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Tout ce qui a été posté par Mégille
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Je suis en train de lire Socialisme de Mill (j'en suis aux 2/3). Très bonne petite lecture, et Mill y est beaucoup moins indulgent envers le socialisme que je ne m'y étais attendu. Ce n'est pas Bastiat, mais parfois, pas loin. Là où j'en suis, il se contente d'appeler à un meilleur contrôle de la qualité des marchandises (il a peur que la concurrence, sitôt qu'il y a suffisamment d'acteurs, n'y suffise pas), mais pas forcément par l'état. Il appelle notamment à la création d'associations de consommateurs qui s'en chargeraient eux mêmes. Il se plaint aussi qu'après avoir été trop cruelle avec les emprunteurs en défaut de paiement, la loi est désormais trop clémente envers eux, ce qui est une atteinte au droit des prêteurs, et qui profite principalement aux capitalistes au détriment du reste de la société. On peut y voir une critique libérale des sociétés à responsabilité limitée, j'imagine, mais j'ai un peu de mal à contextualiser. Quoi qu'il en soit, il réfute empiriquement que le capitalisme appauvrisse qui que ce soit, et conceptuellement que la concurrence soit au détriment des producteurs, puisqu'ils en profitent d'autant plus en tant que consommateurs. On peut juste regretter qu'il ne s'attaque qu'à des socialistes niais assez mineurs (Charles Fourier, son disciple Victor Considerant, Louis Blanc et Robert Owen), et qu'il passe à coté des systèmes plus conséquents de Proudhon et de Marx. Pour Marx, ça peut se comprendre, il était un inconnu à coté de tous ceux là à l'époque, mais il me semble que Proudhon était une petite star. Un marxiste ou un proudhonnien seront donc assez imperméables aux critiques de Mill (d'où peut-être le manque de postérité de ce petit livre), mais vu qu'on revient à un socialisme naïf et moralisateur, c'est étonnamment d'actualité. Ca marche très bien contre Piketty, notamment. Je n'ai pas encore fini, et il a encore une petite cinquantaine de pages pour prévariquer, mais pour l'instant, il reste du bon coté.
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Je suis en train de lire ceci http://www.csun.edu/~snk1966/Robert K Merton - On Sociological Theories of the Middle Range.pdf (et de découvrir Merton par la même occasion) Et j'ai l'impression qu'il avait déjà enterré dans les années 50 toutes les théories du conflit actuelles à base de genre et de race. D'un coté, son appel à se contenter de "théories de moyenne portée" rend obsolète les "grandes théories" (qui veulent donner un cadre simple et univoque pour comprendre toute la société) qui sont irréfutables car trop englobantes, et donc non scientifiques ; d'un autre coté, son concept de "role-set", qu'il donne ici comme exemple de théorie de moyenne portée, me semble être une bonne alternative, plus réaliste, de l'analyse des rôles sociaux en terme uniquement de dominant et de dominé. Si ce genre d'idées ont fait autorité en Amérique peu après le milieu du XX, qu'est-ce qui a bien pu se passer pour que de nouvelles grandes théories du conflit s'imposent juste après ? A-t-il tout simplement été oublié par une nouvelle génération de chercheur ? Ou bien a-t-il été réfuté de façon convaincante, mais dans ce cas, par qui, et surtout comment ?
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Réchauffement climatique
Mégille a répondu à un sujet de Jérôme dans Politique, droit et questions de société
Oui, il y a de ça. Il y a aussi un petit coté réseau professionnel, surtout à Paris, mais j'en ai vu quelques uns se trouver du taf les uns les autres à Lyon. J'imagine que c'est beaucoup plus important dans certains autres pays. Je songerais sans doute à m'y réinscrire pour cette raison si jamais je rentre au Canada, par exemple. Au niveau de l'asso internationale, il y a aussi une communauté de voyageurs, qui s'hébergent mutuellement. Donc je comprends qu'on puisse y voir quelques avantages. Mais dans l'ensemble, c'est surtout des gens d'âges variés (disons, dans la moyenne française, donc surtout vieux), qui n'ont pas trop d'amis, pas trop de centres d'intérêt, et qui se retrouvent de temps en temps pour faire des sorties assez convenues. Et qui passent beaucoup trop de temps sur fb. -
Réchauffement climatique
Mégille a répondu à un sujet de Jérôme dans Politique, droit et questions de société
J'ai passé leur test l'an dernier et me suis inscrit dans la foulé pour voir ce que c'était, j'en suis encore membre pour un mois ou deux, quelque chose comme ça. La seule fois où j'ai participé à un événement irl, oui, c'est l'impression que j'ai eu. Sur les discussions en ligne, ça ne ressort pas trop; Peut-être parce qu'il y a les membres de la triple nine qui sont là à jouer les caïds. (d'ailleurs, fait amusant, si les mensans sont surtout socialistes, les triple 9 sont plutôt libertariens). Ce sont surtout des douillets, obsédés par leurs occasionnels légers problèmes psychologiques. J'imagine qu'il y en a plusieurs, qui n'ont pas beaucoup d'amis par ailleurs, pour qui c'est un espace de sociabilité bienvenu. Il y a aussi une belle grosse communauté de polyamoureux sapiosexuels parisiens parmi eux. J'ai surtout été surpris par le manque de culture g de beaucoup d'entre eux. Ce ne sont pas forcément des gens intéressants, ni qu'on aurait spontanément envie de qualifier "d'intelligent", même si personne n'y est vraiment stupide. -
Oui, j'espère que les anglais y retourneront, ça fera connaître la chose en France. Ne serait-ce que pour montrer que l'UE n'est pas le summum du libre-échangisme, et qu'on peut tout à fait échanger librement sans bricoler une mini URSS.
