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Economie Comportementale


WALDGANGER

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Je vois de plus en plus de papiers ces derniers temps qui se situent dans le cadre de l'économie comportementale. Je ne suis pas spécialiste du sujet, mais pour résumer, l'économie comportementale cherche à enrichir l'homo oeconomicus pour le rapprocher des comportements réels des individus. Cela peut consister à prendre en compte des préférences plus riches (altruisme, comportement face au risque différent…) ou des comportements qui semblent irrationnels.

Un point sur lequel ils insistent (je crois qu'on en a déjà un peu parlé sur le forum) est qu'un individu peut préférer avoir des choix restreints. L'exemple classique est Ulysse qui s'attache au mat de son bateau. Dans certains cas, les individus n'auraient pas la possibilité de se contraindre eux mêmes et cela pourrait justifier une intervention de l'Etat (addictions, surendettement…). Plus généralement l'économie comportementale met en avant les nombreux biais qui viennent diminuer l'efficience des choix individuels.

Evidemment, de plus en plus d'auteurs se basent sur ces théories pour justifier l'interventionnisme. Dans le même temps, des gens comme Vernon Smith montrent que même avec des individus faisant des erreurs, les marchés fonctionnent plutôt bien. Caplan se sert aussi, par exemple, de l'économie comportementale pour montrer qu'une politique publique de revenu minimum qui accroitrait les possibilités de choix de l'individu peut malgré tout être néfaste pour lui (en créant par exemple une trappe à pauvreté). Il étudie également l'irrationalité des électeurs.

Entre ces deux approches, Thaler (qui est un des principaux auteurs du courant) propose un "libertarianisme paternaliste", selon lui l'économie comportementale montre que l'on peut modifier le comportement des consommateurs (paternalisme) sans pour autant restreindre leur liberté (libertarianisme). Trois exemples: Interdire les produits sucrés en caisse n'empêche pas les gens d'en acheter si ils le souhaitent. Si l'etat souhaite promouvoir le don d'organes, il peut demander à ce que les gens ne souhaitant pas faire le don s'inscrivent sur une liste (plutôt que ce ne soient les gens qui souhaitent faire le don qui s'inscrivent). Donner la possibilité aux accros au jeu de s'inscrire sur une liste qui va les interdire de casinos.

Il y a un enjeu important derrière ça puisque l'économie comportementale est en train de devenir le courant "mainstream" de l'économie, elle sera très bientôt enseignée dans les premiers cycles universitaires, puis au Lycée, façonnant notre vision de l'économie. Et contrairement à d'autres "ennemis" potentiels, ce qui est intéressant c'est que c'est une approche qui n'est pas erronée au départ. Il est donc urgent de se positionner sur le sujet.

PS: Je n'ai pas parlé de finance comportementale qui pose des questions un peu différentes. La finance comportementale se base sur les mêmes biais de comportement, qui existent sans doute sur les marchés, mais conclue que les marchés financiers seraient inefficients, ce qui est problématique si j'ai bien compris, puisque cela supposerait qu'il y aurait des possibilités d'arbitrage (c'est à dire qu'il y aurait des possibilités de faire des gains que personne ne voit).

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[…] Interdire les produits sucrés en caisse n'empêche pas les gens d'en acheter si ils le souhaitent. […]

Et t'enchainer à un boulet de fonte ne t'empêche pas de te déplacer. :icon_up: Plus sérieusement, c'est un sacré oxymoron.

Sinon, plus généralement sur l'économie expérimentale, on observe que les sujets étudiés dans les expériences économiques font appel à des facultés et des mécanismes parfois différents de ceux (davantage heuristiques et, étonnamment, moins biaisés) qu'ils utilisent lorsqu'ils sont placés dans une situation réelle.

Enfin, Vernon Smith a écrit un intéressant article sur l'Action Humaine.

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Et t'enchainer à un boulet de fonte ne t'empêche pas de te déplacer. :icon_up: Plus sérieusement, c'est un sacré oxymoron.

Sinon, plus généralement sur l'économie expérimentale, on observe que les sujets étudiés dans les expériences économiques font appel à des facultés et des mécanismes parfois différents de ceux (davantage heuristiques et, étonnamment, moins biaisés) qu'ils utilisent lorsqu'ils sont placés dans une situation réelle.

