Aller au contenu

Moyen Age, Best in Time!


Messages recommandés

Posté
  Le 23/01/2018 à 18:11, Ultimex a dit :

 

Le visage de Jésus sur le voile de Sainte Véronique.

Expand  

 

Je ne savais pas que c'était le voile de Sainte Véronique, mais je me doutais que c'était Jesus le responsable du phorobombing.

Posté
  Le 22/01/2018 à 21:53, poney a dit :

tu étales juste ton ignorance sur ce sujet. 

Expand  

 

J'ai juste dis que je n'aimais pas (étudier) le Moyen-âge ; pourquoi vous en tirez la conclusion que 1): je ne le connais pas ; 2): que si je le connaissais, ça me ferait automatiquement l'apprécier ?

 

L'extrait de Léon Bloy que j'ai posté n'est qu'un semi-troll ; ça montre qu'on peut à la fois voir le Moyen-âge comme un âge de ténèbres et l'apprécier pour cette raison. Les évaluations morales possibles sont nombreuses. Après, je joue carte sur table, j'ai dis que j'inclinais à voir les choses comme un Moderne (avec un zeste de romantisme parce que l'amour courtois, quand même. D'ailleurs en parlant de ça, @Johnnieboy, j'ai lu L'Amour et l'Occident ; la thèse est assez faible comme disait @Lancelot ): 

 

« Dans cette époque désastreuse, nous verrons l'esprit humain descendre rapidement de la hauteur où il s'était élevé, et l'ignorance traîner après elle, ici la férocité, ailleurs une cruauté raffinée, partout la corruption et la perfidie. A peine quelques éclairs de talents, quelques traits de grandeur d'âme ou de bonté, peuvent-ils percer à travers cette nuit profonde. Des rêveries théologiques, des impostures superstitieuses, sont le seul génie des hommes : l'intolérance religieuse est leur seule morale ; et l'Europe, comprimée entre la tyrannie sacerdotale et le despotisme militaire, attend dans le sang et dans les larmes le moment où de nouvelles lumières lui permettront de renaître à la liberté, à l'humanité et aux vertus. »

-Nicolas de Condorcet, Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, "Les classiques des sciences sociales", 1793, p.108.

 

Avouez quand même que la période a (atrocement) mal commencé. Comme dit Marx dans L'idéologie allemande: "Les derniers siècles de déclin de l'Empire romain et la conquête par les barbares eux-mêmes détruisirent une masse de forces productives ; l'agriculture avait sombré, l'industrie avait décliné par manque de débouchés, le négoce était en sommeil ou avait été interrompu par la force, la population des villes et des campagnes avait diminué."

 

On peut parler de régression civilisationnelle et d'étouffement intellectuel:

  Révéler le contenu masqué
Posté
  Le 23/01/2018 à 10:59, NoName a dit :

Le mouvement communal italien, c'est passionnant, mais c'est assez peu représentatif de l'époque médiévale 

Expand  

 

This.

 

D'une manière générale, la seule chose qui me fascine au Moyen-âge, c'est la manière dont on en est sorti. Et la Renaissance italienne se pose là en la matière:

  Révéler le contenu masqué
Posté
  Le 23/01/2018 à 15:43, Fagotto a dit :

Norman Cohn "Les fanatiques de l'apocalypse : Courants millénaristes révolutionnaires du XIe au XVIe siècle"

Expand  

 

Celui-là est très bien, j'avais recensé le début: http://oratio-obscura.blogspot.fr/2016/05/les-fanatiques-de-lapocalypse-de-norman.html

Posté

C'est n'importe quoi de citer un auteur comme Condorcet pour parler du Moyen-âge. 

 

L'avis des Lumières et des post révolutionnaires sur le Moyen-âge est bon pour la poubelle. 

 

C'est un ramassis de n'importe quoi qui justifiait la révolution et la fin des temps qui la précédait. Il n'y a rien  à gardér, et j'exagère à peine. 

 

N'importe qui s'etant un renseigné sur la question le sait. 