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Réchauffement climatique
Mégille a répondu à un sujet de Jérôme dans Politique, droit et questions de société
Et bien, l'article montre que même si elles sont susceptibles de représenter une plus grosses part des naissances, elles ne contribuent que très marginalement à la fécondité. Ca n'empêche peut-être pas un changement de la composition ethnique du pays d'accueil, mais effectivement, ce n'est pas le sujet. Je rentabilise mon adhésion (de curiosité) de l'an dernier... En y trollant un maximum. -
Réchauffement climatique
Mégille a répondu à un sujet de Jérôme dans Politique, droit et questions de société
On pourrait aussi (on en sait rien, mais c'est dans le champ des possibles) avoir un effet très important des nuages dans un sens ou dans l'autre. On pourrait avoir un impact plus important que prévu du minimum solaire qu'on va probablement connaître au milieu du siècle. On pourrait aussi avoir de bonne grosses éruptions volcaniques surprises qui injectent du souffre dans la stratosphère. On pourrait aussi le mettre nous même, ce souffre. On pourrait commencer à voir le bout des prédictions des vieux écolos à base de peak oil se réaliser. Le pétrole se faisant de plus en plus rare, il deviendrait de plus en plus chère, ce qui fonctionnerait comme une incitation beaucoup plus efficace que n'importe quelle subvention étatique pour trouver de nouvelles alternatives. On pourrait aussi faire une découverte technique majeur, qui rendrait relativement moins rentable le fossile. Du coté du nucléaire, on a déjà le thorium qui vient, et on est jamais à l’abri d'un génie qui nous montre comment faire des centrales à fusions. On pourrait aussi trouver de nouvelles façons de stocker l'énergie, ce sans quoi l'éolien et le solaire sont tout à fait inutiles, et ce qui permettrait en outre de commencer à nous affranchir du fossile pour le transport. Voilà pour quelques changements positifs qui pourraient avoir lieu sans intervention de l'état. Mais on peut aussi avoir un état plein de bonne volonté écologique qui obtiens le résultat contraire, façon rats de Hanoi. Non seulement ça pourrait avoir lieu, mais ça a déjà eu lieu avec l'Allemagne. Du coté des effets sur nous, on pourrait aussi appliquer la même recette que pour le reste, c'est à dire, prolonger indéfiniment les tendances actuelles. Et la tendance actuelle, c'est que de moins en moins de gens meurent à cause du climat, et qu'il nous coûte de moins en moins cher, parce que l'on s'adapte à lui plus vite qu'on ne le change. On pourrait aussi voir les points positifs de certaines choses qui ne sont vue que comme des catastrophes, par exemple, les migrations climatiques. Si on prend en compte le fait que les gens vont quitter les lieux les plus négativement touchés pour aller vers ceux dont la situation va s'améliorer, c'est assez positif. Bref, tout "large mais réaliste" qu'il soit, le panel de scénarios de nos précieux experts a quand même pas mal d'angles morts. -
Réchauffement climatique
Mégille a répondu à un sujet de Jérôme dans Politique, droit et questions de société
La natalisme est critiqué, mais les allocations familiales et le statu d'ayant-droit sont rarement perçu comme tel. (et le lien avec la retraite par répartition non plus) Souvent, ils n'y ont même jamais pensé, il faut juste que quelqu'un vienne leur suggérer l'idée... Tous ces arguments sont déjà testés et approuvés, en laboratoire et in vivo, par mes soins ! J'ai fait ragequit (je prend ça comme des victoires) plusieurs anti-natalistes écolos à Mensa avec ça. Cette asso est truffée de collapsologue, c'est une horreur. -
Banque centrales, grosses bêtises & propagande
Mégille a répondu à un sujet de Hayek's plosive dans Economie
Il me semble que la monnaie, la vraie, c'est celle qu'on utilise comme intermédiaire d'échange. Et c'est bien le crédit des banques commerciales qui est utilisé comme tel. La monnaie centrale est seulement un outil de contrôle de la création monétaire. Mais que la monnaie scripturale des banques commerciales soit convertible (pour les banques) en monnaie scripturale de banque centrale, et que les deux soient convertibles en monnaie papier, rend la question un peu triviale. Ceci dit, les banques centrales créent aussi de la vraie monnaie lors des opérations d'open market et par le QE, la monnaie-dette qu'elles créent ainsi est directement mise sur le marché, non ? -