Enfin, Vernon Smith a écrit un intéressant article sur l'Action Humaine.

Je ne suis pas toujours convaincu par l'économie expérimentale, surtout quand il s'agit de reproduires des décisions normalement effectuées par des entreprises. Mais l'économie comportementale est également basée sur des observations de terrain .

L'article de Smith est accompagné d'une défense de Mises par White.

"Ma position se résume à ceci : l'économie expérimentale et les autres sciences naturelles ne sont pas en position de réfuter les propositions déductives de la théorie économique. Ces propositions reposent sur notre vision "interne" des êtres humains en tant qu'agents économiques, alors que les sciences naturelles nous donnent une vision "externe" des êtres humains. Les expériences peuvent illustrer ou "démontrer" le fonctionnement de la théorie économique. Pour reprendre les termes de Smith, elles peuvent "donner vie" à ses "constructions imaginaires." De façon plus importante, elles peuvent aider à régler des questions importantes qui ne peuvent l'être de manière apodictique. L'ensemble de ces questions empiriques n'est pas vide (et Mises ne pensait d'ailleurs pas qu'il l'était). D'un autre côté, l'ensemble des propositions déductives utiles en économie n'est pas non plus vide. Il comprend non seulement la théorie du consommateur, mais aussi une partie de la théorie monétaire (la loi de Gresham, par exemple)."

Je suis d'accord, par contre l'ensemble des proposition déductives est presque vide. Il faut nécessairement supposer un mode de décision des agens quand on fait de l'individualisme méthodologique. C'est décidément une position que je ne comprends pas chez les autrichiens. Ce qu'il est en train de dire avec son "apodictique" c'est que le comportement de l'individu n'a pas d'intérêt pour établir des "vérités" économiques.

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L'article de Smith est accompagné d'une défense de Mises par White.

Lequel n'en a pas besoin, vu tout le bien que Smith en dit. :icon_up:

Je suis d'accord, par contre l'ensemble des proposition déductives est presque vide.

Non. Assez restreint, c'est certain. Mais ces propositions sont établies avec une force sans pareille.

Il faut nécessairement supposer un mode de décision des agens quand on fait de l'individualisme méthodologique.

Pour Mises, l'action humaine se fait à partir de la comparaison de valeurs subjectives. Le voilà, le mode de décision.

[…] Ce qu'il est en train de dire avec son "apodictique" c'est que le comportement de l'individu n'a pas d'intérêt pour établir des "vérités" économiques.

Le raisonnement vaut quelque soit la position des différentes possibilités dans l'échelle de valeurs de l'individu. Ce qui fait sa puissance.

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Je vois de plus en plus de papiers ces derniers temps qui se situent dans le cadre de l'économie comportementale. Je ne suis pas spécialiste du sujet, mais pour résumer, l'économie comportementale cherche à enrichir l'homo oeconomicus pour le rapprocher des comportements réels des individus. Cela peut consister à prendre en compte des préférences plus riches (altruisme, comportement face au risque différent…) ou des comportements qui semblent irrationnels.

C'est un programme de recherche porteur car a/ compréhensible pour un large public b/ s'intéresse à des propositions testables, susceptibles de convaincre le lecteur c/ offre souvent des applications utiles.

Un point sur lequel ils insistent (je crois qu'on en a déjà un peu parlé sur le forum) est qu'un individu peut préférer avoir des choix restreints. L'exemple classique est Ulysse qui s'attache au mat de son bateau.

Tout d'abord, l'exemple d'Ulysse se faisant attacher à son mât est particulièrement mal choisi: c'est un choix délibéré et efficient, où la privation de liberté n'est pas du tout assimilable à une réduction volontaire de l'ensemble des choix possible (il anticipe la perte de conscience qu'engendrera le chant des aigles à tête de femme - qui dit perte de conscience ou hypnose dit absence de choix).

Il faut prendre le problème dans son ensemble au départ: Ulysse a la possibilité d'emprunter plusieurs trajets, dont l'un est plus court mais dangereux à cause des sirènes; en réfléchissant à l'opportunité de prendre ce dernier, il découvre un stratagème efficient (du point de vue l'individu-promoteur Kirznerien :doigt:) lui permettant de protéger son équipage et lui-même moyennant une privation temporaire de liberté. Ici, la privation de liberté ne s'envisage pas indépendamment du problème global (le choix du trajet) dans lequel le choix n'est pas spécialement restreint, car Ulysse connaît plusieurs sinon toutes les trajectoires navigables possibles pour arriver à son but; au contraire Ulysse élargit son ensemble des possibles en découvrant un stratagème (opportunité nouvelle) lui "ouvrant" une trajectoire supplémentaire, parce que la trajectoire connue était généralement écartée de l'ensemble de décision des navigateurs car trop risquée !

