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F. mas

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Tout ce qui a été posté par F. mas

  1. Une de mes lectures favorites
  2. L'île Michael Oakeshott est un tout petit îlot isolé, ce qui est assez bien vu!
  3. Il y a une sorte de mythification du vin comme du whisky d'ailleurs. Par exemple, les amateurs ne coupent pas le whisky avec de l'eau ou du soda, et les glaçons sont proscrits ( ce que je comprends parfaitement pour un glenlivet). Les japonais s'en foutent, y compris pour leurs meilleurs produits. Et en Ecosse, on consommait le whisky comme le vin, avec le repas, mais coupé à l'eau bien sûr. Ce phénomène de distinction sociale est d'ailleurs en train d'apparaître dans le milieu de la bière. C'est récent : il y a 15 ans, se poser comme amateur de bières suscitait l'étonnement, pour ne pas dire plus.
  4. Ces trois dernières semaines, j'ai lu pour vous : - The end of Gender, de Debrah Soh, qui comme son nom l'indique est un livre sur les mythes liés au genre, analysé par une ancienne chercheuse en psychologie (et spécialiste des paraphilies), collaboratrice de Quillette. Le livre se lit bien, et cherche à remettre l'église (cad la biologie) au milieu du village. Il s'agit d'une critique des mythes liées au blank slatism qui sous tend les diverses versions de l'idéologie du genre, et une attention particulière est donnée au transsexualisme contemporain, qui atteint des proportions assez hallucinantes dans le monde de langue anglaise (où on pousse certains enfants prépubères à 'transitionner' par pure idéologie ou aveuglement). Le livre est aussi une petite intro à tous les délires du wokisme sur la question de genre, et une réfutation assez claire de bcp d'assertions qui en constitue la base de départ. - Théorie générale de l'interaction, de Gael Campan : une synthèse en français anarchocapitaliste de type autrichien écrit par un économiste français émigré dans une université en Asie. Une réflexion intelligente, radicale, dans la veine de Mises, Rothbard et Hoppe. C'est un rappel profond, clair et brillant des enseignements du libertarianisme (comme des fondements de l'économie autrichienne). - Alessandro Barrico, Les Barbares : un essai écrit par un italien visant à dénoncer l'effacement de la culture classique devant la modernité portée par les nouvelles technologies. Assez décevant, voire agaçant, et ama assez représentatif de ce que CP Snow désignait par les deux cultures qui empêchent les élites cultivées de comprendre correctement les problèmes qui se posent aujourd'hui. Je donne un exemple : l'auteur commence par déplorer l'invasion du marché du vin par ceux en particulier en provenance de Californie (mais aussi Chilien etc), qu'il accuse d'uniformiser et de déprécier les vins européens plus traditionnels (français et italien notamment). Il y a un couplet sur l'affreux Robert Parker et sur son guide qui a l'effronterie de noter les vins. Selon l'auteur, c'était mieux avant, quand le vin était le jardin secret de quelques amateurs éclairés capables d'apprécier toutes les nuances d'un bon verre, chose que tous ces types en short et en baskets ont gaché avec leurs sales pattes. Le raisonnement est petit bourgeois : il y a là une réaction d'horreur face à la démocratisation d'un bien qui