Réchauffement climatique
Mégille a répondu à un sujet de Jérôme dans Politique, droit et questions de société
Ca revient tout de même à prétendre connaître la fonction qui associe telles sorties à telles entrées. Une telle connaissance (sans entrer dans les détails de sa réfutation par les économistes autrichiens) n'est pas à notre portée, et ça, nous le savons empiriquement, car ça rendrait possible la planification de l'économie, et on voit bien qu'à chaque fois qu'on tente le coup, ça part en couille. Et je suis sûr qu'une bonne partie des français qui vont accepter sans aucun recul ces nouveaux modèles seront par ailleurs des partisans de T. Porcher et associés qui, pour s'opposer à l'économie orthodoxe, vont rejeter l'existence de toute lois économiques. Je n'ai pas beaucoup poussé, mais j'ai l'impression que ces nouveaux modèles ne se contentent pas d'envisager que les humains puissent émettre plus ou moins de GES (ce que font tous les modèles), mais qu'ils mettent en relation la quantité de GES émis avec différents choix sociaux, en supposant capitalisme inégalitaire -> beaucoup de CO2, écosocialisme redistribution avec transition énergétique planifiée (parce qu'il est inconcevable qu'un changement positif se fasse autrement que par l'intervention de l'état) -> bien. Contre les premiers, je garde toujours ça sous la main : https://www.ined.fr/fichier/s_rubrique/29430/population.et.societes.568.2019.fecondite.immigrees.fr.pdf Les immigrées comptent pour 0.1% des naissances en France, et si on a une forte fécondité chez nous, ça vient bien des natives, probablement du fait de notre natalisme. Contre les seconds, d'abord, partir du sens commun : c'est bête de piler à la fois sur l'accélérateur et le frein... Ensuite, bien expliquer ce à quoi revient le natalisme, à savoir, punir ceux qui font moins d'enfants pour récompenser ceux qui en font le plus. On peut très facilement faire comprendre, même à un gauchiste, que c'est paternaliste et patriarcale (les femmes qui choisissent de ne pas faire d'enfants sont punies, et encourager à en faire beaucoup, et donc à être mère, + assignation à résidence, toussa). Pour le système des retraites, si rappeler qu'il repose sur une augmentation continue de la population n'est pas suffisant, rappeler qu'il est une redistribution en fonction de la longévité, et donc des ouvriers vers leurs patrons. -
L'éco-fasciste est dans la place ! (publique)
Mégille a répondu à un sujet de RaHaN dans Politique, droit et questions de société
J'attends avec impatiente la Terreur verte et la Solution finale renouvelable, pour une meilleure adéquation à l'Histoire politique européenne. -
Banque centrales, grosses bêtises & propagande
Mégille a répondu à un sujet de Hayek's plosive dans Economie
Il me semblait que dans un système de réserve fractionnaire, elles en créent à chaque fois qu'elles prêtent. La quantité qu'elles peuvent créer dépend de la monnaie centrale qu'elles détiennent, et donc in fine, la création est piloté par la banque centrale, est-ce ce que tu veux dire ? Mais il me semble que même dans un système de banque libre avec réserve fractionnaire, comme ce qu'a eu le Canada, il y a une création de monnaie. En tout cas, je crois bien avoir entendu ça dans une vidéo d'un économiste rothbardien. -
Réchauffement climatique
Mégille a répondu à un sujet de Jérôme dans Politique, droit et questions de société
Il n'y a jamais d'évaluation de la fiabilité avec les modèles climatiques ? C'est un peu aberrant. A propos de ce nouveau modèle made in France, je veux bien qu'on tente de modéliser les phénomènes physiques y tout (même si là, on s'attaque à un morceau très difficile), mais s'ils ont vraiment réussi à modéliser les évolutions de la société, alors ces gars là méritent trois ou quatre prix Nobel... A propos des délires anti-natalistes : ça peut très facilement être renvoyé contre eux. Suffit de rappeler que la France mène une politique activement nataliste avec sa sécurité sociale, et qu'il est donc prioritaire de supprimer les APL, le statu d'ayant-droit, et tant qu'à faire réformer notre retraite qui repose sur le natalisme. -
Temps d'infusion oui (sinon c'est dégueux), température non... J'évite de mettre l'eau bouillante, mais je n'y vais pas au thermomètre. Je bois du matcha, parfois. Rarement, car c'est long à préparer. Et je ne pense pas savoir vraiment l'apprécier, c'est juste pour me la péter avec mon matos traditionnel.
