Bisounours Posté 13 avril 2018 Signaler Posté 13 avril 2018 Un député LR, JC Taugourdeau, propose de revoir et encadrer le droit de grève, compte tenu de ce qu'il nomme des abus. Bien sûr, c'est un scandale, comme dirait l'autre, et soulève l'ire de mon club de hamonistes Révélation Un groupe de députés LR ont passé aujourd'hui une proposition de loi qui pourrait anéantir le droit de grève dans ce pays. 3 articles particulièrement dangereux. - L'article 1 restreint les motifs de grève. Une grève ou, par exemple des cheminots défendrait le service public, ou encore une grève ou des professeurs remettraient en cause la sélection des étudiants sur dossier seraient qualifiée de "grève politique". La grève serait illégale et ceux qui la feraient seraient licenciés pour faute lourde. C'est ce que Margaret Tatcher a appliqué en 1980 contre les mineurs ! - L'article 2 imposerait au privé les conditions appliquées aujourd'hui au public, à savoir l'obligation de dépôt d'un préavis, ce qui signifie implicitement une représentation syndicale dans l'entreprise. - L'article 3 imposerait qu'une grève soit précédée d'un vote des salariés, organisé par l'employeur selon ses modalités. La grève ne serait possible que si plus de la moité des salariés y sont favorables. Cette mesure se répand actuellement comme un poison dans toute l'Europe. https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/angers-49000/droit-de-greve-un-depute-angevin-propose-de-changer-les-regles-5673297 vous en pensez quoi ? dans votre programme liberhallal, il devient quoi, le droit de grève ? interdit aux fonctionnaires ? ça règlerait le problème, c'est certain
Tortue joviale Posté 13 avril 2018 Signaler Posté 13 avril 2018 Une personne a le droit de ne pas aller au travail elle le veux. Cela ne veut pas dire qu'elle n'est pas responsable des consequences de son absence au travail. Les consequences dependent des contrats et des decisions des acteurs dans le contexte de la situation. 2
Johnathan R. Razorback Posté 13 avril 2018 Signaler Posté 13 avril 2018 ça ne sert à rien de remettre en cause le droit de grève, si les gens ne veulent pas travailler ils ne travailleront pas, droit ou pas. Il n'y avait pas de droit de grève dans les pays communistes et ça n'empêchait pas les grèves. Pour le secteur privé, le problème serait inexistant si on faisait du contrat de travail un accord volontaire entre individus égaux, ouvrant la voie à des licenciements beaucoup plus simples. Pour le public, la plupart des grèves qu'on critique n'auraient tout bonnement pas lieu si le public était réduit au régalien. Les flics ou autres font peu de grèves et en général ils ont de bonnes raisons d'en faire.
Lancelot Posté 13 avril 2018 Signaler Posté 13 avril 2018 Oui ça ne sert à rien de rajouter une couche légale sur les conditions d'entrée en grève ou l'obligation de présence, choses qui devraient être réglées en interne par chaque entreprise (là l'approche est droitarde et pas libérale). En revanche ils pourraient décider d'être moins tolérants en cas d'occupation des locaux, de menaces aux non grévistes, de séquestration du patron etc.
Johnathan R. Razorback Posté 13 avril 2018 Signaler Posté 13 avril 2018 il y a 16 minutes, Lancelot a dit : En revanche ils pourraient décider d'être moins tolérants en cas d'occupation des locaux, de menaces aux non grévistes, de séquestration du patron etc. Oui, l'outil policier doit être utilisé pour garantir le droit de propriété et la libre-circulation des personnes. Et ça vaut aussi pour les universités. Il n'y a pas d'espaces de non-droit dans une République digne de ce nom. Mais je pense que l'opinion publique ne soutiendrait guère même un usage raisonné de la force (surtout contre les "grèves" étudiantes). Du coup les gouvernements ont la trouille et suive la ligne de moindre résistance.
Mathieu_D Posté 13 avril 2018 Signaler Posté 13 avril 2018 Historiquement le droit de grève ça veut dire que l'armée ne va pas remettre les ouvriers au travail à coups de bayonette. Je ne crois pas qu'on puisse remettre ça en cause...
