Aller au contenu

Allende


Messages recommandés

Sur la mort d'Allende : loin d'avoir été abattu par l'armée, loin de s'être suicidé, Alain Ammar avance la théorie selon laquelle Allende aurait été assassiné par un de ses gardes du corps cubains.

Dans ce livre, l'auteur analyse les déclarations de deux agents des services secrets cubains : Daniel Alarcón (alias Benigno, survivant de la guerille du Che en Bolivie) et Juan Vives.

Selon Vives, l'ancien agent des services secrets de la dictature et filleul d'Osvaldo Dorticós Torrado, l'ancien président marionette cubain des débuts du castrisme, Allende courrait dans les couloirs du premier étage du palais, morte de peur et criant : "Il faut se rendre !" Mais avant qu'il puisse faire autre chose, Patricio de la Guardia, l'agent de Castro, condamné à 30 dans les prisons castristes, chargé de la sécurité du président chilien, attendit que ce dernier retourne à son bureau et lui tira une rafale de mitraillette dans la tête. Ensuite, il posa sur le corps d'Allende l'arme pour faire croire que ce dernier avait été éliminé par les militaires soulevés. Patricio de la Guardia descendit ensuite au rez-de-chaussé où l'attendaient les autres Cubains. Ensemble, ils abandonnèrent sans grandes difficultés le palais de la Moneda pour aller se réfugier à l'ambassade de Cuba proche.

Lien vers le commentaire

Justement, Juan Vives était sur le plateau de "Tout le monde en parle" samedi soir, pour présenter son livre:

Il a dit pis que pendre du Che (au grand dam de Laurent Baffie :icon_up: ) et a effectivement donné cette explication de la mort d'Allende.

Lien vers le commentaire

Continuons dans la déconstruction du mythe Allende. Nous avons déjà vu que ce type était le prototype même du dictateur totalitaire, qu'il mena sciemment le Chili à la ruine et vers la guerre civile, que dans nombre de domaines il avait des idées que n'aurait pas renié Hitler lui-même, qu'il protégea des criminels nazis et qu'il aurait pu avoir été assassiné par les castristes. Maintenant, nous apprenons qu'Allende - "cet ardent démocrate qui, en 1973, perdit le pouvoir et la vie suite à une combinaison d'innocence et de volonté de ne pas user de la force contre ses adversaires" :icon_up: - était un appointé du KGB.

Telles sont les révélations faites par l'historien britannique Christopher Andrew et le Russe Vasili Mitrokhin. Ce dernier a été un archiviste du KGB qui eût l'heureuse idée de faire une copie de son travail. Au début des années nonante, en plein effondrement de l'URSS, Mitrokhin passa à l'Ouest avec toutes ses précieuses informations et commença à les publier.

Le second et dernier volume publié est celui qui apporte un nouvel éclairage sur Allende : le président chilien était un collaborateur - de loin, le plus important en Amérique latine - du KGB. Un collaborateur qui reçevait de l'argent, qui transmettait des informations et participait aux plans soviétiques de conquête de l'Amérique latine.

How 'weak' Allende was left out in the cold by the KGB

Lien vers le commentaire

Ce soir, sur Canal+, un film qui relate la jeunesse du Che. Rien que d'après la critique de Télé 7 Jours, je devine un grand moment de propagande bien-pensante. :icon_up:

EDIT: j'ai vu le film et je retire ce que j'ai dit. C'est un très bon film, qui se concentre sur l'aspect humain de l'aventure du Che et son acolyte Alberto Granada. L'aspect politique reste vraiment marginal et très neutre. J'ai passé un très bon moment.

Lien vers le commentaire
Ce soir, sur Canal+, un film qui relate la jeunesse du Che. Rien que d'après la critique de Télé 7 Jours, je devine un grand moment de propagande bien-pensante.  :icon_up:

EDIT: j'ai vu le film et je retire ce que j'ai dit. C'est un très bon film, qui se concentre sur l'aspect humain de l'aventure du Che et son acolyte Alberto Granada. L'aspect politique reste vraiment marginal et très neutre. J'ai passé un très bon moment.

Je n'ai pas vu ce reportage mais n'est-ce pas justement le fait de rendre le Che "humain" qui occulte le côté monstrueux du personnage?

Lien vers le commentaire
Je n'ai pas vu ce reportage mais n'est-ce pas justement le fait de rendre le Che "humain" qui occulte le côté monstrueux du personnage?

