Alxandr Posté 7 décembre 2007 Signaler Share Posté 7 décembre 2007 Personnellement, s'il y a bien une expression contemporaine que je déteste, c'est être "pro actif". Cela ne veut strictement rien dire ! Je ne suis guère surpris que cette expression ait cours dans la consultance, secteur où bien souvent on se gargarise de formules pompeuses pour ne rien dire (point commun avec la politique du reste ). Parfaitement d'accord avec toi, d'où ma joyeuse utilisation de ladite expression entre guillemets et dans le bon contexte . Mais il y a encore bien pire dans ce monde magique qu'est le conseil. Des tas d'expressions franglaises mêlant une connotation rigoureuse et anglosaxonne à des concepts positifs très vagues et par définition consensuels. De quoi convaincre ou rassurer le client, en définitive. Ne comptez pas sur moi pour vous les lister, elles sont d'une valeur inestimable lorsque le consultant les sort du chapeau en réunion de crise et retourne aussitôt une situation à son avantage, pour le plus grand bonheur du client subjugué par tant de professionnalisme et de "stewardship" . Lien vers le commentaire
Alxandr Posté 7 décembre 2007 Signaler Share Posté 7 décembre 2007 EDIT : d'ailleur, l'Etat emploie des centaines de consultants des plus grands cabinets de conseil… Et bien tous les fonctionnaires qui les voient arriver ne peuvent pas les supporter ! Des milliers, tu veux dire ! Et effectivement les fonctionnaires ne les accueillent pas les bras ouverts. Une certaine arrogance des consultants peut en expliquer une partie, mais aussi leur énorme capacité de travail et de sacrifice (je parle des consultants grouillots de base, pas du management) qui fait transparaître d'autant la mollesse d'une bonne partie des fonctionnaires. Pas de tous les fonctionnaires, me répondrez-vous, et vous aurez raison. Mais d'une majorité, en tous les cas. J'ai lu beaucoup d'affirmations définitives sur le conseil dans ce fil. Les choses ne sont pas aussi tranchées. Les boîtes en question sont premièrement très différentes, tout comme leurs valeurs et leurs capacités de mobilisation, sans parler de leurs valeurs ajoutées. D'ailleurs ce que l'on attend d'elles n'est pas toujours de très haut niveau, même si leurs tarifs sont souvent astronomiques. J'ai vu des dizaines d'analystes ou consultants payés 800 euros HT /jour pour suivre mécaniquement des plans de tests de progiciels de gestion intégrés pendant des semaines. Un travail ne nécessitant que très peu de matière grise, mais en revanche beaucoup d'endurance et de rigueur. Les sociétés de conseil ne sont donc pas toujours des "aides à penser" mais bien souvent des béquilles en périodes de surcharges de travail. L'on parle parfois d'intérim de luxe, mais je trouve la comparaison absurde. Et les économies réalisées par les entreprises ou structures clientes des sociétés de conseil proviennent bien davantage de l'utilisation des PGI que des "conseils" fournis par ces société elles-mêmes (par exemple celle que nous avons évoquée, qui se résume très souvent au rôle d'intégrateur desdits PGI). Lien vers le commentaire
Rincevent Posté 7 décembre 2007 Signaler Share Posté 7 décembre 2007 […] "stewardship" . Toi, t'as croisé des Accenturiens, récemment. Lien vers le commentaire
roubachov Posté 7 décembre 2007 Signaler Share Posté 7 décembre 2007 Parfaitement d'accord avec toi, d'où ma joyeuse utilisation de ladite expression entre guillemets et dans le bon contexte .Mais il y a encore bien pire dans ce monde magique qu'est le conseil. Des tas d'expressions franglaises mêlant une connotation rigoureuse et anglosaxonne à des concepts positifs très vagues et par définition consensuels. De quoi convaincre ou rassurer le client, en définitive. Ne comptez pas sur moi pour vous les lister, elles sont d'une valeur inestimable lorsque le consultant les sort du chapeau en réunion de crise et retourne aussitôt une situation à son avantage, pour le plus grand bonheur du client subjugué par tant de professionnalisme et de "stewardship" . Tout à fait d'accord. Cela en jette de dire "assesment" au lieu d'"évaluation", "assurer le reporting" pour faire rapport à, "training management" pour la gestion de la formation, "core business" pour missions de base, etc. EDIT: le mot m'échappait hier soir, mais dans le même genre, au lieu de dire "étalonnage/comparaison", il est bien plus tendance de parler de benchmarking … Lien vers le commentaire