Bisounours Posté 13 avril 2018 Auteur Signaler Posté 13 avril 2018 Ce qui me gêne dans la grève telle que pratiquée aujourd'hui, c'est le blocage général qui s'installe, l'agressivité vis à vis des non grévistes, tout ce qui empêche en fait la liberté de circuler des non grévistes. Mais que des employés revendiquent des trucs et des machins, et se donnent les moyens de les obtenir, why not
Bisounours Posté 13 avril 2018 Auteur Signaler Posté 13 avril 2018 il y a 3 minutes, Mathieu_D a dit : Je ne crois pas qu'on puisse remettre ça en cause... c'est surtout la mise en oeuvre de la grève qui est choquante, elle est devenue une épreuve de force et emmerde tout le monde, à commencer par les pauvres pour la sncf, par exemple
poney Posté 13 avril 2018 Signaler Posté 13 avril 2018 il y a 2 minutes, Bisounours a dit : Ce qui me gêne dans la grève telle que pratiquée aujourd'hui, c'est le blocage général qui s'installe, l'agressivité vis à vis des non grévistes, tout ce qui empêche en fait la liberté de circuler des non grévistes. 1
Zagor Posté 13 avril 2018 Signaler Posté 13 avril 2018 il y a 1 minute, Bisounours a dit : c'est quoi, cette photo ? La commune de Paris Sinon, il me semble que la législation actuelle est déjà suffisante pour limiter les abus de la grève comme l'entends le député, sauf qu'elle n'est pas appliquée (quand on voit que la justice refuse que Tolbiac soit débloquée: http://www.lemonde.fr/campus/article/2018/04/08/tolbiac-la-justice-rejette-la-demande-de-levee-du-blocage_5282334_4401467.html , article deja cité)
Zagor Posté 13 avril 2018 Signaler Posté 13 avril 2018 il y a 14 minutes, Mathieu_D a dit : Historiquement le droit de grève ça veut dire que l'armée ne va pas remettre les ouvriers au travail à coups de bayonette. Je ne crois pas qu'on puisse remettre ça en cause... Ironiquement c'est ce qui se passait dans les régimes socialistes qui servent d'exemple à nos grévistes. 1
Bisounours Posté 13 avril 2018 Auteur Signaler Posté 13 avril 2018 il y a 3 minutes, poney a dit : 1871, quand même. à l’instant, Zagor a dit : La commune de Paris Ah oui, c'est pas jeune. Et ça rigolait pas !
Lancelot Posté 13 avril 2018 Signaler Posté 13 avril 2018 7 minutes ago, Zagor said: Sinon, il me semble que la législation actuelle est déjà suffisante pour limiter les abus de la grève comme l'entends le député, sauf qu'elle n'est pas appliquée (quand on voit que la justice refuse que Tolbiac soit débloquée: http://www.lemonde.fr/campus/article/2018/04/08/tolbiac-la-justice-rejette-la-demande-de-levee-du-blocage_5282334_4401467.html , article deja cité) Voilà, commençons déjà par appliquer les lois qui existent. 1
Zagor Posté 13 avril 2018 Signaler Posté 13 avril 2018 à l’instant, Lancelot a dit : Voilà, commençons déjà par appliquer les lois qui existent. Mais encore faut il que la justice coopère, et là ce n'est pas gagné... Mais dans tout les cas si elle refuse d'appliquer la loi car elle l'applique à sa faon, rajouter des textes législatifs ne changera rien.
Tramp Posté 13 avril 2018 Signaler Posté 13 avril 2018 Le vrai concept juridique pour "grève" en libéralie c'est "abandon de poste." 1 1
Loi Posté 13 avril 2018 Signaler Posté 13 avril 2018 Et bien sûr que tu aurais la liberté d'abandonner ton poste, mais sans te soustraire aux conséquences de tes actes.
