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Écrit personnel


Barem

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Avec internet, google et amazon, jamais l'intelligence n'a ete aussi facile d'acces. Je ne vois pas la regression, je vois du progres.

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Barem, tu sais c'est quoi ton problème : t'es français. Ton diagnostic apocalyptique ne reflète en rien la réalité du monde.

Et surtout ce genre de jérémiades sont aussi vieilles que le monde.

Paradoxalement, c'est justement un travers très moderne que de se lamenter de ce que les "élites intellectuelles" ne soient pas "reconnues". Or avant, que quand c'était soi-disant plus mieux, les "élites intelectuelles", c'étaient juste des domestiques aux ordres. Et ça n'a jamais gêné Cervantes, Shakespeare, Bach ou Mozart.

Tiens, je dirais même que la merde commence quand les "élites intellectuelles" tiennent le haut du pavé.

Bref, c'est très bien qu'on se foute comme de l'an 40 des artistes, des écrivains, des intellos, etc. C'est un signe de bonne santé pour une société.

…je ne sortais que rarement de chez moi et que je passais trop de temps à étudier…

Bref, t'es un associal et tu prétends juger la société ? :icon_up:

Théâtre du monde

Il n'y a pas à tourner autour du pot. Il y a peu de personnes romantiques et détachées qui voyagent sans objectif précis et qui s'arrêtent pour vivre là où se rejoignent l'avarice et le rêve. Le Bandy est pourtant rempli de ces hommes et de ces femmes dont l'idée de la réussite sociale est de se trouver sous quelqu'un capable de les dénuder avec les dents en même temps qu'il ou elle les embrasse pour les réchauffer grâce à l'ouvre-boîte d'un baiser. Ces gens abritent peu d'espoir sur pas grand chose et souvent leur horizon est si limité qu'on s'attend à tout moment les voir jouer aux dés un paquet de cartes. Ces personnes sont véritablement émouvantes. Ils feignent la distance et semblent impénétrables, mais rien n'est moins sûr. Au fond, ce sont des personnes sensibles, taiseuses mais sensibles, dures mais sensées, qui pour éviter la douleur à leur enfant, seraient capables de le gaver de plomb au petit déjeuner. Un matin, alors que nous sortions du club, une choriste du Bandy me dit :

- J'aime les gens qui voyagent dans les vols de retour, tu sais Lucilio, ces hommes et ces femmes qui se feraient un garrot à la jambe avec la moitié de l'oesophage.

Voilà le genre de personnages qui fréquentent le club d’Ernie. Comme cette femme qui transpire la rosée, mais de qui, un jour, le pianiste Faustino Rodríguez me dit :

- Mon garçon, tout ce que je sais d’elle, c’est que son sourire est le pseudonyme d’un mensonge. Mais elle possède le charme de cette sorte de femme avec qui la vie serait comme descendre les ordures emballées dans du papier cadeau.

Ou alors quand se croisèrent au Bandy la chanteuse Dorothée Forest et le dramaturge Nathan Carmichael, qui écrivait des monologues extrêmement longs, paraissant être écrits pour le flegme respiratoire d’un plongeur.

Dorothée n’entendait rien à ce théâtre profond et symboliste dont la mise en scène n’exigeait comme ameublement qu’un verre d’eau. Un soir, elle s’assit à la table de Carmichael et lui dit, franc de port :

- Je suis allée au théâtre pour voir ta dernière pièce. Elle ne m’a pas plus du tout, darling. Ces époux se disputant en se tournant le dos et se jetant à la figure la Guerre froide, le cosmos et le manque de communication… Au diable tout cela, darling ! Ils résoudraient facilement tous leurs problèmes s’ils pouvaient avoir à portée de main un bar et un horoscope.

L’illustre Carmichael ne cilla pas. Il leva lentement les yeux, comme si l’haleine le dérangeait plus que les propos, et répondit :

- C’est votre opinion, Madame, mais vous feriez mieux d’employer votre énergie à améliorer votre rôle. Je suis sûr que votre voix ferait se pourrir un cancer du larynx.

Tous deux avaient raison. Ce type écrivait sur des couples dont la froideur intérieure aurait certainement été guérie avec deux vodka martini bien tassés. Et Dorothée Forest, réellement, était si mauvaise chanteuse qu’Ernie refusa toujours de l’engager :

- Forget it, chérie. Avec ton filet de voix tu ne pourrais être que la confidente d’un sourd. Le Bandy ne peut pas se permettre une chanteuse qui donne l’impression d’avoir le pouce en bouche.

Et il ajouta avec une crudité rare, pour l’Ernie de cette époque :

- En plus, ton aspect s’apparente à des reliefs de repas. Je n’ai rien contre toi, poupée, mais je crois que tu aurais plus de succès si tu chantais par correspondance.