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Banque centrales, grosses bêtises & propagande
Mégille a répondu à un sujet de Hayek's plosive dans Economie
J'ai lu ailleurs que si les banques centrales créent plus de monnaie qu'auparavant avec ces fameux QE, il n'y a pas tant plus de création monétaire que ce à quoi on est habitué depuis la fin de Bretton woods, voire même un peu moins, parce que les régulations qui ont suivit la crise de 2008 ont pour effet que les banques commerciales en créent moins. Est-ce vrai ? Et quelles conséquences, que ce soient les banques centrales plutôt que les commerciales qui créent ? (l'un est-il pire que l'autre ?) -
Leur système politique lors de l'âge d'or (quand ils se sont débarrassé des stathouders) était sympa, aussi.
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Les 4 mafias traditionnelles ont des territoires bien défini. Il me semble que la Cosa Nostra sicilienne a déjà tentée de s'opposer frontalement à l'état italien, mais sans grand succès (c'est ce qui a permis a la 'ndrangheta -une histoire de famille pour moi- de prendre le dessus). Et je crois bien qu'il y a des villages en Sicile où la mafia est plus respectée que l'état italien, et se charge de la justice (ce qui devrait donner à réfléchir aux juristes anglo-saxons, disciples de Hart, pour lesquels ce qui distingue l'état du bandit n'est rien d'autre que la reconnaissance sociale de la légitimité). Il y a aussi généralement une certaine forme de code d'honneur qui dépasse le simple business. En tout cas, dans la famille de ma grand-mère, ils ont l'air de prendre ça très au sérieux.
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Tu considères donc la mafia italienne comme un "bandit politique" et non comme un "bandit voleur" ?
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Les économistes se soucient essentiellement des jeux primairement coopératifs entre les individus (l'échange, la division des tâches) et des jeux y compris compétitifs qui en découlent (concurrence), et ont tendance à ne concevoir les antagonismes primaires (rapport brigand-victime, ou état-citoyen) que comme des exceptions à la règle générale de la coopération. Les philosophes (et les politologues de droite, et les sociologues de gauche) font l'inverse, et ont souvent des théories très fines de l'antagonisme primaire, et des formes de coopérations qui peuvent en découler, mais en oubliant la véritable coopération. Ce texte de Nietzsche en est un bon exemple. Tout ceci doit sûrement pouvoir être résorbé au sein d'une praxéologie vraiment générale.
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Banque centrales, grosses bêtises & propagande
Mégille a répondu à un sujet de Hayek's plosive dans Economie
Au fait, est-ce qu'il y a moyen de savoir quelle part des dettes d'états se retrouve dans les mains des banques centrales ? A force de tout acheter, ça doit faire gros, non ? -
Bitcoin et autres cryptomonnaies
Mégille a répondu à un sujet de Nicolas Azor dans Cryptomonnaies & Co
J'ai deux questions cons sur btc : Quand on aura atteint les presque 21 millions et que miner ne rapportera plus rien, pourquoi qui que ce soit minerait ? (les plus gros propriétaires de bitcoins paieraient des mineurs à la façon dont on paie un coffre fort, quelque chose comme ça ?) Et, si miner ne rapporte plus assez (pour la raison ci dessus, ou si il y a une crise des cryptos et que plus personne n'en veut), est-ce que les bitcoins ne risquent pas de disparaître sans laisser de trace ? Et, en cas de début de manque de mineurs, est-ce que la peur que ça arrive ne risque pas d'inciter encore plus les gens à chercher à se débarrasser de leurs coins, accélérant ainsi le phénomène ? -
Réchauffement climatique
Mégille a répondu à un sujet de Jérôme dans Politique, droit et questions de société
Reconnaître qu'il y a des alarmistes extrémistes, c'est déjà un bon gros progrès. Et c'est loin d'être admis par tout le monde (et par tous les journaux). -
