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Mégille

Tribun de la Plèbe
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Tout ce qui a été posté par Mégille

  1. Je ne pense pas que Maurras, grand amoureux de l’occitan, aurait approuvé que c'est par la destruction des langues locales que le génie français a été créée. Sinon, quelle raison as-tu d'être "nationaliste" plutôt que "régionaliste" ou "civilisationaliste" ? Pourquoi ce niveau-ci plutôt qu'un autre ? Je ne definirai pas le conservatisme et le progressisme de cette façon là. Le conservatisme, que ce soit sous sa version britannique (Burke, Oakshott) que l'on voit souvent défendue ici (et qui se laisse facilement opposer à la Réaction) ou sous sa version française (Chateaubriand et autres réactionnaires) est toujours au moins anti-révolutionnaire. Et le nationalisme est profondément révolutionnaire, qu'il soit de droite ou de gauche. Nope, la France a été inventée au XIIIè siècle, et l'idée de nation, seulement un peu avant la révolution. Clovis c'est un franc, un bosch, qui parlait une langue plus proche de l'afrikaner que du français, qui s'était taillé un bout de royaume sur un territoire multi-ethnique (et il ne serait venu à l'idée de personne d'associer le pouvoir à une identité ethnique particulière à l'époque), et qui était (théoriquement) fédéré par l'empire. Le sacre de Charlemagne (qui n'est pas plus français qu'allemand ou italien, et qui est sans doute moins tout ça que néerlandais), c'est un coup d'état du Pape contre l'empereur de Constantinople. Par ce titre d'empereur, il s'identifie essentiellement à Rome, et on est donc loin d'une identité française. Ou alors, une identité française comparable à l'identité bretonne d'un breton qui s'identifie français. Le titre d'empereur (qui reste sur une seule tête, le royaume des francs est plusieurs fois divisé, mais pas l'empire) est perdu quelques temps lors des invasions vikings et hongroises, mais vite restauré par Othon I. Hugues Capet, son neveu, est son vassal, comme ses successeurs. Ce sont les trois gros capétiens directs (Philippe "Auguste", "Saint" Louis et Philippe le bel enfoiré) qui vont tenter de créer une identité française des siècles plus tard, en spoliant les seigneurs locaux (et les juifs, et les templiers) de leurs droits, et en s'adossant à l'autorité papale pour court-circuiter l'autorité impériale, donc en gardant toujours la France subordonnée à une autre entité politique plus grande, qu'est la chrétienté occidentale. Ce n'est que sous satané Louis qu'apparaît, dans les universités françaises (où l'on distinguait alors les "nations" picarde et normande de la "nation" française, soit dit en passant), la doctrine (mais qui reste une simple théorie juridique, pas une déclaration, et encore moins traité reconnu bilatéralement) selon laquelle le roi de France est "empereur en son royaume". Et c'est uniquement en faisant assassiner le Pape et en s'associant à un antipape que Philippe le faux-monnayeur s'affranchit (officieusement, mais en y restant théoriquement subordonné) de l'autorité du Saint Siège. Une certaine forme d'idée d'une identité française apparaît lors de la guerre de cent ans (qui est une conséquence directe de la création de l'état français par les trois tyrans sus-nommés), qui était une guerre entre deux dynasties françaises, soit dit en passant. Mais même alors, on est loin de l'idée de nation souveraine, puisque ce qui va motiver Jeanne est la croyance en un fondement théologique du pouvoir royal, idée étrangère aussi bien aux anciens (pour qui seul soit le Pape, soit l'Empereur, tenait son pouvoir directement de Dieu) qu'aux véritables nationalistes (qu'on soit chez Renan ou Maurras), dont l'idée essentielle consiste à faire de la nation la source du pouvoir elle-même. Et la plupart des gens du royaume de France ne s'identifiaient certainement pas comme français.
  2. Socialiste ! Fasciste ! Bienvenue. Le nationalisme, que ce soit sous sa forme originelle (révolution française) ou sous ses formes plus avancées (fascisme) a toujours été révolutionnaire. Il est donc, en essence, aussi opposé que possible au conservatisme. De plus, la nation, que tu dis première sur toutes les autres structures sociales, est une invention très récente (guère plus de 200 ans), au contraire de la famille, par exemple.
  3. Ca fait plusieurs mèmes libertariens sur le Monopoly que je vois passer... je pense qu'il vaudrait mieux s'abstenir. Ce jeu a été inventé spécifiquement dans une perspective anti-capitaliste, pour montrer que la propriété privée et le jeu du hasard mèneraient à des situations d'injustices et de monopoles. En plus ce jeu est nul, je ne comprends pas pourquoi les gens y jouent/il se vend aussi bien.