Ce n'est pas un reportage ; il s'agit d'un film tiré du récit autobiographique de Guevara sur son voyage à traves l'Amérique du Sud en compagnie de son ami Alberto Granada. Autobiographique donc, pas étonnant que Guevara se peigne sous des dehors sympathiques. Ceci dit le film le film est pas mal, surtout l'épisode chilien (qui est aussi le plus marrant dans le livre).

Lien vers le commentaire
Ce n'est pas un reportage ; il s'agit d'un film tiré du récit autobiographique de Guevara sur son voyage à traves l'Amérique du Sud en compagnie de son ami Alberto Granada. Autobiographique donc, pas étonnant que Guevara se peigne sous des dehors sympathiques. Ceci dit le film le film est pas mal, surtout l'épisode chilien (qui est aussi le plus marrant dans le livre).

J'avais bien aimé ce film, assez bien fait, pas si complaisant que ça, et qui m'avait paru juste. Qui plus est, la manière de filmer et les paysages sont proprement bien choisis.

n'est-ce pas justement le fait de rendre le Che "humain" qui occulte le côté monstrueux du personnage?

Là, je ne suis pas du tout d'accord : c'est précisement de le rendre humain, qui le rend encore plus effrayant et monstreux. Même débat que sur Hitler et La Chute

Lien vers le commentaire

Je crois que vous avez l un comme l autre une opinion trop tranchée pour moi… par exemple j ai vu "la Chute" hier soir donc c est encore très frais et c est justement ce qui m a surpris ce mélange de compassion par moments associée a un profond dégoût pour un homme qui je pense savait très bien ce qu il faisait…

Pour le Che, c´est pareil mais la, le côté héroïque vient du fait que lui a bien manié sa vie que Castro a aidé après sa mort a en faire un mythe (dans un but 100% politique) et le coté humain participe au mythe en le rendant héroïque pour certains et monstrueux pour d autres… Question de point de vue mais cela amplifie les sentiments que ce soit d admiration ou de haine…

Lien vers le commentaire
n'est-ce pas justement le fait de rendre le Che "humain" qui occulte le côté monstrueux du personnage?

Là, je ne suis pas du tout d'accord : c'est précisement de le rendre humain, qui le rend encore plus effrayant et monstreux. Même débat que sur Hitler et La Chute

Possible mais vu la chaine qui diffuse le film, Canal+, je doute que son but soit de rendre le Che monstrueux…

Lien vers le commentaire
  • 1 year later...
3° Que jamais, Allende ne rétracta ses idées typiquement nazies. Pire : lorsqu'il fut président, Allende protégea et refusa d'extrader le nazi réfugié au Chili Walter Rauff - responsable direct de la mort près de 100.000 Juifs et inventeur de l'empoisonnement des Juifs par gaz dans des camions - alors que le célèbre chasseur de nazi Simon Wiesenthal lui en fit la demande. Ici, devant l'énomité des faits et pour défendre l'icône sacré des socialistes du monde entier, Roudinesco a recours au mensonge pur et simple. Tout d'abord, elle nous dit que Farias n'aurait d'autre preuve que son propre témoignage oral. Ce qui est faux, la totalité de la correspondance entre Wiesenthal et Allende est parue dans le livre de Farias consacré aux nazis réfugiés au Chili, Los nazis en Chile. Paru en 2000, ce livre avait déjà, à l'époque, suscité moults remous au Chili sur le rôle immonde que tint Allende dans cette affaire. Ensuite, Roudinesco se fout royalement de notre gueule - tout comme, à l'époque, Allende s'est foutu de celle de Wiesenthal - et tente de nous dire que ce n'était pas la faute d'Allende si Rauff ne put être livré à Wiesenthal car "la Cour suprême chilienne avait refusé en 1963 d'extrader Walter Rauff". Ce serait donc par pur souci de légalité qu'Allende ne put expulser Rauff. Bullshit. Rappelons qu'à la même époque, le gouvernement Allende violait systématiquement toutes les décisions de justice, rien ne devant bloquer la révolution. Cette même Cour suprême éleva quantité de protestations contre les violations sans cesse répétées par l'exécutif des décisions de justice des tribunaux (Allende y répondra en déclarant qu'en période de révolution, c'était au pouvoir politique de décider de l'opportunité de l'application des décisions judiciaires). Mais, par contre, pour expulser un criminel nazi, Allende décide, pour une fois, de respecter une décision de justice. Ce serait à mourir de rire si ce n'était pas aussi crapuleux.

