ne me rappelle pas bien.

Donc, c'est de la psychanalyse où il faut fouiller dans du vieux matériel. ...

Je me rappelle très bien avoir lu "l'Archipel du goulag" quand il a du sortir. Et Le pavillon des cancéreux etc.

Je pense que ça m'a d'emblée mal disposé à l'égard du communisme etc.

Et d'autres mauvaises lectures.

 

J'ai fait du syndicalisme étudiant aussi, et j'ai vu l'horreur absolue, l'inintelligence totale, que c'est de l'intérieur. Le dernier des voyous a plus d'honneur qu'un syndicaliste.

En signant mon premier contrat d'embauche, il m'a paru évident que je ne verrais pas 1 franc de mes cotisations retraites.

Et la dette ! ce machin dont tout le monde a fait semblant de croire que c'était pas un souci, jamais un souci. ça me noue les tripes direct.

Et l'insistance avec laquelle la génération d'avant prétend expliquer que la pérennité du système repose sur le maintien aveugle et obéissant de la récurrence. Là, j'ai clairement pensé qu'on était dans un schéma de Ponzi (sans savoir le nom du truc à l'époque).

 

Et les années qui passent et qui se trouvent confirmer mon manque de foi dans le "modèle".

 

En même temps, je comprends aussi très bien que des générations d'individus veuillent croire au père Noël. C'est compréhensible et humain. (mais là, après 30 ans de mauvais bulletins, faut arrêter quand même !).

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Vincent, au lieu de distribuer des citations et des bons points, et si tu nous expliquais toi aussi comment tu es devenu libéral ? :)

C'est pas la deuxième fois que je lis ça sur le topic ?

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Prédisposé par une famille partiellement originaire d'Europe Centrale, l'anticommunisme a coulé a flots dans la famille. Mais c'est resté dans un registre libéral tendance UMP. Genre enfumage chiraco-sarkozyste, tout sauf la gauche, mangez des pommes, toussa. Registre anti-socialiste classique. Mais il y avait des incohérence, des pieces du puzzle qui n'allaient pas ensemble (immigration, déforestation, Union Européenne, démocratie...)

 

Et puis un jour un pote m'a fait découvrir Contrepoints. C'était il y a 2 ou 3 ans. Un article, puis 2, puis 3, puis h16, et je finis par basculer du coté obscur du kebab de chaton. Je m'étais quand-meme pris le bec avec Patrick sur un de ses articles sur l'abstention. Ce fut la mon dernier commentaire libérharam. Depuis, State-free.

 

Ca fait un peu alcoolique anonyme de se confesser comme ca.

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Du coup, c'est ton tour, "comment" est tu passé de socialiste (et puis quelle version du socialisme, c'est tellement large...) à libéral ?

Pour faire court, car c'est une longue histoire, plus compliquée que ce résumé :

J'étais socialiste façon PS, c'est-à-dire social-démocrate à la base. Comme mes parents. Non pas que je les suivais béatement, j'avais le sentiment de penser par moi-même, mais tout ce qu'ils m'avaient appris ne pouvait que me conduire inévitablement à la même conclusion qu'eux, à savoir qu'en gros la gauche c'était le Bien. L'extrême-gauche, des gentils utopistes. Je n'étais pas hostile au libéralisme (du moins le mot), au contraire je me croyais libéral, sauf que comme je me trompais sur ce que c'était, je pensais que cela se résumait tout simplement à ne pas être totalitaire. (J'ai d'ailleurs failli m'inscrire sur liborg à cette époque, heureusement que je ne l'ai pas fait car je me serais probablement fait lyncher et j'aurais peut-être été définitivement antilibéral.) Mais je ne m'intéressais pas encore autant à la politique, je lisais Charlie Hebdo. Dans les débats politique télévisés, la gauche me paraissait être le camp des gentils.

