Aller au contenu

Et Si Bush Avait Raison ?


ULYSSE

Messages recommandés

Et si Bush avait raison ?

GUY SORMAN, LE FIGARO

Et si Bush avait raison ?

Le gouvernement américain a peut-être gagné la guerre en Irak. En tout cas, il ne l'a pas perdue ; les images des électrices irakiennes le 30 janvier dernier – brandissant le V de la victoire, les doigts maculés d'encre violette, au sortir des urnes – auront, dans l'opinion américaine, justifié les épreuves et comme effacé la mémoire des victimes. Il est étonnant que plus de mille soldats américains tués en Irak n'aient pas soulevé là-bas une émotion particulière, et les raisons qui furent initialement invoquées pour intervenir – les armes de destruction massive – sont à peu près oubliées : la guerre apparaît rétrospectivement comme juste – une guerre à la fois contre le terrorisme et pour la démocratie. On rappellera en particulier, parce que c'est rarement signalé en Europe, que plus de trois cent mille cadavres, exécutés du temps de Saddam Hussein, ont été exhumés de charniers découverts par l'armée américaine. Même l'opposition démocrate à George W. Bush est à peu près ralliée à l'intervention armée, à commencer par la prochaine candidate, Hillary Clinton. La paix soudain possible entre Israéliens et Palestiniens renforce aussi l'analyse de Bush et du clan conservateur qui, depuis quatre ans, subordonnaient toute négociation à une démocratisation préalable du camp palestinien ; la mort d'Arafat aidant, le nouveau président palestinien semble avoir été élu dans des circonstances plus démocratiques que tous les leaders du monde arabe.

Toujours au bénéfice de George W. Bush, les élections en Afghanistan ont légitimé Hamid Karzaï, qui fut initialement désigné de manière arbitraire. En Arabie saoudite, la monarchie a organisé des élections municipales, prélude aussi à une consultation démocratique plus vaste ; les émirats du golfe Persique s'ouvrent aux débats politiques et le Qatar convoque pour la fin mars une conférence sur la démocratie et le libre-échange. Le souverain de Jordanie a déclaré qu'il était impossible de gouverner le monde arabe de manière despotique et, en Egypte, fait sans précédent, des candidats se dressent contre Hosni Moubarak.

Le vaste dessein des conservateurs – celui de redessiner la carte du Proche-Orient comme préalable à la paix, au développement économique et à l'éradication du terrorisme – paraissait, quand il fut énoncé, une forme de délire idéologique ; à ce jour, il est presque réaliste.

Les Européens, les Français et les Allemands particulièrement, en sont quelque peu embarrassés ; n'avaient-ils pas promis, gouvernants et médias réunis, que la rue arabe se soulèverait, que l'islam s'embraserait, que l'armée américaine s'enliserait, que les attentats terroristes se multiplieraient, et que la démocratie ne décrétait ni ne s'exportait ? Ces drames ne se sont pas produits ; soit Bush a de la chance, soit il est trop tôt pour en juger, soit son analyse n'était pas fausse.

Il semble acquis, en tout cas, que les principes de la démocratie libérale sont parfaitement compris dans le monde arabe ; les Européens, trop sceptiques, avaient sous-estimé le désir de liberté de ces nations. Avant les dictatures militaires installées dans les années 50, bien des nations arabes avaient expérimenté des Parlements élus, une presse libre, des universités ouvertes. L'intervention américaine aura permis de renouer avec cette tradition libérale tandis que les dictateurs, comme les islamistes radicaux, sont marginalisés.

Le temps d'un premier bilan, provisoire, est donc arrivé des deux côtés de l'Atlantique. Chez Bush et les conservateurs, les élections en Irak ont confirmé une confiance satisfaite en leur idéologie : ils continueront donc à exporter la démocratie et ils n'excluront aucune option pour y parvenir. L'intervention militaire est l'une de ces options, l'armée américaine ayant démontré sa supériorité absolue et sa capacité d'absorber des pertes humaines. Les dirigeants américains se perçoivent donc de plus en plus comme une force révolutionnaire, contre le despotisme oriental et contre les forces du statu quo européennes.

