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F. mas

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Tout ce qui a été posté par F. mas

  1. Sur le totalitarisme L'idéologie et la terreur, c'est au contraire très arendtien ce que je dis ! Gauchet parle d'idéocratie : un régime guidé par l'idéologie et qui se sert de la terreur pour effacer la réalité et la remplacer par la propagande. L'origine des systèmes totalitaires dans les systèmes coloniaux oui, mais ces systèmes ne contenaient pas déjà l'intégralité, en eux-même, le système totalitaire (c'est une source...). La relative anarchie au sommet des systèmes totalitaires n'est pas voulue, même si elle est réelle (cf le nazisme) Aristote vous fusille du regard depuis sa tombe : la Cité n'est pas l'Etat, c'est même une organisation politique sans Etat (sur le sujet par ex vidal naquet ou castoriadis, mais bon), ce phénomène purement moderne, et qui marque la rupture entre l'ancien monde et le nouveau (avec le gvt représentatif). Dans la notion de P, mais plus encore dans le Nomos, Schmitt dissocie Politique et Etat : le critère ami/ennemi, c'est justement pour rompre avec la vieille tradition positiviste qui réduit le Politique à l'étatique, alors que justement, celui-ci peut se loger dans d'autres lieux/organisations sociales, genre les grands espaces (cf le nomos). Le 'certain type d'Etat' de Nisbet, c'est l'Etat moderne, qui est en compétition pour le pouvoir depuis l'origine avec les féodalités/les corps intermédiaires/ d'un côté, l'Eglise et l'Empire de l'autre, et qui ne triomphera que quand tous ses compétiteurs seront à terre. C'est celui qui selon le bon mot de Hume se fit par la conquête extérieure ou intérieure (la GB v. la France).
  2. Oui, The quest for community. La tradition sociologique est intéressant aussi, enfin si on est dans le trip sociologue.
  3. Désolé de répondre un peu tard, j'étais assez occupé! Non je ne confonds pas décisionnisme et totalitarisme. Ce qui intervient dans/pour établir la situation d'exception, c'est le souverain politique, celui dont la décision ne se subsume d'aucune norme, parce qu'il est à la fois celui qui pose la norme, qui peut l'abolir et s'y soustrait car Princeps legibus solutus est. Contrairement au positivisme, il n'y a pas de rupture entre pouvoir constituant originaire et dérivé, entre décision politique créatrice qui pose les institutions et son fonctionnement ordinaire. L'exécutif, c'est le lieu constitutionnel de la souveraineté concrète (par opposition à celle abstraite de la constitution écrite libérale-bourgeoise), où pour les décisionnistes, le souverain agit de façon délié des lois ordinaires (ou qui peut se délier lui-même des lois ordinaires au nom de par exemple, l'état d'exception). D'ou les réflexions de capitant sur l'article 16 ou celle de Schmitt sur l'art 48 de la constitution de Weimar. Il y a une raison à la non formalisation de l'exécutif, qui par ailleurs, dans la tradition libérale, est toujours subordonnée au législatif ou au judiciaire, c'est que sont histoire longue le fait plutôt appartenir à la tradition monarchie (voire despotique, si on en croit L Strauss toujours). Son intégration au constitutionnalisme moderne se fait de manière chaotique, et se fixe grâce aux crises économiques et à la guerre (cf de Jouvenel). Aujourd'hui, le triomphe absolu de l'exécutif correspond aussi à celui de l'état bureaucratique moderne, devenu tellement dominant qu'il a largement obsolétisé le droit libéral d'avant guerre (Cf N Roussellier sur le pouvoir exécutif) Le totalitarisme ce n'est pas tant l'acceptation de l'arbitraire au sens premier du terme au beau milieu de l'ordre constitionnel que sa subordination à l'idéologie + l'emploi de la terreur. Sur le 'libéral conservatisme' : on peut soutenir la thèse inverse, comme le fait par exemple Robert Nisbet (thèse que je fais mienne au passage) : l'Etat, avec son exécutif fort ses technocrates et sa bureaucratie, est profondément révolutionnaire : il détruit systématiquement les communautés naturelles et les corps intermédiaires (mais aussi la monnaie, le droit commun, la morale et les coutumes établies) pour proposer sa version propre afin s'assouplir l'échine de ses administrés. Je ne mets pas en doute le libéralisme d'Aron, je rappelle seulement qu'il est meilleur politologue qu'économiste Et que sur ce plan là, je ne le trouve pas totalement convaincant. J'ai donné la réf sur Raynaud plus haut, c'est un article de Commentaire.