  4. Pareil ! Enfin de la vraie heroic fantasy !
  5. Suisse, Norvège et Islande sont dans Schengen, l'UK et l'Irlande non.
  6. Les sticky prices, c'est pas un truc de "nouveaux keynésiens", qui ont pris acte de la critique de Lucas ? (je n'ai jamais vu le rapport entre ça et les esprits animaux et toute la macro-économie keynésienne traditionnelle). Okay, ce n'est peut-être plus vrais des keynésiens actuels, mais j'ai l'impression que la spirale de peur et de sous-investissement de Keynes est peut-être, dans une certaine mesure, un phénomène qui peut avoir lieu dans une bourse, mais pas dans un marché où l'information est dispersée. Par exemple, son analogie du "concours de beauté" s'applique beaucoup plus à une bourse qu'à un marché non organisé, je trouve. Et nos keynésiens publics, les Piketty, Généreux et compagnie, sont-ils vraiment de l'école des sticky prices ? De loin, j'ai l'impression qu'ils sont plus old school. Mais je n'ai jamais pris le temps de mettre vraiment le nez dans tout ça.
  7. Il y a quelques petites malhonnêtetés sur ce graphique. Déjà, est-ce que ça rime vraiment à quelque chose de comparer la consommation de viande française aux émissions de co2 mondiale ? Qu'est-ce qui justifie ce changement d'échelle ici ? Pour se faire une idée claire de la chose, ne vaudrait-il pas mieux mettre l'agriculture française à côté des émissions françaises, ou, si on veut regarder les émissions mondiales, les comparer à l'élevage dans le monde entier ? Une action de la France toute seule restera insignifiante, évidemment. Mais ça ne veut rien dire de plus que nous sommes face à un bon vieux paradoxe de l'action collective, et que nous sommes tous des free riders. Ce ne change rien à la possibilité qu'il y ait problème, même si ça ne nous dit pas quoi faire. Ensuite, cette histoire de corrélation entre le développement économique et la consommation de viande... est-ce que l'auteur cherche vraiment à insinuer que c'est la bidoche qui fait le développement ? Et la part des indiens est encore négligeable. Par pays, on est à quelque chose comme 30% Chine, 15% USA et 10% UE. Par personne, viennent d'abord les pays pétroliers (+ de 20t/hab), puis les anglo-saxons hors Europe (environ 15t/hab), puis les chinois et les européens (entre 5 et10t/hab), allemands en haut, français en bas, chinois -pour l'instant- au milieu. Le reste est globalement négligeable. Je ne veux culpabiliser personnes, l'attitude de free rider est rationnel, et pas forcément immorale, et je ne pense pas que le rca soit une catastrophe. Mais ces arguments contre la viande sont un peu boiteux.
  8. On connaît déjà des troubles très sévères qui vont en s'empirant. Ce petit site au joli nom montre de façon assez éloquente les conséquences de la fin de l'étalon-or : https://wtfhappenedin1971.com/
  9. C'est fou quand même, qu'il n'y ait pas un seul type dans une banque centrale quelque part qui se dise "tient, on est pas en train de faire n'importe quoi, là ?".
  10. Je lui en veux beaucoup d'utiliser sa crédibilité de scientifique pour défendre des absurdités. Il m'avait déjà rendu très triste avec le rapport sur le glyphosate. Maintenant, entre le bio, et le gel des loyers... Il me semble avoir lu un article il y a quelque temps selon lequel qu'il ne faille pas réglementer les loyers était ce qui fait le plus largement consensus parmi les économistes, même de gauche. Est-il vraiment complètement ignorant à propos de ce qui sort des maths ? Il devrait être suffisamment intelligent, et suffisamment rigoureux, pour être capable de se renseigner là dessus. Ou bien ment-il éhontément pour séduire le bobo parisien ? Dans tous les cas, il devrait avoir honte.
  11. Et pendant ce temps, on flippe à l'idée d'être épié par facebook...
  12. D'ailleurs, au nom de quoi les exclus t-on de la mesure de l'inflation ? Il doit bien y avoir un prétexte, quelque chose. Je ne comprends pas.