En face, les Européens restent divisés et désorientés. Les Britanniques, l'Europe du Nord (Danemark, Pays-Bas) et de l'Est (Pologne, République tchèque, Slovaquie) partagent à peu près l'idéologie démocratique américaine, mais ni les Français, ni les Allemands, ni les Belges ne s'y résolvent. La France, la Belgique et l'Allemagne apparaissent comme immobiles, satisfaites de la carte du monde telle qu'elle existe, disposées à s'accommoder des tyrannies chinoise, russe, nord-coréennes ou iranienne ; les élites politiques et économiques de ces nations estiment que le commerce et la diplomatie valent mieux que l'écriture de l'histoire et l'exportation de la démocratie.

Seul le Liban, dans la diplomatie française, fait exception au principe de statu quo. Parce que la Syrie n'est pas dangereuse ? Mais ce n'est pas le gouvernement français qui a provoqué la révolte des Libanais ; comme l'a déclaré Walid Joumblatt, le leader historique des Druzes, jusque-là notoirement antiaméricain : «Le soulèvement contre l'occupation syrienne a été rendu possible par l'invasion américaine de l'Irak.» Au total, l'absence d'une vision globale dans le camp franco-allemand ne constitue pas un projet dynamique qui puisse rivaliser avec celui des Américains.

Si George W. Bush et les conservateurs américains feignent d'hésiter entre les deux options, la diplomatie ou la guerre, n'y croyons pas trop : l'hésitation sera de courte durée. À moins que les Européens n'obtiennent un dégel de l'Iran, de la Russie et de ses satellites comme la Biélorussie ou de la Corée du Nord dans les tout prochains mois, le gouvernement américain engagera une deuxième vague de démocratisation. Les conservateurs à Washington sont persuadés que les peuples opprimés souhaitent cette deuxième vague et probablement, s'ils pouvaient voter, les Egyptiens n'éliraient plus Moubarak, les Tunisiens se débarrasseraient de Ben Ali, les Chinois du Parti communiste et les Iraniens des ayatollahs. Poutine, en Russie, résisterait-il à une presse libre ? Ce n'est pas certain. En France, foyer historique des droits de l'homme, on ne peut oublier complètement ce désir de dignité dans toutes les nations.

PAR GUY SORMAN

[26 février 2005]

http://www.lefigaro.fr/debats/20050226.FIG0105.html

BUSH IN GERMANY

Could George W. Bush Be Right?

By Claus Christian Malzahn in Berlin

Germany loves to criticize US President George W. Bush's Middle East policies -- just like Germany loved to criticize former President Ronald Reagan. But Reagan, when he demanded that Gorbachev remove the Berlin Wall, turned out to be right. Could history repeat itself?

Many Germans don't like President George W. Bush and like to criticize his foreign policy. But could Bush be right?

Quick quiz. He was re-elected as president of the United States despite being largely disliked in the world -- particularly in Europe. The Europeans considered him to be a war-mongerer and liked to accuse him of allowing his deep religious beliefs to become the motor behind his foreign policy. Easy right?

Actually, the answer isn't as obvious as it might seem. President Ronald Reagan's visit to Berlin in 1987 was, in many respects, very similar to President George W. Bush's visit to Mainz on Wednesday. Like Bush's visit, Reagan's trip was likewise accompanied by unprecedented security precautions. A handpicked crowd cheered Reagan in front of the Brandenburg Gate while large parts of the Berlin subway system were shut down. And the Germany Reagan was traveling in, much like today's Germany, was very skeptical of the American president and his foreign policy. When Reagan stood before the Brandenburg Gate -- and the Berlin Wall -- and demanded that Gorbachev "tear down this Wall," he was lampooned the next day on the editorial pages. He is a dreamer, wrote commentators. Realpolitik looks different.

But history has shown that it wasn't Reagan who was the dreamer as he voiced his demand. Rather, it was German politicians who were lacking in imagination -- a group who in 1987 couldn't imagine that there might be an alternative to a divided Germany. Those who spoke of reunification were labelled as nationalists and the entire German left was completely uninterested in a unified Germany.

When George W. Bush requests that Chancellor Schroeder -- who, by the way, was also not entirely complimentary of Reagan's 1987 speech -- and Germany become more engaged in the Middle East, everybody on the German side will nod affably. But despite all of the sugar coating the trans-Atlantic relationship has received in recent days, Germany's foreign policy depends on differentiating itself from the United States. And when Bush leaves Europe, the differences will remain. Indeed, Bush's idea of a Middle Eastern democracy imported at the tip of a bayonet is, for Schroeder's Social Democratic Party and his coalition partner the Green Party, the hysterical offspring off the American neo-cons. Even German conservatives find the idea that Arabic countries could transform themselves into enlightened democracies somewhat absurd.