Un exemple plus convaincant de la préférence pour un ensemble de choix restreint sera le suivant: supposons qu'un individu décide d'acheter un appareil de petit électro-ménager comme un grill d'intérieur. Il se rend dans un magasin, et une fois arrivé au rayon des grills, il se retrouve face à une très large gamme de produits, plus ou moins substituables, dont les caractéristiques diffèrent à la marge (fonctions, consommation d'énergie, design, prix…). Ici la présence en rayon de nombreux produits concurrents, censé élargir l'éventail des choix et donc les opportunités offertes au consommateur, va paradoxalement engendrer un coût particulier du fait de la rationalité limitée (terme Simonien) de l'agent. En effet, plus de produits, c'est plus d'informations à traiter, donc un calcul plus difficile pour l'individu, dont les capacités d'effort intellectuel et de calcul sont une ressource finie. Certains individus savent qu'ils calculent inefficacement face à un éventail de choix très large, et vont donc préférer ceteris paribus un éventail de choix restreint à 5 ou 6 produits qu'un autre à 15 produits (Tversky avait notamment démontré dès ses premiers travaux que l'axiome de transitivité était fort difficile à respecter lorsqu'on est confronté à un certain seuil de produits, et le seuil est très bas pour les individus les moins performants).

C'est bien une préférence pour des choix restreints, et on peut la considérer comme rationnelle dès lors que ces consommateurs eux-mêmes sont vraiment convaincus que leurs décisions d'achats sont généralement meilleures face à un étal restreint que face à un étal plus garni. Ce sont généralement des individus qui connaissent plus mal leurs propres préférences (les caractéristiques du produit qu'ils désirent vraiment, l'importance de leur contrainte budgétaire…), sont plus susceptibles d'achats compulsifs.

Dans certains cas, les individus n'auraient pas la possibilité de se contraindre eux mêmes et cela pourrait justifier une intervention de l'Etat (addictions, surendettement…).

Ce à quoi un libertarien doit invariablement répondre qu'il comprend très bien qu'un individu puisse avoir besoin d'assistance quand il pense ne pas pouvoir se contrôler, mais que cela ne suppose en aucun cas le recours nécessaire à l'Etat. L'assistance privée est au moins aussi efficace et bien moins dangereuse.

Evidemment, de plus en plus d'auteurs se basent sur ces théories pour justifier l'interventionnisme.

Ceepndant, aucune étude n'a encore montré qu'un planificateur était capable de faire le bonheur des gens mieux qu'eux-mêmes :icon_up:

Dans le même temps, des gens comme Vernon Smith montrent que même avec des individus faisant des erreurs, les marchés fonctionnent plutôt bien. Caplan se sert aussi, par exemple, de l'économie comportementale pour montrer qu'une politique publique de revenu minimum qui accroitrait les possibilités de choix de l'individu peut malgré tout être néfaste pour lui (en créant par exemple une trappe à pauvreté). Il étudie également l'irrationalité des électeurs.

Voilà qui m'intéressera bientôt, je vais m'attaquer à The vote motive.

Il y a un enjeu important derrière ça puisque l'économie comportementale est en train de devenir le courant "mainstream" de l'économie, elle sera très bientôt enseignée dans les premiers cycles universitaires, puis au Lycée, façonnant notre vision de l'économie. Et contrairement à d'autres "ennemis" potentiels, ce qui est intéressant c'est que c'est une approche qui n'est pas erronée au départ. Il est donc urgent de se positionner sur le sujet.

Même si les "grammaires" employés sont fort différentes à la base, les paradigmes de l'action chez les autrichiens et les enseignements l'économie comportementale ne sont pas inconciliables, au contraire (que je sache, les réflexions de Simon ne sont, elles, jamais allé très loin). Cependant, il peut y avoir incompatibilité sur des questions de méthodes, notamment via le recours à l'expérience: les comportementalistes tirent parfois des conclusions inappropriés des expériences qu'ils mènent - à moins que ce soit les XP qui soient inappropriés au résultat qu'ils veulent illustrer.

