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Les trente glorieuses


Winsor

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Quand je repense aux trente glorieuses, je ne peux pas m'empêcher de faire le lien avec la lutte actuelle contre l'inflation.

en effet, durant cette période, l'inflation était forte, à tel point que les taux d'intérêts furent négatifs. Le crédit était accessible aux entreprises et aux ménages : moins d'insolvabilité, et plus de "libertés" pour les banques qui n'avaient rien à craindre pour le remboursement, et pouvait donc prêter plus facilement ! le seul soucis, c'est que l'argent qu'ils gagnent se déprécie; c'est pourquoi ça a l'avantage de précipiter les échanges et l'investissement, pour tous les emprunteurs. en fait, même les prêteurs y gagnent. (Bastiat ne disait-il pas que si l'or était rond, c'est pour qu'il roule ? il avait bien raison)

On désigne souvent de la crise pétrolière comme étant le responsable de la mort des 30 glorieuses. Ce que personne n'a jamais dit en vérité, c'est qu'il y avait eu un gros bouleversement dans la politique monétaire : les taux ont brutalement remonté (comme les Subprimes, tiens). l'argent devenait alors trop cher. c'est ce qui a paralysé l'économie. le culte de l'argent, destiné désormais aux élites.

Je me demande si ce n'est pas justement ces taux d'intérêts positifs qui expliquent l'échec des politiques de relance de l'époque, ainsi que l'endettement toujours croissant des états.

A votre avis, est-ce que les banques devraient prêter à taux négatifs ? de même, si les salaires suivent l'inflation, c'est tout bon. je ne suis pas sûr qu'en combattant l'inflation, on ne se trompe pas de cible.

(en ce qui me concerne, je ne comprends toujours pas comment on a pu changer ainsi de politique et "privatiser" en quelque sorte l'argent.)

edit : bon, je ne comprends pas trop ce qu'on a l'air de me reprocher mais … ce n'est pas le bon forum ? ou alors il n'y a vraiment pas quoi discuter d'un tel sujet ?

Sinon je m'en excuse, mais là, j'avoue ne pas bien saisir.

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(en ce qui me concerne, je ne comprends toujours pas comment on a pu changer ainsi de politique et "privatiser" en quelque sorte l'argent.)(en ce qui me concerne, je ne comprends toujours pas comment on a pu changer ainsi de politique et "privatiser" en quelque sorte l'argent.)

Dire ça, avec "Rothbard" en référence, c'est… très spécial. :icon_up:

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Je me demande si ce n'est pas justement ces taux d'intérêts positifs qui expliquent l'échec des politiques de relance de l'époque, ainsi que l'endettement toujours croissant des états.

Dis-donc, explique un peu comment tu comptes limiter l'endettement des États et celui des ménages avec des taux d'intérêt négatifs ? :icon_up:

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Quand je repense aux trente glorieuses, je ne peux pas m'empêcher de faire le lien avec la lutte actuelle contre l'inflation.

en effet, durant cette période, l'inflation était forte…

Nimportenawak : l'inflation galopante à deux chiffres a justement signifié la mort des Trente glorieuses et a débuté suite à la Guerre du Vietnam, lorsque les États-Unis décidèrent d'imprimer des dollars sur du PQ pour financer leur guerre et la Great Society de Lyndon B. Johnson. Et les taux négatifs des banques, ce fut précisément au début des Trente piteuses qu'on les observa.

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Je me demande si ce n'est pas justement ces taux d'intérêts positifs qui expliquent l'échec des politiques de relance de l'époque, ainsi que l'endettement toujours croissant des états.

A votre avis, est-ce que les banques devraient prêter à taux négatifs ? de même, si les salaires suivent l'inflation, c'est tout bon. je ne suis pas sûr qu'en combattant l'inflation, on ne se trompe pas de cible.

Vous prêteriez à taux négatif, vous ?

Bah les banques c'est pareil.

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Nawak.

La crise des années 1970 est la conséquence directe des politiques keynésiennes mises en place pendant les trente glorieuses. Les politiciens peuvent berner temporairement les acteurs économiques et leur faire accepter une baisse de leur salaire réel par l'inflation (illusion monétaire). Mais c'est comme une drogue et il faut augmenter la dose à chaque fois, jusqu'à ce que le mécanisme s'enraie et que tout explose.