This, in fact, is likely the largest point of disagreement between Europe and the United States -- and one that a President John Kerry likely would not have made smaller: Europeans today -- just like the Europeans of 1987 -- cannot imagine that the world might change. Maybe we don't want the world to change, because change can, of course, be dangerous. But in a country of immigrants like the United States, one actually pushes for change. In Mainz today, the stagnant Europeans came face to face with the dynamic Americans. We Europeans always want to have the world from yesterday, whereas the Americans strive for the world of tomorrow.

During the Cold War, these differences were covered up by clearly shared security and political interests; now, the gaps are becoming visible. The two continents will continue to drift apart despite all of the smiles exchanged today in Mainz, yesterday in Brussels and tomorrow in Bratislava.

It was difficult not to cringe during Reagan's speech in 1987. He didn't leave a single Berlin cliché out of his script. At the end of it, most experts agreed that his demand for the removal of the Wall was inopportune, utopian and crazy.

Yet three years later, East Germany had disappeared from the map. Gorbachev had a lot to do with it, but it was the East Germans who played the larger role. When analysts are confronted by real people, amazing things can happen. And maybe history can repeat itself. Maybe the people of Syria, Iran or Jordan will get the idea in their heads to free themselves from their oppressive regimes just as the East Germans did. When the voter turnout in Iraq recently exceeded that of many Western nations, the chorus of critique from Iraq alarmists was, at least for a couple of days, quieted. Just as quiet as the chorus of Germany experts on the night of Nov. 9, 1989 when the Wall fell.

Just a thought for Old Europe to chew on: Bush might be right, just like Reagan was then.

http://service.spiegel.de/cache/internatio…,343378,00.html

Lien vers le commentaire

Sorman est très doué pour le paradoxe: en lisant "Les Enfants de Rifaa" par exemple, on apprend que l'Arabie Séoudite c'est somme toute pas si mal, que le Koweit est quasi une démocratie, que le Maroc par contre est une affreuse dictature au bord de la banqueroute et qu'Israël finira par disparaître.

Note que c'est expliqué de manière intéressante et que ça stimule la réflexion.

Lien vers le commentaire
Sorman est très doué pour le paradoxe: en lisant "Les Enfants de Rifaa" par exemple, on apprend que l'Arabie Séoudite c'est somme toute pas si mal, que le Koweit est quasi une démocratie, que le Maroc par contre est une affreuse dictature au bord de la banqueroute et qu'Israël finira par disparaître.

Note que c'est expliqué de manière intéressante et que ça stimule la réflexion.

salut mélodius

tu fais un peu de raccourcis là, non?

l'ouvrage de sorman est je trouve très intéressant pour comprendre que dans l'aire culturelle hétéroclite à majorité musulmane sunnite allant de casa à djakarta, il existe des penseurs non hostile à la modernité.

sur son chapitre sur Israël il se veut juste pragmatique. si l'évolution démographique continue les juifs seront minoritaire en Israël même. il est vrai que certain orthodoxe juifs font aussi huit enfant par femme. mais bon je crois qu'il se veut plus comme un penseur juif "diasporiste" et non sioniste. le juif errant…"le monde est sa tribu"

Lien vers le commentaire
salut mélodius

tu fais un peu de raccourcis là, non?

Oui; mais sont-ils faux ?

l'ouvrage de sorman est je trouve très intéressant pour comprendre que dans l'aire culturelle hétéroclite à majorité musulmane sunnite allant de casa à djakarta, il existe des penseurs non hostile à la modernité.

Bien entendu et il fait bien; mais permets-moi d'être un peu sceptique au sujet de son jugement s'agissant de politique au sens le plus étroit du terme.

Lien vers le commentaire
Déjà que, dans un autre domaine et en un livre plus récent, il décrit Milton Friedman comme la figure de proue de l'anarcho-capitalisme…

Il a une bonne coupe de cheveux pourtant, quelque part entre celles d'André Glucksmann et Alain Madelin. Cela lui donne un bon positionnement médiatique.

Lien vers le commentaire
La plus trendy étant la coupe de chaveux de Revel.

LOL. Revel est gardien de but maintenant. Sorman est plutôt avant-centre.

Plus sérieusement, les intellectuels français (est-ce une oxymore?) qui, comme Chirac (qui n'est pas intellectuel mais bon), sentent le vent tourner et ajustent leurs voiles en conséquence m'indiffèrent de plus en plus.