PS: Je n'ai pas parlé de finance comportementale qui pose des questions un peu différentes. La finance comportementale se base sur les mêmes biais de comportement, qui existent sans doute sur les marchés, mais conclue que les marchés financiers seraient inefficients, ce qui est problématique si j'ai bien compris, puisque cela supposerait qu'il y aurait des possibilités d'arbitrage (c'est à dire qu'il y aurait des possibilités de faire des gains que personne ne voit).

a/ je ne pense pas qu'on puisse conclure que "les marchés financiers seraient inefficients" en rapportant des comportements inefficients sur le marché financier ! b/ pas sûr de te comprendre sur l'existence de possibilités d'arbitrage ? Ces possibilités sont, dans un cadre dynamique, constamment renouvelées: découvertes, puis divulguées quand d'autres sont à leur tour découvertes… Il en subsiste toujours.

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Ce à quoi un libertarien doit invariablement répondre qu'il comprend très bien qu'un individu puisse avoir besoin d'assistance quand il pense ne pas pouvoir se contrôler, mais que cela ne suppose en aucun cas le recours nécessaire à l'Etat. L'assistance privée est au moins aussi efficace et bien moins dangereuse.

Sur ce point j'aime bien l'exemple des accros au jeu qui se font interdire de casino, à priori ce serait impossible sans recours à l'Etat, non?

a/ je ne pense pas qu'on puisse conclure que "les marchés financiers seraient inefficients" en rapportant des comportements inefficients sur le marché financier ! b/ pas sûr de te comprendre sur l'existence de possibilités d'arbitrage ? Ces possibilités sont, dans un cadre dynamique, constamment renouvelées: découvertes, puis divulguées quand d'autres sont à leur tour découvertes… Il en subsiste toujours.

Je crois que l'idée, c'est que les biais de comportement créent des possibilités d'arbitrage qui ne sont justement pas exploitées. Ou en tout cas qui ne l'étaient pas, mais Thaler a justement créé un fonds d'investissement spécialisé là dedans.

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Sur ce point j'aime bien l'exemple des accros au jeu qui se font interdire de casino, à priori ce serait impossible sans recours à l'Etat, non?

Je suppose que tu parles d'interdiction volontaire. Solution possible : l'accro demande à sa banque que ses moyens de paiement ne soient pas utilisables dans les casinos. La banque indique cela aux casinos, ceux-ci n'acceptent donc plus de le laisser rentrer et la banque facture ce service au client. (Reste un problème avec le cash)

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Le raisonnement vaut quelque soit la position des différentes possibilités dans l'échelle de valeurs de l'individu. Ce qui fait sa puissance.

Deux petits exemples, presque toutes les décisions humaines se font en environnement incertain, et impliquent par ailleurs plusieurs périodes. L'attitude face au risque et les anticipations sont donc primordiales. La praxéologie n'est possible que si l'on arrive à trouver un raisonnement qui vaille quelque soit l'attitude de l'individu face au risque et quelque soit sa façon de faire des anticipations. Je ne dis pas que ça n'existe pas, mais je crois que ça restreint énormément les sujets possibles. C'est pour ça que les néoclassiques ont supposé en majorité, jusqu'à maintenant, les anticipations rationnelles et une forme de décision dans l'incertain de type maximisation de l'espérance d'utilité.

Si un autrichien passe ici, j'aimerais bien qu'il me montre un raisonnement praxéologique qui ne reposerait pas sur une hypothèse de comportement. Quand on me parle de théorie autrichienne, on me parle le plus souvent de la théorie du cycle, et elle est pleine d'hypothèses de comportements, c'est juste que ces hypothèses ne sont pas explicitées.

Et je crois que l'économie comportementale et expérimentale vont montrer que de nombreuses hypothèses implicites que l'on fait parce qu'elles paraissent évidentes sont en fait fausses.

Je suppose que tu parles d'interdiction volontaire. Solution possible : l'accro demande à sa banque que ses moyens de paiement ne soient pas utilisables dans les casinos. La banque indique cela aux casinos, ceux-ci n'acceptent donc plus de le laisser rentrer et la banque facture ce service au client. (Reste un problème avec le cash)

Oui je parle d'interdiction volontaire. Mais en y repensant, l'interdiction volontaire n'est peut être possible que parce qu'il y a une reglementation limitant le jeu en France. Et déjà aujourd'hui elle n'est pas vraiment opérante avec la FDJ, et Internet. Je vais voir si je trouve un autre exemple.

