Largo Winch

En partie oui ; elle peut résulter d'un double processus : de socialisation (du groupe vers l'individu) et d'acculturation (de l'individu vers le groupe).

Sur le sens du terme "institution".

Je réagissais au fait que tu considérais plus haut que les "les non-ancaps" (autrement dit les libéraux classiques) partageaient la même vision que les jacobins. Ce qui est faux.

Je ne suis pas d'accord avec ça. Pour un libéral classique, les institutions comptent, mais il n'en a pas la même conception que les étatistes. Pour un libéral, une institution est un ensemble de règles de fonctionnement qui rendent possibles la vie en société et l'exercice de la liberté de chacun, soit un "ordre spontané", là où les étatistes voient un corps administratif qui a la charge de "construire" l'ordre. Le libéral veillera au respect de l'Etat de droit, qui est décorrélé du "respect des fonctionnaires" en charge de le faire fonctionner. Ce qui compte dans les institutions ce ne sont pas les titres ou les fonctions des corps administratifs, et encore moins les personnes qui les incarnent. Je dirais même que la soumission obséquieuse vis-à-vis des fonctionnaires est contraire à la conception libérale des institutions. Pour le dire rapidement, le libéral n'est pas jacobin. Pour un libéral, gifler un fonctionnaire ne devrait pas être vu comme un manque de respect de l'institution, mais plutôt comme le manque de respect d'une personne particulière. L'institution chère aux libéraux n'a pas été mise en péril par la gifle sur la personne du Président, mais lorsque ce même Président a bafoué l'Etat de droit et piétiné les libertés individuelles en décrétant de façon illégitime un état d'urgence sanitaire.

Pendant que la jeunesse délinquante se faisait tabasser par la flicaille parce qu'elle osait s'amuser après 23h, à Roland Garros, un public bien discipliné acclamait son bon Prince :

Heu, non. L'utilitarisme est bien un courant faisant partie de la tradition philosophique libérale.

Et cette même flicaille, qui verbalise illégitimement des quidams qui ne font rien de mal, va ensuite aller chialer dans les médias qu'ils n'ont plus le respect de leurs concitoyens.

Tiens, tiens, certains des pires confinistes, tout piteux de constater que l'épidémie a fortement régressé et beaucoup plus rapidement que ce qu'ils prévoyaient, se sentent obligés de battre leur coulpe : Dominique Costagliola et Gilbert Deray ont admis du bout des lèvres s'être trompés dans leur prévision.

Ce pays est magnifique : la France souffre d'un excès de verticalité du pouvoir exercé par les politiques et les bureaucrates, mais quand un quidam exprime de façon maladroite et violente son malaise face à cette verticalité, la réponse unanime des politiques est qu'il faut restaurer l'autorité, c'est-à-dire accentuer davantage cette verticalité. La "peur doit changer de camp", selon l'expression désormais consacrée et préférée des laudateurs de l'Etat-policier, c'est-à-dire que ce n'est plus à l'institution politique et bureaucratique de servir le citoyen et de rendre compte sur ses manquements, non, c'est au citoyen d'avoir la trouille du pouvoir et de baisser la tête. Je suis allé zyeuter ce midi le journal de la droitarde Sonia Mabrouk sur Cnews pour me marrer un bon coup, et je n'ai pas été déçu : cette gifle au président est le symptôme d'une France qui se délite, les valeurs de la Rrrépublique sont menacées, la société devient violente, l'autorité des enseignants est bafouée ma bonne dame, etc., etc. Personne pour se demander si ce climat délétère et ce ras-le-bol ne seraient pas un juste retour de manivelle de la violence étatique et des gifles quotidiennes que reçoivent les Français d'un pouvoir politique et d'une bureaucratie en roue libre, surtout cette dernière année...

Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement : Merci Gaby !! (et après certains s'étonnent de recevoir des gifles...)

Moi je pense que Bisou n'est pas objective : elle nous fait souvent la promo de Consigny, elle en pince pour lui, c'est évident... C'est un peu comme si j'avouais que j'étais troublé par Verdier-Molinié qui prône un esprit d'ouverture avec son petit air coincé, le tout vêtue de cuir.

Pour info, cela fait un mois que l'ambiance est très électrique au sein des universités car le ministère ne donnait aucune information sur la façon dont on devait organiser la prochaine rentrée universitaire. Juin, c'est le moment où tout le monde travaille sur l'organisation de la rentrée suivante... Faut-il prévoir une rentrée avec jauge ? Faut-il prévoir une double planification : en service normal (100% présentiel) et, au cas où, en service dégradé (avec jauge et 50% distanciel) ? Les deux dernières semaines, les rumeurs les plus folles ont commencé à circuler (la rentrée se fera en demi-jauge pour les TD et en distanciel pour les cours magistraux) et le ministère restant muet, les présidents d'université ont fini par hausser le ton et pousser le ministère à se prononcer. On vient enfin d'avoir en fin de semaine dernière l'annonce du ministère : travailler sur une rentrée 100% en présentiel, et pas la peine de prévoir un plan B (en demi-jauge). Avec une telle annonce, je me dis que la volonté actuelle du gouvernement n'est pas de recourir de nouveau au confinement...