Lien vers le commentaire
11.03.2005 | Le Figaro

Le bloc-notes

Par Ivan Rioufol

Ivan Rioufol, éditorialiste au Figaro, est Fellow à l'Atlantis Institute

Moyen-Orient : les succès de Bush

Relire les certitudes sur l'Irak, recopiées depuis deux ans. Experts, politiques, commentateurs : tous auront prédit la révolte de la rue arabe, la vietnamisation du conflit, le choc des civilisations, la chute de George Bush. Confortés par leur unanimisme, ils auront bien ri de l'« ignorance abyssale de la réalité du Proche-Orient » [1] dont les États-Unis auraient fait preuve, pour avoir estimé que l'élimination de Saddam Hussein inspirerait cette région. « Bush-Sharon, assassins ! » scandait la rue, fière de voir la France porte-parole du « camp de la paix ».

Mais les faits ne se plient pas à ces auto-intoxications, souvent dénoncées ici. Seule la pression terroriste alimente le pilonnage médiatique des anti-guerre sur le « chaos » irakien. La mort de Nicola Calipari, agent secret italien, tué accidentellement vendredi par des tirs américains, alors qu'il venait de délivrer la journaliste Giuliana Sgrena, a d'ailleurs renforcé les convictions de ceux qui dénoncent, dans la présence occidentale, une oppression légitimant la « résistance » des nazislamistes.

Les élections en Palestine ? La libération du Liban ? « Coïncidences », répondent les apparatchiks de la pensée unique. Pour sa part, le ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier, ne voit que l'Ukraine comme source d'inspiration de la « révolution du Cèdre ». Mais le Libanais Walid Joumblatt admet, lui, s'être trompé dans son opposition à la guerre en Irak : « C'est mon fond d'éducation soviétique qui me faisait dénoncer l'impérialisme (américain). Une intervention étrangère, quel que soit le nom que vous lui donnez, est parfois utile » [2].

Regarder les faits récents invite à constater que Bush, s'il a additionné les erreurs, marque des points. La relance des discussions entre Israéliens et Palestiniens après la mort d'Arafat a donné raison aux États-Unis, qui accusaient le protégé de la France d'être l'obstacle à la paix. En Irak, le succès des élections législatives du 30 janvier a contredit les prédictions assurant que le peuple refuserait un processus imposé de démocratisation. « Je ne suis pas Saddam Hussein, je veux coopérer », dit à son tour le président syrien Bachar el-Assad.

Ces premiers résultats soulignent l'angélisme de la théorie française du « soft power », cocktail de pacifisme et de multilatéralisme censé faire prévaloir la politique d'un pays sur d'autres Etats grâce à « l'attraction, la force de conviction, la persuasion » (Pascal Boniface, expert en géopolitique). L'aspiration au changement du Moyen-Orient illustre aussi l'erreur qu'il y avait, à Paris, à redouter une guerre des cultures. Seul l'islamisme rétrograde reste le vrai danger.

Se garder, pour cela, d'une euphorie devant ces événements qui laissent voir une demande arabe pour une démocratie à construire. Il faut se féliciter de la mobilisation de la France et de l'Allemagne au côté des États-Unis pour demander à la Syrie de se retirer « intégralement » du Liban. Mais le risque d'un raidissement fondamentaliste demeure, partout. Mardi, la démonstration de force des chiites libanais, manifestant pacifiquement à Beyrouth à l'appel du Hezbollah, a rappelé qu'il sera sage d'avancer vers les réformes à pas comptés.

Questions sur un aveuglement

Cet aveuglement d'une intelligentsia, se mirant dans sa posture moraliste : cela ne vous rappelle rien ? Raymond Aron, dont on célèbre cette semaine le centenaire de la naissance, avait décrit l'attraction exercée par l'idéologie communiste sur la plupart des intellectuels. Or l'antiaméricanisme opère à nouveau le même obscurcissement des raisonnements chez nos « faux gentils ». C'est la France antiimpérialiste, tiers-mondiste, pacifiste, humaniste, proarabe qui a préjugé de la politique de Bush, en tenant les mêmes propos que la défunte URSS. Excommunications comprises pour les dissidents.

Aujourd'hui encore, notre pays rejette l'analyse américaine qui voit une troisième guerre mondiale dans l'offensive lancée par les djihadistes contre l'Occident, le 11 septembre 2001. Pour la France, le terrorisme est le fruit des inégalités, de l'humiliation, de l'illettrisme. Elle ne voit pas que l'islamisme révolutionnaire est devenu cette idéologie totalitaire qui s'est substituée au marxisme et qui garde de lui la même détestation des démocraties – à commencer par Israël – et la même dialectique amenant à maintenir le peuple dans son asservissement.