Dorothée et Nathan se marièrent. Maintenant, le monologue le plus profond de toutes les oeuvres de Nathan est un long suçon.

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Avec internet, google et amazon, jamais l'intelligence n'a été aussi facile d'accès. Je ne vois pas la régression, je vois du progrès.

Oui, c'est un peu ça.

Et puis il y a aussi un effet de loupe déformant : seuls les meilleurs survivent au temps, donc quand on regarde le passé on ne voit quasiment qu'eux. Au fur et à mesure qu'on se rapproche du présent il faut soi même séparer le bon grain de l'ivraie, et forcément ça demande plus d'efforts (mais ce n'est pas propre à notre époque).

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Oui, c'est un peu ça.

Et puis il y a aussi un effet de loupe déformant : seuls les meilleurs survivent au temps, donc quand on regarde le passé on ne voit quasiment qu'eux. Au fur et à mesure qu'on se rapproche du présent il faut soi même séparer le bon grain de l'ivraie, et forcément ça demande plus d'efforts (mais ce n'est pas propre à notre époque).

Toutafay, dans 150 ans, du XXie, on ne se souviendra que de Ludwig von Mises, Quentin Tarantino, Jurassic Park et de Bob Marley, tout le monde aura oublie Keynes, Avatar, George Lucas et David Guetta. Et ainsi notre epoque passera pour une ere d'erudition fantastique.

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Avec internet, google et amazon, jamais l'intelligence n'a ete aussi facile d'acces. Je ne vois pas la regression, je vois du progres.

Yep, tout le monde est sur facebook ou twitter.

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Deux fabuleux vecteurs de savoir egalement, blague a part.

Si on a accès aux comptes facebook des utilisateurs de ce forum… :icon_up:

Et surtout ce genre de jérémiades sont aussi vieilles que le monde.

Qui, par exemple, c'est déjà prononcé sur le sujet ?

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Qui, par exemple, c'est déjà prononcé sur le sujet ?

La moitié des "élites intellectuelles" depuis Héraclite. Depuis Ésope, il n'y a pas une génération qui n'a pleurniché en assurant que c'était mieux avant.

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La moitié des "élites intellectuelles" depuis Héraclite. Depuis Ésope, il n'y a pas une génération qui n'a pleurniché en assurant que c'était mieux avant.

J'entends bien ce que vous m'énoncez là, mais n'avez vous rien n'a ajouter sur le reste de mon argumentaire ?

Lorsque je parles de la menace que représente l'esprit démocratique, l'évolution de la culture aujourd'hui, …

Petite parenthèse : j'apprécie votre texte, intitulé théâtre du monde. parenthèses refermée

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…n'avez vous rien n'a ajouter sur le reste de mon argumentaire ?

Que puis-je dire de plus que ton diagnostic ne reflète pas la réalité.

Prenons un cas : la musique classique. Jamais on n'a vendu autant de musique classique qu'aujourd'hui. Jamais il n'y a eu autant de formations musicales classiques. Jamais la musique classique occidentale n'a été ausi diffusée dans le monde qu'aujourd'hui, à tel point que ce sont souvent les orientaux qui squattent la plupart des concours musicaux. Mieux, la musique classique contemporaine se porte très bien dans le monde - c'est-à-dire hors de la France et de l'Allemagne qui subirent le totalitarisme de la musique sérielle imposée par les coteries subsidiées par l'État -, dans tous les pays de l'est de l'Europe ou du Caucase, en Finlande qui doit compter une douzaine d'orchestres symphoniques pour 5 millions d'habitants, et est d'une très grande qualité.

Et cela se répète pour la littérature, les arts plastiques, etc.

Ton problème, qui fausse complètement ta vision, c'est que tu es français. Mais la France, c'est mort. Mais pas parce que l'on ne reconnaîtrait pas à leur juste valeur les "zélites intellectuelles", ou parce qu'il y aurait une "révolte contre l'intelligence", mais bien parce que les arts et la culture subsidiés n'ont jamais produit que de la merde qui n'intéresse personne.

Donc, apprend des langues et voyage.

…votre texte…

Allons, pas de chichi : ici, on se tutoie. :icon_up:

Sinon, il faut que tu saisisses le sens du texte : sors, bois et cours les filles.

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Je suis d'accord avec Lucillo, je me suis dit : tiens, lui il prend le metro parisien tous les jours depuis trop longtemps, rien qu'apres avoir lu tes premieres phrases.

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Que puis-je dire de plus que ton diagnostic ne reflète pas la réalité.