 

C'est dans l'introduction des dizaines de livres qui ont été écrit sur la question, de "Le Moyen-âge, une imposture" à "Pour en finir avec le moyen âge"  en passant par les classiques de Duby ou Bloch. 

 

Donc je réitère, tu étales ton ignorance sur le sujet. 

 

Étaler des citations sans en comprendre le contexte, excuse moi, mais c'est comme la confiture. 

 

 

Edit: et la renaissance est un mythe, il n'y a jamais eu de coupure entre l'antiquité et la renaissance. Tu es fasciné par quelque chose qui n'existe pas. Visiter un musée d'art qui part du 10ieme au 16ieme est un excellent exercice pour s'en rendre compte. Il n'y a que continuité et  non rupture 

  • Yea 4
  • Ancap 1
Posté
  Le 23/01/2018 à 18:47, Johnathan R. Razorback a dit :

 

J'ai juste dis que je n'aimais pas (étudier) le Moyen-âge ; pourquoi vous en tirez la conclusion que 1): je ne le connais pas ; 2): que si je le connaissais, ça me ferait automatiquement l'apprécier ?

 

L'extrait de Léon Bloy que j'ai posté n'est qu'un semi-troll ; ça montre qu'on peut à la fois voir le Moyen-âge comme un âge de ténèbres et l'apprécier pour cette raison. Les évaluations morales possibles sont nombreuses. Après, je joue carte sur table, j'ai dis que j'inclinais à voir les choses comme un Moderne (avec un zeste de romantisme parce que l'amour courtois, quand même. D'ailleurs en parlant de ça, @Johnnieboy, j'ai lu L'Amour et l'Occident ; la thèse est assez faible comme disait @Lancelot ): 

 

« Dans cette époque désastreuse, nous verrons l'esprit humain descendre rapidement de la hauteur où il s'était élevé, et l'ignorance traîner après elle, ici la férocité, ailleurs une cruauté raffinée, partout la corruption et la perfidie. A peine quelques éclairs de talents, quelques traits de grandeur d'âme ou de bonté, peuvent-ils percer à travers cette nuit profonde. Des rêveries théologiques, des impostures superstitieuses, sont le seul génie des hommes : l'intolérance religieuse est leur seule morale ; et l'Europe, comprimée entre la tyrannie sacerdotale et le despotisme militaire, attend dans le sang et dans les larmes le moment où de nouvelles lumières lui permettront de renaître à la liberté, à l'humanité et aux vertus. »

-Nicolas de Condorcet, Esquisse d'un tableau historique des progrès de l'esprit humain, "Les classiques des sciences sociales", 1793, p.108.

 

Avouez quand même que la période a (atrocement) mal commencé. Comme dit Marx dans L'idéologie allemande: "Les derniers siècles de déclin de l'Empire romain et la conquête par les barbares eux-mêmes détruisirent une masse de forces productives ; l'agriculture avait sombré, l'industrie avait décliné par manque de débouchés, le négoce était en sommeil ou avait été interrompu par la force, la population des villes et des campagnes avait diminué."

 

On peut parler de régression civilisationnelle et d'étouffement intellectuel:

  Révéler le contenu masqué
Expand  

 

Mais depuis on sait que les invasions barbares sont beaucoup moins une invasion qu'une migration de masse #GrandRemplacement 

Posté
  Le 23/01/2018 à 22:03, poney a dit :

C'est n'importe quoi de citer un auteur comme Condorcet pour parler du Moyen-âge. 

 

L'avis des Lumières et des post révolutionnaires sur le Moyen-âge est bon pour la poubelle.

 

Donc je réitère, tu étales ton ignorance sur le sujet.

Expand  

 

Tu réitères que tu vois pas la différence entre jugements sur les faits et jugements sur les valeurs. Dont acte.