Quand j'ai quitté le foyer de mes parents, j'ai commencé à m'intéresser de plus en plus à la politique tout en me détachant de plus en plus de leur influence. Là j'ai eu un déclic qui m'a fait abandonner la "gauche molle" : les films de Pierre Carles, sur lesquels je suis tombé par un hasard total. Ils m'avaient impressionnés je dois dire. (Sur la forme, je les trouve encore très bons.) Après quoi je me suis renseigné sur lui, je suis tombé sur Bourdieu, Chomsky, le Monde diplo, Acrimed, Lordon (qui était pratiquement inconnu à l'époque)...bref, je me suis intéressé à toute cette galaxie pendant quelques années. J'avais le sentiment que cette vision m'avait fait prendre conscience du mal que représentait le "système". C'était une vision différente, critique de la société. Au fond c'était la vision critique qui m'intéressait, pas vraiment la politique positive qui pouvait être proposé, même si elle était évidemment présente en creux. Comme j'étais depuis toujours anti-autoritaire, leurs conceptions me paraissait être les plus "émancipatrices", puisqu'au fond elle était contre toutes les normes. La subversion ou la dissidence comme valeur en soi. C'était à la fois l'extrême-gauche et le côté libertaire. A un moment donné c'est presque plus de la politique, ça devient une posture esthétique. D'autre part, il y avait une critique de la gauche molle, à laquelle cette dernière ne semblait jamais répondre. Au bout d'un moment j'ai d'ailleurs totalement abandonné l'idée de "gauche". Même si de fait, mes idées se retrouvaient plus dans celles de la gauche et de l'extrême-gauche qu'autre chose, il m'importait de ne pas m'enfermer dans une catégorie. Je voulais être hors-catégorie, notamment parce qu'appartenir à un camp pour moi c'était s'enfermer, perdre l'esprit critique et la capacité de changer d'avis. Quand on est dans un camp on a tendance à défendre son camp en tant que tel, et pas les idées pour ce qu'elles sont. (D'ailleurs c'est ce qui m'a longtemps bloqué pour être libéral.)

J'étais étudiant en art à l'époque, j'en était à peu près là, lorsqu'un jour, je rencontre un prof, un allemand au crane rasé, ancien militaire, un grand type qui faisait peur qui dit au détour d'une phrase : "Moi je zuis ultra-libéral". C'était assez surprenant, car dans les écoles d'art (je parle d'une école d'art publique, les arts décos de Strasbourg pour être précis) la plupart des profs et étudiants sont plutôt de gauche. (Je dis bien la plupart, pas tous, car il y a des exceptions qui en surprendraient plus d'un...dont d'ailleurs ce type fait partie) Et notamment je sais que ses collègues, ceux avec qui il travaillait au quotidien, étaient de gauche, voir plutôt d'extrême-gauche. De plus, je n'avais jamais vu quelqu'un se réclamer "ultra-libéral". Je vais donc le voir et je lui demande :

"Quand vous disiez que vous étiez "ultra-libéral", c'était sérieux ?

— Oui bourquoi ? Za vous boze un broblème ?

— Non, mais je ne suis pas sûr que S et K soient "ultra-libéraux".

— Et alors ? Ils pensent ça qu'est ce qu'ils veulent, si S est communiste ou je sais pas quoi, il a tout à fait le droit, justement j'aime bien travailler avec des gens qui penzent différemment de moi."

Après quoi, j'ai appris à le connaître, et cette personne m'a vraiment surpris. Je n'avais jamais vu ça : c'était un hyper individualiste, très ouvert, très tolérant et très attaché à la liberté individuelle. C'était loin d'être seulement seulement du discours théorique, cela se sentait vraiment quand on l'avait comme prof. Bref, je dois l'avouer : cette personne me fascinait.