Corned beef Posté 14 avril 2018 Signaler Posté 14 avril 2018 Les conditions de travail pour les travailleurs, en particulier tout en bas de l'échelle, se sont considérablement améliorées ces 150 dernières années. On peut parler à juste titre du progrès technique et du fait que les entreprises prennent davantage soin de leur salariés dans un contexte de chômage faible, mais ce serait à mon avis se voiler la face sur ce qui a été un outil extrêmement efficace pour le "progrès social" (je ne vois pas comment dire autrement), à savoir des salariés pauvres avec un boulot difficile qui obtiennent des avantages par la grève sans courir le risque de se faire virer. Je dis cela en pensant à des avantages acquis qu'ils aient été intégrés ou non ensuite dans la législation, cela peut très bien être limité localement à une entreprise ou un groupe d'entreprises. Supprimer les milliers de normes de travail, d'hygiène, de sécurité... ; libéraliser l'immigration ; mettre fin au "droit à" la grève, je comprends la justification morale, j'aimerais savoir ce que vous diriez à ceux qui pensent que le prolo au SMIC va en chier sévère.
Flashy Posté 14 avril 2018 Signaler Posté 14 avril 2018 @POE a ouvert un topic sur le sujet de l'emploi, et ce que le libéralisme peut faire à ce titre dans le Club sur les programmes. Vos avis y sont les bienvenus ! Sinon, tout a été dit sur le droit de grève : ce qu'on nomme "abus du droit de grève", c'est déjà illégal la plupart du temps. Le sabotage, le fait de couper le courant (par exemple), séquestrer, faire des piquets de grève... Par contre, la liberté du travail implique la liberté de ne pas travailler, notamment en cas d'inexécution fautive de la part de l'employeur. Je ne vois guère de problème dans l'existence de la grève, entendue strictement.
Tramp Posté 14 avril 2018 Signaler Posté 14 avril 2018 il y a 24 minutes, Flashy a dit : Par contre, la liberté du travail implique la liberté de ne pas travailler, notamment en cas d'inexécution fautive de la part de l'employeur. On parle plutot de droit de retrait non?
Largo Winch Posté 15 avril 2018 Signaler Posté 15 avril 2018 9 hours ago, Corned beef said: ce serait à mon avis se voiler la face sur ce qui a été un outil extrêmement efficace pour le "progrès social" (...) Je dis cela en pensant à des avantages acquis qu'ils aient été intégrés ou non ensuite dans la législation Ce n'est pourtant pas la même chose : entre faire la grève pour s'inviter à la table des négociations politiques et usurper le rôle des parlementaires, et faire la grève pour défendre les droits des salariés auprès de SON employeur. 1
NoName Posté 15 avril 2018 Signaler Posté 15 avril 2018 Il y a 9 heures, Flashy a dit : @POE a ouvert un topic sur le sujet de l'emploi, et ce que le libéralisme peut faire à ce titre dans le Club sur les programmes. Vos avis y sont les bienvenus ! Sinon, tout a été dit sur le droit de grève : ce qu'on nomme "abus du droit de grève", c'est déjà illégal la plupart du temps. Le sabotage, le fait de couper le courant (par exemple), séquestrer, faire des piquets de grève... Par contre, la liberté du travail implique la liberté de ne pas travailler, notamment en cas d'inexécution fautive de la part de l'employeur. Je ne vois guère de problème dans l'existence de la grève, entendue strictement. C'est peut être le seul cas où la grève pourrait pour moi avoir une garantie de retour à l'emploi: si on peut prouver a posteriori que l'employeur ne respectait pas ses obligations ET si c'est un motif déclaré de ladite grève. Après je suis pas sûr que ce soit une bonne idée de rester chez un employeur chez qui t'as fait grève mais dans une boîte suffisamment grande ça peut le faire.
Marlenus Posté 15 avril 2018 Signaler Posté 15 avril 2018 On 13/04/2018 at 6:50 PM, Bisounours said: interdit aux fonctionnaires ? ça règlerait le problème, c'est certain Bof. Les cheminots sont pas fonctionnaires. Les seules grèves ch... de fonctionnaires actuellement ce sont celle des profs car prof c'est garde d'enfant. Les autres personne s'en aperçoit. Limite la grève des fonctionnaires non profs est une bonne chose. Car elle ne désorganise rien d'important dans le pays et fait faire des économies en traitement.