  13. Alors, c'est un autre padawan qui va te répondre, mais d'après ce que j'ai compris... déjà, on a une inflation constante de 2%, alors qu'en période de paix, normalement, on a de la déflation (d'après les recherches historiques de Schumpeter). Qu'on innove et qu'on se divise plus les tâches fait baisser les coûts, et devrait conduire à une baisse des prix. Même si on avait une inflation nominale de 0% (et donc, pas d'inflation d'après les néoclassiques), on serait quand même en train de se faire enfler. Ensuite, il me semble que l'inflation -les fameux 2%- n'est mesurée que sur la base d'un panier de biens qui exclu volontairement les actifs financiers, immobiliers, et les salaires. Ce qui est absurde, car ce sont des prix parmi d'autres. Il me semble qu'une bonne partie de l'inflation se trouve justement dans ces actifs (je soupçonne que l'augmentation des prix de l'immobilier ne soit pas dû qu'à la démographie, au PLU et aux APL). Du point de vue autrichien, c'est d'autant plus dommage que ce qui nous intéresse est la variation relative, et non absolue, des prix, due au fait que la nouvelle monnaie arrive à certains endroits avant d'autres. Donc exclure les premiers endroits où elle arrive (c'est à dire, chez ceux qui empruntent, notamment les acheteurs immobiliers) c'est passer à coté de l'essentiel. Enfin, il faut prendre en compte que l'augmentation des impôts vient tempérer le phénomène (enfin, l'augmentation absolue des prix, pas les vrais problèmes) en réduisant la masse monétaire (en "détruisant" de l'argent, en quelque sorte). Il me semble que l'hétérodoxie actuellement à la mode chez la gauche américaine, le fameux "chartalisme" de AOC, consiste à vouloir faire tourner la blanche à billet tout en prélevant de très gros impôts au fur et à mesure pour garder des prix stables. La question que je me pose, c'est : les taux négatifs actuels sont-ils juste la continuité logique de l'augmentation constante de la masse monétaire, et vont-ils juste continuer à causer de plus en plus les mêmes problèmes, ou bien sont-ils une véritable rupture, qui provoquera des effets qualitativement différents ?
  14. Il me semble que les derniers rapports du giec sont clairs à propos de l'absence de lien entre rca et ouragans. Je ne sais pas d'où sort cette rumeur.
  15. Je sais, mais le problème est que "ethnie" est un terme de l'anthropologique sociale, qui désigne tout à fait autre chose. Si on se met à désigner des caractéristiques biologiques, on perd tout l'intérêt de la distinction race/ethnie, et on se remet à ranger les caractéristiques physiques et culturelles dans le même panier, ce qui est précisément ce que l'on voulait éviter.
  16. Peut-on dire que les néo-classiques et les keynésiens pensent le marché uniquement sur le modèle de la bourse ? (marché organisé, marchandises standardisées, prix centralisé, etc)
  17. Par contre, le mot "ethnie" n'est pas tout à fait approprié, puisqu'il fait référence uniquement aux caractéristiques culturelles d'un groupe. Le terme correct aurait été "race".
  18. https://www.nouvelobs.com/idees/20190905.OBS18039/l-amazonie-brule-et-alors-par-slavoj-zizek.html Si ce n'est la conclusion, on aurait presque pu le voir comme un allié...
  19. Et notre chef a des mocassins à glands et un très gros zizi.
  20. Peut-être, peut-être pas. Il y a plein d'autres raisons que le socialisme de faire la guerre, mais le socialisme en reste une, puisque contrôler entièrement son économie implique de contrôler ce qui se passe chez les autres. Donc toute chose égale par ailleurs, un pays socialiste a plus de chance d'être belliqueux qu'un autre.
  21. Cuba a fortement contribué à foutre le bordel en Amérique latine et en Afrique (Angola notamment), mais sinon, ceux-là son assez peu belliqueux, effectivement. Mais ils auront tout de même plus souvent tendance à l'être, car dans un monde où les événements (et les gens, et les marchandises) traversent les frontières, planifier totalement ce qui se passe chez soi nécessiterait aussi de planifier ce qui se passe à l'extérieur. Chez les plus adroits, ça peut aussi se traduire par une politique extérieure interventionniste sans être directement militaire, comme pour Cuba et la Chine (qui ont tous les deux une influence tentaculaire perverse sur leur région). Le bellicisme des nord-coréens est sans doute moins néfaste, puisqu'il les pousse au repli.