Je ne pense pas que Maurras, grand amoureux de l’occitan, aurait approuvé que c'est par la destruction des langues locales que le génie français a été créée. Sinon, quelle raison as-tu d'être "nationaliste" plutôt que "régionaliste" ou "civilisationaliste" ? Pourquoi ce niveau-ci plutôt qu'un autre ? Je ne definirai pas le conservatisme et le progressisme de cette façon là. Le conservatisme, que ce soit sous sa version britannique (Burke, Oakshott) que l'on voit souvent défendue ici (et qui se laisse facilement opposer à la Réaction) ou sous sa version française (Chateaubriand et autres réactionnaires) est toujours au moins anti-révolutionnaire. Et le nationalisme est profondément révolutionnaire, qu'il soit de droite ou de gauche. Nope, la France a été inventée au XIIIè siècle, et l'idée de nation, seulement un peu avant la révolution. Clovis c'est un franc, un bosch, qui parlait une langue plus proche de l'afrikaner que du français, qui s'était taillé un bout de royaume sur un territoire multi-ethnique (et il ne serait venu à l'idée de personne d'associer le pouvoir à une identité ethnique particulière à l'époque), et qui était (théoriquement) fédéré par l'empire. Le sacre de Charlemagne (qui n'est pas plus français qu'allemand ou italien, et qui est sans doute moins tout ça que néerlandais), c'est un coup d'état du Pape contre l'empereur de Constantinople. Par ce titre d'empereur, il s'identifie essentiellement à Rome, et on est donc loin d'une identité française. Ou alors, une identité française comparable à l'identité bretonne d'un breton qui s'identifie français. Le titre d'empereur (qui reste sur une seule tête, le royaume des francs est plusieurs fois divisé, mais pas l'empire) est perdu quelques temps lors des invasions vikings et hongroises, mais vite restauré par Othon I. Hugues Capet, son neveu, est son vassal, comme ses successeurs. Ce sont les trois gros capétiens directs (Philippe "Auguste", "Saint" Louis et Philippe le bel enfoiré) qui vont tenter de créer une identité française des siècles plus tard, en spoliant les seigneurs locaux (et les juifs, et les templiers) de leurs droits, et en s'adossant à l'autorité papale pour court-circuiter l'autorité impériale, donc en gardant toujours la France subordonnée à une autre entité politique plus grande, qu'est la chrétienté occidentale. Ce n'est que sous satané Louis qu'apparaît, dans les universités françaises (où l'on distinguait alors les "nations" picarde et normande de la "nation" française, soit dit en passant), la doctrine (mais qui reste une simple théorie juridique, pas une déclaration, et encore moins traité reconnu bilatéralement) selon laquelle le roi de France est "empereur en son royaume". Et c'est uniquement en faisant assassiner le Pape et en s'associant à un antipape que Philippe le faux-monnayeur s'affranchit (officieusement, mais en y restant théoriquement subordonné) de l'autorité du Saint Siège. Une certaine forme d'idée d'une identité française apparaît lors de la guerre de cent ans (qui est une conséquence directe de la création de l'état français par les trois tyrans sus-nommés), qui était une guerre entre deux dynasties françaises, soit dit en passant. Mais même alors, on est loin de l'idée de nation souveraine, puisque ce qui va motiver Jeanne est la croyance en un fondement théologique du pouvoir royal, idée étrangère aussi bien aux anciens (pour qui seul soit le Pape, soit l'Empereur, tenait son pouvoir directement de Dieu) qu'aux véritables nationalistes (qu'on soit chez Renan ou Maurras), dont l'idée essentielle consiste à faire de la nation la source du pouvoir elle-même. Et la plupart des gens du royaume de France ne s'identifiaient certainement pas comme français.
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Socialiste ! Fasciste ! Bienvenue. Le nationalisme, que ce soit sous sa forme originelle (révolution française) ou sous ses formes plus avancées (fascisme) a toujours été révolutionnaire. Il est donc, en essence, aussi opposé que possible au conservatisme. De plus, la nation, que tu dis première sur toutes les autres structures sociales, est une invention très récente (guère plus de 200 ans), au contraire de la famille, par exemple.
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Sharables pour la page facebook de Contrepoints
Mégille a répondu à un sujet de Miss Liberty dans Action !
Ca fait plusieurs mèmes libertariens sur le Monopoly que je vois passer... je pense qu'il vaudrait mieux s'abstenir. Ce jeu a été inventé spécifiquement dans une perspective anti-capitaliste, pour montrer que la propriété privée et le jeu du hasard mèneraient à des situations d'injustices et de monopoles. En plus ce jeu est nul, je ne comprends pas pourquoi les gens y jouent/il se vend aussi bien.
