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Mégille

Tribun de la Plèbe
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Tout ce qui a été posté par Mégille

  1. Dans une société vraiment libérale, il n'y aurait pas d'optimisation fiscale possible, puisqu'il n'y aurait pas d'impôt
  2. Et bien, il y a plusieurs approches... On te dira que la pure objectivité n'est pas possible, que l'activité du chercheur est toujours située dans un contexte socio-économique donné, etc. J'ai tout de même cette tendance bachelardienne à croire que ça ne devient de la science qu'à partir du moment où il y a une rupture avec tout ça. On s'élève à la scientificité en se coupant de nous même, de notre imagination, de nos passions contingentes, etc. Mais je ne sais pas ce que Bachelard pensait des sciences humaines. La théorie du genre a, je crois, un partie-pris épistémologique issu de la "théorie critique" de Horkeimer. Par opposition aux "théories traditionnelles", qui sont le produit des intérêts d'une classe dominante, une théorie critique est sensée être réflexive, et viser un changement de la société. Bien sûr, tout ça est un produit du marxisme universitaire à l'occidentale (qui se concentre sur le jeune Marx, philosophe plus que économiste). Quand on lit les thèses sur Feuerbach de notre barbu préféré : Pour eux, la pratique vient avant la théorie, et l'objectivité d'une théorie n'est rien d'autre que son effectivité pour changer la société (il y a une forme de proto-pragmatisme déviant là dedans...) Ca ne peut pas aller à l'encontre de leur conception de la science, puisqu'il définisse ainsi la science. Mais je ne suis pas sûr qu'ils soient allés, dans leur lecture, jusqu'au paragraphe d'en dessous : Etant donné qu'ils n'affichent pas de volonté révolutionnaire, mais qu'ils cherchent à agir par réformes, soit ils cachent bien leur jeu, soit ils sont heureux à l'idée de devenir la nouvelle partie supérieure de la société.
  3. Longue vie aux vieux émojis du forum ! Oui, clairement, si on le regarde depuis aujourd'hui. Et pourtant, la question corps-esprit, la question du libre arbitre et du déterminisme, et la question de la réalité du monde extérieur, tout ça ne se posait même pas avant lui. Et aujourd'hui, même sans l'avoir lu, tout le monde retombe sur ces questions de temps à autres. C'est lui qui a déterminé les termes en lesquels on réfléchit. Alors, on peut considérer que c'est n'importe quoi, et qu'il faut s'en débarrasser, mais les restes sont bien accroché, et il faut le connaître pour pouvoir se dissocier de lui. A propos de l'usage des neuro-sciences contre lui. Quoi que l'on trouve, on ne rencontrera jamais qu'un même problème auquel il faisait déjà face de son vivant, car le strict dualisme ne parvient même pas à expliquer que le corps puisse affecter l'âme par ses sensations, et que l'âme puisse animer le corps par sa volonté.
  4. Comme quoi, les critères de sélection des profs ne sont pas forcément très élevé en GB non plus. Ca me trigger, cette histoire de 2 genres ou plus. Même les gender studies ne parlent pas vraiment de plus de 2 genres. Il y a des hétéros, des homos, des bi (comme dans 2, tiens donc) et des asexuels, mais ça, c'est l'orientation, pas le genre. Il y a des d'intersexués, mais ça, c'est le sexe, toujours pas le genre. Il y a des trans et des cis, mais si on définit le genre comme l'auto-identification, alors, l'homme trans est un homme autant que l'homme cis, prétendre le contraire et dire qu'il s'agit d'un genre supplémentaire reviendrait à de la transphobie, d'après leurs critères. Il y a des gender fluid, mais ça veut dire être tantôt l'un, tantôt l'autre. Si être fluid était un troisième genre, alors, les fluids seraient ce troisième genre en permanence au lieu d'être tantôt homme tantôt femme, et ne seraient donc pas fluid. Et puis, viennent les "non-binaires". Mais c'est un terme négatif. Comment une absence de genre serait-elle un genre supplémentaire ? Et est-ce qu'il y a vraiment besoin de rajouter quelque chose à propos des "two spirits" ? Pour leurs défenses, prétendre qu'il n'y a que deux genres "d'après la science" est un peu bête. Tout au plus on peut dire qu'il y a deux types sexuels chez les animaux et la plupart des plantes d'après la biologie. Mais on parle de sexe, pas de "genre". Et puis, "la science" ne dit rien, il y a "des sciences", au sein desquels s'établissent provisoirement des consensus différents, et les gender studies prétendent être une science à coté de la biologie (institutionnellement, c'est le cas...). Mais bon, heureusement, les genderistes sont suffisamment idiots pour avoir "déconstruit" le concept de sexe dont ils ont besoin pour définir, par la négative, leur concept de genre. Et comme montré plus haut, d'après eux même, il n'y en a que deux.
