Aller au contenu

F. mas

Utilisateur
  • Compteur de contenus

    12 954
  • Inscription

  • Dernière visite

  • Jours gagnés

    52

Tout ce qui a été posté par F. mas

  1. L'auteur met le doigt sur quelque chose, malgré la nécessaire caricature (stylisation) des positions en présence entre Finkie et Badiou. Le centre de la production philosophique s'est lentement mais sûrement déplacé d'Europe vers les Etats-Unis, et malheureusement, une grande partie des universitaires français n'est pas encore au courant de leur provincialisation. Les programmes de recherches dans le domaine se sont mondialisés et adaptés aux us et coutumes anglo-américains, pour le meilleur et pour le pire (et le pire n'est pas bien meilleur que le pire purement hexagonal), ce qui rend certains débats et certaines controverses un peu dérisoires une fois mis en perspective. Il faut tout de même préciser trois choses : la première, c'est que le débat en philosophie politique n'est pas plus audible aux USA qu'en France : les débats autour de l'équilibre réfléchi ou de la position originelle chez Rawls n'attirent pas non plus des cars de touristes. C'est peut être aussi que la philosophie n'a pas vocation à se donner en spectacle pour les non-philosophes. On est plus au temps des cours de Victor Cousin à la Sorbonne, qui se faisait applaudir après chaque trait d'esprit par ses étudiants. La seconde, c'est que la posture révoltiste à la Badiou, à la Zizek comme à la Rancière ou à la Tony Negri s'exporte très bien sur les campus étrangers, contrairement à ce qu'affirme Wolin qui ne voit qu'un surgeon franco-français. La fascination pour la révolution reste un plaisir coupable pour certains étudiants en lettres et en philosophie, et pas seulement en première année d'études et pas seulement en France. Finkie est sympatoche, il écrit même des livres parfois intéressants en sa qualité de professeur, mais faut pas pousser : son audience est limitée au pays (ce qui ne veut pas dire que les critiques qu'il adresse sont dénuées de valeur) et sa prétention philosophique est modeste. Maintenant, sur le point de vue de l'auteur de l'article, qui cite Strauss un peu à côté de la plaque : effectivement, le Moderne qui réfléchit sur la politique se pense lui-même en dehors de son champ d'application. C'est même là la condition de scientificité de son activité propre. Seulement, Strauss ne dit pas non plus qu'en reconnaissant sa co-appartenance à la Cité, il a le devoir d'en refléter l'esprit, c'est-à-dire, pour reprendre certains propos de l'auteur, de décrire positivement mais dans la langue philosophique le monde tel qu'il est dans sa transitivité. Il n'est pourtant pas le porteur de lumière, la conscience historique de son temps, mais part de sa situation (le fait d'être socialisé et citoyen) pour réfléchir. Et réfléchir, c'est apporter une critique à ce qui est, à ce que nous naturalisons par habitude ou par coutume. Il faudrait voir à ne pas trop en demander aux philosophes non plus.
  2. Intermède nord-américain http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=miSjgv1MH7s
  3. On peut essayer d'organiser en marge une grande manif contre les impôts. Des millions de libéraux risquent d'affluer, 'tention.
  4. Hum...dans un autre fil, j'ai expliqué avoir été élevé dans un cirque puis dans une cave par deux universitaires finnois...
  5. ...ou alors d'Arielle Dombasle...
  6. Pour moi, le dernier libertaire qui sort du lot, et de loin, c'est Cornélius Castoriadis derrière son engagement en faveur d'une démocratie radicale, il y a la recherche de toute une vie en philosophie politique qui est passionnante. Et hélas en grande partie fausse (mais passionnante quand même !).
  7. Tiens, si l'anarchisme t'intéresse en ce moment, il y a une histoire de l'anarchisme signée Jean Préposiet qui vient de resortir en format poche, qui complète la somme classique de Jean Maitron sur le mouvement libertaire en France et propose une analyse beaucoup moins partisane que celle marxiste-communiste de Daniel Guérin. Il y a même quelques pages sur l'anarcho-capitalisme, qui parlent essentiellement de M. Rothbard, R. Nozick, D. Friedman et surtout L. Spooner. Sinon je lis en ce moment The evolution of morality de Richard Joyce, qui est une tentative de définition de la nature de la morale à la lumière de la biologie et de la psychologie évolutive. http://www.amazon.com/Evolution-Morality-Life-Mind-Philosophical/dp/0262600722 Histoire de me rafraîchir un peu la mémoire, j'ai aussi commencé Economics in one lesson de Henri Hazlitt.
  8. Qui se souvient des tripodes ? http://www.youtube.com/watch?v=f6zdRCy5ctM
  9. J'ai toujours trouvé qu'il ressemblait à un nain de jardin, lui. Mais bonne remarque, il mérite sa place à la maison de retraite socialiste. Le progressisme a de l'avenir.