Alxandr Posté 8 décembre 2007 Signaler Share Posté 8 décembre 2007 Toi, t'as croisé des Accenturiens, récemment. Damned, yé souis démasqué ! Blague à part, je serais étonné que cette 'core value' ne soit pas partagée par d'autres sociétés (mais je l'ignore en fait). Tout à fait d'accord.Cela en jette de dire "assesment" au lieu d'"évaluation", "assurer le reporting" pour faire rapport à, "training management" pour la gestion de la formation, "core business" pour missions de base, etc. Chut chut, tu es en train de désacraliser les ficelles magiques !! A noter que j'ai récemment entendu encore pire que "assurer le reporting" : "reporter" mais en prononçant "riporter" Lien vers le commentaire
Bob Posté 8 décembre 2007 Signaler Share Posté 8 décembre 2007 Cela en jette de dire "assesment" au lieu d'"évaluation", "assurer le reporting" pour faire rapport à, "training management" pour la gestion de la formation, "core business" pour missions de base, etc. Les anglicismes sont difficilement évitables lorsqu'on travaille à longueur de journée avec l'anglais écrit ou oral. Mais si cela devient un moyen douteux de se la péter, on peut toujours demander à son interlocuteur "pourquoi tu parles comme Jean-Claude Van Damme?" en général ça calme. Lien vers le commentaire
Chitah Posté 8 décembre 2007 Auteur Signaler Share Posté 8 décembre 2007 Cela en jette de dire "assesment" au lieu d'"évaluation", "assurer le reporting" pour faire rapport à, "training management" pour la gestion de la formation, "core business" pour missions de base, etc. Dommage de passer à côté de la raison essentielle de cet état de fait : si dans le conseil les gens s'expriment comme cela, c'est parce que l'essentiel de la littérature sur le sujet est en anglais. Comme pour l'informatique d'ailleurs, qui ira reprocher à un informaticien d'utiliser des termes de jargons en anglais? Lien vers le commentaire
Bob Posté 8 décembre 2007 Signaler Share Posté 8 décembre 2007 Dommage de passer à côté de la raison essentielle de cet état de fait : si dans le conseil les gens s'expriment comme cela, c'est parce que l'essentiel de la littérature sur le sujet est en anglais.Comme pour l'informatique d'ailleurs, qui ira reprocher à un informaticien d'utiliser des termes de jargons en anglais? Tu ne vas pas traduire disons au hasard "hub" par "moyeu", le problème est que "assessment" n'est pas du tout un terme technique ; il n'apporte aucun supplément d'information par rapport à l'emploi du français. Lien vers le commentaire
roubachov Posté 8 décembre 2007 Signaler Share Posté 8 décembre 2007 Dommage de passer à côté de la raison essentielle de cet état de fait : si dans le conseil les gens s'expriment comme cela, c'est parce que l'essentiel de la littérature sur le sujet est en anglais.Comme pour l'informatique d'ailleurs, qui ira reprocher à un informaticien d'utiliser des termes de jargons en anglais? Cette raison essentielle, pas besoin d'avoir fait X ou HEC pour la deviner, mais la dérive est néanmoins incontestable; et cela ne m'empêchera pas de penser que ce franglais douteux qu'on retrouve trop souvent dans un certain "managerialisme" vaut son pesant de cuistrerie. Tu ne vas pas traduire disons au hasard "hub" par "moyeu", le problème est que "assessment" n'est pas du tout un terme technique ; il n'apporte aucun supplément d'information par rapport à l'emploi du français. Tout à fait d'accord avec toi. Lien vers le commentaire
Sous-Commandant Marco Posté 8 décembre 2007 Signaler Share Posté 8 décembre 2007 […] Ca pue l'arnaque ton histoire Harald, mais alors ça pue grave. Je crois que c'était le but… Lien vers le commentaire
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