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Dette, plans de relance, gesticulations en France


Esperluette

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L'édito de la semaine : "France - les réformes ou la révolution?" (Marc Touati)

Marc Touati, directeur général de Global Equities, revient sur la situation économique de la France et la nécessité à engager de "véritables réformes".

C’est bien connu : les Français ne savent pas faire des réformes, mais seulement des révolutions. C’est en défendant cet adage d’un autre temps que, depuis trois décennies, les différents gouvernements de l’Hexagone ont refusé d’engager la réforme en profondeur et la modernisation de nos structures économiques. Il est vrai que, pour les inciter à ne rien faire, ils étaient également aidés par le fameux cycle électoral et la succession infernale des diverses élections. Ainsi, que ce soient les conseillers en tout genre, les sondages ou tout simplement la volonté effrénée d’être réélus, il y avait toujours une bonne raison pour ne pas brusquer les Français et pour continuer de leur laisser croire que tout finirait par s’arranger en augmentant les dépenses publiques.

Pourtant cette stratégie électoraliste du court-termisme et, disons-le, de l’irresponsabilité, a souvent connu des échecs cuisants, non seulement en termes d’efficacité économique, mais également en matière de politique politicienne. Ainsi, l’abandon par le gouvernement Juppé de la réforme des retraites en 1995 n’a pas empêché le parti du Président Chirac de perdre les élections législatives en 1997. De même, le refus du gouvernement Jospin d’utiliser la croissance forte des années 1998-2000 pour retrouver un équilibre budgétaire, mais au contraire de dépenser la soi-disant « cagnotte » n’a pas empêché Lionel Jospin d’être battu dès le premier tour des élections présidentielles un fameux 21 avril 2002…

Plus proche de nous, l’absence de rupture économique pourtant promise pendant la campagne présidentielle 2007 n’a pas permis à l’UMP d’éviter l’effondrement aux élections régionales 2010. Si bien que, comme cela avait d’ailleurs déjà été annoncé avant même le scrutin, les réformes sont d’ores et déjà enterrées. Et pour cause : si ces dernières n’ont pas été menées dans les six mois suivant la victoire de Nicolas Sarkozy en 2007 et alors que la cote de popularité de ce dernier était au plus haut, il n’y a pas de raison qu’elles le soient aujourd’hui, au lendemain d’une défaite majeure et alors que le Président n’a jamais été aussi bas dans les sondages.

Bien entendu, la crise pourrait constituer une circonstance atténuante. Mais c’est bien là le problème : il y a toujours des « bonnes » raisons pour retarder les réformes. A la décharge du Président et du gouvernement Fillon, il faut aussi reconnaître que certaines réformettes ont été menées ici ou là, mais rien à voir cependant avec la rupture annoncée.

A force de vouloir faire plaisir à tout le monde, l’actuelle majorité a donc réussi à ne satisfaire personne. Son électorat de base est évidemment déçu par l’absence de rupture et son électorat ponctuel n’a pas adhéré au peu de réformes qui ont été pratiquées. Quant à ceux qui étaient déjà dans l’opposition en 2007, ce n’est certainement pas l’absence de rupture qui les a fait changer de camp.

Dès lors, les élections régionales sont venues confirmer qu’une large majorité des Français ne voulait plus des réformes prônées par Nicolas Sarkozy. Le problème est que, sur la scène internationale, la France s’était justement engagée à les mener au plus vite, de manière à se mettre à niveau vis-à-vis des pays qui les ont déjà mis en place, à commencer par l’Allemagne. Autrement dit, l’écart qui existe déjà entre la rigueur et la volonté de modernité des Allemands et le laxisme budgétaire des Français risque de se creuser davantage.

Certes, diront certains, les Français ne sont pas les seuls à vouloir augmenter les dépenses publiques. La preuve : le gouvernement Obama a réussi à faire passer sa réforme de l’assurance sociale qui va mécaniquement se traduire par une augmentation du rôle de l’Etat dans l’économie. La nuance entre la situation américaine et celle de l’Hexagone est néanmoins de taille : avant la crise, la part des dépenses publiques dans le PIB n’était que de 35% outre-Atlantique, contre déjà 54% en France. A partir de 2010, cette part devrait donc être portée aux alentours des 45 %, ce qui restera donc toujours largement inférieur aux 57 % que nous avons certainement atteints en 2009.

D’où une question : comment va-t-on pouvoir continuer à faire financer 57% du PIB de dépenses publiques par les 43 % restant dans le secteur privé ? Quatre réponses sont possibles : augmenter les impôts, réduire les dépenses, accroître le déficit ou favoriser la croissance. Dans la mesure où les Français ont clairement voté pour des Présidents de régions qui n’ont cessé d’augmenter les dépenses publiques, ils ont donc implicitement donné un blanc seing à leurs dirigeants régionaux pour continuer d’augmenter les impôts.

Aussi, il faut être clair : si ce choix d’alourdissement de la pression fiscale est également favorisé au niveau national, les conséquences seront particulièrement lourdes : déjà fragile, la croissance sera encore diminuée, les fuites de capitaux et de cerveaux seront augmentées. D’où une augmentation des déficits publics, donc plus de dette, des taux d’intérêt en hausse, puis moins de croissance, plus de déficit…

Autant d’évolutions qui ne manqueront pas d’aggraver le chômage et de susciter une crise sociale, voire une révolution, qui imposera alors aux dirigeants du pays, quels qu’ils soient, d’engager enfin ce dernier dans une véritable rupture. Nous y voilà donc : toutes les erreurs pour ne pas dire les errements politiques que nous subissons depuis trente ans approchent de leur but : la révolution, qui constituerait donc le seul moyen de réformer en profondeur le pays.