  10. excellent !
  11. J'ai déjà du mal à me représenter moi-même Bon vent pour le PLD,dont je ne partage que peu d'options, mais comme dit un proverbe grec rapporté par Aristote, "le citoyen qui ne sert pas sa patrie ne sert à rien". L'encouragement va d'ailleurs à tous ceux qui font un peu pour assainir le cloaca maxima qu'est la politique de ce pays.
  12. Michel Serres, Stéphane Aisselle, Edgar Morin, le triptyque fantastique.
  13. Vous ici ? Quelle bonne surprise. Surtout, ne pas céder à la tentation : le bulletin de vote, c'est le mal
  14. Je ne connais pas les relais et les connections de la Morano, ni ceux de Mosco, mais je vois très bien comment fonctionne le bastringue : la capacité de nuisance peut être interne au parti et à la coalition. Je me souviens d'avoir discuté avec le collaborateur d'un ministre du gouverment sarko dont je tairais le nom, qui m'expliquait que le président gardait au gouvernement son boss malgré sa détestation parce qu'il pouvait "actionner" quand il le voulait un certain nombre de députés dont le pdt avait besoin pour faire passer certaines de ses réformes. C'est aussi parce que ledit ministre était capable de nuire à son propre camp qu'il pesait, et qu'il fallait donc ménager. La frontière entre amis et ennemis en politique est à la fois très fine et mouvante, ce qui aux dires de Carl Schmitt la rend plus éprouvante que la guerre qui elle fait une claire distinction entre les camps
  15. Si le projet passe et qu'ils se mettent la bague au doigt, je veux bien être témoin. On a pas souvent l'occasion de se marrer de rire en s'bas monde.
  16. Il paraîtrait que Zemmour et Soral sont potes. Quelle surprise ! Ou pas.
  17. Oh non pas l'aut' déplumé. On va dériver vers les illuminatis...
  18. Merci pour la grosse artillerie, je sais maintenant à qui je parle, à un expert, un vrai. Je ne suis pas sûr de bien comprendre ce que tu cherches à me dire, mais je vais essayer de répondre. Dans la première partie de ta réponse, donc, si je comprends bien l'intervention étatique est légitime à condition de remplir l'agenda politique libertarien. Il est légitime à abolir certains types de normes considérées comme incompatibles avec la liberté, ce qui revient à ma question : comment définis-tu la liberté ? Tu me donnes des exemples, tu me dis que l'Etat peut intervenir pour couper dans les dépenses publiques et une législation fiscale devenue kafkaïenne, ce qui est bel et bon, maisça ne me dit pas vraiment ce que c'est, la liberté. Je remarque aussi que les exemples que tu donnes, du moins dans le 1 ne sont pas des interventions mais des retraits de l'intervention étatique, ce qui suppose non pas le développement de "l'ingénierie sociale" mais en quelque sorte sa décroissance volontaire. Je ne comprends pas la seconde partie et la conclusion de ton intervention. Pourrais-tu les reformuler ? Je ne voudrais pas perdre une miette de la grosse artillerie.
  19. Donc continuer et encourager cette tendance devient automatiquement compatible avec le libéralisme ? C'est discutable, non ?
  20. Donc, si je comprends bien ton raisonnement, la première option est de privatiser le mariage, et le second best d'étendre les prérogatives de l'Etat jusqu'à en faire l'arbitre concernant sa définition. Je me demande bien ce qu'il y a de plus aimable entre ce que tu proposes et les propos que tu prêtes aux "conservateurs". Maintenant, je suis tout prêt à entendre ta définition de la liberté, parce que tu l'as bien compris, je ne sais pas bien ce que ça signifie, et je suis aussi là pour m'instruire. Ce que je veux comprendre, pour être plus précis, c'est comment tu concilies la subjectivité des finalités individuelles, c'est à dire la pluralité des buts que les individus se donnent, et la reconnaissance d'un minimum d'intervention publique "allant dans le sens de la liberté", c'est-à-dire acceptant que certains organes politiques choisissent en lieu et place des individus les valeurs jugées plus libérales aux yeux même de ceux qui fabriquent la décision publique. C'est tout, juste pour éclairer ma lanterne. Je suis tout prêt à réévaluer mon jugement, et je l'ai déjà fait plusieurs fois au cours des conversations que j'ai eu sur ce forum, mais il faut m'expliquer, je suis un peu dur de la comprenote, et pas directement connecté sur le sens de l'Histoire en marche. Sur la dernière partie, arrête de faire ton Caliméro, ce n'est pas ce que j'ai dit. Et militer au parti libertarien est sans doute la meilleure chose à faire dans la situation actuelle. Ca te poussera peut être à parcourir les auteurs dont tu te réclames et que tu ne connais visiblement ni d'Eve ni d'Adam.