Posté
  Le 23/01/2018 à 22:21, Johnathan R. Razorback a dit :

 

J'imagine que la redécouverte des Grecs et d'Aristote en particulier via les traductions de l'Arabe sont un mythe aussi...:huh:

Expand  

 

 

Il y a eu ce canal, plus particulièrement via les grecs syriaques qui ont traduit le grec en syriaque avant de le traduire en arabe. Ces derniers n'étant pas foutu d'apprendre le grec. Par contre il y en d'autres: les croisades qui ont été en contact avec ces fameux grecs syriaques, les byzantins, en particulier après la chute de Constantinople où beaucoup d'intellectuels grecs ont trouvés refuge en Occident et évidement les monastère occidentaux. qui ont conservés de très nombreux manuscrits. La thèse que Aristote ne nous est connus que via les arabes est fausse même s'il est vrai qu'un des canaux de transmission est passé via le monde arabo musulman. Pour le reste, ce dernier était surtout intéressé par les traités de médecine et d'astrologie/astronomie (pour calculer le début du ramadan).

 

Si cela t'intéresse voici une excellente référence: https://www.amazon.fr/Aristote-mont-Saint-Michel-grecques-chrétienne/dp/2020965410

  • Yea 4
Posté
  Le 23/01/2018 à 22:21, Johnathan R. Razorback a dit :

 

J'imagine que la redécouverte des Grecs et d'Aristote en particulier via les traductions de l'Arabe sont un mythe aussi...:huh:

Expand  

Bein, ça c'est au moyen-âge, justement, vers le XII s. La renaissance est plutôt une redécouverte de Platon, grâce aux byzantins cette foi (grâce à ce néo-païen farfelu de Gémiste Pléthon notamment).

 

@PABerryer J'ai entendu parler de ces théories récentes qui essaient de minimiser l'influence des arabes sur les savants européens médiévaux... je n'ai pas encore cherché plus loin, mais je trouve ça assez étrange. Il y avait peut-être quelques textes qui auraient pu être transmis autrement, mais il est difficile de nier que Albert le Grand, Thomas d'Aquin et la plupart des grands docteurs connaissaient Aristote à travers les arabes, ne serait-ce que parce que se positionner par rapport à Averroès était une étape obligatoire.

Posté
  Le 24/01/2018 à 07:48, PABerryer a dit :

1): les byzantins, en particulier après la chute de Constantinople où beaucoup d'intellectuels grecs ont trouvés refuge en Occident

 

2): Si cela t'intéresse voici une excellente référence: https://www.amazon.fr/Aristote-mont-Saint-Michel-grecques-chrétienne/dp/2020965410

Expand  

 

1): Exact, mais la date (fin de l'Empire byzantin) fonctionne mieux pour marquer la fin du Moyen-âge* je trouve (donc pas pour soutenir qu' "il n'y a pas eu de coupure avec l'antiquité").

 

*ça ou la fin de la guerre de Cent Ans. Parce que 1492, personne ne sait pour Colomb, c'est plus la date de la fin de la Reconquista catholique.

 

2): j'étais sûr que quelqu'un allait me citer ce bouquin^^ J'ai un peu lu Gouguenheim pour sa biographie de Frédéric II (l'empereur du Saint-Empire au XIIIème siècle, pas le roi de Prusse du XVIIIème).

Posté
  Le 24/01/2018 à 08:00, Mégille a dit :

@PABerryerBein, ça c'est au moyen-âge, justement, vers le XII s.

Expand  

 

1100 et quelques, c'est déjà plus de la moitié de la période. Donc "il n'y a pas eu de coupure"...

 

La Renaissance c'est surtout la redécouverte / relecture des auteurs romains, Cicéron, Tite-Live (Machiavel écrit un traité de réflexions politiques qui part explicitement de Tite-Live), etc. Mais il y a effectivement un néo-platonisme italien qui remonte jusqu'à Paris, dont l'une des grandes figures est https://fr.wikipedia.org/wiki/Marsile_Ficin

Posté
  Le 24/01/2018 à 08:00, Mégille a dit :

Bein, ça c'est au moyen-âge, justement, vers le XII s. La renaissance est plutôt une redécouverte de Platon, grâce aux byzantins cette foi (grâce à ce néo-païen farfelu de Gémiste Pléthon notamment).

