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F. mas

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Tout ce qui a été posté par F. mas

  1. Faire de l'oeuvre de M. une satire, c'est reprendre la thèse de Rousseau très en vogue chez les "philosophes" des Lumières. Il est beaucoup plus probable que Le Prince, dans la tradition des miroirs des Princes, soit plutôt des conseils pratiques adressés à son protecteur pour rentrer dans ses bonnes grâces. La grande nouveauté de l'oeuvre, c'est aussi sa visibilité : pour une fois, on mettait en pleine lumière des techniques de gouvernement qui relevaient avant (au Moyen âge) des arcana imperii. L'oeuvre de M offre le portrait de la rationalité politique (de la science politique) moderne, déliée de la morale chrétienne et antique, fondée sur l'efficacité et la Virtus, cette capacité par delà le bien et le mal à saisir la bonne fortune au bon moment pour son plus grand bénéfice. C'est aussi une école de modération, mais au sens moderne, qui consiste à s'appuyer sur les tensions (les humeurs) du corps social pour se hisser, se maintenir au pouvoir et entretenir la liberté républicaine. Il faut voir aussi que l'enseignement de Machiavel sur la politique est repris par la plupart des auteurs postérieurs en science politique, y compris certains libéraux (notamment Hume et Montesquieu). Sinon, Strauss est l'auteur d'une très grande étude sur Machiavel, mais il n'en pense pas autant de mal que tu ne le penses, Rincevent Comme beaucoup d'oeuvres de Strauss, ses pensées sur Machiavel est une oeuvre loin d'être aussi univoque qu'on le croit (il suffit de comparer la préface et le dernier chapitre sur l'enseignement Machiavélien). Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si parmi les spécialistes contemporains de M (Skinner, Pocock), il y a un straussien (H C Mansfield Jr).
  2. Il y a beaucoup de monde qui lit Machiavel de manière tout à fait personnelle http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Bibliotheque-de-Philosophie/Le-Travail-de-l-oeuvre-Machiavel
  3. Comparer deux phénomènes ne signifie pas les rendre semblables. Et c'est un article de journal, pas une production universitaire il me semble, donc les raccourcis... A titre personnel, je pense que si les intellectuels français étaient du niveau ordinaire de ce que produit le centre Aron, on n'aurait pas à se plaindre. A mon humble avis, les gauchistes qui voient dans le centre Aron la démonstration de la conversion de la gauche au néolibéralisme sont un ramassis de branleurs minables qui se trouveront les premiers contre le mur à la prochaine révolution. Mais c'est mon humble avis
  4. J'imagine qu'il reprend populisme au sens de ce style politique particulier qui prétend prendre le peuple à témoin contre ses élites pour les condamner. Les aroniens sont en général assez modérés, et assez critiques du libéralisme plus radical (et franchement pro-market) des Hayek et consorts. Donc je dirais pas de surprise. Mais je suis d'accord, les libéraux de guerre froide sont en général et pour la plupart des socdems, et il n'y a aucune incohérence entre Aron et son héritage actuel (le centre Aron, que je connais un peu). Il fallait bien souvent se contenter de ça à l'époque, et ce n'était pas si mal (jusqu'à un certain point).
  5. Si je lis la citation présentée quelques posts plus haut, ledit chercheur explique que le Tea party et le Fn se ressemblent parce leurs deux sont populistes et que les deux proposent des solutions impraticables, la question du libéralisme n'entre pas en ligne de compte, non ? J'ai peut-être manqué quelque chose, mais je n'ai pas lu de comparaison touchant au libéralisme des deux phénomènes politiques...(peut être dans le corps de l'article ??)
  6. Attention quand même à ne pas faire trop "présentisme" (relire le passé avec les lunettes du présent) : Aron est un modéré parmi les libéraux, critique de Hayek, qui pensait en lecteur de Schumpeter et Burnham que le monde occidental s'acheminait par delà les frontières vers une gouvernance bureaucratique semblable dans le privé comme dans le public, à l'est comme à l'ouest. Et il était plutôt keynésien, de mémoire. Le centre Aron n'est pas militant, et ses chercheurs sont en gros tocquevillien, de droite (Manent) ou de de gauche (Gauchet, Rosanvallon). Ce sont des modérés, qui peuvent être parfois être très critique du marché.
  7. Une farce ? Pourquoi ?
  8. Sé sure.
  9. Z'est la zinquième kolonne.
  10. Oui, et Keynes est aussi un libéral. Comme Bill Clinton.
  11. L'UE.
  12. Les libéraux dont parle Lasch, qu'il fait remonter à la coalition du ND, n'ont jamais combattu l'Etat. Pour lui, il y toujours eu entente au sommet pour réformer et faire du business. C'est le sens de ma remarque.
  13. et bien je prends dans ma bibliothèque un autre ouvrage de Lasch consacré à la critique du progressisme, (Le seul et vrai paradis, Une histoire de l'idéologie du progrès et de ses critiques, tad F Joly) et je lis dès la p. 3ème page dans un chapitre consacré au "parti du futur" une petite description historique du triomphe et de la domination du libéralisme à partir du New Deal et depuis l'après guerre. On l'accuse noir sur blanc de vouloir dresser la population à coup de "juridictions" et "bureaucratie fédérale". Et ce n'est qu'un exemple parmi tant d'autres. Je repose le livre et prends la révoltes des élites (trad C Fournier) : dès la page 11, JC Michéa, qui introduit texte (pas trop mal pour une fois) : "on sait qu'en américain le mot libéral est ambigu puisqu'il s'applique aussi bien aux partisans de l'économie de marché qu'aux "idées nouvelles" et de la "libéralisation des mœurs blablabla", etc. Comme je crois que j'ai tout Lasch en français, je pourrais le faire avec d'autres. Bref, tu es en droit de traiter ton interlocuteur de trouduc, et si d'aventure tu le croises IRL, tu peux lui donner une claque sur le museau de ma part.