  22. Triggered On so many levels...
  23. Toutes les troisièmes voies sont un peu les mêmes, oui. C'est toujours la même zwangswirtschaft. Enfin, sauf peut-être les partisans d'une économie planifiée bottom-up (les socialistes anarchistes, certains écolos, Bookchin, Ostrom), qui sont eux même sans doute les "vrais socialistes", mais dont les idées sont difficilement réalisables. Dur de s'assurer de la mise en application homogène du modèle sans avoir un pouvoir fort au dessus, et difficile d'avoir un pouvoir supérieur fort qui ne ronge pas sur l'autonomie des échelons inférieurs. Quoi que ça a approximativement été fait en Yougoslavie, et aujourd'hui au Rojava, mais ça n'a pas l'air fameux. La grosse différence entre le socialiste et le fasciste est la démocratie. Elle est négligeable pour l'économiste, et dans les faits, elle n'est jamais appliquée, mais théoriquement, pour un socialiste, si l'économie doit être planifiée, c'est pour que la production reste contrôlée par "les travailleurs" comme groupe plutôt que par un entrepreneur perçu comme un parasite (du fait d'une très mauvaise compréhension de ce qu'est la valeur). Donc du point de vue d'un socialiste, considérer comme "socialiste" un système dirigé autoritairement est le plus gros contresens possible. D'où le fait que ce genre de comparaison les fasse cringer autant que nous lorsque l'on voit le capitalisme de connivence être qualifié de "libéralisme". Le fascisme garde le côté négatif du socialisme, la critique des droits individuels qui seraient seulement "formels" et non réels, la violence comme fait premier de la société (quoi que plutôt que la lutte des classes, les italiens ont préférés la théories des élites de Pareto, et les allemands, la lutte des races), ainsi que les sophismes économiques de leur choix. Mais ils substituent la volonté d'un leader fort, dans un geste un peu nietzschéen, à l'espoir d'une auto-organisation des masses. On peut remarquer que dans cette perspective, Lénine fait déjà un premier pas vers le fascisme, et qu'il y a une vraie continuité entre lui, Mussolini et Hitler. Pas sûr qu'il soit pertinent de poser social-démocratie = welfare state. On le fait souvent chez nous, mais c'est une erreur. La social-démocratie est avant tout, historiquement, un courant du socialisme, et le socialisme est une contestation de la façon dont on produit avant d'être une contestation de la distribution. J'imagine que l'erreur vient des scandinaves, qui ont effectivement étés sociaux-démocrates, et auxquels l'étiquette est resté attaché. Mais s'ils ont gardé l'appareil redistributif, depuis les années 60, ils n'ont plus grand chose de socialiste au niveau de la production de richesse (et donc, plus grand chose de socialiste tout court). D'où l’embrouille avec la "social-démocratie" de Hollande et le "democratic socialism" de Sander, qui tous les deux promettaient/promettent les résultats de la Suède d'aujourd'hui mais en appliquant les mesures -aujourd'hui abandonnées là haut- que celle-ci appliquait dans les années 30. Je qualifierais plutôt de social-libéralisme l'école qui veut une intervention de l'état afin de changer la distribution sans fondamentalement changer la production. Ceci dit, pour ne pas arranger les choses, le "libéralisme" revendiqué de Lippman, de Dewey, FD Roosevelt, Rawls et les autres veut aussi une intervention dans la production, ce qui brouille encore les cartes. J'imagine que ce qui leur reste de libéralisme est la volonté de permettre -par l'état- la liberté des individus, et non pas d'émanciper -par l'état- les travailleurs de leurs oppresseurs comme les vrais soc-dem, mais là, la nuance devient plus subtile que réelle. Je ne crois pas que le corporatisme soit une vraie différence entre le socialisme et le fascisme. Dans les deux, tu es obligatoirement membre d'un syndicat/corporation affilié au parti du pouvoir. Ca découle directement de l'essence du socialisme, qui consiste à faire passer les intérêts du producteur avant ceux du consommateur, ce qui est contre-nature (puisque l'on est tous consommateur et producteur à la fois, et que ce n'est que pour être consommateur que l'on est producteur) et ne peut être fait qu'en mettant la force du coté du producteur, c'est à dire, en regroupant les individus autour de leurs intérêts de producteur pour les mettre en position de force contre leurs consommateurs. Là où fascisme et socialisme se distinguent, c'est que le socialiste ne comprend pas qu'il en résulte nécessairement une structure fixe, segmentée et hiérarchisée de la société, alors que le fasciste l'a vu, le veut et y voit l'ordre naturel des choses. Le bellicisme comme point d'opposition est peut-être un peu plus vrai, mais c'est pas clair. Il me semble que Mussolini et les "faisceaux" italiens étaient encore considérés (par eux même autant que par le public) comme "socialistes" et