 

@PABerryer J'ai entendu parler de ces théories récentes qui essaient de minimiser l'influence des arabes sur les savants européens médiévaux... je n'ai pas encore cherché plus loin, mais je trouve ça assez étrange. Il y avait peut-être quelques textes qui auraient pu être transmis autrement, mais il est difficile de nier que Albert le Grand, Thomas d'Aquin et la plupart des grands docteurs connaissaient Aristote à travers les arabes, ne serait-ce que parce que se positionner par rapport à Averroès était une étape obligatoire.

Expand  

 

C'est bien pour cela que je parle de la piste arabes comme une des voies de transmission. Pour Averroès, de mémoire, c'était pour travailler à partir d'un commentateur, pas du texte directement, mais il faudrait que je reprenne cette étude quand j'aurais le temps. Le livre que j'ai cité est très intéressant car il s'intéresse autant à comment les textes sont passés des grecs aux arabes via les syriaques que sur la persistance du savoir grecs en occident. Si je me rappel bien, il a commencé à travailler sur ce sujet en tombat sur un livre d'Aristote dans la bibliothèque du Mont Saint Michel, le manuscrit étant bien plus ancien que les traductions arrivés via l’Espagne occupée.

Posté
  Le 23/01/2018 à 22:04, NoName a dit :

Mais depuis on sait que les invasions barbares sont beaucoup moins une invasion qu'une migration de masse #GrandRemplacement 

Expand  

 

Oui, enfin c'est très débattu. T'as des preuves archéologiques qui attestent de la violence qui régnait alors, et les massacres, viols & compagnie n'étaient pas rares (des débats religieux ont eu lieu pour déterminer le statut des veuves et des "nonnes" (ce n'est pas le terme technique, je n'arrive pas à m'en souvenir) violées, tant le phénomène était important...). Quant à la mise en avant de traités qui préparait et régularisait l'installation barbare (et montrait la "coopération" entre romains et barbares), il faut voir le contexte : (i) ces traités de fédérés n'avaient rien de nouveau, (ii) l'ampleur du phénomène et la façon de négocier étaient quelque peu inédites.

Tu as des archéologues qui ont suivi la production d'amphores (pour le vin et l'huile) et qui ont pu retracer les échanges commerciaux à l'époque. L'effondrement est net et catastrophique.

 

  Le 23/01/2018 à 22:03, poney a dit :

C'est n'importe quoi de citer un auteur comme Condorcet pour parler du Moyen-âge. 

 

L'avis des Lumières et des post révolutionnaires sur le Moyen-âge est bon pour la poubelle. 

 

C'est un ramassis de n'importe quoi qui justifiait la révolution et la fin des temps qui la précédait. Il n'y a rien  à gardér, et j'exagère à peine. 

 

N'importe qui s'etant un renseigné sur la question le sait. 

Expand  

 

Je trouve les auteurs de la période XVIème, et surtout XVII/XVIII/XIXème siècles insupportables d'arrogance à ce niveau-là, avec un récit fort candide à base de "lumière" et "d'obscurité". 

La Réforme, c'est une réitération (réussie) de ce qui s'est passé de nombreuses fois dans les siècles précédents, des vaudois aux frères fraticelles...
L'Université, c'est encore une fois une invention du Moyen-Âge.

L'imprimerie, c'est une invention du Moyen-Âge.
La poudre à canon à des fins militaires, c'est encore le Moyen-Âge. Pareil pour les aimants, les horloges, les lunettes, le compas, le fer à cheval...

L'essor du droit et de la médecine, c'est à partir du XIIème siècle : pas vraiment la Renaissance.

 

  Citation

Edit: et la renaissance est un mythe, il n'y a jamais eu de coupure entre l'antiquité et la renaissance. Tu es fasciné par quelque chose qui n'existe pas. Visiter un musée d'art qui part du 10ieme au 16ieme est un excellent exercice pour s'en rendre compte. Il n'y a que continuité et  non rupture 

Expand  

 

+1000.
Un type comme Léonard de Vinci est un héritier direct, et ça se voit, de ses prédécesseurs...

 

  Le 23/01/2018 à 22:21, Johnathan R. Razorback a dit :

 

J'imagine que la redécouverte des Grecs et d'Aristote en particulier via les traductions de l'Arabe sont un mythe aussi...:huh:

Expand  

 

Oui. C'est un mythe. 