Un jour, je lui ai fait écouter un extrait d'une conférence de Bernard Cassen, qu'il ne connaissait pas mais a qualifié de "fascistoïde", après quoi nous avons eu une longue conversation, qui s'est prolongée par email. La discussion portait notamment sur le thème individualisme vs collectivisme. Ces échanges, que j'ai conservé (y compris la conversation par orale puisque je l'avais enregistré, mais c'est un peu long d'expliquer pourquoi) m'ont beaucoup marqués, je les ait longtemps relu et médités par la suite, et encore aujourd'hui ils me servent. (Si ça intéresse quelqu'un, ils sont à disposition...) A l'issu de ces échanges, mon prof m'avait conseillé des lectures. Il ne m'avait ni conseillé Bastiat ou Hayek ou Mises (il n'a lu aucun de tout ces auteurs, d'ailleurs il n'a presque pas lu d'auteurs libéraux à part Locke) mais Schopenhauer et Nietzsche.

C'est la lecture de Schopenhauer ou Nietzsche qui ont commencé à me faire basculer dans le libéralisme. Je ne fais pas référence à la vision politique qu'ils défendent respectivement, mais à autre chose : ils m'ont fait abandonner l'idée, que j'avais toujours valorisé jusqu'alors, de collectivisme (et aussi pour Nietzsche, la "moraline" au profit de la liberté). Je me suis dit notamment un beau jour "et si j'essayais de penser comme un individualiste" ? (Je n'en suis encore jamais revenu.) Dans le même temps, j'avais commencé à faire des recherches sur le libéralisme sur Internet, j'ai découvert le site de Faré notamment, qui m'intéressait beaucoup...mais je n'étais toujours pas libéral. Plutôt anarchiste individualiste, je me suis orienté notamment vers Stirner. Je trouvais le libéralisme cohérent et respectable, mais trop optimiste, je me disais que de toute façon tout était déjà foutu. Car tout ce que je croyais autrefois avait commencé à s'effriter, une chose après l'autre. Je voyais que le libéralisme était injustement attaqué, et je me suis mis à le défendre, non pas parce que j'étais libéral, mais parce que je trouvais qu'il était très mal attaqué. Les idées des gauchistes ont commencés à m'apparaître vraiment comme de plus en plus faibles, voir stupides. Et puis au bout d'un moment, à force de lire des auteurs libéraux, je suis sorti de mon pessimisme...et je me suis dit, puisque je passe mon temps à défendre le libéralisme, autant l'être carrément, puisque dans le marché des opinions politiques, c'est ce qu'il y a de moins pire ! Et puis après tout, c'est la seule position politique qui arrive à marier assez bien radicalité et réalisme.

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La propriété intellectuelle m'a poussé à m'intéresser plus amplement à la propriété tout court. C'est comme ça que j'ai fini par découvrir Contrepoints (par l'intermédiaire d'un papier qui critiquait le Parti Pirate). La crise et le manque d'information pertinente sur l'économie m'ont poussées à rester sur Contrepoints mais je me découvrais libéral plus que je ne me convertissais.

Les arguments auxquels j'étais le plus sensible :

_ la possibilité d'être communiste en monde libéral ;

_ l'individualisme ;

_ les échanges gagnant-gagnant ;

_ la non-primauté du pognon ;

_ plus généralement la supériorité explicative du libéralisme ;

Il y a aussi mon pseudo-nihilisme et mon quasi-scepticisme qui m'obligent à rejeter les sens de la vie servis sur un plateau ou les moyens permettant d'atteindre une fin inconnue.

Le libéralisme est donc pour moi le meilleur moyen de permettre aux gens de réfléchir au sens de l'existence, tant matériellement que socialement. Sur le plan moral, il est simplement plus cohérent que les foutaises habituelles et correspond à mon individualisme inné.

Enfin, si fin absolue il y a, la concurrence des fins subjectives est un bon moyen de la découvrir.

Voilà pour les excuses. Mon gout pour le cannabis ou la technologie ainsi que mon égoïsme qui n'a d'égal que mon orgueil expliquent bien mieux ma préférence pour les junkies partouzards refoulés que nous sommes.

