Libéralisme, éducation et dépendance

[NewZealand]

Bonjour.

Encore une petite question pour informer un curieux du libéralisme.

Dans un système libéral, des entreprises ou des associations fourniraient aux étudiants des bourses afin de payer leurs études.

Ces bourses permettraient à ces entreprises ou associations de profiter des talents de l'étudiants dès sa sortie de l'université.

Hors, ces bourses ne rendent pas dépendants des étudiants des financements des entreprises et des associations ?

Au final, donc, que ce soit l'état ou les entreprises/associations, la dépendance est toujours là ?

[sans]

Bonjour.

Bonjour.

Dans un système libéral, des entreprises ou des associations fourniraient aux étudiants des bourses afin de payer leurs études.

Ces bourses permettraient à ces entreprises ou associations de profiter des talents de l'étudiants dès sa sortie de l'université.

Je l'conteste, un contrat ne peut aliéner ni les actions futures, ni les biens futurs. Mais aller, admettons.

Hors, ces bourses ne rendent pas dépendants des étudiants des financements des entreprises et des associations ?

Si.

Au final, donc, que ce soit l'état ou les entreprises/associations, la dépendance est toujours là ?

Il y a une différence entre la dépendance consentie et la dépendance crée et imposée. On est tous dépendant d'une façon ou d'une autre (si si. Eau, nourriture et air).

Ah, et pour aller plus loin, on peut très bien considérer que ces entreprises et associations fassent passer un concoure d'admission ouvert a tous, étudiants ou pas, afin de recruter des autodidactes.

L'information étant normalement gratuite puisque abondante, l'impératif du cursus universitaire ainsi que son prix a quelque chose de grotesque.

[Invité]

Il y a une différence entre la dépendance consentie et la dépendance crée et imposée. On est tous dépendant d'une façon ou d'une autre (si si. Eau, nourriture et air).

ça répond assez succinctement et facilement à la question.

[Bisounours]

Si la dépendance est toujours là, dans le cas d'aides attribuées par le secteur privé, au moins ce ne serait pas financé par l'impôt, comme dans le cas des bourses d'état.

Tu as donc d'un côté, une aide volontaire, et un "retour sur investissement", et de l'autre, une subvention attribuée à l'aveugle

[Calvin]

et de l'autre, une subvention attribuée à l'aveugle

Pas à l'aveugle, puisque le critère est connu.

Ce n'est pas la subvention qui est choquante, dans ce cas-là. C'est le fait que cette subvention, minime au départ, s'appuie sur une éducation centralisée, sclérosée, de plus en plus chère pour de moins bons résultats, ce qui accroit la subvention, donc les impôts.

Un chèque-éducation, c'est aussi de la subvention, mais il offre le choix.

Ce financement (qui n'a pas besoin d'être si énorme) permet à tous de participer à la richesse future.

Ce qui est illibéral, c'est d'imposer à la majorité une éducation publique coûteuse et à ceux qui le peuvent des écoles privées.

Si un gouvernement libéral devait permettre une éducation libre, il faudrait aussi accepter pour les plus pauvres, soit des écoles "gratuites", soit des bourses, autrement dit, une subvention.

La seule garantie que l'on ait, c'est qu'en cas de système libre, donc plus efficient, ces subventions seraient moins lourdes.

[NewZealand]

Et comment les pauvres peuvent accéder aux écoles maternelles et aux collèges ? Ce sont des niveaux d'éducation, je pense, où des entreprises ne sont pas encore capables de savoir quel élève ira loin ou non. Dans le cas de ces âges plus jeunes, les familles pauvres seraient donc dépendantes de la charité, non ?

[Bisounours]

Quand je dis à l'aveugle, ça voulait dire pour moi attribution d'aide sur des critères financiers, sans de réelles distinctions sur le lieu d'études, hormis le fait que ce sont le plus souvent des établissements publics.

Oui, le chèque éducation est, je pense, une bonne idée car il permettrait le choix de l'établissement, public ou privé, et ce dès le départ

[Gio]

Et comment les pauvres peuvent accéder aux écoles maternelles et aux collèges ?

Comme tout le monde : en bossant.

[sans]

Et comment les pauvres peuvent accéder aux écoles maternelles et aux collèges ? Ce sont des niveaux d'éducation, je pense, où des entreprises ne sont pas encore capables de savoir quel élève ira loin ou non. Dans le cas de ces âges plus jeunes, les familles pauvres seraient donc dépendantes de la charité, non ?

C'est quelle race ça, pauvre ?

S'il n'y avais pas l'état qui taxe, les soit-disant pauvres auraient largement les moyens de mettre leurs gosses à l'école, même payante.

D'ailleurs, allons plus loin. Déjà, désolé de dire ça, mais on peut largement se passer de la maternelle. De plus, l'enseignement peut très bien être prodigué par un parent, ou encore être plus ou moins autodidacte.

[Bisounours]

Pas par un parent qui sait pas lire, ou si peu, et qui bosse toute la journée

[sans]

Pas par un parent qui sait pas lire, ou si peu, et qui bosse toute la journée

En général un enfant a deux parents, il en trouvera bien un capable de lui apprendre à lire. Une fois que la lecture est acquise, le reste va tout seul. S'il est porté sur les études, il pourra très bien apprendre en autodidacte.