  4. Y'a qu'à laisser les pays aux standards moraux particulièrement bas (Chine, Corée du Nord, Russie, Mordor) faire le sale boulot et profiter ensuite de leurs avancées tech en leur envoyant des espions! La morale est sauve et tout le monde s'y retrouve!
  5. La bonne époque de la piraterie informatique
  6. Il y a un article dans the conversation que je viens de programmer pour demain. Mais tout article complémentaire est bienvenu. Le sujet est suffisamment important pour qu'on en parle.
  7. Pour Schmitt, il n'y a pas de politique libérale, seulement une critique libérale de la politique, qui en gros à ses yeux peut se réduire à l'économie et à la morale (et au droit > cf la critique du normativisme), donc pas d'opposition possible entre lib pol et lib éco. On pourra lire par exemple sur le sujet la Notion de politique. Sur Augusto : comme il n'existe pas de gouvernance politique proprement libérale (même si le fonctionnement de l'état de droit nécessite un certain nombre d'institutions de base), son fonctionnement s'accommode de différents modes de gouvernement (démocratie, monarchie, dictature, parlementarisme) qui ont en commun de ne pouvoir être le reflet de son fonctionnement social. Ca colle plus ou moins bien, et en ce qui concerne le Chili, la libéralisation s'est accompagnée de la transition vers la démocratie. Je n'innocente pas Aron, il faut lire l'article de Philippe Raynaud sur le sujet, qui est complet. Mais je prends en compte cette remarque. La postface de Taguieff au livre de Freund est intéressante, mais je cherche toujours ce qu'il a trouvé de libéral chez lui. Schmitt n'envisage pas l'état libéral bourgeois 'centré sur ses fonctions régaliennes' comme un modèle politique, son truc, c'est rééquilibrer le pouvoir pour donner à l'exécutif la prééminence absolue. Aron n'a jamais pensé en termes de recentrage sur les fonctions régaliennes (il est plutôt keynésien), et de mémoire, Freund non plus. C'est d'ailleurs, à mon avis le problème commun à ces auteurs, malgré leurs grands talents en sc politique. Je ne vois pas bien pourquoi on parle des anarcaps ici : entre le décisionnisme et sa tentation permanente de l'intervention politique dans tous les domaines de l'existence et l'anarcapie, il y a le libéralisme classique, hein.
  8. Les vrais savent.
  9. Non, Schmitt ne distingue pas entre libéralisme économique et politique. Il a dans le viseur le gouvernement représentatif (parlementarisme et démocratie, théorie de la constitution), le libéralisme bourgeois qui a à sa tête la classe discutante et prétendument rationnelle (parlementarisme et démocratie) et défend un droit déterritorialisé typique des thalassocraties (le nomos de la terre). Sur Hobbes : la critique adressée à Schmitt par Leo Strauss repose d'ailleurs sur son usage radicalisé de l'auteur du Leviathan : il cherche à fonder un pensée illibérale en s'appuyant sur l'un des auteurs fondateurs du libéralisme (ou du moins de ses concepts clefs), ce qui ne peut aboutir qu'à un échec dans sa tentative de sortie de la philosophie moderne. Aron et Freund font une lecture sélective de Schmitt. Aron n'est même pas au courant que Schmitt a été kronjurist du reich, il est surtout influencé par sa vision des relations internationales (sur le sujet, https://www.commentaire.fr/boutique/achat-d-articles/raymond-aron-lecteur-de-carl-schmitt-9592), tandis que Freund est plus conservateur (wébérien, néoaristotélicien, etc), mais très modérément libéral (ce qui par ailleurs n'enlève rien à ce dernier. Je le trouve très intéressant, peut être même par certains côtés plus de Schmitt). Perroux était corporatiste, pas libéral, et Capitant décisionniste tendance gaulliste de gauche.
  10. Ahha je vois Gwen Calves dans le lot (que j'ai un peu connu puisqu'elle bossait sur les USA à scpo). Quelqu'un de très compétent, mais effectivement, ce ne sera pas super réac si les intervenants sont de la même eau
  11. F. mas