Je ne suis pas trop d'accord. Pourtant je n'ai aucune sympathie pour Macron et son gouvernement, et je suis persuadé que les libertés individuelles vont fortement morfler en France dans les mois et années qui viennent. Mais je vois mal comment ils pourraient de nouveau imposer un nouveau confinement avec 60 à 70% de la population vaccinée à la fin de l'été. Sauf s'il y a un vrai variant qui rend inefficace le vaccin et occasionne une nouvelle flambée de décès. Eh bien justement. La stratégie affichée des pays occidentaux est d'avoir tout misé sur la vaccination et d'avoir expliqué que c'était la seule et unique sortie de crise. Reconfiner, ce serait admettre que cette stratégie était mauvaise. Que l'Etat a fait le mauvais choix et a raté sa gestion de crise. Pire, ce serait admettre qu'il n'existe aucune sortie de crise... Je doute qu'un Etat ait envie de se lancer dans ce type de discours suicidaire... Je crois davantage à la mise en place d'autres mesures liberticides : vaccin rendu obligatoire (s'il y a résurgence de cas à l'automne, on nous expliquera qu'il n'y a pas eu suffisamment de Français vaccinés), restrictions des libertés de circulation entre pays...

Ne ronchonne pas trop vite : attends l'automne prochain, quand les Français réclameront le retour des restrictions.

Petite anecdote : l'une des toutes premières expériences marquantes du début de ma carrière à l'université, il y a 25 ans, en première année de sciences éco, est d'avoir été confronté à une étudiante qui ne comprenait pas la différence entre impôt progressif et impôt proportionnel. J'avais beau dessiner des courbes au tableau, elle ne comprenait rien. Ca m'avait perturbé, je me sentais démuni. À l'époque, l'ensemble de la classe se moquait de l'étudiante sous cape... Je serais curieux de connaitre le niveau de compréhension des étudiants actuels sur cette question. Je ne serais pas étonné qu'une telle étudiante ne soit plus minoritaire...

Je comprends mieux pourquoi la plupart des étudiants de licence sont incapables d'interpréter un ratio A/B...

Voilà, les petites couleurs rouge, orange et verte sont de retour, et cette fois-ci nos bureaucrates ont barbouillé tout le planisphère ! Notre belle administration a décidé d'étendre ses mesures bureaucratiques pour régenter les allers et venues entre la France et le Reste-du-Monde. Le "monde d'après", c'est la bureaucratisation du tourisme. J'apprends grâce à cette carte que la situation de l'épidémie est plus préoccupante aux Etats-Unis qu'en Europe... Et bien sûr, pour accompagner cette carte, un beau tableau pour essayer de s'y retrouver dans la myriade de procédures à l'œuvre !

Funky Bassist...

Ici, davantage que le son Motown, c'est surtout la "Chic" touch, avec aux commandes Nile Rodgers et Bernard Edwards.

Après lecture de l'intéressant article de David Zaruk publié par CP, je me dis que la covidémence que l'on connait actuellement s'explique en grande partie par une incompréhension par la plupart des gens des principes de base de la gestion des risques. Ce déficit de connaissances, on le trouve chez le Français moyen bien sûr, mais également chez l'élite politique, bureaucratique, mais aussi scientifique. Par exemple, les promoteurs de la « stratégie zéro covid » sont en grande partie des gens qui ont une formation scientifique. Or pour prôner une telle stratégie, il faut être hermétique à la gestion des risques... En y repensant, je me rends compte que même dans ma discipline, les "sciences de gestion", la gestion des risques ne fait pas partie du "tronc commun" : je crois que seuls ceux qui choisissent la spécialité "gestion de projet" sont formés à ça, ce qui est sacrément problématique...

Cette infographie est vraiment perturbante, même pour moi qui, en tant qu'enseignant, vis au quotidien l'affaissement du niveau intellectuel des Français. Je n'en reviens pas : en France, un jeune sur deux qui entre au collège ne maitrise pas une opération aussi simple que la soustraction...

Clint initie son fils Kyle au jazz.

Je découvre que l'excellent violoniste Stéphane Grappelli est présent sur une prise alternative de Wish You Were Here, le célèbre titre de Pink Floyd. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi cette version n'a pas a été choisie pour figurer dans l'album, que je trouve bien mieux que celle finalement retenue...