Cf Wikibéral : Taux de chômage naturel

Friedman en particulier expliqua pourquoi temporairement l'inflation pouvait rester contrôlée, par l'illusion monétaire: cette illusion monétaire est le comportement par lequel un agent économique confond une variation du niveau général des prix avec une variation des prix relatifs. Un agent est, par exemple, victime d'illusion monétaire s'il pense que seul son salaire a augmenté (variation d'un prix relatif) en cas de hausse générale des prix, c'est-à-dire d'inflation.

Les agents économiques peuvent donc se laisser abuser temporairement par les politiques publiques et leurs anticipations adaptatives être temporairement trompées par l'action gouvernementale; ces erreurs des agents économiques ne sont corrigées que progressivement. En particulier, les gouvernements trompent les agents économiques en faisant varier de manière discrétionnaire et inattendue la quantité de monnaie. Il faut alors un certain temps pour que les agents comprennent que les variations des prix relatifs qu'ils perçoivent tout d'abord ne sont que le produit d'une variation du niveau général des prix. L'illusion monétaire est donc le produit d'une insuffisance d'information sur la politique économique du gouvernement et non d'une irrationalité des agents économiques[1].

Courbe de Phillips

Au fil des années la courbe de Phillips glisse vers la droite puis prend même un sens inverse. Cela signifie qu 'il faut "payer" plus cher en inflation pour maîtriser le chômage, puisque le chômage ne peut plus être diminué par l'inflation, mais augmente avec elle. Certains ont tiré de cette étude des conclusions extrêmes : d'une part, ils ont voulu généraliser cette observation dans le temps et dans l'espace et établir une loi immuable de relation inverse entre prix et emploi, d'autre part, ils ont voulu y trouver un moyen de lutte contre le chômage ; ils ont interprété la relation de Phillips en faisant de l'inflation le remède miracle contre le chômage. Malheureusement, cette double erreur a inspiré, en pratique, de nombreuses politiques économiques, en particulier des politiques de plein emploi (ou politiques de relance) visant à créer du pouvoir d'achat (notamment par des dépenses publiques nouvelles entraînant un déficit budgétaire) dans le but de "relancer" l'activité. Non seulement ces politiques se sont révélées illusoires, mais elles ont eu l'effet inverse : à terme, un niveau d'inflation plus élevé amène, en fait, un chômage plus important. C'est ce que l'on constate depuis 1973 avec la "stagflation" (inflation plus stagnation). Cette conjoncture équivaut à un déplacement vers la droite ou à une inversion de la courbe de Phillips, puisque des hausses de prix très fortes s'accompagnent désormais de chômage élevé. Il en est ainsi parce que la succession des relances conjoncturelles par le moyen artificiel de l'inflation fait perdre à l'économie ses réflexes d'adaptation en économie ouverte. Cette perte nationale de compétitivité se traduit par l'élimination de nombreux marchés, déclenchant directement ou indirectement du chômage. L'erreur d'analyse des partisans de la courbe de Phillips vient d'une confusion entre les conséquences à court et long terme d'une relance. Friedman et Phelps ont montré qu'une relance non anticipée par les agents économiques, pouvait, à court terme, en raison d'une mauvaise appréciation de la nouvelle inflation, faire quelque peu diminuer le chômage. Mais, très rapidement les anticipations s'ajustent, le caractère artificiel de la relance apparaît, et l'on retourne au taux de chômage initial (ou taux de chômage naturel) : les effets de la relance disparaissent et il restera seulement un taux plus élevé d'inflation. Ainsi, on aura eu l'illusion d'une courbe de Phillips à court terme, mais le résultat final sera seulement un peu plus d'inflation et au moins autant de chômage.
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Bonjour,

Lexington :

je ne suis pas sûr de comprendre le paragraphe sur le chômage naturel.

Est-ce que ça veut dire que, comme la hausse des prix n'est finalement pas parallèle que les consommateurs "ne voient pas" les différentes variations d'augmentation de prix, et continueraient d'acheter comme si de rien n'était ? Parce que ça voudrait dire que l'inflation permet de masquer en quelque sorte les éventuelles spéculations.

En ce qui me concerne, je reste un peu sceptique. les agents économiques se laisseraient vraiment abusés sans même se méfier ?