 

  Le 24/01/2018 à 07:48, PABerryer a dit :

Il y a eu ce canal, plus particulièrement via les grecs syriaques qui ont traduit le grec en syriaque avant de le traduire en arabe. Ces derniers n'étant pas foutu d'apprendre le grec. Par contre il y en d'autres: les croisades qui ont été en contact avec ces fameux grecs syriaques, les byzantins, en particulier après la chute de Constantinople où beaucoup d'intellectuels grecs ont trouvés refuge en Occident et évidement les monastère occidentaux

 

Si cela t'intéresse voici une excellente référence: https://www.amazon.fr/Aristote-mont-Saint-Michel-grecques-chrétienne/dp/2020965410

Expand  

 

C'est discutable. Tu crois que l'empire byzantin et l'Occident ne communiquaient absolument pas? Tu as un pauvre bras de mer entre Epire et la Calabre ! 

Saint Augustin, Isidore de Séville, pères de l'Eglise (et bien connus), tout comme Plotin, ont permis de transmettre un certain Platon à l'Occident. 

Alcuin, Bède le Vénérable : ils connaissaient la philosophie grecque...

 

Cela ne signifie pas qu'il n'y a pas eu d'échanges avec les arabes (mais pas grâce aux Croisades : les omeyyades et leurs héritiers étaient en Espagne ! Sylvetre II a étudié à Barcelone et est tombé sous le charme d'un certain Aristote en...970 ! Aristote dont il a recopié les oeuvres et qu'il a ramené en Occident...

Pour ça que pendant tout les siècles suivants (du Xème au XIIème), tu as des débats (à la con) entre les intellectuels pour savoir comment concilier la Foi pure et dure et la dialectique aristotélicienne (qu'ils connaissaient !).

Abélard est l'héritier de ces querelles, querelle où tu avais des figures comme Fulbert, Jean de Salisbury, Bernard de Chartres, Bernard de Clairveaux...

Au XIIème siècle, on redécouvre Euclide, Ptolémée, Galien, Hippocrate...

 

Bref, les auteurs grecs, et Aristote en particulier, n'ont pas été redécouverts lors de la Renaissance... 

 

  Le 24/01/2018 à 08:00, Mégille a dit :

Bein, ça c'est au moyen-âge, justement, vers le XII s. La renaissance est plutôt une redécouverte de Platon, grâce aux byzantins cette foi (grâce à ce néo-païen farfelu de Gémiste Pléthon notamment).

Expand  

 

Platon n'a pas été oublié pendant une (très) grosse partie du Moyen-Âge, hein. 

La (re)découverte en cause, c'est surtout parce que Platon était passé de mode au XVème siècle (Saint Thomas d'Aquin, la Scolastique, Aristote...cela datait d'il y a deux bons siècles !) 

 

  Citation

 

@PABerryer J'ai entendu parler de ces théories récentes qui essaient de minimiser l'influence des arabes sur les savants européens médiévaux... je n'ai pas encore cherché plus loin, mais je trouve ça assez étrange. Il y avait peut-être quelques textes qui auraient pu être transmis autrement, mais il est difficile de nier que Albert le Grand, Thomas d'Aquin et la plupart des grands docteurs connaissaient Aristote à travers les arabes, ne serait-ce que parce que se positionner par rapport à Averroès était une étape obligatoire.

Expand  

 

Aristote était connu avant Averroès. Les conflits sur la pensée aristotélicienne ont débuté, à la louche, un bon siècle avant Averroès, en Occident ! 

 

Conclusion : la Renaissance, c'est de la scolastique améliorée, et ceux qui ont suivi la Renaissance pensent avoir découvert l'eau chaude alors même qu'ils n'ont fait que perpétuer le boulot de nos intellectuels médiévaux.
 