Loi Posté 15 avril 2018 Signaler Posté 15 avril 2018 Il y a 9 heures, Flashy a dit : @POE a ouvert un topic sur le sujet de l'emploi, et ce que le libéralisme peut faire à ce titre dans le Club sur les programmes. Vos avis y sont les bienvenus ! Sinon, tout a été dit sur le droit de grève : ce qu'on nomme "abus du droit de grève", c'est déjà illégal la plupart du temps. Le sabotage, le fait de couper le courant (par exemple), séquestrer, faire des piquets de grève...Par contre, la liberté du travail implique la liberté de ne pas travailler, notamment en cas d'inexécution fautive de la part de l'employeur. Je ne vois guère de problème dans l'existence de la grève, entendue strictement. Non respect du contrat tu veux dire?
Bisounours Posté 15 avril 2018 Auteur Signaler Posté 15 avril 2018 il y a 53 minutes, Marlenus a dit : Les cheminots sont pas fonctionnaires. euh..... tu joues un peu sur les mots, non ? un emploi garanti à vie, rémunéré par l'usager/cllient, ça en a bien l'odeur.
Marlenus Posté 15 avril 2018 Signaler Posté 15 avril 2018 2 minutes ago, Bisounours said: euh..... tu joues un peu sur les mots, non ? un emploi garanti à vie, rémunéré par l'usager/cllient, ça en a bien l'odeur. Sauf que si tu fais une loi qui interdit la grève aux fonctionnaires (qui existe dans certains pays je crois), tu ne toucheras pas les cheminots. Il faut faire une loi spécifique si tu veux toucher les cheminots. Et si tu fais une loi spécifique sur les cheminots, je suppose que tu veux aussi toucher les pilotes (vu qu'air france en grève c'est tout aussi ch...), donc aussi toucher les pilotes des autres compagnies concurrentes (car là pour le coup, il y a une concurrence) qui sont tout autant privé que les pilotes d'air france et les conducteurs de bus macron et autres. Sinon, cela n'a pas vraiment de sens. Donc c'est pas interdire aux fonctionnaires de faire grève, c'est plutôt interdire aux gens qui transportent des gens de faire grève.
Flashy Posté 15 avril 2018 Signaler Posté 15 avril 2018 il y a 47 minutes, Loi a dit : Non respect du contrat tu veux dire? Pas nécessairement une question de non-respect du contrat. Prenons l'obligation de négocier loyalement avec les syndicats. Ce n'est pas une obligation contractuelle. Pourtant, il me paraît légitime de faire grève aux fins de voir cette obligation-là respectée. Je pense même avoir été trop restrictif : demander une augmentation est un motif légitime de grève (in abstracto, toute revendication relative au salaire n'est pas nécessairement légitime). Il y a 10 heures, Tramp a dit : On parle plutot de droit de retrait non? Le droit de retrait, c'est en cas de danger grave et imminent, et ce peut être individuel (contrairement à la grève). Par exemple, refuser de monter dans la nacelle de laveur de vitre parce que ton employeur ne veut pas te donner de quoi t'attacher. Par contre, je doute grandement de la validité des droits de retrait consécutifs à l'agression d'un collègue, comme on a pu en voir à la RATP notamment.
GilliB Posté 15 avril 2018 Signaler Posté 15 avril 2018 Il y a 12 heures, Corned beef a dit : Les conditions de travail pour les travailleurs, en particulier tout en bas de l'échelle, se sont considérablement améliorées ces 150 dernières années. On peut parler à juste titre du progrès technique et du fait que les entreprises prennent davantage soin de leur salariés dans un contexte de chômage faible, mais ce serait à mon avis se voiler la face sur ce qui a été un outil extrêmement efficace pour le "progrès social" (je ne vois pas comment dire autrement), à savoir des salariés pauvres avec un boulot difficile qui obtiennent des avantages par la grève sans courir le risque de se faire virer. Je dis cela en pensant à des avantages acquis qu'ils aient été intégrés ou non ensuite dans la législation, cela peut très bien être limité localement à une entreprise ou un groupe d'entreprises. Supprimer les milliers de normes de travail, d'hygiène, de sécurité... ; libéraliser l'immigration ; mettre fin au "droit à" la grève, je comprends la justification morale, j'aimerais savoir ce que vous diriez à ceux qui pensent que le prolo au SMIC va en chier sévère. La grève, outil de progrès social ? Cela reste à prouver. En 68 avec les accord de Grenelle, cela a été plutôt le début du chômage de masse qui n'est pas un progrès.
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