Le libéralisme est une sensibilité philosophique et politique qui ne peut se ramener à une chapelle ou une autre. Certains défendent le droit naturel en suivant Locke d'autres sont plutôt conventionnalistes (Hume et Hayek) et il y même effectivement des positivistes (Oakeshott ou Kelsen). 
  
Si Kelsen, dans la lignée de Weber, estimait qu'il existait une frontière infranchissable entre être et devoir être, entre la positivité du droit et son idéalité (ce qui lui faisait soutenir les thèses que tous les étudiants en droit connaissent à propos de la hiérarchie des normes et le statut de la grundnorm), c'est effectivement parce qu'il partageait les présupposés épistémiques des philosophes de la volonté (et de l'irrationalité des valeurs) du 18 et 19e siècle. 
  
Tout cela est bel et bon, et il est tout à fait possible de soutenir un libéralisme sans fondement ni droit naturel, mais plutôt que se fader des petites pointures pour se sentir intelligent et briller en société, il serait peut être intéressant d'évaluer avec un peu plus de sérieux les tenants contemporains du droit naturel, qui ont fait l'exercice critique de l'épisteme irrationaliste que vous n'avez visiblement pas fait, Bruxibru. Ils ne vous convaincront peut être pas, mais ils ne sont pas réductibles aux caricatures charriées par la mauvaise littérature post hégélienne et proto nietzschéenne. 
  
Sur le sujet, allez voir du côté de Leo Strauss, de Peter Greach, de Robert P. George ou même de Henry B. Veatch. Même du côté d'Aristote, si vous vous sentez en verve. Tous ces messieurs peuvent être très convaincants, plus convaincants que les poètes et les bloggueurs à la mode.