    Chanson franchouille

  12. F. mas

    Chanson franchouille

  13. Je suis d'accord avec le reste, mais pas avec ça. Ce que j'ai pu lire, c'était de la mauvaise synthèse, très difficilement lisible : des études mises bout à bout avec un souci assez approximatif de cohérence et de vraisemblance. Tout le contraire de Matt Ridley par exemple.
  14. C'est une somme, mais c'est très pratique et up to date. Par contre je ne le trouve pas très bon pour présenter son propos : il part du fonctionnement cérébral pour arriver à l'ensemble du comportement humain bio puis social, ce qui est logique, mais trop abstrait pour l'amateur que je suis. J'avais acheté le livre il y a des mois aux us, et j'avais laissé tomber au bout de 50 pages. Et puis j'ai passé les 150 premières pages, j'ai lu le reste et suis revenu vers le début. Je ne doit pas être cablé normalement.
  15. Je continue à lire pas mal. Un florilège de ce qui m'a marqué dernièrement The evolution of everything, de Matt Ridley (une tentative d'appliquer la grille évolutionniste au maximum de choses : culture, économie, éducation. Bon livre, même si je ne suis pas convaincu, en particulier sur l'évolution spontanée du droit) Darwin's dangerous idea, de Daniel Dennett (mise à niveau pour moi sur la théorie de l'évolution, lecture complémentaire du livre de Dawkins sur le même sujet et de celui de Matthew Ridley Evolution) The Pragmatic enlightenment, de Dennis Rassmunssen (Montesquieu, Voltaire, Hume, Smith, les Lumières écossaises, la tradition de l'ordre spontané. Tout ce que j'aime.) Primates et philosophes, de Frans de Waal (L'éthologie remet en selle la théorie des sentiments moraux à la Smith Hume. J'aime ça, et cela malgré les réticences des philosophes professionnels rawlsiens). La nature du social de Laurent Cordonier (la sociologie à l'époque des sciences cognitives. Informatif sans être transcendant) Behave, de Robert Sapolsky (extra : tout ce qu'il faut savoir sur le comportement humain du point de vue biologique aujourd'hui. Indispensable, en particulier en sociobio) The Nature of Politics, de Roger D. Masters (ethologie/sociobio à l'ancienne un peu dépassé...) L'erreur de Descartes d'A Damasio (sur les relations entre sens, cerveau et cognition) et je suis en train de lire Le singe en nous, de Frans de Waal.
  16. Tu le salueras de ma part. Nous nous sommes vus non pas le we dernier, mais celui d'avant, en compagnie de @Miss Liberty. Et si tu veux faire un compte rendu de son livre...
  17. La trahison d'Asia Bibi (sur Quillette) https://quillette.com/2018/11/21/the-betrayal-of-asia-bibi/
  18. Oui, enfin pour ceux qui s'intéressent à la philosophie pragmatique en général.
  19. Haha! Je l'ai et je l'ai lu.
  20. Je ne connais pas l'histoire du socialisme britannique. C'est vraiment très intéressant, surtout que Spiked est l'une de mes lectures favorites...
  21. ça barde du côté de l'Elysée
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