  14. Christopher Lasch parle bien entendu des liberals, et ne soutient jamais l'opinion "rapportée" par ce statut à la con. Il faut arrêter de lire les quatrième de couverture et vraiment lire les livres, Bordayl à queues !
  15. Je dirais plutôt de la confiture de coins.
  16. Je viens de terminer le livre de Gael Brustier sur La manif pour Tous un mai 68 conservateur. Enquête sociologique d'un militant de gauche chercheur dans une Université belge plutôt neutre dans le ton, pas très longue à lire, et qui essaie de montrer ce qu'il y a de nouveau dans ce mouvement grassroots qui a émergé en dehors de la partitocratie établie sur un terreau sociologique que tout le monde croyait disparu. Cela m'a fait réviser mon jugement sur l'absence de conservatisme en France (Huguenin), et me fait penser qu'il serait intéressant de comparer cette création paradoxalement étonnamment contemporaine avec celle du conservatisme US dans les années 50. Je crois que contrairement aux USA; le conservatisme en France n'est pas porté par des intellectuels, puis popularisé une décennie plus tard par les think tanks et les politiques, mais qu'il est d’emblée porté par des secteurs de la population (de l'Eglise militante notamment) qui grâce aux nouvelles technologies se sont affranchis de la médiation des intellectuels publics. edit : un entretien avec l'auteur http://www.lesinrocks.com/2014/11/17/actualite/gael-brustier-11536096/
  17. Je ne pense pas qu'il y ait superstition mais plutôt refus de s'engager sur un sujet qu'il ne maîtrise pas, et que d'ailleurs peu de néoaristotéliciens connaissent (je pense à Arendt, à McIntyre et même à L Strauss). Sur l'école de Salamanque, cela vient sans doute de sa thèse générale, qu'il développe dans son ouvrage "La formation de la pensée juridique moderne", qui est aussi une tentative de retour à St Thomas sans passer par le thomisme. Pour Villey, le thomisme de l'école de Salamanque est un retour au droit naturel l'apparition de la réforme. Non seulement les disciples espagnols ne se contentent pas de revenir à Thomas, mais ils ajoutent tout en en modifiant profondément l'esprit (toujours selon Villey). La place des espagnols est énorme, notamment en droit international (Vitoria, Soto, Suarez) et est aussi très originale. Mais elle masque en quelque sorte l'esprit de St Thomas d'avant la réforme, qui ne peut être crédité du jus gentium, du contrat social ou encore des droits subjectifs. Nécessairement, les auteurs et théologiens de l'époque vont mêler aux écrits de St Thomas des éléments nouveaux et extérieurs pour répondre aux questions qui se posent alors.
  18. J'ai les mêmes échos. J'ai un copain prof de Français qui à la quarantaine, et qui a vu se transformer en 15 ans la mentalité des jeunes profs : serviles, prêts à avaler n'importe quelle connerie de l'administration, et docile devant les programmes...Il était d'ailleurs en dépression suite à un conflit avec sa hiérarchie, ce qui lui a donné l'occasion de me donner une idée du fonctionnement kafkaïen de la machine bureaucratique de l'EN.
  19. En tout cas, il étrille Joffrin de manière magistrale.
  20. Comme le dit Pierre Lemieux, si vous voulez vous instruire, il faut les bons livres et quelqu'un pour vous apprendre à bien les comprendre. Si vous voulez vous distraire, allez au cirque.^^
  21. Ce que dit Pettit résume un débat qui a agité, et agite encore, la petite sphère de la philosophie politique et de son histoire dans le monde anglo-américain surtout. Depuis les années 60, certains auteurs se sont mis à soutenir que la Modernité avait donné naissance à deux traditions antagonistes, l'une libérale, l'autre républicaine (ou plus largement issue de l'humanisme civique). Pettit théorise et compile ce courant en défendant le républicanisme comme une théorie de la non domination, qu'il oppose à celle du libéralisme comme non interférence arbitraire. Mon avis perso, qui ne fait que reprendre celui de certains spécialistes (TL Pangle, HC Mansfield Jr, etc) des auteurs catalogués soit républicains (Aristote, Cicéron, Machiavel, etc) soit libéraux (Hobbes, Locke, etc), c'est qu'on a droit ici a une tentative US (mais reprise en France) de relégitimer une gauche non libérale dans les esprits, mais que la distinction ne tient pas debout, sauf à tout simplifier ou à dire des bêtises (certains auteurs font de Tocqueville un libéral, d'autres un républicain, le républicanisme ancien et moderne sont sans doute plus éloignés l'un de l'autre que le républicanisme moderne et le libéralisme, etc).
  22. Ask Philip Pettit http://philosophybites.com/2012/04/philip-pettit-on-republicanism.html
  23. et ressusciter le Celf ! Nan je déconne
  24. Oui c'est marrant d'ailleurs, la 3e, la 4e et la 5e finissent en partitocraties incapables de sélectionner un personnel compétent capable de répondre aux enjeux présents.
  25. Je ne suis pas pour le retour de la souveraineté parlementaire, comme je le disais plus haut. J'ai aussi un exemple tiré de l'expérience en tête, celui d'un homme qui a passé toute sa vie d'opposant à dénoncer le coup d'Etat permanent qu'était pour lui les institutions de la cinquième, et qui une fois élu, devant les nombreux avantages que l'institution lui donnait, a décidé de tout sauf de l'étendre encore plus.
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