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Vilfredo

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Tout ce qui a été posté par Vilfredo

  1. La physique de Descartes, c'est truffé de fautes. Pourtant, je trouve un grand intérêt à lire Descartes. Quand on est un peu allumé et qu'on étudie la philosophie allemande, je pense qu'on doit passer par Marx et par sa critique de la conception hégélienne de l'Etat (ou de l'idéalisme allemand en général). Ce sont des problèmes qui m'intéressent autant que ma première chemise mais ils constituent un champ important des études de philosophie. A la rigueur j'aurais plutôt dit que j'ai pas l'impression que ce soit un problème d'économie (à ma connaissance en effet, aucun économiste ne se revendique plus de Marx au pied de la lettre).
  2. D'ailleurs tu l'as lu ? Qu'en as-tu pensé ? J'ai parcouru pas mal d'entrées et ça ressemblait à un best-of de la rédaction d'Eléments (la revue d'A2B). Et merci beaucoup pour ce compte-rendu !
  3. Justement cette idée selon laquelle il faut lire un auteur en soupesant chaque argument pour voir si on peut lui trouver un contre-argument au lieu de rentrer dans la logique de l'auteur pour comprendre ce qu'il peut bien vouloir dire. Parce que du coup, soit t'es un génie et dans ce cas tout va bien, soit tu n'en es pas un et tu trouves des contre-arguments qui ne tiennent pas (par exemple parce que tu comprendrais mieux ce que tu crois critiquer intelligemment en en lisant un peu plus), soit enfin tu n'en trouves pas et ça n'a plus aucun intérêt (si tant est que ça en ait jamais eu un). Et surtout, cette "méthode" encourage le genre de comportement qu'adopte Peterson dans cette conférence qui consiste à dire : "pas besoin d'avoir lu tout Marx si on a de l'esprit critique : parlons donc d'à quel point c'est ultracon avec juste une fraîche relecture du Manifeste comme point de départ". Avec cette approche, à la limite, même pas besoin de lire de la philo : soit tu liras de mauvais philosophes (Marx) et t'es tellement puissant que tu pourras les réfuter oklm, soit t'en liras de bons, mais juste pour te dire : "je suis carrément d'accord avec ce mec !". A aucun moment Peterson ne sort apparemment de son principe de bivalence, comme si la philosophie d'un auteur se réduisait à une succession d'énoncés vrais ou faux et qu'il était à la portée du premier psychologue venu de les réfuter. Je tiens à préciser par ailleurs que j'aime bien les vidéos conférences de Peterson d'habitude. C'est d'ailleurs pour ça qu'il m'irrite ici.
  4. D'accord j'avais compris l'inverse (l'idée que chaque régime a son anthropologie et que donc il y a un homme démocratique, un homme dictatorial etc.). Par conséquent, un régime n'est démocratique que parce que la société est démocratique et pareil pour le reste.
  5. Depuis quand on démontre les axiomes? Pour répondre à l'adversaire, faut déjà comprendre ce qu'il raconte à mon avis. Je suis un peu déçu que Peterson arrive en disant : "j'ai lu le Manifeste, c'est de la merde". Si tu penses que l'auteur est tellement con, perds pas ton temps, la vie est courte, lis autre chose. Sinon, on fait un petit effort pour sortir de son préjugé. La méthode de Peterson, ça ne marche que si t'es super intelligent au départ, mais si tu commences à lire tes premiers bouquins de philo sans être un Wittgenstein en puissance, sa technique fonctionne pas : soit tu trouveras des objections qui ne tiennent pas en l'air, soit tu n'en trouveras même pas et c'est comme si tu "gobais".
  6. On dirait que Peterson critique Marx comme le ferait un sociologue du XIXe siècle (en gros, Marx ignore la nature humaine. JPB adorerait la Psychologie du socialisme de Le Bon s'il ne l'a pas lu : "L'homme ne change pas comme il veut les croyances qui le mènent. Derrière les vaines agitations des individus se retrouvent toujours les influences ataviques. Ce sont elles qui donnent aux foules ce conservatisme étroit que dissimulent leurs révoltes d'un instant." (éd. Les Amis de Gustave Le Bon, 1977, p. 68)). Je ne connais pas Marx donc je vais pas la ramener mais le fait qu'il passe très vite à un cours sur l'URSS et la collectivisation est plutôt mauvais signe. Et comme Mégille l'a dit, on voit pas bien où est le sujet ("le bonheur") dans tout ça : Peterson part en live sur une critique de tout Marx en 30 minutes. On est vachement impressionnés (j'attends le moment où il va découvrir l'eau chaude en disant que la valeur-travail c'est de la merde). Cela ne veut pas dire que certains de ses arguments ne sont pas valides (le saut anthropologique qui fait que les prolétaires ne voudront pas faire de profit une fois au pouvoir, mais c'est pas nouveau) mais je vois mal le gain conceptuel net. On sait lire. Enfin bon, il reconnaît que Marx est "très intelligent" (1h10). Cela me rappelle Trump quand il dit que de tous les gens à qui il parle : "they're great people you know". C'est Peterson qui dit ça ? L'idée doit remonter à Aristote (la vertu du citoyen qui est tour à tour gouvernant et gouverné), mais comme ça été écrit il y a 2300 ans, ça avait besoin d'être updated (comme Marx quoi)
  7. Sur la taille des glaciers d'Arctique et d'Antarctique, cet article m'a l'air très complet : https://nsidc.org/cryosphere/sotc/sea_ice.html et ce gif est super intéressant (comme vous ne le voyez pas, ça rend compte des cycles au rythme desquels diminue la surface glacière). Des avis éclairés ?