Prenons un cas : la musique classique. Jamais on n'a vendu autant de musique classique qu'aujourd'hui. Jamais il n'y a eu autant de formations musicales classiques. Jamais la musique classique occidentale n'a été ausi diffusée dans le monde qu'aujourd'hui, à tel point que ce sont souvent les orientaux qui squattent la plupart des concours musicaux. Mieux, la musique classique contemporaine se porte très bien dans le monde - c'est-à-dire hors de la France et de l'Allemagne qui subirent le totalitarisme de la musique sérielle imposée par les coteries subsidiées par l'État -, dans tous les pays de l'est de l'Europe ou du Caucase, en Finlande qui doit compter une douzaine d'orchestres symphoniques pour 5 millions d'habitants, et est d'une très grande qualité.

Et cela se répète pour la littérature, les arts plastiques, etc.

Ton problème, qui fausse complètement ta vision, c'est que tu es français. Mais la France, c'est mort. Mais pas parce que l'on ne reconnaîtrait pas à leur juste valeur les "zélites intellectuelles", ou parce qu'il y aurait une "révolte contre l'intelligence", mais bien parce que les arts et la culture subsidiés n'ont jamais produit que de la merde qui n'intéresse personne.

Donc, apprend des langues et voyage.

Tu as peut-être un peu fantasmé tes voyages car ce qu'on constate est qu'on y écoute la même chose, à quelques variations locales près, c'est-à-dire la musique à la MTV. Et quand on y a pas accès, on en rêve. Pour la "littérature", les rayons des librairies sont composées à majorité des mêmes choses : biographies, ouvrages politiques divers et romans de gare ou à l'eau de rose. Inutile également que j'argumente pour ce qui est du cinéma, quand aux autres activités artistiques moins populaires, eh bien elles ne le sont toujours pas plus ailleurs. Mais surtout, et vraiment partout, une télévision abrutissante et putassassière, du moins quand elle a ce privilège d'être libre de l'état… en tout cas. Je crois qu'on peut en dire de même des radios, mais là c'est moins évident.

Toujours sur l'argument de l'accessibilité au plus grand monde et de la forte production de culture, je remarque qu'Internet permet et offre tout cela (avec notamment la "gratuité" du téléchargement) mais que la masse des utilisateurs continue de consommer - c'est le bon terme - comme elle le fait sans trop chercher la découverte et par cela la qualité.

Déjà on élimine à nouveau toute littérature sérieuse car les livres virtuels ne se prêtent qu'aux sujets de lectures que j'ai cités plus haut, et peu importe la taille de l'écran à l'avenir. Il n'y a que des :icon_up: pour arriver à y lire Chateaubriand ou les essais de Montaigne. De toute manière ce n'est que rarement disponible, mais j'anticipe la grande bibliothèque universelle de Google qui va venir et qu'on devra encenser sans trop poser de questions.

Ensuite rien que sur la musique, quand des connaissances me demandent de leur "trouver" tel ou tel album/artiste, c'est majoritairement du mainstream radio/tv ou une bizarrerie pseudo-underground et souvent médiocre. Mais que je trouve. Quand c'est mon père musicien et grand amateur de Jazz, ou que je veux me rabattre sur les liste de FJ (:doigt: ), je dois le plus souvent passer par ebay. Le schéma est probablement le même pour la musique classique.

Sur le cinéma, tout le monde fonce sur le dvdrip de Avatar, les films cultes sont tous de SF ou vieux films d'actions des années 80 (plus des nanars si on me demande mon avis), et effectivement pas grand monde ne télécharge les films subventionnées français, sauf quand ils sont bien lourdingues comme Bienvenu chez les Chti ou Chouchou. Pas grande monde ne cherche les films avant la couleur, j'entends bien : réalisés avant.

Reste un truc qui s'est bien développé et démocratisé sur le net, ce sont les séries mais qui sont toutes majoritairement US ou de GB. La seule exception à tout ça étant l'univers du manga (papier + vidéo) qui est certes majoritairement nippon mais qui n'aurait jamais eu son succès mondial sans les fansubs internets. C'est bien la seule altérité culturelle qu'on peut y trouver, et je suis bien content d'y avoir contribué au passage. A cela on peut rajouter le succès parallèle (et mérité) du cinéma asiatique, même si on a tendance à le prendre comme s'il ne faisait qu'un seul tout, un truc de niak et donc différent. En gros c'est parfois ça.

Donc non, le monde devient bien partout le même et la culture ne s'est pas élevé par la production de masse et sa gratuité. Diantre… j'ai comme l'impression de répondre à un marxiste !

Je taquine, mais j'aimerai volontiers retrouver tes brillantes analyses. Si tu n'es déjà pas trop lassé de tout ça.