  5. Philosophiquement, c'est mort-né
  6. Mais non, elles sont de toute évidence à l'image de ces objets qui peuvent permettent aux femmes de pisser debout. C'est de l'empowerment !
  7. Et moi qui croyait que les prêtres étaient contre l'usage du préservatif...
  8. Et y a-t-il des débats du type "avaler sans en avoir l'autorisation express, est-ce du vol ?"
  9. Non, de l'utopie, à la limite. En général, le concept d' "idéologie" renvoie plutôt à une justification post hoc des intérêts de la classe dominante, intériorisée par le reste de la société
  10. Il est aussi intéressant de constater que plus l'écart salarial brute est étroit (du fait de la loi ?), plus l'écart salarial au même niveau et à la même fonction d'une même compagnie (et donc, possiblement, la vraie discrimination) est large. J'aimerais bien voir le même graphique pour la Suède...
  11. Et puis, ça mesure la "richesse" créée (sachant qu'elle a une fausse valeur, puisque ce qui est commandité de force par l'état y est compté), mais ça ne dit rien de la richesse détruite, et encore moins de la richesse n'a pas été créée mais qui aurait pu l'être. Ce qu'on voit et ce qu'on ne voit pas... Typiquement, une vitre cassé, un ouragan en Floride ou une guerre mondiale sont des bons moyens de produire de la croissance. Dans certaines condition, lorsqu'il s'agit de reconstruire ce qui a été perdu, par exemple, ou sous une forte incitation étatique, on sacrifie de la valeur non-marchande (du temps libre auprès de sa famille ou de ses amis, par exemple), non chiffrée et non comptée, pour de la valeur marchande (du travail), qui elle sera comptabilisée. Ce qui donne l'illusion d'une création de valeur là où il n'y a que de la destruction. Mais ce qui est inquiétant pour nous n'est pas la Chine en elle-même : elle finira par s'effondrer toute seule, comme l'URSS. Le problème est que les occidentaux la prennent au sérieux. Que Trump la voit comme l'ennemi n°1 des USA est assez parlant, et c'est l'une des seules choses que les progs ne lui reprochent pas vraiment. Même la propagande européiste nous vend une Europe grosse pour pouvoir faire face notamment à la Chine. Et avant de s'effondrer, la RPC a le temps de nous filer un paquet de mauvaises habitudes. La grosse augmentation du périmètre de l'état pendant la guerre froide est en fait une concession faite au modèle de l'URSS, que l'on croyait efficace, puisqu'il était capable de nous tenir tête. Tout comme la sécurité sociale est une concession faite au fascisme. Les serviles perdent systématiquement, mais le servilisme continue de se répandre...
  12. Grosse différence d'avec la Catalogne : historiquement, en Espagne, la Castille et l'Aragon sont deux couronnes différentes, avec des peuples différents, qui se sont retrouvées sur la même tête (parfois avec celle du Portugal, aussi), mais en conservant leurs identités et leurs institutions respectives. Hong Kong n'a pas d'histoire ancienne, c'est un petit comptoir commercial anglais, qui a eu le bonheur d'être administré par un libéral classique old school (John Cowperthwaite, un saint homme) pendant que le monde cédait au Keynésianisme, alors c'est devenu riche, et gros.