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Quand je repense aux trente glorieuses, je ne peux pas m'empêcher de faire le lien avec la lutte actuelle contre l'inflation.

en effet, durant cette période, l'inflation était forte, à tel point que les taux d'intérêts furent négatifs. Le crédit était accessible aux entreprises et aux ménages : moins d'insolvabilité, et plus de "libertés" pour les banques qui n'avaient rien à craindre pour le remboursement, et pouvait donc prêter plus facilement ! le seul soucis, c'est que l'argent qu'ils gagnent se déprécie; c'est pourquoi ça a l'avantage de précipiter les échanges et l'investissement, pour tous les emprunteurs. en fait, même les prêteurs y gagnent. (Bastiat ne disait-il pas que si l'or était rond, c'est pour qu'il roule ? il avait bien raison)

On désigne souvent de la crise pétrolière comme étant le responsable de la mort des 30 glorieuses. Ce que personne n'a jamais dit en vérité, c'est qu'il y avait eu un gros bouleversement dans la politique monétaire : les taux ont brutalement remonté (comme les Subprimes, tiens). l'argent devenait alors trop cher. c'est ce qui a paralysé l'économie. le culte de l'argent, destiné désormais aux élites.

Je me demande si ce n'est pas justement ces taux d'intérêts positifs qui expliquent l'échec des politiques de relance de l'époque, ainsi que l'endettement toujours croissant des états.

A votre avis, est-ce que les banques devraient prêter à taux négatifs ? de même, si les salaires suivent l'inflation, c'est tout bon. je ne suis pas sûr qu'en combattant l'inflation, on ne se trompe pas de cible.

(en ce qui me concerne, je ne comprends toujours pas comment on a pu changer ainsi de politique et "privatiser" en quelque sorte l'argent.)

edit : bon, je ne comprends pas trop ce qu'on a l'air de me reprocher mais … ce n'est pas le bon forum ? ou alors il n'y a vraiment pas quoi discuter d'un tel sujet ?

Sinon je m'en excuse, mais là, j'avoue ne pas bien saisir.

Les taux d'intérêt réel négatif mettent en place les conditions d'un boom, qui se finira en krach.

Vous faites référence aux subprimes, nous y sommes.

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Les Krachs n'étaient-ils pas causés par une hausse des taux d'intérêts entrainant toute une série d'insolvabilité, d'effondrement des actifs, et d'un ralentissement de l'activité ? Qu'on dise que des taux faibles provoquent des boom, d'accord. mais au final, c'est le relèvement des taux qui a retourné le marché (des bourses notamment).

Parce que si l'inflation est néfaste, je ne comprends pas comment les 30 glorieuses ont tenu si longtemps. IL y avait certes les gains de productivité qui jouèrent un rôle prééminent, mais les salaires suivaient l'inflation, et même plus encore puisqu'ils augmentaient plus vite que les prix.

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Parce que si l'inflation est néfaste, je ne comprends pas comment les 30 glorieuses ont tenu si longtemps. IL y avait certes les gains de productivité qui jouèrent un rôle prééminent, mais les salaires suivaient l'inflation, et même plus encore puisqu'ils augmentaient plus vite que les prix.

Simple il fallait reconstruire en Europe, et réorienter toute la production lié à l'effort de guerre.

Aus USA c'est la moitié du PIB qui étaient consacré à la guerre.

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Parce que si l'inflation est néfaste, je ne comprends pas comment les 30 glorieuses ont tenu si longtemps.

T'as tout faux. Bis repetita : les Trentes glorieuses n'ont connu entre 1947 et 1971 qu'une inflation très modérée, en moyenne légèrement inférieure à 2% (précisément l'objectif de la BCE), avec des maximums de 4% et plusieurs années à inflation négative. Dès qu'a commencé l'inflation, en 1972-73, la crise commença. L'inflation, c'est la crise, c'est tout, c'est comme ça, c'est la vie.

Les chiffres pour la Belgique : http://www.statbel.fgov.be/indicators/cpi/cpi_hist1920.xls

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Les Krachs n'étaient-ils pas causés par une hausse des taux d'intérêts entrainant toute une série d'insolvabilité, d'effondrement des actifs, et d'un ralentissement de l'activité ? Qu'on dise que des taux faibles provoquent des boom, d'accord. mais au final, c'est le relèvement des taux qui a retourné le marché (des bourses notamment).

Parce que si l'inflation est néfaste, je ne comprends pas comment les 30 glorieuses ont tenu si longtemps. IL y avait certes les gains de productivité qui jouèrent un rôle prééminent, mais les salaires suivaient l'inflation, et même plus encore puisqu'ils augmentaient plus vite que les prix.

Oui, mais il faut voir la big picture.

Les banques centrales relève les taux ce qui met fin au boom, parce que l'inflation monte de manière galopante, du fait des taux préalablement trop faibles.

Elles font cela car leurs dirigeants ont peur qu'une trop forte inflation détruise leur monnaie et l'économie.

L'alternative est mettre fin au boom artificiel ou destruction de l'économie.

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