  • Yea 3
Posté
  Le 23/01/2018 à 22:21, Johnathan R. Razorback a dit :

 

J'imagine que la redécouverte des Grecs et d'Aristote en particulier via les traductions de l'Arabe sont un mythe aussi...:huh:

Expand  

 

Tu sais, ça doit faire 10 ans maintenant qu'à eu le lieu le débat académique sur cette question, notamment autour du Mont Saint Michel. Ca fait 10 ans que les gens raisonnables (cad : ni l'extreme gauche qui veut faire dire que c'est grâce aux Arabes, multiculturalisme béat und so weiter, ni l'extreme droite qui ne veut rien accorder aux Barbares) savent que si les textes Arabes ont pu avoir un impact, il n'y a pas eu de redécouverte from scratch mais simplement une plus grande/meilleure diffusion.


Les philosophes grecs sont représentés dans les enluminures depuis...toujours.

 

Bref.

 

 

 

 

  • Yea 1
Posté
  Le 24/01/2018 à 09:17, PABerryer a dit :

@Flashy j'ai l'impression que tu ne répond pas à ma citation

Expand  

 

La (re)découverte des textes grecs précède de 4 siècles la chute de Constantinople (ou le Conclave de Florence), et précède même les Croisades. 

Ces facteurs-là me paraissent un petit peu secondaires.

Posté
  Le 24/01/2018 à 08:00, Fagotto a dit :

 

Tu découvres Razorback?

Expand  

 

Non mais j'apprécie souvent la culture générale de Razor et sa volonté de revenir aux textes, qui manque souvent cruellement, mais parfois c'est du name dropping et là, on est en plein dedans. Y a des limites.

 

  Le 24/01/2018 à 09:01, Flashy a dit :

Je trouve les auteurs de la période XVIème, et surtout XVII/XVIII/XIXème siècles insupportables d'arrogance à ce niveau-là, avec un récit fort candide à base de "lumière" et "d'obscurité". 

La Réforme, c'est une réitération (réussie) de ce qui s'est passé de nombreuses fois dans les siècles précédents, des vaudois aux frères fraticelles...
L'Université, c'est encore une fois une invention du Moyen-Âge.

L'imprimerie, c'est une invention du Moyen-Âge.
La poudre à canon à des fins militaires, c'est encore le Moyen-Âge. Pareil pour les aimants, les horloges, les lunettes, le compas, le fer à cheval...

L'essor du droit et de la médecine, c'est à partir du XIIème siècle : pas vraiment la Renaissance.

Expand  

 

Placé dans le contexte, c'est normal que ces auteurs, que j'apprécie énormément du reste, soient durs envers l'Ancien Régime. C'est compréhensible.

 

  il y a 20 minutes, Flashy a dit :

+1000.
Un type comme Léonard de Vinci est un héritier direct, et ça se voit, de ses prédécesseurs...

Expand  

 

Donatello, Brunelleschi, ...

 

 

Posté
  Le 24/01/2018 à 07:48, PABerryer a dit :

Il y a eu ce canal, plus particulièrement via les grecs syriaques qui ont traduit le grec en syriaque avant de le traduire en arabe. Ces derniers n'étant pas foutu d'apprendre le grec. Par contre il y en d'autres: les croisades qui ont été en contact avec ces fameux grecs syriaques, les byzantins, en particulier après la chute de Constantinople où beaucoup d'intellectuels grecs ont trouvés refuge en Occident et évidement les monastère occidentaux. qui ont conservés de très nombreux manuscrits. La thèse que Aristote ne nous est connus que via les arabes est fausse même s'il est vrai qu'un des canaux de transmission est passé via le monde arabo musulman. Pour le reste, ce dernier était surtout intéressé par les traités de médecine et d'astrologie/astronomie (pour calculer le début du ramadan).

 

Si cela t'intéresse voici une excellente référence: https://www.amazon.fr/Aristote-mont-Saint-Michel-grecques-chrétienne/dp/2020965410

Expand  

 

 

 

  Le 24/01/2018 à 08:17, PABerryer a dit :

 

C'est bien pour cela que je parle de la piste arabes comme une des voies de transmission. Pour Averroès, de mémoire, c'était pour travailler à partir d'un commentateur, pas du texte directement, mais il faudrait que je reprenne cette étude quand j'aurais le temps. Le livre que j'ai cité est très intéressant car il s'intéresse autant à comment les textes sont passés des grecs aux arabes via les syriaques que sur la persistance du savoir grecs en occident. Si je me rappel bien, il a commencé à travailler sur ce sujet en tombat sur un livre d'Aristote dans la bibliothèque du Mont Saint Michel, le manuscrit étant bien plus ancien que les traductions arrivés via l’Espagne occupée.