  13. Et accessoirement, tu as de la liberté même pour les pauvres. Pas de déportation de paysans là où on décide qu'ils sont utile, pas de camp de travail et de rééducation pour les musulmans, pas de vol d'organes des dissidents politiques. C'est plutôt pas mal. Et la croissance chinoise est en grande partie une blague. Faire construire des villes fantômes en série, qui s'effondreront avant que qui que ce soit ne vienne y habiter, ça fait grossir le PIB, ça permet au mandarin de la préfecture de donner des bon chiffres au mandarin de la province qui donnera de bons chiffres aux eunuques impériaux, mais ça ne rend service à personne. Fenêtre brisé puissance mille. Ne pas faire confiance aux communistes. On devrait le savoir depuis le temps.
  14. Et le grec ancien, s'il te plaît ! Semi-barbare ! nouveau riche civilisé ! (je n'y avais pas pensée, mais comme incitation à la concision, ce serait plutôt pas mal, oui !)
  15. C'est quoi cette affaire ?
  16. C'est pas un peu bizarre, de se donner un nom en anglais (pour satisfaire la France, en plus), alors que les anglais ont plus ou moins un pied dehors ?
  17. C'était à une époque où le plus gros de la population était ouvrière et paysanne. Et par des types qui estimaient que le bourgeois ne tirait ses revenus que de l'exploitation des travailleurs. Etre contre les bourgeois, pour eux, c'était comme être contre les nobles lors de la révolution française. Le socialisme est en général un extrémisme démocratique* qui veut étendre l'emprise de la majorité à la partie de la vie des individus qui consiste en la production de richesse. *Si on en exclu les nazis et les fascistes, évidemment. Et bien je ne sais pas ! Au contraire, la prospérité peut même aller avec du temps à perdre du coté du militantisme politique. Il faut beaucoup de richesse pour qu'un peuple puisse entretenir de gros groupes improductifs ou très peu productifs (fonctionnaire, étudiant, retraité). Et cette masse oisive est généralement très politisée (en même temps, vu qu'elle vit du travail des autres, elle a intérêt à superviser sa source de revenu). Mais la relation de nécessité va dans un seul sens (il ne peut pas y avoir d'oisifs sans richesse, mais il peut peut-être y avoir de la richesse sans oisif), donc... je ne sais pas
  18. Ca se défend, mais je ne pense pas que ce soit ce qu'ait voulu dire Montesquieu. Il ne parle pas de libéralisme économie, il se contente d'observer une intensification du commerce à son époque, ce qui va évidemment de pair avec un plus grand souci des habitants (ou au moins des bourgeois) pour leurs affaires privées. Et je ne pense pas que par "vertu" (civique, c'est à dire le patriotisme) il ait parlé de la politisation comme engagement partisan. Je crois qu'il parle surtout d'une disposition à se sacrifier pour sa patrie. Mais de toute façon, les révolutions américaines et françaises semblent lui avoir donné tort sur deux ou trois points.
  19. D'abord laide et anti-charismatique, puis nazi, maintenant bête et méchante, mais où sont-ils allé la chercher, celle là ? Au fait, va-t-on aussi avoir une nouvelle commission, désormais ?
  20. 3 et demis. Musée, check, parce que ma mère (pourtant fille d'un ouvrier et d'une immigrée italienne), m'y amenait. Les cousins et la maison de famille, check, j'ai un oncle riche en Amérique (mais beauf et nouveau-riche). La famille étrangère check, je suis putain de cosmopolite. Et j'ai un nom de famille anglo-saxon très fréquent, donc je dois bien avoir deux trois rues par ci par là, mais au nom de parents très éloignés... Encore une chance que je dormais en LV2 ! Sérieusement, ça correspond encore à une partie significative des riches d'aujourd'hui, toute cette liste de critères ?