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Reste un truc qui s'est bien développé et démocratisé sur le net, ce sont les séries mais qui sont toutes majoritairement US ou de GB. La seule exception à tout ça étant l'univers du manga (papier + vidéo) qui est certes majoritairement nippon mais qui n'aurait jamais eu son succès mondial sans les fansubs internets. C'est bien la seule altérité culturelle qu'on peut y trouver, et je suis bien content d'y avoir contribué au passage.

En deux mots, tu te félicites d'avoir bon goût, et tu te désoles que la masse informe n'acquiesce pas à ton opinion. Tu parles d'une position originale…

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Donc non, le monde devient bien partout le même et la culture ne s'est pas élevé par la production de masse et sa gratuité. Diantre… j'ai comme l'impression de répondre à un marxiste !

Je ne suis pas le porte-parole de Lucilio mais étant un authentique conservateur, ça m'étonnerait grandement qu'il ait écrit ça a un moment ou un autre. Il dit juste que de par le monde, ce n'est ni pire ni meilleur qu'avant, ou bien un peu mieux ou légerement pire. On pourrait penser l'inverse mais en fait, il ne fait que contre-balancer l'opinion pessimiste de Barem.

Je sais par exemple que Haruki Murakami vend, au Japon seulement, au moins 1 million d'exemplaires de chacun de ses nouveaux romans. A quelle époque un grand écrivain fut lu par 1/120 de la population d'un pays au moment de la parution de l'un de ses livres ? Bref, tout n'est pas noir ou blanc mais gris plus ou moins clair.

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J'apprendrais de mes erreurs Lucilio, par contre ne compte pas sur moi pour sortir, boire et courir après filles, je n'apprécies en aucun cas ce genre de plaisir. ( aversion totale pour les fêtes depuis mon enfance, sans d'ailleurs que je puisses m'expliquer cette aversion profonde et durable )

J'aime la dégustation d'alcool, et ce pour le reste de ma vie. ( mon père et sa cave à vin :icon_up: )

Je sors régulièrement mais ma tactique d'approche pour séduire une demoiselle est bien différente de la tienne.

Pour revenir au texte, je suis heureux de constater que mon argumentation soit juste, bien qu'elle est déjà était développé par d'autres penseurs.

Mais en y réfléchissant bien, on peut dire, comme Goethe, que tout a déjà était pensé, et que notre devoir désormais est de mieux le penser.

En même temps, j'éprouve tout de même une certaine frustration, j'ai la vive impression d'avoir enfoncé des portes ouvertes…

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En deux mots, tu te félicites d'avoir bon goût, et tu te désoles que la masse informe n'acquiesce pas à ton opinion. Tu parles d'une position originale…

Pas du tout. J'écoute et je regarde aussi de la merde.

Sur les manga, c'est une alternative culturelle à l'omniprésence anglo-saxonne dans le monde (au moins en Occident). C'est une souffle d'air frais appréciable, surtout pour le cinéma.

Je ne suis pas le porte-parole de Lucilio mais étant un authentique conservateur, ça m'étonnerait grandement qu'il ait écrit ça a un moment ou un autre. Il dit juste que de par le monde, ce n'est ni pire ni meilleur qu'avant, ou bien un peu mieux ou légerement pire. On pourrait penser l'inverse mais en fait, il ne fait que contre-balancer l'opinion pessimiste de Barem.

Je sais par exemple que Haruki Murakami vend, au Japon seulement, au moins 1 million d'exemplaires de chacun de ses nouveaux romans. A quelle époque un grand écrivain fut lu par 1/120 de la population d'un pays au moment de la parution de l'un de ses livres ? Bref, tout n'est pas noir ou blanc mais gris plus ou moins clair.

Notre époque n'est pas pire qu'avant, la culture est effectivement plus disponible que jamais mais elle est loin de triompher comme le laisse entendre le message auquel je répond. Et cette histoire de voyager pour découvrir le vrai monde c'est un argument d'autorité qui n'a au fond n'a pas grande pertinence. Je trouve que celui qui manque de gris ici c'est Lucilio.

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"je mets ma paresse intellectuelle - actuelle ou passée - sur le dos de la société"

Mon intention est d'avantage de sortir de cette paresse d'esprit, de ne pas tomber dans le jeux qui se veut globalisant de la société, et qui entraine chez une majorité d'individu ce que j'ai exprimé ci dessus.

Par contre je vous avoue que j'ai également connue cette paresse intellectuelle, et cela fait peut de temps que je me suis raisonné. D'où une certaine amertume et ce pessimisme ambiant qui caractérise l'ensemble de mon texte.

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