Faut-il attendre le prochain attentat pour que l'Europe se réveille ? Il y a juste un an, Madrid était la cible d'un carnage signé al-Qaida (201 morts, 1500 blessés), qui amena l'Espagne du socialiste Zapatero à rendre les armes en Irak. La pertinence des appréciations de l'administration Bush sur le désir de liberté des peuples du Moyen-Orient devrait inciter les Européens à reconsidérer leur sous-évaluation du nouveau risque intégriste, qui menace prioritairement les musulmans modérés. C'est eux qu'il faut aider.

L'attrait de l'islam révolutionnaire

L'attentat de Madrid : il illustre, à sa façon, l'intérêt que représente l'islam révolutionnaire de Ben Laden pour d'autres organisations extrémistes partageant son même rejet de l'Occident et de ses valeurs. Du moins, si l'on en croit Roland Jacquard et Atmane Tazaghart qui confirment, dans un livre récent [3], l'existence d'un lien entre al-Qaida et l'organisation basque ETA, trop rapidement désignée par José Maria Aznar, ancien chef du gouvernement espagnol, comme unique responsable du carnage.

Les auteurs assurent, en effet, que l'organisation fondamentaliste «avait déjà sous-traité, par le passé, l'aide logistique et la fourniture en explosifs auprès d'ETA et d'autres organisations terroristes gauchistes dites de « type européen », comme les Brigades rouges italiennes, le Grapo espagnol ou le « 17 novembre» grec ». Ils rappellent que ce type d'alliance avait existé dans les années 1970-1980 entre des organisations proarabes (Septembre noir, Abou Nidal, FPLP, Carlos) et des fascistes rouges (Action directe en France, Bande à Baader-Meinhof en Allemagne, Armée rouge japonaise).

La gauche française saura-t-elle garder ses distances face à cet « islam des damnés de la terre », qui se présente benoîtement comme anticapitaliste et altermondialiste ? L'influence qu'exerce Tariq Ramadan – qui incite à la séparation des musulmans réislamisés du reste de la communauté nationale – sur certains milieux « progressistes », fait craindre le pire. Aussi est-ce l'honneur d'associations comme SOS Racisme, la Licra, Ni Putes ni Soumises, le Planning familial de refuser de manifester avec les alliés de cette barbarie en marche.

[1] Ignacio Ramonet, « Irak, histoire d'un désastre », Editions Galilée.

[2] « La Croix », 7 mars 2005.

[3] « Ben Laden, la destruction programmée de l'Occident », Editions Jean Picollec.

Ivan Rioufol, éditorialiste au Figaro, est Fellow à l'Atlantis Institute

Lien vers le commentaire

Moi de toute façon, je m'en fous, je n'aurais pas voté Bush. Il y a un packet de fondamentalistes religieux proches de la droite la plus dure au sein de son gouvernement ( même si juridiquement y'a pas de government ).

Lien vers le commentaire

Dans cette citation, Joumblatt paraît faire son auto-critique:

Mais le Libanais Walid Joumblatt admet, lui, s'être trompé dans son opposition à la guerre en Irak : « C'est mon fond d'éducation soviétique qui me faisait dénoncer l'impérialisme (américain). Une intervention étrangère, quel que soit le nom que vous lui donnez, est parfois utile » [2].

Ivan Rioufol doit avoir le même documentaliste que Sorman, sans doute un rescapé des services de documentation soviétiques, justement. J'ai téléchargé la Croix du 7 mars 2005 depuis leur site Web et voici la citation exacte de Joumblatt, précédée de la question à laquelle il répondait:

Question: Vous aviez violemment condamné la guerre menée par les Etats-Unis en Irak. Aujourd'hui, appréciez-vous les pressions américaines sur Damas?

Réponse: C'est mon fond d'éducation soviétique qui me faisait dénoncer l'impérialisme. Mais c'est le passé. Nous, Libanais, nous voulons la liberté comme les autres. Sans le plan Marshall, l'Europe n'existerait pas. Sans Lafayette, les Anglais gouverneraient toujours les Etats-Unis! Une intervention étrangère, quel que soit le nom que vous lui donnez, est parfois utile.