de gauche lorsqu'ils se sont prononcées en faveur de l'intervention militaire lors de la WWI. Mais ça a effectivement été le moment où ils ont commencés à basculer. Disons qu'encore une fois, la guerre est une conséquence nécessaire du socialisme, mais que les socialistes y voient un accident passager, assez incompréhensible, et sûrement causé par l'autre (aucun rapport avec le fait que l'on ne puisse pas planifier ce qui se passe de l'autre coté des frontières, nooon), alors que les fascistes la kiffe et y voient... je ne sais pas, le signe de la vitalité d'un peuple ? La preuve que leur chef est un vrai alpha ? une certaine forme de grandeur, de sublime, dont l'excellence esthétique la rend supérieur à toutes considérations morales ? Je reviens maintenant sur le mot "néolibéralisme". On l'a peut-être inventé dans les années 30, mais on le lui a pas pour autant donné de sens précis, et surtout, on ne l'a pas retenu. Je vais briser un petit tabou : dans Libéralisme, Mises passe son temps à se revendiquer d'un "nouveau libéralisme", plus rigoureux et plus fermement fondé sur la propriété privée (et rien qu'elle) que le libéralisme classique qui partait dans tous les sens. Et je ne vois pas pourquoi ce new liberalism de Mises ne pourrait pas tout aussi bien être dit néolibéralisme. Lorsque le terme a été inventée, avec une connotation positive, on s'est un peu tous disputé pour se l'approprier, puis on l'a jeté, faute d'y trouver un véritable intérêt. Aujourd'hui et depuis sa réapparition dans les années 80, c'est l'inverse. Il a une connotation négative, alors on se le lance tous comme une patate chaude. Mais étant donné qu'il est surtout utilisé pour désigner un état de fait plus qu'un courant de pensée (dans son usage savant chez Foucault comme dans son usage journalistique), il n'est pas aberrant de l'utiliser pour désigner les nouvelles formes d'étatisme et les concessions qu'elles font au libéralisme. Même si, comme je l'ai dit, il me semble qu'on devrait essayer de lui substituer le terme "néo-étatisme", plus approprié.
  24. Pas sûr en plus. Je crois que c'est comme ça que Friedman 2 voit les choses, mais, si c'est uniquement un gros contrat entre les gens, alors il est toujours possible de le rompre. Ce serait juste un jeu sado-maso, avec un safeword. La coercition (punition ou réparation) doit venir en amont du système marchand et contractuelle, puisqu'elle en est la condition. Mais c'est hétérodoxe pour un ancap de reconnaître ça, j'imagine. Bonne question, @menape, tu le rejoindrais, toi, ton système ?
  25. Je trouve qu'on utilise le mot "social-démocratie" un peu n'importe comment. Historiquement, les sociaux-démocrates, ce sont les socialistes qui veulent prendre le pouvoir par une élection, et non par une révolution, contrairement aux marxistes et aux anarchistes, mais ils n'étaient pas moins radicaux que ceux-ci sur le plan économique. Il me semble même que dans sa Critique du programme de Gotha, Marx reproche aux soc-dem d'être trop égalitaristes. Aujourd'hui, à peu près tous nos socialistes sont socdem au sens ancien (les plus radicaux sont des révolutionnaires pessimistes, comme Zizek, qui se mettent au jeu électoral par débit), et on réserve "soc-dem" aux modérées. Mais même un socialisme modéré, ce n'est pas la même chose qu'une régulation du marché doublé d'une redistribution. Le socialisme, vu par lui-même (enfin, par ses savants), c'est essentiellement le contrôle des moyens de production par les travailleurs (la distribution inégale des richesses n'est vue par eux que comme un sujet secondaire, un simple symptôme), c'est à dire par l'état chez les socialistes étatistes (socdem et marxistes). Mais la tendance actuelle, même si elle est à de plus en plus d'état, n'est pas à la nationalisation. Je pense qu'il faut se mettre à parler de "néo-étatisme". Le parti servile a connu de profondes mutations, tant et si bien que je comprends qu'un regard non averti puisse croire à une victoire du parti libéral. On a effectivement presque vaincu nos ennemis traditionnels : les tarifs douaniers sont presque inexistant (comparé au passé), l'âge d'or des monopoles d'état est passé, il n'y a plus depuis longtemps -chez nous- de coercition directe des travailleurs (interdiction des syndicats, livret ouvrier, répression militaire des grèves, etc). Je crois que c'est tout ça qui est le "libéralisme" de "néolibéralisme". Ce qu'il nous faut montrer est que c'est une nouvelle forme d'étatisme très perverse, qui fonctionne à coup de réglementations, de "nudge", de manipulation monétaire au niveau supra-national, et de dépendance créée par la redistribution (qui n'est qu'à la surface d'une redistribution par la création monétaire allant dans l'autre sens), ce qui n'est qu'une façon plus vicieuse d'asservir la population.
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