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C'est quand même ouf que le Blason d'Or libéral soit un ancien gauchiste.

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J'ai été capitaliste avant d'être libéral. J'ai commencé l'économie à 14 ans en seconde et j'ai longtemps cherché quel était le meilleur système pour faire fonctionner le capitalisme. J'ai été sensibilisé au pognon dès mon plus jeune âge car mon argent de poche dépendait de mes résultats à l'école avec plusieurs échelles en fonction de mes notes. Je me faisais un peu de tunes quand je travaillais dans la ferme des oncles de mon grand-père en faisant des travaux agricoles (le travail des enfants c'est mal:)). Quand j'étais plus jeune j'étais pas contre les théories keynésiennes en me disant que l'interventionnisme était un mal pour un bien (relancer l'économie) même si la thèse que je maîtrisais le mieux était la destruction créatrice de Schumpeter (ma meilleure note dans tout mon cursus éco). Dans ma 1è année de faculté je rêvais même d'intégrer un grand organisme afin d'aider l'économie et indirectement les gens. Et un jour je suis tombé sur Madelin qui parlait de Bastiat avec ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas. A partir de là c'était terminé.

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C'est pas la deuxième fois que je lis ça sur le topic ?

Si si. Mais comme je crois bien qu'il a répondu, ça devrait être la dernière. :)
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C'est de la faute à Ron Paul.

En 2007 je suis tombé sur la vidéo d'un débat Républicain pour la présidentielle sur Youtube.

Comment il te les powned les autres clowns, c'était juste génial =)

 

Donc minarchiste pendant environ un an, puis anarcap avec un premier coup de pouce de cette vidéo  et La Loi de Bastiat.

 

Je n'ai pas vraiment eu le temps de passer par la case étatiste du coup (étatisme plutôt modéré chez moi et l'ednat m'ennuyait tellement que je n'ai sans doute pas bien réagi au process de "création du bon montontribuable")

Posté

Pour ma part, un prof d'économie (ou deux) qui citait Bastiat en cours.

Puis, un déclic m'a achevé la conversion : la relation profonde entre propriété et propreté qui annonce, merci l'étymologie, la Tragédie des Communs.

http://fr.wiktionary.org/wiki/propre

* Le sens de « soigné », « nettoyé », proviendrait de cette inclination humaine à entretenir avec soin ce qui relève du bien privé et à négliger le bien public.

Définition qui rejoint bien mes observations à l'époque, et me fit m'intéresser davantage à la propriété.

Posté

Quand j'étais très jeune (dès 2 ans environ) j'avais déjà une tendance très prononcée à vouloir désobéir. Mais comme j'ai des parents raisonnables ça allait sans conséquences fâcheuses (même les fois où je partais en expédition solo à des kilomètres)... jusqu'à ce que j'arrive à l'EdNat vers 5 ans.

En maternelle+primaire ça a passablement clashé. J'ai vite réalisé que pas mal d'adultes étaient fous : ils disaient souvent des choses fausses, et se fâchaient quand on leur expliquait que c'était faux. Et ils avaient cette détestable habitude de punir des innocents en même temps que des coupables, ou de ne punir personne du tout, en totale incohérence. Le plus étrange était que presque tous les autres enfants se mettaient à prétendre croire aux choses fausses ou à la justification des punitions (ou absences de) même quand ils savaient qu'elles étaient fausses ou injustifiées, apparemment parce qu'ils avaient peur des adultes quand ils se fâchaient. Grâce à mes parents je n'avais pas encore acquis cette crainte là, donc j'ai mis quelques années à prendre le pli.

J'accompagne mon père au bureau de vote en 1988:

"Tu as voté pour qui ?"