Ainsi, Joumblatt ne revient pas sur l'intervention américaine en Irak ("mais c'est le passé"). L'"intervention étrangère" dont il parle et qui peut être utile n'est pas la guerre en Irak, mais "les pressions américaines sur Damas". Seule la coupure (non indiquée, comme par hasard) de la question et de la moitié de la réponse de Joumblatt peut faire penser le contraire.

Citation tirée de son contexte, coupures non indiquées afin d'en changer le sens, les bonnes vieilles méthodes sont à l'oeuvre.

Sous-Commandant Marco (spécialiste international des leaders Druzes, à votre service).

Lien vers le commentaire
Dans cette citation, Joumblatt paraît faire son auto-critique:

Ivan Rioufol doit avoir le même documentaliste que Sorman, sans doute un rescapé des services de documentation soviétiques, justement. J'ai téléchargé la Croix du 7 mars 2005 depuis leur site Web et voici la citation exacte de Joumblatt, précédée de la question à laquelle il répondait:

Ainsi, Joumblatt ne revient pas sur l'intervention américaine en Irak ("mais c'est le passé"). L'"intervention étrangère" dont il parle et qui peut être utile n'est pas la guerre en Irak, mais "les pressions américaines sur Damas". Seule la coupure (non indiquée, comme par hasard) de la question et de la moitié de la réponse de Joumblatt peut faire penser le contraire.

Citation tirée de son contexte, coupures non indiquées afin d'en changer le sens, les bonnes vieilles méthodes sont à l'oeuvre.

Sous-Commandant Marco (spécialiste international des leaders Druzes, à votre service).

merci pour cette mise au point sous commandanté

mais pour ma part je retiens l'aveu de l'éducation à la soviétique qui tu l'avoueras reste très présent dans "l'URSS qui a réussi"…

Lien vers le commentaire
Sous-Commandant Marco (spécialiste international des leaders Druzes, à votre service).

Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi. Tu passes un peu vite sur le "C'est mon fond d'éducation soviétique qui me faisait dénoncer l'impérialisme". Ce genre de formule "c'est mon fond…" est typiquement utilisé quand on veut s'excuser de paroles jugées excessives après coup (par exemple, après s'être trompé dans des reproches faits à l'Eglise, Patrick dira "c'est mon fond anti-clérical" :icon_up: ). Cette formule ne dit pas autre chose que "j'ai réagi ainsi par réflexe -presque pavlovien". Pour moi, il sous entend clairement qu'il s'est trompé dans son jugement. Ce qui ne veut pas dire non plus qu'il s'est transformé en supporter numéro un de l'invasion.

Lien vers le commentaire
merci pour cette mise au point sous commandanté

mais pour ma part je retiens l'aveu de l'éducation à la soviétique qui tu l'avoueras reste très présent dans "l'URSS qui a réussi"…

Oui, surtout les méthodes d'exploitation des auto-critiques. Il faut dire que Walid a beaucoup à se faire pardonner pour récupérer son visa américain:

http://www.memri.de/uebersetzungen_analyse…or_29_04_04.pdf

Je le cite:

Nous sommes tous heureux quand un soldat américain est tué.

La chute d'un Juif, civil ou militaire, est une grande réussite.

Si je reconnais que Walid est prêt à passer du côté obscur de la force, comme Ahmad Chalabi ou Iyad Allawi en Irak, il reste que l'article de Rioufol est bâti au mieux sur des conjectures, au pire sur des déformations inélégantes des faits.

Il dit que la France et l'Allemagne se mobilisent aux côtés des Etats-Unis. N'est-ce pas la France qui a déposé le projet de résolution 1559? Mais peut-être s'agissait-il aussi d'un gage d'obéissance demandé par Dark Vador au padawan Chirac? Je me demande quelle est la récompense que veut obtenir Chirac? Un nouveau mandat sur le Liban? Un cornet de "French fries" servi au ranch de Crawford?

A ce sujet, Justin Raimondo pointe vers un article extrêmement intéressant:

http://www.nathannewman.org/log/archives/002194.shtml

En résumé: l'occupation du Liban par la Syrie fut plus ou moins entérinée par papa Bush, comme récompense du bizuth Hafez El-Assad pour son soutien pendant la première guerre du Golfe.

Une génération s'est écoulée depuis le début de la guerre du Liban et la nouvelle genération au pouvoir, sabre au clair et clairon a tue-tête, commet des erreurs aussi dommageables que l'ancienne.