est maintenant de consommation courante, à savoir le bon vin.Oui parce que les vins californiens sont bons, bien meilleur que l'ordinaire du vin de table d'avant, et qu'ils ont conquis de nouveaux publics autrefois totalement étrangers à la culture du vin (par ex, les USA, devenus premiers consommateurs de vin). Les amateurs devraient s'en réjouir plutôt que de chouiner sur leurs privilèges perdus. Ce genre de réaction est aussi observable dans le domaine du whisky (que je connais mieux) : on se plait des whisky japonais, qui sont pourtant très bons, et aussi parce qu'ils marchent comme révélateurs. Un certain nombre de whisky qu'on nous survendait jusqu'à présent était médiocre et surcôté. Pareil pour le vin. Mais il y a plein d'autres sujets d'agacement poke @Rincevent - Niall Ferguson, The Square and the Tower, networks, hierarchies and the struggle for global power. L'auteur a pour thèse que les réseaux sont aussi importants dans l'histoire que les organisations verticales et hiérarchiques de type Etat par exemple. Je trouve que sa définition de 'réseaux' est assez lâche (malgré une démonstration assez poussive) et qu'on a du mal à trouver une quelconque unité via le sujet dans cet essai, mais malgré ça, c'est très distrayant. Une excellente lecture d'été ! Enfin, fidèle à mon habitude de faire plus de trucs en même temps, je continue ma lecture de How Innovation works, de Matt Ridley, j'ai commencé Escaping Paternalism de Mario Rizzo et Glen Whitman (excellent produit pour l'instant !) et je suis à peu près à la moitié de Bloc contre bloc, la dynamique du Macronisme, de Jérôme Ste Marie (qui est l'inventeur du concept de 'bloc élitaire pour parler du macronisme).
  5. On n'évoque pas non plus les polémiques alakon sur Wolfenstein et ses signes nazi btw. Il y a un autre aspect qui passe à la trappe,c'est aussi le fait que pendant longtemps, 90% des jeux produits étaient de la merde, et que loin d'être une progression extraordinaire vers ce qu'on trouve aujourd'hui, il y a eu des milliers et des milliers de trucs cheap et malfoutus typiques d'une prod globale qui restait aussi assez artisanale (c'est d'ailleurs l'une des raisons du krash de 83).
  6. J'ai regardé tous les épisodes ce we, j'ai aussi été agacé par le narrative woke corporate de bas étage, avec son couplet pro-trans, pro-minorités (LGBT et noirs) à la portée des millenials (j'ai bien aimé le 'à l'époque, on utilisait des floppy disc, équivalents actuels des clefs usb'). Ca déforme tout et donne une histoire totalement fantasmée pour satisfaire aux vaches sacrées de l'époque. L'hypocrisie est d'ailleurs à son comble quand on nous présente le modèle féministe qu'est Roberta Williams, qui a inventé avec son mari le jeu d'enquête. Certes Roberta a inventé le jeu d'enquête, et aussi fondé la compagnie Sierra, connue pour King Quest, Space Quest et surtout l'inoubliable série softporn des Leisure Suit Larry. Pas sur que les minettes à gros seins qui peuplaient les 7 ou 8 épisodes de la série cadrent avec le ripolinage politiquement correct Netflix. Le niveau était assez nul, et j'aurais aimé qu'on évoque certains sujets à peine effleurer (comme par exemple le krach du jeu vidéo de 1983, la rivalité consoles ordi, l'âge d'or du piratage informatique, etc.).
  7. C'est déjà du communisme.
  8. F. mas