  8. Tu m'en vois ravi. Tu nous diras ce que tu en as pensé ^^
  9. - Oui c'est la vie. - Errata c'est parfait, c'est une autobiographie intellectuelle, on capte bien le zozo. Très marrant de surcroît (le récit de son dépucelage, teinté d'humour juif, est mémorable). Après, parmi ses essais littéraires, je recommanderais Les Antigones, son grand oeuvre, et il y a Dans le château de Barbe-Bleue, souvent cité (un essai sur la culture européenne, et qui vaut surtout à mon avis pour le style et la plaisir de suivre une pensée élégante que pour l'apport conceptuel effectif) et Extraterritorialité (excellent sur Céline et le chapitre sur la grammaire générative m'avait paru très bien mais je n'ai pas lu Chomsky). Enfin, il y a un pan polémique de l'oeuvre de Steiner avec du bon et du moins bon : son livre sur Heidegger est nul de bout en bout et la plupart de ses entretiens ou articles dans lesquels il raconte à quel point Leni Riefenstahl c'est de la balle, que Speer écrit bien, que Boutang est le plus grand philosophe français depuis Descartes etc. sont rigolos sans plus. Mais son roman Le Transport de A.H. qui raconte l'histoire de deux agents du Mossad qui retrouvent Hitler en Amazonie est plutôt étonnant. Il y a chez Steiner sur la question de la Shoah une tendance certaine à mettre le lecteur mal à son aise, un test continuel : Hitler s'exprime comme Démosthène, Steiner fait un parallèle entre la destruction de la forêt et l'extermination, arguant que les deux participent d'une même tendance métaphysique (celle de l'âge de la technique, c'est le côté heideggerien messianique de Steiner) et je me demande toujours en le lisant si Steiner est ironique (de ce point de vue-là, Le Transport de A.H. ressemble à un livre de Malaparte, peut-être les dernières pages de La Peau), s'il est sérieux (mais dans ce cas il s'exprime par la bouche de Hitler, ce qui reste ironique) ou s'il cherche à déclencher je ne sais quelle émotion esthétique contrariée (celle qu'il dit éprouver devant les films de Riefenstahl) qui te déchire entre admiration esthétique et rejet moral ou politique. Bon je ne sais pas si ça donne envie de lire Steiner du coup ^^ Tl;dr : Je te conseille Errata et Les Antigones. Et moi je l'ai découvert ici et il faut avouer qu'il crève l'écran : Ce petit accent...
  10. Je re-réponds avec du Hayek à poil dur cette fois (la référence m'est revenue all of a sudden) : C'est très clair : une politique publique aurait besoin, pour atteindre un résultat qui est spontanément le fruit d'un arrangement spontané polycentrique (pour reprendre le vocabulaire de Polanyi), de concentrer cette connaissance (au hasard : fixer les prix). Et elle ne l'atteindra pas, justement parce que c'est impossible. Je crois que c'est dans une émission de William F. Buckley, Jr. que Hayek disait I doubt it is as productive as it could be. Seuls les individus agissent avec une connaissance limitée (c'est pas comme s'ils avaient le choix d'ailleurs), mais Hayek ne dit pas qu'on a besoin en soi de connaître tous les paramètres d'une situation pour agir : il dit tout le contraire, et c'est même au nom de ce faillibilisme qu'il condamne l'action de l'Etat. Je précise aussi parce que cet argument revient sous la plume d'Alain de Benoist dans son très brouillon Contre Hayek : il écrit par exemple avec une mauvaise foi crasse : Alors qu'il écrit plus haut pertinemment : Cette espèce de saut lacantique qui consiste à passer de "la décision publique nécessite une connaissance de tous les paramètres" à "mais Hayek est super con de croire que j'ai besoin d'avoir la science infuse pour agir, moi, Mme Michu" est mesquin. On dirait que A2B qui lit et A2B qui écrit sont deux personnes différentes.