Lien vers le commentaire
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi. Tu passes un peu vite sur le "C'est mon fond d'éducation soviétique qui me faisait dénoncer l'impérialisme". Ce genre de formule "c'est mon fond…" est typiquement utilisé quand on veut s'excuser de paroles jugées excessives après coup (par exemple, après s'être trompé dans des reproches faits à l'Eglise, Patrick dira "c'est mon fond anti-clérical" :icon_up: ). Cette formule ne dit pas autre chose que "j'ai réagi ainsi par réflexe -presque pavlovien". Pour moi, il sous entend clairement qu'il s'est trompé dans son jugement. Ce qui ne veut pas dire non plus qu'il s'est transformé en supporter numéro un de l'invasion.

Tu as raison, Joumblatt veut faire oublier son attitude passée, mais je voulais surtout critiquer les méthodes douteuses de Rioufol, qui déforme toute concession en une capitulation en rase campagne.

Il faut comprendre que le père de Joumlatt, Kamal, a sans doute été assassiné par les Syriens. Il veut vraiment que les Syriens s'en aillent du Liban et est prêt à tout pour cela. S'il persiste à maintenir son opposition à la guerre en Irak, il fait le jeu des pro-Syriens qui disent: "l'intervention US au Liban est du même acabit que celle en Irak." Les pro-Syriens ont suffisamment de bons arguments pour ne pas en ajouter. De la part de Joumblatt, c'est un acte de contrition politique et pas un changement de position réel.

En tout état de cause, comme pour Sorman je dis que la citation de Joumblatt et la conclusion qu'en tire Rioufol sont fausses.

Lien vers le commentaire
Le pire, c'est que ce ne serait même pas surprenant.

J'espère que Chirac est tout de même plus réaliste. Plus vraisemblablement, il veut normaliser les relations avec les USA afin d'obtenir quelque chose pour lui-même. En 2007, au moment des élections, Bush sera toujours là… et Sarkozy aussi.

Au sujet du Liban, il faut être logique. Ou bien on est partisan de la résolution 1559 et, à ce moment-là, il faut aussi demander à Israël de respecter les autres résolutions. Ou bien on est, comme je le suis, opposé à l'occupation syrienne mais aussi aux autres interventions étrangères dans les affaires libanaises, y compris les tutelles américaine ou française.

Comme il l'a dit lui-même, Bachar El-Assad n'est pas Saddam Hussein et il pourrait avoir l'intelligence de comprendre qu'il tirera plus du Liban dans le cadre d'une coopération librement consentie que par son occupation. Joumblatt ne dit pas autre chose d'ailleurs.

Reste le volet militaire. De toute façon, Israël n'a plus l'intention de passer par Beyrouth pour aller faire un tour à Damas. Alors pourquoi rester au Liban?

Dans ces conditions, la volonté des néo-conservateurs de provoquer par tous les moyens un changement de régime à Damas est dangereuse. Elle pourrait bien favoriser le chaos ou même l'arrivée au pouvoir de l'aile dure du régime.

Lien vers le commentaire
Invité jabial

Je n'en ai rien à foutre que mon dictateur soit droitiste ou gauchiste, qu'il croie à la création du monde en 7 jours ou à l'avènement du prolétariat.

Je n'aurais pas voté pour Bush parce que ce type veut violer MES DROITS, et que ce n'était même pas le moins pire.

Badnarik était le seul choix libertarien.

Lien vers le commentaire

Alain Madelin :

On ne va pas cacher notre plaisir. Voici venu le temps du doute chez les commentateurs et dans la presse française "Et si Bush avait raison ?". Car il faut bien constater aujourd'hui les progrès de la démocratie dans le monde et le degel des pays du grand Moyen Orient où s’exprime une aspiration au changement.

C’est l’éditorialiste du quotidien le Monde qui titre sur le "Printemps arabe" et qui explique : "les événements de ces dernières semaines au Moyen-Orient apportent un double démenti. D’abord aux tenants du "choc des civilisations" qui considéraient les pays arabo-musulmans imperméables, pour des raisons à la fois historiques, culturelles et religieuses, aux principes de la démocratie. Ensuite aux hommes politiques "réalistes" du monde développé, qui prônaient une certaine indulgence vis-à vis des régimes autoritaires de la région, en invoquant souvent les mêmes arguments que les premiers… Mais ce "printemps arabe", doit être encouragé et au besoin défendu par tous ceux qui voient dans le respect des droits de l’homme une valeur universelle. Le mérite de George W. Bush est d’avoir tenu ce discours dès le lendemain des attentats du 11 septembre mis à part quelques écarts de langage sur "la nouvelle croisade." Il a développé l’idée que les peuples musulmans avaient le droit à la liberté, à la démocratie, à la prospérité".