Je me permets de relancer ce vieux thread suite à un débat que je suis en train de perdre ( :icon_up: ) sur Allende et Pinochet:

In this thesis, the young Allende refers to the observations of Lombroso, the Italian criminologist, about the supposed relationship between Hindus, Arabs, Gypsies and Jews and certain kinds of crime. Allende concludes that Lombroso has not shown that race has any influence on delinquency ("there is no precise data showing any such influence in the civilized world", Allende maintains).

The young medical student refers to the theses of the then famous endocrinologist, Nicolas Pende, on the Southern Italians, the Spanish and English in relation to thyroid activity. He coincides with the Spaniards professors Suñer and Jiménez de Asúa, in describing as insufficient, simplistic and one-sided the doctrines of the endocrinologist schools such as those which, referring to the thyroid and the thymus, see internal glandular secretion as the only explanation of crime.

Allende cites within the category of "collective crimes" the nascent Nazi-Fascist movements, which, without mentioning them by name, he describes in this way: "the world economic crisis and existing political instability have created in different countries armed institutions in the guise of political parties that use extreme violence".

In his thesis, Allende attributes a criminal nature to some leaders of the masses who use force "to impose their principles on all else". Without mentioning Hitler by name, he describes that contemporary phenomenon in the following words:

"So it comes about that these collective crimes lead to truly tragic consequences, when a psychopathological phenomenon develops in the masses which eminent psychiatrists compare to an insidious virus. A pernicious influence can be exercised all too easily on the masses by an apparently normal person who, in reality, forms part of an identifiable category of the mentally disturbed".

Allende then condemns the use of terror as a method of government:

"History is rife with these examples, so we see, and so we can understand, with the help of psychiatry, how collective deviation is motivated by the irrational impulses of a leader. So it is that Robespierre and Marat amongst others have been diagnosed as belonging to certain pathological categories".

Allende brings his thesis to an end affirming his trust in free will and in the human conscience of mankind:

"We are fully in agreement with Mariano Ruiz-Funes when he says: 'If Taine is correct in saying that every man carries within himself a Phidias capable of sculpting supreme works of art but also of creating monstrosities, it is equally true that each society creates criminals or shapes men of superior virtues and, in both cases, whether on an individual or social basis, an ethical imperative determines that all activity should be of a transcendental nature. If that is not the case, be assured that our conscience will be burdened with the knowledge that we are in the presence of a mediocre sculptor, one that deserves our disdain".

Warning of the libelous text circulating by Victor Farias

The defamatory intention is exemplified in the treatment of the case of the Nazi military criminal, Walter Rauff.

1. Farías's silence on the fact that the Allende Government made possible the questioning of Rauff on June 28, 1972 at the Embassy of the Federal Republic of Germany in Santiago by a German judicial civil official

The declaration was taken in relation to the trial that continued in Germany against the SS official Bruno Streckenbach. The complete text of the declaration is published in Nizkor.

2. He distorts the way in which President Allende sympathized with Wiesenthal, at the time explaining to him that Chilean law obliged the President to follow the 1963 ruling of the Supreme Court 1963 related to Rauff

Here is how Simon Wiesenthal describes it in his book, "Justice, Not Vengeance":

"But Rauff was lucky: under the Chilean statute of limitations murder charges cannot be brought after fifteen years, and when the Supreme Court in Santiago dealt with the case eighteen years had elapsed. By three votes to two the application for extradition was rejected. A judge from Hanover, who went to Chile to interrogate Rauff in the action against Pradel, returned with the conviction that it would only be possible to get hold of the Obersturmbannführer if a different regime came to power in Chile.

Eight years later just that happened: the Socialist Salvador Allende became head of state. On 21 August I handed over to the Chilean ambassador in Vienna, professor Benadava, a letter to Allende, drawing his attention to the Rauff case. Allende relied very cordially but pointed to the difficulty of reopening a case when the Supreme Court had already handed down a judgment. I requested Allende to examine the possibility of having Rauff, who was not yet a Chilean citizen, deported: we might be able to proceed against him in a country with a more favorable legislation. But before Allende could answer my second letter there was a coup and Allende lost his life".

These are Wiesenthal's own words that refute the libelous statements of Farias' undocumented text.

There are reasons to suspect that Farías also had been able to falsify or to manipulate the text of the letter that he attributes to President Allende in answer to the one of Mr. Wiesenthal.