[Bisounours]

Ouais, je peux te garantir que tu te trompes et qu'il existe pas mal de familles qui seraient en grande difficulté pour instruire leurs enfants, il suffit pas forcément de savoir lire et compter. Apprendre en autodidacte à 6 ans, c'est pas gagné.

[no treason]

Malheureusement , l'école publique est également en grande difficulté pour instruire les enfants….

[sans]

Ouais, je peux te garantir que tu te trompes et qu'il existe pas mal de familles qui seraient en grande difficulté pour instruire leurs enfants, il suffit pas forcément de savoir lire et compter. Apprendre en autodidacte à 6 ans, c'est pas gagné.

Non, c'est pas gagné. Il n'y a pas que les disciplines scolaires comme voie possible, même si cette vision des choses nous a été imposée.

Boulangerie, menuiserie, mécanique… Autant de disciplines qui peuvent se transmettre de professionnel à élève/apprenti, sans que l'élève ou sa famille n'ai à engager des sommes colossales.

[pankkake]

Est-ce encore vrai ?

[Johnnieboy]

Je l'conteste, un contrat ne peut aliéner ni les actions futures, ni les biens futurs. Mais aller, admettons.

Et moi qui pensais que c'était là l'utilité du contrat… (bon, dit différemment, certes)

[sans]

Est-ce encore vrai ?

Oui, sauf que l'état a mis son grain de sel et que l'artisan qui prend un apprenti est obligé de le payer, ce qui démotive quelque peu.

Et moi qui pensais que c'était là l'utilité du contrat… (bon, dit différemment, certes)

Question de point de vue, je dirais plutôt que c'est le problème que pose le contrat.

[hagakure23]

Sugata Mitra a montré qu'il est possible pour les enfants, même très jeunes, d'apprendre sans parents. Dans un système libéral, ce genre de système rendrait l'éducation beaucoup moins chère. Une association avec très peu de moyens pourrait éduquer des centaines d'enfants. Pas besoin de subventions étatiques.

[hagakure23]

.

Ces bourses permettraient à ces entreprises ou associations de profiter des talents de l'étudiants dès sa sortie de l'université.

Le question présuppose que le parcours universitaire serait le principal, et de loin. Or, dans un système libéral, avec de vrais entrepreneurs dans le domaine de l'éducation, le système serait totalement différent.

L'université ne serait pas le seul moyen de s'éduquer. En fait, si on se réfère à Salman Khan, des associations comme la Khan Academy pourraient enseigner gratuitement. Les universités ne seraient là que pour valider le savoir. Bien sûr cela ne serait pas le seul système possible. Mais cela montre que, dans un système vraiment libéral, l'éducation pourrait être abordable pour tout le monde, sans avoir recours à des bourses.

[no treason]

se réfère à Salman Khan,

Salman khan ? L'acteur ?

[Calvin]

Sugata Mitra a montré qu'il est possible pour les enfants, même très jeunes, d'apprendre sans parents. (…)

H16 avait fait un billet dessus.

Quand j'ai vu la vidéo, j'en avais réellement les larmes aux yeux.

Voir à la fois comment on pouvait aider efficacement les pays pauvres à se développer ET se passer des enseignants, ce fut un grand moment de bonheur.

[hagakure23]

se réfère à Salman Khan,

Salman khan ? L'acteur ?

Non, Salman Khan, ancien analyste dans un hedge fund et diplômé du MIT, qui a crée une académie en ligne basée sur des vidéos de quelques minutes. Il a d'ailleurs reçu deux millions de dollars de Google pour ce projet. Bill Gates l'apprécie aussi beaucoup.

[Tremendo]

Si un gouvernement libéral devait permettre une éducation libre, il faudrait aussi accepter pour les plus pauvres, soit des écoles "gratuites", soit des bourses, autrement dit, une subvention.

La seule garantie que l'on ait, c'est qu'en cas de système libre, donc plus efficient, ces subventions seraient moins lourdes.

Ces subventions seraient moins lourdes et tendraient à baisser au départ puisque le système serait plus efficient mais je te garantis qu'au fur et à mesure cela remontrait.

Avec le chèque-éducation on incite donc les établissements subventionnés à dépenser davantage pour attirer les élèves, entrainant une certaine prise de risque déresponsabilisante, ce n'est pas nouveau que tout ce qui est subventionné est moins bien géré qu'un établissement réellement indépendant. De plus, on crée une demande supplémentaire de la part des familles, pas sûr que la quantité d'offre d'enseignement puisse s'adapter automatiquement, les établissements se retrouveraient donc dans un besoin de financement accru.

Par conséquent le budget alloué à l'éducation par l'Etat augmenterait dans un second temps -pénalisant les contribuables- ou s'il n'augmentait pas, certains établissements seraient contraints de mettre en place des frais de scolarité (pénalisant donc les plus pauvres) ou de mettre la clé sous la porte.

Dans le domaine universitaire aux Etats-Unis, les villes, les comtés ou les Etats fournissent des bourses scolaires pour pouvoir accéder aux universités, celles-ci ne se gênent donc pas pour s'engager sur des dépenses somptuaires et augmenter les frais de scolarité, on en est arrivé à des niveaux effarants de frais d'accès aux universités. C'est un effet pervers que pointe du doigt Thomas Sowell.

Le chèque-éducation est un second best comparé à l'éducation nationale, et il est vrai que pour une société il est préférable que ses enfants soient éduqués. Mais cela a des effets pervers inimaginables