    Explosion à Beyrouth

    Je suis sûr que l'Iran, Israel, la Syrie et l'Iran (et donc la Russie) seraient ravis de voir revenir la France au Liban... Et que la France a tout à y gagner aussi... ?
  9. Tu pourrais envoyer ta trad à rédaction@contrepoints.org ? Séverine ne bosse pas en semaine, je suis en off et Justine qui est sur le pont n'est pas sur le forum. En tout cas, un grand merci, ce que tu fais nous aide beaucoup. ?
  10. Que ferait Will Smith à ma place ?

  11. Bonnes vacances !
  12. L'admiration contemporaine pour le modèle chinois existe pourtant, je l'ai rencontrée. D'abord au-delà des socialo-communistes : il y a eu comme une mode il y a quelques années pour nous vendre le modèle chinois comme le nouveau véhicule de la modernisation économique mais non occidentale. Je me souviens avec effarement des articles sur le sujet qui s'empilaient dans Foreign Affairs mais aussi des propositions régulières pour Contrepoints qui voulaient absolument nous vendre le modèle chinois comme un capitalisme d'un nouveau genre. C'est d'ailleurs pour cette raison que je me suis intéressé sérieusement au 'modèle chinois' avant que ça soit cool (hipsterFM mode on). Et alors figurez-vous que le premier livre que j'ai lu sur le sujet, écrit pas l'un des spécialistes du sujet et présenté comme l'un des pontes de l'école de la régulation (en gros une école économique socialisante qui rêve d'une société dirigée par une élite bureaucratique et qui bien entendu est une niche écologique qui prospère au sein de nos grandes écoles) est une apologie sans nuance du modèle coécrit avec une 'économiste' chinoise qui délire pendant des pages sur l'économie socialiste de marché et la nécessité de l'autorité politico-bureaucratique pour donner un sens à une société qui de toute façon a tjrs fonctionné ainsi. On imagine que nos énarques et nos X doivent avoir des étoiles dans les yeux quand ils lisent ça. Il y a quelques jours, j'ai lu un article un peu grotesque de Usbek et Rica qui exprimait son étonnement de voir la gauche française assez timide sur la liberté de Hong Kong. Le plumitif ajoutait qu'en France d'ailleurs, Hong Kong était d'abord défendu par l'extrême droite, Marine Le Pen et tout le bestiaire habituel. Encore une fois, un bien bel hommage rendu à la droite radicale par ces charclos et autres larbins. Au delà des explications proposées, je note que dans l'imaginaire du demeuré philocommuniste moyen, c'est sale de défendre Hong Kong et la gouvernance chinoise, il n'y a pas grand chose à dire sur le sujet. Mieux vaut s'écharper sur la question de savoir si les femmes ont un zob ou si Eric Zemmour a torturé des juifs en Algérie.
  13. Le sport ça sert à rien.
  14. Il y a ce qu'on voit et ce qu'on ne voit plus.^^
  15. Merci beaucoup
  16. F. mas