  21. Non, ça c'est la monarchie. Mais elle se distingue effectivement du despotisme (qui repose sur la crainte) par l'existence d'une noblesse qui peut contrôler les actions du souverain. C'est la forme préférée de Montesquieu, la république (démocratique ou aristocratique) étant une sorte de paradis perdu, et le despotisme, l'anti-modèle à fuir à tout prix.
  22. Chez Montesquieu, la démocratie est l'une des deux formes que peut prendre la république, avec l'aristocratie. Toutes les deux reposent sur la vertu, toutes les deux ne sont appropriés qu'à des états de très petites tailles, et toutes les deux sont aujourd'hui un peu obsolète, puisque le commerce nous recentre sur nos intérêts personnels et nous détourne de la vertu civique (c'est à dire le patriotisme). Montesquieu n'était ni républicain, ni démocrate ; ni libéral, d'ailleurs. Il défendait les privilèges contre l'égalité de droit, qui pour lui était le propre des despotismes, en vue de soumettre tout le monde directement au despote.
  23. La limitation du pouvoir n'est pas particulièrement une idée démocratique. Les partisans de la limitation et de la séparation du pouvoir son généralement méfiant envers la démocratie (Locke Montesquieu, Tocqueville, les libéraux), et les plus grands partisans de la démocratie (Rousseau, les socialistes) y sont généralement hostile (à la limitation et séparation du pouvoir, souvent vu comme idées bourgeoises dans la tradition marxiste). On oublie souvent que Montesquieu, par exemple, trouvait la démocratie obsolète, et considérait probablement qu'elle n'aurait pas eu besoin de la séparation des pouvoirs, puisqu'elle repose sur la vertu des citoyens. Son modèle était la monarchie anglaise, où le pouvoir était partagé entre le roi et le parlement, qui ne représentait que les nobles et les riches bourgeois. Les états non-démocratiques ne sont pas forcément absolutistes, et une démocratie peut théoriquement être absolutiste (même si ça ne dure jamais bien longtemps). Reste que la limite du pouvoir est toujours posée par le pouvoir lui-même, et est donc susceptible d'être déplacée par lui. On peut tout au plus lui mettre des bâtons dans les roues pour le faire.
  24. Avec un peu de Chance, ça ira de pair avec une prise de conscience de l'illusion de la richesse chinoise. Même si moralement, la RPC est très désapprouvée en occident (pour l'instant), j'ai l'impression qu'elle est vue comme une machine instrumentalement efficace, qui donne l'exemple de ce que peut faire une alliance entre l'état et le capital. Quand on verra la misère s'abattre sur HK, ça calmera les esprits. Peut-être aussi qu'on se rendra compte que leur richesse chiffrée vient en grande partie de constructions en béton inutiles. J'espère aussi que les indiens finiront par leur mettre une branlé au Cachemire. La micro-renaissance du libéralisme (Tatcher, Reagan, Mitterrand, Deng Xiaoping) était dû à la désillusion face à l'URSS.
  25. Shower thought : L'anarchie repose sur l'idée que chacun peut décider de sa propre vie, mais personne de la vie des autres. L'autocratie, sur l'idée qu'une personne, ou un petit groupe de personnes, peuvent décider de leurs propres vies, et de la vie des autres, mais que le reste de la population ne peut décider ni pour elle même, ni pour les autres. La démocratie repose sur l'idée que tout le monde peut décider de la vie des autres, mais que personne ne peut décider de sa propre vie, puisque celle-ci est toujours susceptible d'être soumise au suffrage des autres. En effet, la limite de facto entre la sphère de décision de l'état et celle de l'individu est toujours décidée par l'état, autocratiquement ou démocratiquement. S'il y a un état, la liberté ne peut-être qu'octroyée provisoirement par lui. L'autocratie est peut-être donc injuste et fondée sur une conception fausse car trop inégalitaire de la nature humaine, mais contrairement à la démocratie, elle ne repose pas sur un principe auto-contradictoire. Il serait en effet absurde que qui que ce soit soit qualifié pour décider de la vie de tous sans être qualifié pour décider de sa propre vie.
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