L’"idéalisme" américain, c’est à dire la conviction de la force des idées, de la liberté et de l’espoir démocratique ("La puissance de la liberté" selon le beau titre de l’excellent livre de Yves Roucaute) a assurément marqué des points. Un idéalisme qui s’inscrit pour les Américains dans la conviction que pour lutter durablement contre le terrorisme il faut soigner le mal à la racine, semer l’état de droit et la démocratie, dans le monde et tout particulièrement dans le monde arabo-musulman. Une politique qui doit aujourd'hui réunir l'Europe et les Etats-Unis.

Assurément, les Américains ont fait beaucoup d’erreurs dans le conflit irakien mais ils ne se sont pas trompés de direction. Un vent de liberté et d’espoir souffle à nouveau sur le monde depuis la chute des palais de Saddam Hussein.

Alain Madelin

Lien vers le commentaire

Non seulement cette guerre était une connerie monumentale qui a ruiné des millions de contribuables, mais en plus de ça, Bush ne respecte rien des principes de la Constitution états-unienne, pourtant chère aux américains. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la théorie des checks and balancies ( contre-pouvoirs ) en ont pris un sacré coup. Bush souhaite-il devenir un Président absolu, comme le fut Louis XIV en France, sans que rien ne puisse le gêner ?

Quand on voit son entourage… Des extrémistes de droite fondamentalistes qui ont une vision biblique de la société et du monde… Ca fait peur… De vrais malades, et la guerre en Irak à côté n'était qu'un amuse gueule. Ca va finir par péter. On va se retrouver dans une sacrée merde… Un vrai choc des civilisations…

Lien vers le commentaire
Invité jabial

Est-ce que c'est si important de savoir si la politique de Bush a eu des résultats positifs? Elle en a forcément eu quelques un. Et alors?

Quand on regarde une politique d'aide sociale (RMI), par exemple, les conséquences bonnes se voient immédiatement : il est impossible aujourd'hui en France de mourir de faim. Est-ce pour autant que le RMI est une bonne chose?

Même un acte purement mauvais a toujours quelques externalités positives ; mais les utiliser pour justifier cet acte est une escroquerie utilisée par nos adversaires, que nous devons dénoncer comme telle. Il ne faut surtout pas rentrer dans leur jeu et commencer à discuter de la réalité de celles-ci - ils ne peuvent qu'y gagner.

Lien vers le commentaire
Est-ce que c'est si important de savoir si la politique de Bush a eu des résultats positifs? Elle en a forcément eu quelques un. Et alors?

Quand on regarde une politique d'aide sociale (RMI), par exemple, les conséquences bonnes se voient immédiatement : il est impossible aujourd'hui en France de mourir de faim. Est-ce pour autant que le RMI est une bonne chose?

Même un acte purement mauvais a toujours quelques externalités positives ; mais les utiliser pour justifier cet acte est une escroquerie utilisée par nos adversaires, que nous devons dénoncer comme telle. Il ne faut surtout pas rentrer dans leur jeu et commencer à discuter de la réalité de celles-ci - ils ne peuvent qu'y gagner.

Je pensais que, pour toi, le bilan de la guerre en Irak était globalement positif.

Lien vers le commentaire
Excuse-moi, mais cette assertion ne veut rien dire. Cela ressemble à la rhétorique politicienne moyenne consistant à ménager la chèvre et le chou.

mais si justement ca veut tout dire.

Bush et sa clique se sont lancé dans cette guerre en pensant reformer le monde arabe a moindre cout, croyant qu'ils seraient acceuili a bras ouvert, ca n'a pas ete le cas, et la note est salée. le resultat est globalement positif parce qu'aujourd'hui les Irakiens ont un regime bien moins autoritaire et une esperance de plus de liberte qu'ils ne pouvaient avoir il y a 3 ans. De plus il semble que les elections en Irak (et la mort d'Arafat) ont contribué a accelerer l'evolution de la situation au moyen-orient. d'un autre cote beaucoup d'argent et de vies ont été gaspillé dans la mise a execution de ce projet. et le resultat est bien moins satisfaisant que prevu innitiallement.

Lien vers le commentaire

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...