3. Farías silence that Pinochet protected Rauff from those who wanted to put him on trial.

Below you can read the letter from the Director of the Simon Wiesenthal Center, Dr. Efraim Zuroff, sent on November 23, 1997 to Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu:

Simon Wiesenthal Center

23 Cheshvan 5758

23 November 1997

Prime Minister Benjamin Netanyahu

Jerusalem

Dear Prime Minister,

We recently learned that the Chief of Staff of the Chilean army and the country's former president General Augusto Pinochet is planning a visit to Israel. Although he was invited by "Machshirei Tenua", a private company, the visit nonetheless has serious public implications which have prompted this letter.

General Pinochet served for many years as a dictator who purposely and systematically ignored the principles of human rights and democracy. During his presidency, many of his political opponents were murdered, among them numerous Jews. These facts are, in my opinion, sufficient cause to prevent his visit to Israel, but allow me to add an additional dimension related to the activities of the Simon Wiesenthal Center.

For years, General Pinochet granted a safe haven to Nazi war criminals who escaped to Chile, among them SS officer Walter Rauff who invented the gas vans in which hundreds of thousands of Jews were murdered during the Holocaust in the Chelmno death camp, various parts of the Soviet Union and in Yugoslavia. Later Rauff served in Tunisia and in Italy, where he played an active role in the measures taken against the Jews.

After the war, Rauff escaped from Europe and settled in Chile. I am well acquainted with the great efforts invested by the Wiesenthal Center and other Jewish organizations during the late seventies and early eighties to convince the Chilean government headed by Pinochet to extradite Rauff to the German authorities who sought to put him on trial. Pinochet, however, adamantly refused to accede to this request and defended the Nazi war criminals (who died in Chile in 1984).

From a moral point of view, the State of Israel, as the national home of the Jewish people, cannot host individuals like Pinochet who caused so much damage, sorrow and pain to Jews. Your intervention is therefore requested regarding this painful subject in order to prevent the visit of the murderous dictator, defender of Nazi war criminals like Walter Rauff.

Please spare us this embarrassment.

Sincerely yours,

Dr. Efraim Zuroff

Director

Simon Wiesenthal Center"

4. Farías' silence in the face of what is public and well-known, that Salvador Allende's relationship as a youth and an adult, with all the creeds, beliefs and ethnic groups in Chile, without distinction, was always excellent.

Every one of Farias' supposed "discoveries" and "findings" on Salvador Allende turn out to be a string of unsupported falsifications.

For more information on the next publication you can refer to:

President Allende Foundation (Spain)

Tel. 34-91.531.19.89

Fax 34-91.531.68.11

E-mail: 100407.1303@compuserve.com

1 Wiesenthal (S.): Justice, Not Vengeance. N. York, Grove Weidenfeld, 1989 1st US edition; Weidenfeld and Nicholson London 1989, pp. 62-64.

2 The copy of this letter was produced by Dr. Efraim Zuroff on December 1998 into the proceedings against Pinochet in the National Criminal Court of Spain, for the crimes of genocide, terrorism and torture.

http://www.elclarin.cl/fpa/temas/18.html

Lien vers le commentaire
Je me permets de relancer ce vieux thread suite à un débat que je suis en train de perdre ( :icon_up: ) sur Allende et Pinochet:

Le texte de la Fondation Allende que tu as posté n'apporte rien de nouveau par rapport à ce que dit la Roudinesco (normal, cette dernière s'est basée sur ce même texte).

Rien de bien neuf donc : on tente d'exculper Allende dans l'affaire Walter Rauff en disant qu'il ne faisait que respecter la législation chilienne. Ce qui est vraiment du foutage de gueule intégral à la même époque, le gouvernement Allende violait systématiquement toutes les décisions de justice qui le gênait. Il est vraiment curieux que, soudainement, Allende fut pris d'un profond respect de la légalité à l'heure d'extrader (même pas condamner) un criminel de guerre nazi.

Par contre, la Fondation Allende passe très rapidement au-dessus du reste. À savoir que dans sa thèse de doctorat, Allende propose bien la stérilisation des malades mentaux, mais également fustige les homosexuels et, pire encore, se réfère aux juifs selon les pires clichés antisémites et que, comme Ministre de la Santé, il déposa un projet de loi de stérilisation forcée des malades mentaux, préconisant la création d'un "Tribunal de stérilisation" inaccessible à la famille du "malade" et dont les décisions auraient été sans appel, usage de la force publique pour faire appliquer les décisions des tribunaux de stérilisation (dans certains domaines, le projet de loi d'Allende allait plus loin que la législation nazie en prévoyant la stérilisation forcée des alcooliques).