"Tu sais, si le vote est secret c'est pour une bonne raison: les opinions politiques ne servent à peu près toujours qu'à fâcher les gens entre eux pour rien"

Novembre 1989, je regarde à la télé avec ma mère des gens qui démolissent avec joie un mur couvert de graffitis.

"Pourquoi ils ont l'air aussi heureux ?"

"Parce qu'avant, le mur les empêchait de passer pour aller voir les autres gens de leur famille de l'autre côté"

"Ah ben ils auraient du le casser plus tôt alors."

Une fois bien intégré le fait que toute rébellion contre le dogme républicain serait puni de manière interminablement ennuyeuse, je rejoignais le Camp des Gentils, qui au moindre problème de société préconisait la création d'une commission publique pour analyser le problème et définir les mesures réglementaires à suivre puis une haute autorité pour mettre en œuvre ces recommendations en toute démocratie.

J'aurais presque fini par me convaincre de ces conneries moi-même, seulement j'ai ce fichu problème d'avoir besoin en permanence d'étendre et approfondir ce que je sais des choses. Du coup les failles béantes factuelles et de logique du simplisme des Gentils auto-proclamés me restaient en travers de l'esprit tout le temps.

Sur le frigo familial, je dessine au Velleda des figures géométriques, dont une croix gammée (j'avais récemment vu un Indiana Jones). Ma mère l'efface d'un geste brusque.

"Il y a des images et des symboles qui sont irrémédiablement liés au malheur et à de grandes souffrances pour beaucoup de gens, alors il ne faut pas les utiliser"

Message reçu cinq sur cinq, pas touche aux vaches sacrées, l'idée que les gens se font de ce que je dis compte bien plus que ce que j'en pense, ou que ce que cela veut vraiment dire. Surtout pas de vagues.

Début 1995: l'essentiel de ma pensée politique est fondée sur les Guignols de l'Info. Je trouve Balladur ringard, Jospin chiant, Chirac sympa. Je répète les mêmes gags que les copains.

Fin 1995: je constate que les syndicats peuvent faire véto de n'importe quoi et donc détiennent vraiment le pouvoir en France. Je classe machinalement ce pays parmi les républiques bananières et bannit le sujet politique de mon esprit.

2002: j'entame ma seconde année en école d'ingé. Je me convertis au Discordianisme. Tout est faux, même ce qui est vrai. Les élites sont juste des cons atteint d'hallucinations collectives et d'illusions de grandeur / d'efficacité. Je n'y peux rien alors buvons un coup. Je préfère rigoler avec RAW que rager avec les anars 'ordinaires' pétris de conformisme zélé.

Fin Mai, un soir, d'autres étudiants toquent à ma porte pour aller manifester. Je fais le mort. Pendant les jours qui suivent, ma détestation du moutonnisme me fait grincer des dents quasiment en continu. Blabla bête immonde bla fascisme triomphant bla faut aller voter pour la démocratie bla. Et c'étaient eux qui disaient plutôt crever que voter cinq ans de plus de Chirac. Décidément, plus loin je me garde de la politique mieux je me porte.

2004: premier cours d'intelligence artificielle distribuée. Je découvre l'éco-résolution par la stimulation environnementale (stigmergie), remplaçant la coordination centralisée, et les systèmes multi-agents appliquant des algos décentralisés qui s'avèrent plus efficaces que n'importe quelle approche centralisée pour résoudre des problèmes hautement complexes. Je deviens instantanément anarchiste puisque, je le sais désormais, l'autorité est démontrablement inutile et contre-productive.

Début 2006, j'ai mon diplôme et pas de boulot, pas de logement, pas d'aide, pas de RMI ni d'allocs car jamais encore travaillé assez et trop jeune. Je survis grâce à mon activité au black dans Second Life et en squattant chez Laurett.

Pendant les vacances d'été 2006 je participe à la Fête de la liberté avec Laurett, sur une initiative de son père (sympathisant de Liberté Chérie et membre de Contribuables Associés). Je dévore Bastiat et j'achète sur place un drôle de livre qui titille ma fibre anarchiste: Vers une société sans état. J'ai aussi l'occasion de discuter du développement du tiers monde avec Yves Montenay.