Expand  

 

Faudrait pas pousser mémé dan les orties non plus.

On connaissait Aristote c'est sûr, mais combien de ses ouvrages, quelle place intellectuelle pour lui, combien d'exemplaires, quelle qualité du texte (à la fois al traduction et le pourcentage de l'œuvre conservée), et il faut encore se remémorer que les livres voyagent peu, sont attachés à une bibliothèque et que les savoirs se transmettent pas forcément d'un endroit à l'autre. Sûr, le mont Saint Michel possédait Aristote, après est ce que ça a voyagé ?

 

On a clairement plusieurs canaux de diffusion, et on est sûr que les byzantins, juifs et les arabes qui sont passés en terre chrétienne suite à la reconquista ont conservé des écrits dont l'intérêt était neuf ne serait ce que par leur qualité (bien conservé, parfois en langue originale) 

 

 

Bref, tout ça est débattu et discuté et pas mal de politique se rajoute par dessus. Je me garderais bien 

  • Yea 1
Posté
  Le 24/01/2018 à 09:01, Flashy a dit :

Oui, enfin c'est très débattu. T'as des preuves archéologiques qui attestent de la violence qui régnait alors, et les massacres, viols & compagnie n'étaient pas rares (des débats religieux ont eu lieu pour déterminer le statut des veuves et des "nonnes" (ce n'est pas le terme technique, je n'arrive pas à m'en souvenir) violées, tant le phénomène était important...). Quant à la mise en avant de traités qui préparait et régularisait l'installation barbare (et montrait la "coopération" entre romains et barbares), il faut voir le contexte : (i) ces traités de fédérés n'avaient rien de nouveau, (ii) l'ampleur du phénomène et la façon de négocier étaient quelque peu inédites.

Tu as des archéologues qui ont suivi la production d'amphores (pour le vin et l'huile) et qui ont pu retracer les échanges commerciaux à l'époque. L'effondrement est net et catastrophique.

Expand  

 

J'ai l'impression que l'historiographie va dans l'extrême inverse de celle qu'on vendait à une époque. On s'attarde surtout sur les continuités alors qu'avant, on ne parlait que ruptures.

 

 

  • Yea 1
Posté
  Le 24/01/2018 à 08:14, Johnathan R. Razorback a dit :

La Renaissance c'est surtout la redécouverte / relecture des auteurs romains,

Expand  

Alors dans ce cas il y eut aussi une renaissance sous les Carolingiens.

 

Je me souviens assez distinctement d'une vieille émission de FrCul où l'invité expliquait qu'il n'y avait aucune différence, du point de vue archéologique, entre la Renaissance et les deux siècles qui l'ont précédée.

 

En fait, la Renaissance, c'est comme les Lumières : un groupe de gars qui proclament soudainement qu'ils sont une rupture majeure avec ce qui les a précédé (et qui est caca)... et les générations d'après qui les croient sur parole. :)

Posté
  Le 24/01/2018 à 10:35, Tramp a dit :

On trouvait les auteurs romains dans la bibliothèque de Cluny.

Expand  

Oui mais pour le storytelling de la renaissance c'est de dire qu'on a redecouvert les auteurs grecs, pas latins. Les auteurs latins n'ont jamais été perdu, parce que les évêques du haut moyen âge (et donc la grande aristocratie romaine) étaient tous ou presque de familles latines.

Pour le coup, ciceron est je crois explicitement cité par des gars comme appolinaire. riché de Reims cite flodoard et flodoard cite ciceron et salluste dans ses ouvrages sur comment écrire, etc.. 

Posté
  Le 24/01/2018 à 10:16, Rincevent a dit :

Je me souviens assez distinctement d'une vieille émission de FrCul où l'invité expliquait qu'il n'y avait aucune différence, du point de vue archéologique, entre la Renaissance et les deux siècles qui l'ont précédée.