  21. Et qui juge de cette "évolution vers la liberté" ? Et si moi, je ne souhaite pas être libre au sens de ceux qui veulent décider pour moi de me donner plus de liberté ? Ils ont le droit d'envoyer les flics pour la faire respecter et m'y obliger ? Comme dans les camps de la tolérance ? (référence à South Park) La différence entre les libertariens et le reste porte sur la question de l'usage légitime de la coercition étatique. Si les pouvoirs publics s'arrogent le pouvoir non seulement de rectifier mais de redéfinir certaines institutions sociales (qui sont des formes particulières de contrats), les premiers devraient se méfier la où les seconds subir passivement. ça serait déjà un bon début. Sur les "conservateurs" : j'ai cru lire que certains avaient répondu, et que tu avais répondu, enfin, que tu avais asséné que c'était même pas vrai. A mon tour donc de poser une question : à quoi sert cette question exactement, puisque tu es déjà persuadé d'avoir la réponse ? Il y a pourtant plein de trucs à faire en Belgique. Moi si j'y étais, j'irais boire des bières à Mouscron ou à Wervik. Il y a un musée du tabac là-bas, d'ailleurs, si je me souviens bien.
  22. Tu parlais de ton point de vue de belge, he bien je te réponds de mon point de vue de libéral français. J'aime bien l'histoire, mais je n'ai pas le temps. Recadrer la critique de l'ingénierie sociale ? Ça signifie l'accepter quand elle est en conformité avec ses convictions personnelles ? Je suis sûr que ce n'est pas ce que tu veux dire, parce que tu es libéral, mais ça mériterait un éclaircissement de ta part. Et c'est toi qui évalue l'expérience, ce truc propre aux "conservateurs" c'est ça ?
  23. La première partie est une suite d'assertions qui n'appelle aucune réponse. Je remarquerai seulement de mon côté que l'état de la réflexion en Belgique a l'air tout aussi problématique que dans ce pays. Se retrouver dans un Etat quasi socialiste après quarante ans d'intrusion systématique des pouvoirs publics dans la fabrication des normes et des codes sociaux pointe aussi la faillite politique, intellectuelle et morale de certains libéraux qui ne sont même plus capables d'en comprendre la nocivité. Ce n'est effectivement qu'une goutte d'eau dans un océan de renoncements, mais de ce point de vue là, la Belgique est plus à blâmer que la France. Cette dernière n'a qu'un mouvement libéral embryonnaire là où les wallons sont censés avoir un mouvement libéral implanté depuis plus longtemps. Tes propos sur le conservatisme sont peut être très intéressants, mais comme l'a remarqué justement J-Boy, ça n'a rien à voir avec la soupe. Si on continue de suivre ton raisonnement tortueux, on est obligé d'admettre que l'inverse, à savoir la réorganisation du monde social par la politique en vue d'accomplir certains buts substantiels considérés comme allant dans le sens de l'histoire est un progrès. Progrès, mon cul. Progrès vers la servitude et la centralisation politique, très certainement.
  24. Il y a une sorte de hiatus curieux chez Ogien tel que tu le présentes (je ne me souviens plus bien de son petit livre sur l'éthique que je n'avais pas trouvé excessivement puissant) : d'un côté le désaccord sur les conceptions fondamentales concernant le bien interdit de faire d'une morale particulière le fondement d'un accord entre tous les membres d'une société donnée. C'est là que je parle de quasi positivisme : pour faire tenir ensemble tous ces individus et toutes ces conceptions du bien, il faut que le droit, celui qui n'envisage que de "redresser les torts" soit relativement neutre vis à vis des différentes conceptions du bien en société (il faut une sorte de consensus par recoupement pour parler comme Rawls, qui lui résout le problème en posant que le statut procédural-rationnel est compatible avec le pluralisme). Seulement, son minimalisme moral qui prétend faire coexister toutes les conceptions morales entre elles est déjà un maximalisme moral (au sens de Walzer, puisque l'articulation des concepts universels est nécessairement située historiquement et socialement) et donc une conception du bien jugée supérieure et même objective, donc jugée légitime à être accompagnée de coercition.
  25. La question politique et morale est liée quand il parle de morale maximale et morale minimale, puisque l'emprunt qu'il fait à Walzer concerne en premier lieu la question de la justice sociale (de son étendue et de l'attitude à adopter pour en faire respecter les principes). Mais je pense qu'il y a effectivement quelque chose de pas très clair dans son rapport entre droit et moral. En fait, il cherche à faire coexister une sorte de positivisme juridique minimaliste et un moralisme maximaliste à l'adresse des classes dirigeantes chargées de gouverner. C'est un libéral progressiste au sens du JS Mill finissant, pour faire vite.
×
×
  • Créer...