Lire également le texte de Arnaud Imatz, Historien, docteur d'Etat ès sciences politiques :

Peut-on démystifier une personnalité politique mondialement célèbre, respectée, parfois adulée? Existe-t-il des figures historiques intouchables, dont "la mémoire ne doit pas être salie", même lorsque celles-ci ont défendu dans leur jeunesse des théories discutables ou tenu des propos extrémistes que le prêt à penser médiatique et la grande majorité de l'opinion publique considèrent aujourd'hui, non sans de solides raisons, comme excessifs, indignes ou relevant de la délinquance et de la criminalité? L'histoire contemporaine abonde en biographies déconcertantes que l'historien sérieux a le devoir d'affronter honnêtement sans jamais éluder les aspects les plus troublants ou controversés. Le passé eugéniste de l'ex-président du Chili, Salvador Allende, constitue sans aucun doute à cet égard un cas embarrassant. Analysons les faits !

"Les Juifs se caractérisent par des formes déterminées de délits: l'escroquerie, la duperie, la calomnie et, surtout, l'usure […]. Ces faits font soupçonner que la race influe sur la délinquance". "[…] les gitans constituent habituellement des groupements délictueux ou la paresse, la fureur et la vanité prédominent. Parmi eux, les homicides sont plus nombreux". Quant aux "Arabes", "il y a quelques tribus honnêtes et laborieuses mais les plus nombreuses sont aventurières, imprévoyantes, oisives et portées aux larcins".

Mais quel est donc l'auteur de ce tissu d'inepties ?

Le chef des jeunesses hitlériennes Baldur von Schirach ?

Un quelconque raciste obscur et excité ?

Eh bien non ! Selon le professeur Victor Farías tous ces propos ont été proférés dans sa jeunesse par l'icône tant admirée de la gauche marxiste à "visage humain": le Dr. Salvador Allende.

À l'époque du gouvernement d'Unité Populaire chilienne (1970-1973), le célèbre "chasseur de nazi", Simon Wiesenthal, s'était vu refuser l'extradition ou l'expulsion de l'ex SS-Standartenführer, Walther Rauff, accusé d'être responsable de l'assassinat de près de 100.000 Juifs. Convaincu que le Président de l'époque, Salvador Allende, avait délibérément protégé le responsable nazi, Wiesenthal devait inviter quelques années plus tard son ami Victor Farías à enquéter sur le véritable passé de l'auteur du refus. Professeur de Philosophie à l'Université Libre de Berlin, le chilien Farías n'est pas un inconnu du public. On se souvient de l'écho médiatique considérable qu'eut son livre sur Heidegger et le nazisme (Verdier, 1987).

Amateur de controverses et de polémiques acerbes, Farías récidive aujourd'hui. Après avoir éreinté le philosophe d'une certaine "droite radicale" ou extrême, voici venu le tour du politicien progressiste, martyr, incarnation du révolutionnaire socialiste-marxiste. Son livre Salvador Allende : contre les Juifs, les homosexuels et les autres "dégénérés", publié simultanément au Chili et en Espagne (mars et mai 2005), et qui doit paraître prochainement en France, sous le titre La face cachée d'Allende : antisémitisme et eugénisme (Jacques Grancher, février 2006), constitue un véritable réquisitoire. Les griefs accumulés ne relèvent pas de la peccadille.

Salvador Allende obtient son doctorat en médecine grâce à une thèse au titre évocateur : Hygiène mentale et délinquance. Dès l'introduction, le ton est donné. On y lit :

"Les lois de l'euthanasie et de l'eugénisme ont remplacé la Roche Tarpéienne, et leurs dispositions protégent l'individu, contre lui-même et seulement dans un but social".

Nous avons déjà cité l'opinion qu'il avait des Juifs, Gitans et Arabes, voici quelques autres extraits non moins édifiants :

"[…] l'individu représente l'unité de la race" […] "le milieu et le climat influent notablement sur les glandes de sécrétion interne, donnant aux individus qui habitent des régions aux climats semblables des caractéristiques qui les rendent très différents des êtres vivant sur d'autres territoires […] Ainsi, par exemple, les Italiens du sud, en particulier ceux de Sicile, à l'inverse de ceux du nord, et également les Espagnols, sont portés aux crimes passionnels, de type barbare et primitif, et sont émotionnellement irresponsables parce que la mer et la chaleur stimulent l'activité thyroïdienne". Quant à l'homosexualité, "elle est un trouble endocrinosexuel et l'homosexuel organique est un malade qui doit mériter la considération en tant que tel". Enfin, le révolutionnaire "est un individu en apparence normale qui, en réalité, lorsqu'on l'étudie, démontre qu'il appartient à un groupe déterminé de dérangés mentaux". Et la révolution ne serait qu'"un délit collectif pathologique".