  11. Indeed, une histoire de femme de chambre qui éteint le gaz. Raté donc. Sur les dernières années de Drieu, les souvenirs de Berl dans Présence des morts sont très beaux dans mon souvenir à moi. Un peu dans le genre, Citadelle de Saint-Exupéry est beaucoup plus fort, les images sont plus belles et moins travaillées (et quel souffle elles ont !). Je le mets très au-dessus de Drieu. Pour Rebatet, j'ai adoré Les Deux Etendards quand je l'ai lu à seize ans mais je ne sais pas si c'est parce que j'avais seize ans. En tout cas, Steiner et Etiemble (entre autres) ne tarissent pas d'éloges au sujet du bouquin.
  12. Things fall apart; the centre cannot hold; Mere anarchy is loosed upon the world
  13. Moi non plus, il est meilleur quand il fait court. Le seul bon truc de lui que j'aie lu, c'est Récit secret, un petit texte écrit vers 1944, je crois, sur le suicide. C'est composé de plusieurs souvenirs en mosaïque, c'est très beau. Visiblement écrit à l'arrache en plus, donc il ne fait pas dans la fioriture, c'est d'autant mieux. Le reste m'a ennuyé.
  14. Maestria casse quand même bien les genoux (cette scène géniale où elle chante en pleine nuit ).
  15. Moi j'aime bien le 1er et le dernier de ta liste, qu'est-ce que tu leur reproches ? Personnellement je crois que mon préféré est Les Lauriers de César mais on peut s'entendre sur Astérix chez les Bretons, Astérix légionnaire et Le Domaine des dieux
  16. Je trouve Nabe illisible (en revanche Gourmont, les Lettres intimes à l'Amazone, la Physique de l'amour ).
  17. How to trigger Hayek. Et l'autre moitié des citoyens, elle va se faire cuire un oeuf ? J'ai été grillé par Rincevent, mais j'ajouterais que Hayek traite cet argument dans la 3e partie du livre. Du reste, le libéralisme classique avec son Droit naturel et son antirelativisme, est assez hostile de façon générale à ce genre d'affirmation. Hayek est très libéral classique sur ce plan (comme sur pas mal d'autres d'ailleurs, sauf la monnaie amha). Ordre spontané =/= chaos. L'ordre spontané émerge de la conglomération de plans individuels. Je pense que tu dois préférer le réformisme de Popper à Hayek ^^
  18. Puisqu'on parlait de Ben Shapiro, j'ai ri :
  19. En fait c'est une citation de Mises. C'est simplement une définition de l'individualisme méthodologique, qui considère Hayek comme un élève turbulent pour le moins. edit : Parce que les politiques publiques ont des dommages collatéraux imprévisibles qui touchent potentiellement toute la société (déstructuration de la production par le contrôle des prix par exemple) je suppose. Et parce qu'elles constituent systématiquement des allocations insatisfaisantes de ressources.
  20. Bon j'ai compris que c'était la journée jusqu'à 12 heures mais c'est drôle quand même
  21. Justement à propos de la figure, j'ai l'impression que pour toutes les mesures sauf le GM/WM ratio et la "cortical thickness", les scores féminins et masculins tendent à se confondre pour des niveaux de g plus élevés et (donc ?) de plus volumineux cerveaux. La distribution serait donc plus égale pour des niveaux de g plus importants ou je lis de travers ? Merci d'avoir pris le temps de faire une réponse si détaillée. Why though ?
  22. Au fait, un entretien avec Philippe d'Iribarne (dont il a récemment été question) : https://www.atlantico.fr/decryptage/3569894/philippe-d-iribarne--le-terme-d-islamophobie-vise-a-donner-credit-a-l-idee-fausse-selon-laquelle-l-occident-vehiculerait-un-rejet-global-irrationnel-et-indiscrimine-de-tout-ce-qui-touche-a-l-islam-et-de-tous-les-musulmans- Je ne trouve pas ça renversant. Un passage intéressant :
  23. Parfait merci. D'ailleurs c'est aussi utilisé pour défendre les différences biologiques innées entre les sexes. Faut-il en conclure que les femmes sont plus intelligentes que les hommes ? Je crois qu'il n'y a pas de différences significatives en termes de QI... Après ça sort un peu du sujet ("ethno-différentialisme").
  24. Jamais compris pourquoi on lisait Sternhell. La droite révolutionnaire m'est tombé des mains, je ne vois aucun gain par rapport à Milza, c'est juste plus idéologique et "pieds-dans-le-plat". C'est un peu ce que montre Leo Strauss en plus radical : un relativiste est incapable d'agir rationnellement.
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