Seul hic, mais il est de taille : une révolution, on sait quand elle commence, mais on ne sait pas quand et surtout comment elle se termine. Plutôt que d’en arriver là, il serait donc beaucoup plus opportun d’engager le pays dans de véritables réformes, en les expliquant aux Français avec pédagogie et indépendamment des partis pris politiciens. La question reste simplement de savoir si les hommes et femmes politiques français en ont la volonté et/ou le courage…

http://www.boursorama.com/votreinvite/inte…ml?news=7564189

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Une révolution ? Il faudrait un peuple uni autour d'une cause… Tout casser ce sera facile puisque beaucoup de gens ne blairent plus ce système.

Mais après on ferait quoi, entre les cocos les socialos les écolos les nationos les économos… ?

De toute façon ça me parait pas pour tout de suite. On verra bien la tournure que ça prendra en 2012 mais pour moi la hausse des impôts devrait à court terme "préserver la situation", je ne crois pas qu'ils iront jusqu'à l'équilibre budgétaire qui serait trop dur à obtenir, mais un certain ralentissement des déficits devraient nous faire tenir encore un moment. Surtout que le phénomène Grec risque bien d'inaugurer la possibilité d'avoir des "super dettes" à l'échelle de l'Europe, car l'Europe en "garantissant" la dette des pays augmentera le seuil d'alarmes de celle ci.

Bref moi j'm'inquiète pas, on en a encore pour quelques années youppeeee :icon_up:

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  • 3 weeks later...

Pour s'en sortir, nous serons bien obligés de réduire la masse salariale de la fonction publique comme le Canada (14% en 3 ans), la Suède, l'Irlande, l'Australie, la Finlande …la Grande bretagne (prévision 20%), le Portual (11%).

Question : si on réduit de 10 % : cela ferait combien de fonctionnaires en moins ?

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Merci, j'ai lu l'article. Dire que j'ai refusé de rentrer dans le territorial :doigt:

Je voulais travailler mais il fallait glander :icon_up: et tous les autres voulaient une planque … Le français me dégoute de plus en plus :mrgreen:

Comment avoir le moral ?

Est ce que les libéraux sont prêts à émigrer ?

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Mon rêve serait que tout les libéraux se réunissent sur un territoire et déclarent leur indépendance :doigt:

Sinon si on considère que la dette moyenne sur les prochaines années restent aux alentours de 50G€, et si on considère que supprimer 33kpostes par an (c'était le cas en 2009 ou 2008) économise 1G€ (j'ai lu autre part 500M€) sur le budget, le calcul donne 1,5M postes à supprimer (voir 3M si on considère mon autre lecture !)

Mais pour détruire ces 1,5M postes au rythme actuel (un poste sur deux non remplacé, soit 33k) il faudrait 50 ans :icon_up:

Un des problèmes est en fait que Sarkozy pour calmer un peu le jeu utilise une partie des économies réalisés pour augmenter le salaire des fonctionnaires (président du pouvoir d'achat). Ce qui, si ce ça n'était pas fait, permettrait d'augmenter les économies (mais je ne sais pas dans quelle mesure).

Néanmoins si il y a un peu de croissance dans les années à venir, le déficit devrait se réduire. Mais il faudrait pour cela que l'état ne fasse pas de nouvelles dépenses. Ce qui semble assez inimaginable, vu que Sarkozy s'est avéré plus dépensier qu'économe (je comprend dans le terme dépensier le fait qu'il a réduit des impôts (entre autres), ce qui devrait nous réjouir, mais qui est débile vis à vis de la présence d'un déficit permanent et me parait un jeu de hasard quand à savoir si à terme ça ramenera plus d'argent que ça n'en a coûté. Et pour l'instant je trouve que c'est effectivement perdu), et que les écolos et socialos sont probablement pires.

Bref, supprimer un fonctionnaire est une mesure inefficace et en plus contestable sur la manière dont elle est appliquée. Ainsi on supprime un poste de flic sur deux comme on supprime un poste du ministère de la culture sur deux.

Alors que bon, même sans être libéral, ça devrait être les "ministères de luxes", qui devraient sauter… Aller faire un tour sur wikipedia :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Budget_de_l%2…udget_pour_2010

Vous vous rendrez compte que y'a un sacré tas de dépenses à la con dedans.

Une mesure à prendre, sans faire du libéralisme, serait déjà de faire de la décentralisation. Les gens réfléchiront peut-être un peu plus à deux fois au moins avant de voter pour des programmes hyperdépensier, car l'impôt leur retombera déjà un peu plus dessus, et comme les régions peuvent pas faire de dette… le consommateur ne payera pas en différé.

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Mon rêve serait que tout les libéraux se réunissent sur un territoire et déclarent leur indépendance :icon_up:

Cela s'est déjà produit ! Les USA sont nés de la sorte.

De la même manière l'Australie accueillait tous les forçats anglais.

Ce n'est pas pour autant que les USA sont le pays le plus libéral au monde, ni que l'Australie est peuplée de voyous…

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