Un ramas de stupidités à mettre sur le compte d'un "péché de jeunesse", dira-t-on, mais les faits ne s'arrêtent pas là. Les thèmes défendus dans cette malheureuse thèse de 1933 sont ensuite repris par le Dr. Allende, entre 1939 et 1941, lorsqu'il occupe le portefeuille de ministre de la Salubrité nationale dans le gouvernement du Front Populaire. Il est alors en contact direct avec les membres de l'Institut National pour la défense de la race et de l'aménagement du temps libre, une institution publique que vient à peine de créer le Président du Chili Pedro Aguirre Cerdas. Allende thématise longuement le déterminisme biologique de la criminalité et de la délinquance. Il le fait dans un livre La réalité médico-sociale chilienne (1939) où il affirme que le programme du gouvernement vise à "rendre à la race, au peuple travailleur, sa vitalité physique, ses qualités de virilité et de santé qui furent hier des caractéristiques remarquables, à renouer avec la capacité physiologique du peuple fort". Mais il le fait aussi dans diverses revues spécialisées dont le Bulletin médico-social de la Caisse d'assurance obligatoire (janv.-fév. 1940). On peut y lire par exemple:

"Il faut mettre à l'épreuve la vitalité de l'organisme national et la capacité des masses populaires, afin de revendiquer les qualités de la race et le droit à la vie en tant que peuple". En d'autres termes, selon Allende, les "masses", en tant que classe sociale exploitée et l'unité biologico-raciale du peuple peuvent et doivent faire bon ménage…

Mais il y a plus, Ministre de la Salubrité, il se charge de présenter un projet de Loi de stérilisation des aliénés en conformité avec les principes eugénistes qu'il défend depuis des années. Il en confie l'élaboration à des scientifiques de confiance et fait appel en particulier à deux autorités chiliennes en matière d'eugénisme, ouvertement racistes, les docteurs Eduardo Brücher et Hans Bertzhold. Les racistes de l'époque rendent alors hommage à "l'heureuse initiative que l'on doit au ministre de la Salubrité nationale le Dr. Salvador Allende". Farías reproduit l'intégralité du texte du projet de Loi de stérilisation des aliénés (daté du 11 novembre 1939 et publié dans la revue officielle de l'Association médicale du Chili) et ne manque pas de le comparer à la Loi sur la protection de la descendance contre les maladies héréditaires promulguée, en 1933, par le ministère de la santé nazi. Les analogies, les ressemblances sont frappantes : quasiment les mêmes maladies se retrouvent incluses dans les deux textes. Les différences sont mineures : la loi nazi se réfère aux "maladies héréditaires", le projet de loi chilien parle de "maladies mentales". Deux dissemblances peuvent toutefois être notées: la loi nazi ajoute à sa liste la surdité et la cécité héréditaires alors que le projet du ministre du gouvernement du Front Populaire chilien ajoute à la sienne "l'alcoolisme chronique". Ce projet de Loi de stérilisation, défendu par Allende, ne sera finalement retiré qu'en raison de l'opposition déterminée de la Société de Neurologie, Psychiatrie et Médecine Légale du Chili.

Farías, qui est aussi l'auteur de travaux sur Les nazis au Chili (Barcelone, 2000) et La gauche chilienne: 1969-1973 (Santiago du Chili, 2000), connaît bien son sujet. Impitoyable, il ne manque pas de rappeler au passage que le fondateur du Parti socialiste chilien, Mamaduke Grove, était régulièrement "payé" par le Ministère des Affaires Étrangères nazi et que les ministres socialistes du gouvernement du Front Populaire étaient également directement "soudoyés" par l'ambassade nazi de Santiago. Enfin, dernier coup porté à l'image idyllique du combattant socialiste: Farías évoque sans détours les liens d'Allende avec le grand capital. En 1956, Allende n'était-il pas actionnaire et directeur général de l'une des plus grandes sociétés anonymes du Chili, la Société Pelegrino Cariola?