    Aujourd'hui, en France

  17. Certaines institutions bonnes peuvent se retrouver dans certaines circonstances mauvaises pour pas mal de monde au-delà des clivages démocratiques de ces deux derniers siècles. On peut trouver des réflexions assez proches dans la philosophie politique d'Aristote sur la différence entre régimes droits et ceux déviés, ou même dans la République de Platon. Par exemple des institutions républicaines/démocratiques gouvernant des citoyens à l'esprit tyrannique ou monarchique ne sont pas bonnes, et peuvent mêmes aboutir au contraire de ce qu'elles sont censées enseigner. Il n'existe malheureusement de ce point de vue des institutions ou un étalon assez solide pour garantir la qualité des institutions en dépit des circonstances (d'ailleurs, pour Platon, le déclin de l'esprit des institutions est cyclique). On peut penser par exemple à la République de Weimar, dont les institutions démocratiques ne furent pas abolies avec l'avenèmement du nazisme. Formellement, la constitution existait toujours, même si réellement, ce n'était plus le cas et que ses principes ont été très utile, particulièrement la neutralité de l'Etat, pour laisser se développer l'extrémisme. John Kekes dans son livre sur la moralité du pluralisme a eu l'occasion d'approfondir son propos sur l'impossibilité de découvrir un point d'appui ou une valeur permettant de dominer et d'invalider les autres définitivement (ce qu'il appelle le "monisme"). Kekes divise les valeurs présentes (morales ou pas) au sein de la société entre valeurs premières et valeurs secondaires, les premières étant universellement nécessaires à la vie bonne, les secondes contingentes. Aucune de ces valeurs ne sont dispensables pour vivre une bonne vie, quelque soit le contenu qu'on mettre derrière l'expression 'vie bonne'. En conséquence, aucune valeur particulière ne permet de démettre les autres, ce qui les rend toutes conditionnelles : "according to pluralists, this does not lead to the desintegration of morality, because the conflicts about values could be resolved reasonably. It is just that these reasonable resolutions will not appeal to an overriding value but to historically conditioned traditions and conceptions of the good life that the opposite protagonists share." Comme pour Oakeshott, la politique est une activité d'abord pratique faite de compromis historiquement contingents, c'est à dire révisables et transitoires. Notons aussi que Kekes ici élargit sa position, qui n'est plus simplement 'conservatrice', mais 'pluraliste'. Parmi les auteurs qu'il désigne sous cette étiquette, il y a des conservateurs, des progressistes et des non alignés (I Berlin, C Taylor, T Nagel, J Rawls, M Nussbaum, Oakeshott, etc.).
  18. @Johnathan R. Razorback Désolé pour le retard dans ma réponse, en ce moment, je suis très pris et la question du rapport entre Oakeshott et la tradition du droit naturel n'est pas simple. Premièrement, Oakeshott est avant tout Hobbésien, et donne une interprétation spéciale à l'oeuvre du philosophe qui n'est pas celle par exemple proposée par Leo Strauss. Pour O, Hobbes est le premier auteur à rompre avec la tradition classique de la loi naturelle (Aristote et Platon). Le rationalisme de Hobbes est celui d'un sceptique, qui pense la loi comme un effet de la volonté et comme constitutive de l'artifice qu'est la puissance publique, là où les classiques pensaient en termes de raison capable de produire un ordonnancement naturel des lois en régime politique. Hobbes en gros déplace le caractère central de la Raison pour celui de 'raisonnement' (la capacité à produire des connaissances hypothétiques). Comme Hobbes, mais aussi comme Hegel, la philosophie du droit de O est surtout une philosophie de la volonté, qui lui fait défendre une sorte de positivisme libéral centré sur l'état de droit et l'individu, le droit comme manière de vivre ou de se conduire plus que sur des 'droits naturels' qui prééxisteraient aux artifices historiques qui ont vu naître le droit libéral. Notons au passage que O trouve le libéralisme de Locke (et Locke lui-même) un peu nul. La critique adressée aux droits naturels se retrouvent un peu partout dans son oeuvre, de Politics of Faith and Politics of Skepticism jusqu'à Human conduct, dans des textes comme Talking politics ou The Political economy of freedom (des textes reproduit dans 'Rationalism in politics') mais il semblerait avoir synthétisé ses arguments dans un texte intitulé Contemporary British Politics paru dans The Cambridge Journal en 1947 (je n'ai pas le texte, c'est dans le livre de Paul Franco sur O.). Sinon je conseille de commencer Oakeshott par Rationalism in Politics and other essays plus que par Human Conduct, qui est difficile et qui synthétise toute sa vie de recherches.
  19. John Kekes, c'est très bien: 'The Morality of Pluralism' fait partie de mes livres favoris aussi. Content de voir que quelqu'un s'intéresse à lui !
  20. C'est aussi une conception générale de la philosophie politique : on aurait besoin d'une théorie fondatrice pour légitimer les organes de choix collectifs (et le statut des choix individuels en même temps). Les théories de la justice comme équité, comme impartialité, etc. sont légions dans les départements de philo po, et sont largement socdem.
  21. C'est pas Macron et son gang qui monopolise le terme en France?
  22. Merci beaucoup pour la référence : je vois parmi les coauteurs Randy Simmons, l'auteur de Beyond Politics: the roots of government failure, qui est l'un de mes livres de chevet. Je vais commander et lire le livre dès que j'aurai fini les 3 livres que j'ai commencé : - Nature via Nurture, un vieux livre de Matt Ridley - How innovation works, le tout dernier Matt Ridley, -Le cahier de tendance 2020 "La France qui vient", un ouvrage collective sous le patronage de la Fondation J Jaures (dir JL Cassely/T Germain).
  23. Yep! C'est pas mal du tout.
  24. En parlant de malware, mon deuxième abonnement, c'est la chaîne de JL Mélenchon.
  25. Je viens donc de créer un compte. C'est... spécial. Premier abonnement : Lemonde.fr, histoire de ne pas être trop dépaysé.
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