Le blog que j'avais créé en mai 2006 prend alors un tournant résolument libéral. Je rejoins liborg en février 2007 aprés avoir pas mal lurké. On parle alors de cannibalisme consenti et de nourrir Rex avec les restes de Mémé.

And the rest, as they say, is History...

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Ah ça, 2002, pour dégouter à tout jamais du camp des gentils toute personne ayant un minimum d'integrité, on n'a pas fait mieux depuis (les référendums européens sont trop ouvertement du foutage de gueule, du coup y'a des gentils des deux cotés...)

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 On parle alors de cannibalisme consenti et de nourrir Rex avec les restes de Mémé.

 

Me rapelle mes débuts sur le forum avec la question de savoir si on a le droit de tuer ses enfants ou pas :D

Posté

Ah ça, 2002, pour dégouter à tout jamais du camp des gentils toute personne ayant un minimum d'integrité, on n'a pas fait mieux depuis (les référendums européens sont trop ouvertement du foutage de gueule, du coup y'a des gentils des deux cotés...)

Yep, d'ailleurs un des premiers trucs que j'ai écrit sur mon blog ce sont des rants sur le référendum du traité constitutionnel.

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Pour ma part j'étais à gauche. Ce sont les livres d'anthropologie et les discussions ici sur ces forums (j'étais là avant d'être libéral) qui ont joué. Ainsi que l'embrigadement insupportable qui imbibe la pensée de gauche. Le changement de perspective a pris plusieurs années. La démocratie, la sécu et les armes sont les convictions qui ont lâché en dernier.

Il n'y a pas si longtemps j'étais proche des décroissants. Ceux qui ont les mains et les pieds dans la terre, pas les hystériques qui remplissent la presse spécialisée. C'est une forme valide d'anarchisme.

Posté

Pour ma part, j'étais mal à l'aise partout. La première fois que j'ai voté, à 18 ans, j'ai voté écolo un peu par dépit. Je ne connaissais pas du tout le libéralisme, je ne savais même pas que cela existait. C'est en fréquentant le fameux newsgroup usenet fr.soc.politique que j'ai découvert le libéralisme. Celui qui m'a converti est ici mais j'ai oublié son pseudo (un ingénieur à la retraite qui est en train de s'informer sur le (prétendu) réchauffement climatique). À l'époque il s'appelait "gdm". Il affirmait que l'impôt était du vol ce qui m'avait profondément choqué. Puis ses arguments imparables et son calme face aux trolls gauchistes et aux crétins de droites m'ont convaincus. C'était il y a 30 ans...

Merci à lui.

Posté

Pour ma part, c'est pas compliqué : j'étais mollement à gauche comme la plupart des ados, puis je suis tombé sur ce forum, j'ai lu du Hayek et j'ai été émerveillé par sa pensée. C'est tout.

Posté

Pour ma part, j'étais mal à l'aise partout. La première fois que j'ai voté, à 18 ans, j'ai voté écolo un peu par dépit. Je ne connaissais pas du tout le libéralisme, je ne savais même pas que cela existait. C'est en fréquentant le fameux newsgroup usenet fr.soc.politique que j'ai découvert le libéralisme. Celui qui m'a converti est ici mais j'ai oublié son pseudo (un ingénieur à la retraite qui est en train de s'informer sur le (prétendu) réchauffement climatique). À l'époque il s'appelait "gdm". Il affirmait que l'impôt était du vol ce qui m'avait profondément choqué. Puis ses arguments imparables et son calme face aux trolls gauchistes et aux crétins de droites m'ont convaincus. C'était il y a 30 ans...

Merci à lui.

Y a 30 ans ? En 1984 ?

Sinon je crois que gdm c'est Gidmoz sur liborg.

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