On regrettera que Farías ne sache pas toujours éviter l'écueil de l'amalgame, de l'exagération et de la provocation. Le Dr. Allende défendait l'eugénisme et les progrès de la génétique à une époque ou il avait entre vingt-cinq et trente-trois ans. Soit ! Mais considérait-il pour autant que le facteur racial joue un rôle déterminant, primordial, dans l'évolution des sociétés humaines et qu'il existe des groupes humains objectivement supérieurs ou inférieurs ? Était-il partisan du racisme biologique et de l'antisémitisme le plus extrême à l'instar des nazis ? À ce compte, on pourrait tout aussi bien traiter de racistes nazis les leaders du parti socialiste suédois pour s'être fait les avocats de l'eugénisme jusque dans les années quarante, voire ceux du parti communiste américain pour l'avoir défendu dans leurs programmes jusqu'après la deuxième guerre mondiale. En suivant cette loi de contamination, on finirait par dire que le gouvernement des États-Unis fut raciste parce que les théoriciens allemands de la race, comme Günther, témoignèrent que la loi national-socialiste contre les maladies héréditaires fut établie en prenant pour exemple la législation américaine en la matière.

Les plus cyniques n'ont pas manqué de souligner qu'au regard du rôle politico-historique d'Allende les découvertes de Farías seraient dépourvues d'intérêt. Elles ne démontreraient rien, sinon que l'ex-Président, comme tant d'autres, aurait suivi la mode de sa jeunesse et qu'il aurait été en quelque sorte un simple écho de la "voix du peuple chilien" des années trente. Exit donc, dans ce cas particulier, le devoir de mémoire et de transparence puisqu'ils ne peut être instrumentalisé au profit du saint laïque de l'extrême gauche chilienne. Sans remonter aux calendes grecques, on se souvient que bien des figures politiques françaises, de droite comme de gauche, auraient aimé bénéficier d'une semblable indulgence de la part de leurs adversaires. Fallait-il donc taire le passé vichyste et la francisque de François Mitterrand, la jeunesse nationaliste de Chevènement, Longuet, Madelin et Devedjian, l'ex-gauchisme de Kouchner, l'activisme soixante-huitard de tant de personnalités politiques, ou encore le trotskisme de maturité du premier ministre Jospin ? On conçoit que la réponse des politiques puisse varier selon les personnalités mises en cause mais l'historien sérieux et honnête peut-il se plier aux diktats de quelques censeurs et refuser le débat sans perdre toute crédibilité ? Il est bon de vouloir tirer des leçons des événements mais pour y parvenir encore faut-il ne pas les censurer ! Or, peu nous importent les intentions déclarées, cachées ou supposées de Farías, seule compte la réalité des faits qu'il relate.

Qui était donc le véritable Salvador Allende ? Le moins que l'on puisse dire: un homme ambigu, complexe et controversé. Cela étant, si les interprétations et les jugements de Farías sont parfois discutables, les faits qu'il relate, les documents qu'il exhume, semblent irréfutables. À preuve la réponse embarrassée de la Fondation Salvador Allende qui se limite à des invectives, insultes et critiques d'ordre méthodologique sans remettre vraiment en cause la vérité des textes cités. Selon elle, Allende ne ferait que se référer à des auteurs alors réputés, et il ne reprendrait pas leurs opinions à son compte. Faux! On ne saurait trop recommander à ceux qui savent l'espagnol de lire la thèse d'Allende qui figure sur le site de ses partisans: www.elclarin.cl/fpa/hemeroteca. Et ne vous laissez pas abuser par les prologues des trois maîtres-censeurs que vous y trouverez. Ils n'ont d'autre but que de désinformer. Ainsi, ces sectaires apparatchiks allendistes nous somment de croire, sans le moindre début de preuve, qu'en fait il n'y eut pas de projet de loi de stérilisation parce qu'Allende le "rejeta sans appel". Experts en langue de bois, ils nous invitent à lire la thèse du candidat docteur comme "une étape permettant de mieux comprendre la cohérence qui caractérise la pensée et les oeuvres de l'auteur" marqués par "l'humanisme, le progrés social et culturel, le développement de la démocratie politique et économique". Mais, ne vous laissez pas impressionner et allez donc juger directement sur pièce. Comme moi vous ne manquerez pas de vous poser de suite quelques questions : pourquoi, dès l'introduction, le jeune Allende affirme-t'il: "Aujourd'hui on prévient, on soigne et on sanctionne… Le malade infectieux, on l'isole. Le malade rebelle au traitement on doit le reclure. Le malade taré, au nom et au bénéfice de la société, on lui interdit une grande partie de ses activités" ! Pourquoi les soi-disant citations d'Allende figurent-elles sans guillemets, ni notes alors qu'il en fait largement usage dans d'autres phrases qui elles ne lui sont pas incriminées ? Pourquoi prétendre, au mépris de toute évidence, que "l'humanisme, la mesure et la prudence structurent la thèse de 1933".