Expand  

 

Tiens, je suis en train de lire Don Quichotte. Honnêtement, si je ne le savais pas, je serai absolument incapable de dire que le livre est contemporain de Louis XIII (suffirait d'enlever deux ou trois arquebuses, mais sinon, la différence avec le Moyen-Âge me parait ténue).

Posté
  Le 24/01/2018 à 10:56, Bézoukhov a dit :

 

Tiens, je suis en train de lire Don Quichotte. Honnêtement, si je ne le savais pas, je serai absolument incapable de dire que le livre est contemporain de Louis XIII (suffirait d'enlever deux ou trois arquebuses, mais sinon, la différence avec le Moyen-Âge me parait ténue).

Expand  

Moi j'aurais plutôt tendance à dire que c'est le bas moyen âge qui se distingue peu de la renaissance :P

Posté

Notez que ce fameux Don Quichotte qui faisait nimp' en chassant des moulins s'appellait Hildalgo.

Coincidence ? 

 

 

(ok, c'est un titre mais passons)

  • Haha 2
Posté
  Le 24/01/2018 à 09:01, Flashy a dit :

Platon n'a pas été oublié pendant une (très) grosse partie du Moyen-Âge, hein. 

La (re)découverte en cause, c'est surtout parce que Platon était passé de mode au XVème siècle (Saint Thomas d'Aquin, la Scolastique, Aristote...cela datait d'il y a deux bons siècles !) 

Expand  

Oui, enfin, on le connaissait à travers Augustin, Boèce, puis Aristote, et quelques autres, mais de lui on avait quoi, un morceau du Timée (mal)traduit par Chalcidius, et c'est tout ? Il me semble que le Ménon a été traduit en Italie vers le XIII, mais je ne suis pas  sûr qu'il ait été très diffusé... Là pour le coup, on a une vraie rupture moyen-âge/Renaissance avec la redécouverte de Platon et l'ouverture de nouveaux horizons de pensées, parce qu'il faut dire qu'à part un peu à Salamanque où l'on réinventait d'Aquin, la scolastique stagnait un peu depuis quelques siècles...

 

  Le 24/01/2018 à 09:18, poney a dit :


Les philosophes grecs sont représentés dans les enluminures depuis...toujours.

Expand  

Il y a une différence entre être connu de nom, et être étudié pour soi même, dans le texte. Et puis, un texte qui était peut être au fond de la bibliothèque de tel ou tel monastère pouvait très bien être ignoré par les savants parce que trop peu diffusé.

Ce n'est pas un événement absolument singulier au moyen-âge, il y en a eu de petits comparables sous les carolingiens, au Xème et au XIIème, mais on a bien une rupture à la Renaissance avec un paquet de nouveaux vieux textes qui se mettent à circuler en occident.

 

  Le 24/01/2018 à 09:30, NoName a dit :

On connaissait Aristote c'est sûr, mais combien de ses ouvrages, quelle place intellectuelle pour lui, combien d'exemplaires, quelle qualité du texte (à la fois al traduction et le pourcentage de l'œuvre conservée), et il faut encore se remémorer que les livres voyagent peu, sont attachés à une bibliothèque et que les savoirs se transmettent pas forcément d'un endroit à l'autre. Sûr, le mont Saint Michel possédait Aristote, après est ce que ça a voyagé ?

Expand  

De Aristote, avant le XIIème, on avait les Catégories et De l'interprétation traduit par Boèce, et les Topiques traduit par Cicéron, c'est la "logica vetus" (avec un texte de Porphyre aussi je crois). Le reste (on appelait "logica nuova" les autres livres de l'Organon) s'est mis à circuler à partir du XIIème, grâce aux échanges avec les arabes justement.

Créer un compte ou se connecter pour commenter

Vous devez être membre afin de pouvoir déposer un commentaire

Créer un compte

Créez un compte sur notre communauté. C’est facile !

Créer un nouveau compte

Se connecter

Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous ici.

Connectez-vous maintenant
×
×
  • Créer...