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  • 1 month later...

Obama et l'économie comportementale:

As it happens, Thaler is revered by the leading wonks on Barack Obama's presidential campaign. Though he has no formal role, Thaler presides as a kind of in-house intellectual guru, consulting regularly with Obama's top economic adviser, a fellow University of Chicago professor named Austan Goolsbee. "My main role has been to harass Austan, who has an office down the hall from mine, " Thaler recently told me. "I give him as much grief as possible." You can find subtle evidence of this influence across numerous Obama proposals. For example, one key behavioral finding is that people often fail to set aside money for retirement even when their employers offer generous 401(k) plans. If, on the other hand, you automatically enroll workers in 401(k)s but allow them to opt out, most stick with it. Obama's savings plan exploits this so-called "status quo" bias.

And, yet, it's not just the details of Obama's policies that suggest a behavioral approach. In some respects, the sensibility behind the behaviorist critique of economics is one shared by all the Obama wonks, whether they're domestic policy nerds or grizzled foreign policy hands. Despite Obama's reputation for grandiose rhetoric and utopian hope-mongering, the Obamanauts aren't radicals--far from it. They're pragmatists--people who, when an existing paradigm clashes with reality, opt to tweak that paradigm rather than replace it wholesale. As Thaler puts it, "Physics with friction is not as beautiful. But you need it to get rockets off the ground." It might as well be the motto for Obama's entire policy shop.

http://www.tnr.com/politics/story.html?id=…99-94bc9d19be1a

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  • 8 months later...
Si un autrichien passe ici, j'aimerais bien qu'il me montre un raisonnement praxéologique qui ne reposerait pas sur une hypothèse de comportement.

Disons que le plus grand cobaye de l'histoire des sciences humaines, Robinson Crusoe, échoue sur une ile :icon_up: . Il trouve une noix de coco. Il est affamé. Manger constitue la fin prioritaire sur son échelle de valeur. Il mange la noix de coco.

S'il trouve une deuxiéme noix de coco, l'usage qu'il en fera servira une fin moins importante sur son echelle de valeur. Boire, par exemple. Il utilise la noix de coco pour satisfaire son envie de boire.

La deuxiéme noix de coco du stock de Robinson lui est moins utile, dans la mesure où elle satisfait une fin moins importante à ses yeux.

L'utilité de chaque unité supplémentaire d'un bien est donc décroissante avec l'augmentation du stock de ce même bien.

Il me semble que ce genre de raisonnement ne repose pas sur une quelconque hypothèse.

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Notons au passage que ce n'est pas vrai pour tout. Une goulée d'air ne répond pas tout à fait à ce schéma.

Oui mais l'air n'est pas un bien rare, c'est une condition générale de l'action.

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Si un autrichien passe ici, j'aimerais bien qu'il me montre un raisonnement praxéologique qui ne reposerait pas sur une hypothèse de comportement. Quand on me parle de théorie autrichienne, on me parle le plus souvent de la théorie du cycle, et elle est pleine d'hypothèses de comportements, c'est juste que ces hypothèses ne sont pas explicitées.

C'est faux (j'avoue que je n'ai pas d'autre façon de le dire plus doucement…).

Le seul comportement supposé est "je ne me laisse pas creuver seul ou porter par les autres"… mais là on n'est plus dans le domaine économique mais éthique.

A partir du moment où j'ai la conscience éthique de prendre en charge ma propre existence sans peser sur celle du voisin, je dois décider moi-même comment agir pour vivre. C'est-à-dire que j'ai reconnu le principe de la praxéologie.

Maintenant, tu peux très bien feindre de renoncer à ce principe … c'est une erreur éthique, qui si elle est maintenue est mortelle.

Et je crois que l'économie comportementale et expérimentale vont montrer que de nombreuses hypothèses implicites que l'on fait parce qu'elles paraissent évidentes sont en fait fausses.

Par exemple ? :icon_up:

Par ailleurs, mon expérience de vie de tous les jours me confirme amplement la validité de la théorie autrichienne…

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