Soucieuse d'étouffer le scandale, la Fondation affirme qu'il ne s'agirait que de simples travaux à caractère académique, notamment de références aux théories du criminologue italien Lombroso, que le très "malveillant" et "méprisable" Farias, dépourvu de toute réelle culture historique (il feindrait, dit-on, d'ignorer (?) que les thèses eugénistes étaient très communes à l'époque), se serait empressé d'exploiter, de détourner ou de citer hors contexte… Mieux, en ce qui concerne le refus d'expulsion ou d'extradition du nazi Walter Rauff, refus opposé quelques années plus tôt par la Cour Suprême, à en croire la Fondation, Simon Wiesenthal avait remercié Salvador Allende pour son intervention dans une lettre personnelle datée de novembre 1972. Le célèbre "chasseur de nazis" l'avait même fait en des termes "chaleureux" et non pas "froids" et "distants" comme l'affirme Farías. Une explication somme toute assez peu crédible. Ayant été dans ma jeunesse adjoint du chef de cabinet du secrétaire général d'une organisation internationale, je sais depuis qu'on ne saurait être trop prudent à l'heure d'interpréter les hyperboles du langage diplomatique. Par ailleurs, cette explication complaisante suscite bien des interrogations lorsqu'on sait que les raisons invoquées par Allende pour refuser l'expulsion du responsable nazi furent exactement les mêmes que celles qui servirent à la Fondation Pinochet pour nier la légitimité de l'extradition du Général Pinochet afin que celui-ci n'ait pas à comparaître devant la justice internationale…

Pour les socialistes-marxistes, honteux ou avérés, les plus sectaires, il n'y a pas de doute: le juif-libéral Farías est un "imposteur" un "obsédé" animé par l'infâme désir de confondre dans un même opprobre le totalitarisme, le nazisme et le socialisme. Peu importe donc la vérité historique ! L'efficacité de la sempiternelle propagande "antifasciste" exige de ne pas lézarder (davantage) le "bloc progressiste". La réponse doit être le mutisme, la négation ou l'insulte. L'attitude des médias en Espagne est d'ailleurs fort révélatrice. Six mois après la sortie du livre de Farías, parmi les grands moyens de communication (et donc en excluant les revues non-conformistes de droite et de gauche à faibles tirages), seuls les organes ouvertement démocrates-libéraux, emmenés résolument par l'historien réputé de la Shoah, de la Guerre d'Espagne et du Génocide communiste, César Vidal, avaient osé en parler sans détours. En France, après un premier article trop court paru dans La Nouvelle Revue d'Histoire du 30 juin 2005, à ma connaissance seuls quelques rares médias importants comme Libération ou Minute, ont réagi. Ailleurs, à gauche comme à droite (peut-être en attendant la publication de la traduction ?), c'est le boycott, la conspiration du silence. On ne touche pas à l'icône Allende !

Cela étant, une question ne manquera pas de se poser tôt ou tard aux esprits les plus honnêtes et les plus indépendants : la personnalité de Salvador Allende vaut-elle encore la peine qu'on lui fasse tant d'hommages sans la moindre réserve ? Son nom mérite-t-il de continuer de figurer sur tant de lycées, de bibliothèques, de stades et de rues ? On se souvient qu'hier à l'heure de juger l'oeuvre du médecin hygiéniste, prix Nobel, Alexis Carrel, la réponse fut sévère et majoritairement négative. Ne serait-il pas aujourd'hui contradictoire et malhonnête que certaines "bonnes consciences médiatiques" manifestent soudainement, dans le cas d'Allende, un point de vue radicalement différent?

http://www.fpmeb-bvkmo.be/allende.html

Lien vers le commentaire

"4. Farías' silence in the face of what is public and well-known, that Salvador Allende's relationship as a youth and an adult, with all the creeds, beliefs and ethnic groups in Chile, without distinction, was always excellent."

Hi Hi ! As Dr Celine, my dear !

Lien vers le commentaire

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...