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Mes lectures philosophiques sont de retour.

 

Je lis un papier de Geoffrey Hodgson qui s'appelle The Firm as Interactor, et je vais continuer avec le bouquin The Evolution of Institutional Economics. Hodgson est, si je comprends bien, une figure du proue de l'institutionnalisme depuis 15-20 ans avec une approche évolutionniste de l'histoire des institutions. En particulier il s'intéresse à l'émergence du capitalisme d'un point de vue darwinien/dawkinsien, avec l'entreprise comme individu (interacteur est le terme technique, emprunté à Hull si je comprends bien) et les procédés (industriels et managériaux, je n'ai pas l'impression qu'il distingue trop pour l'instant) comme réplicateurs (d'après la terminologie de Dawkins).

 

Du coup j'ai aussi commencé à lire The Selfish Gene de Dawkins sur le conseil de @Vilfredo et parce que c'est une référence fréquente chez Hodgson.

 

  • Yea 2
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J’ai pensé à toi récemment parce que j’ai acheté From Bacteria to Bach and Back de Dennett qui contient une longue analyse de l’évolution culturelle dans Dawkins 

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Après avoir passé une année à lire moins que jamais, je viens de dévorer Waiting for the Barbarians de Coetzee. Je vais mettre un moment à m'en remettre, c'était très perturbant.

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il y a 8 minutes, Bézoukhov a dit :

Idem. Le post-confinement m'a massacré en terme de lectures.

Pareil. Et si j'ai repris, je n'avance que très lentement dans mes lectures.

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@Hayek's plosive ça répond à ta question sur l'envie? J'ai pensé à toi en lisant ça dans Hume:

Citation

This reasoning will account for the origin of envy as well as of malice. The only difference betwixt these passions lies in this, that envy is excited by some present enjoyment of another, which by comparison diminishes our idea of our own: Whereas malice is the unprovoked desire of producing evil to another, in order to reap a pleasure from the comparison.

 

  • Yea 1
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Le 22/10/2021 à 18:42, Johnnieboy a dit :

Après avoir passé une année à lire moins que jamais, je viens de dévorer Waiting for the Barbarians de Coetzee. Je vais mettre un moment à m'en remettre, c'était très perturbant.

 

Développe. Il est sur une étagère chez moi et j'hésite.

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il y a 46 minutes, Moustachu a dit :

 

Développe. Il est sur une étagère chez moi et j'hésite.

 

Pfiou, ce n'est vraiment pas facile tant cette courte œuvre aborde de thèmes. Il y a un peu d'Antigone, dans l'opposition classique entre Droit et Loi. Mais avec un petit twist d'Arendt. (Désolé de rester vague, je n'aime pas spoiler).

 

Un peu d'illustration légèrement prophétique de la Guerre d'Irak, aussi. Alors que les États devraient désigner leurs ennemis extérieurs en fonction des actions hostiles desdits ennemis, on retrouve ce procédé de d'abord décréter qui était l'ennemi puis de faire feu de tout bois pour justifier cette décision. Cette œuvre permet de tirer un trait d'union entre la colonisation et l'invasion de l'Irak, car les procédés justificatifs sont les mêmes.

J'ai aussi beaucoup apprécié l'illustration de l'incompréhension totale de la torture et de la cruauté gratuite, qui n'est pas un thème original en littérature, mais qui est très bien narrée grâce au dialogue intérieur du narrateur. Cette incompréhension naïve d'un humaniste face au Mal, en somme.


Et, aussi, le style très neutre probablement inspiré de Kafka qui m'a beaucoup plu et qui semble être le seul style capable de retranscrire l'absurde à moins de basculer dans le psychédélisme. Il y a beaucoup d'autres réflexions comme la xénophobie, le grand âge et le sentiment d'être dépassé par son époque, etc.

Je sais, je suis un très mauvais critique littéraire mais, fais-moi confiance, tends le bras et attrape ce livre de ton étagère.

  • Yea 3
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Il y a 9 heures, Vilfredo a dit :

@Hayek's plosive ça répond à ta question sur l'envie? J'ai pensé à toi en lisant ça dans Hume:

 

 

C'est intéressant, meme si je trouve plus pertinent de comparer les nuances entre envie et jalousie plutot qu'envie et malice (qui pour moi n'est pas une passion).

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il y a 6 minutes, Hayek's plosive a dit :

 

C'est intéressant, meme si je trouve plus pertinent de comparer les nuances entre envie et jalousie plutot qu'envie et malice (qui pour moi n'est pas une passion).

Juste pour être sûr, malice (en anglais) = méchanceté, non? Bon sinon je vais continuer à chercher :lol:

edit je me disais l'autre jour qu'il y aurait une blague pourrie à faire en donnant comme titre à un bouquin "Humean Nature" et aujourd'hui j'ai vu que ce livre existait. Joie et consternation de voir que mon sens de l'humour est partagé.

  • Haha 1
Posté
Il y a 2 heures, Vilfredo a dit :

Juste pour être sûr, malice (en anglais) = méchanceté, non? Bon sinon je vais continuer à chercher :lol:

edit je me disais l'autre jour qu'il y aurait une blague pourrie à faire en donnant comme titre à un bouquin "Humean Nature" et aujourd'hui j'ai vu que ce livre existait. Joie et consternation de voir que mon sens de l'humour est partagé.

 

Malveillance, je dirais, mais l'un ou l'autre ce sont des actions.

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Le 25/10/2021 à 23:30, Hayek's plosive a dit :

 

Malveillance, je dirais, mais l'un ou l'autre ce sont des actions.

Hume la définit plus loin: “a joy in the misery of others, without any… enmity to occasion this joy” (donc pas une action)

Posté
il y a 24 minutes, Vilfredo a dit :

Hume la définit plus loin: “a joy in the misery of others, without any… enmity to occasion this joy” (donc pas une action)

 

Mouais. Dans ton premier extrait c'est défini comme "unprovoked desire of producing evil" 

 

:jesaispo:

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Si tous mes désirs étaient des actions je serais en prison depuis longtemps

  • Yea 1
  • 2 weeks later...
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Je travaille sur les logiques de la pertinence pour mon master.

Je travaille sur l'application des maths incohérentes en physique pour un term paper de philo des maths.

Et soudain it all comes together http://www.colyvan.com/papers/ocit.pdf

Que c'est beau.

 

Sinon feedback sur Gehlen: j'ai bientôt fini Der Mensch, l'intro est passionnante, le reste est un peu répétitif. C'est une sorte de phénoménologie naturaliste. Intéressante théorie de l'action. Faudrait montrer ça à Dreyfus, le mec qui travaillait (?) sur une théorie heideggérienne de l'IA.

Posté
Il y a 1 heure, Vilfredo a dit :

Je travaille sur l'application des maths incohérentes en physique pour un term paper de philo des maths.

C'est à dire ? Ce que font les profs de physique quand tu leur dis qu'un truc qu'ils utilisent existe pas en maths : " On s'en fout, ca marche "

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Je ne sais pas si ça va t'intéresser, mais ce n'est pas la première fois que les choses autour desquelles tu tournes, @Vilfredo, me font penser à Yagisawa. (En poussant à l'extrême la tendance implicite depuis Kripke à mettre le "monde" du "monde possible" avant le possible, il jusqu'à faire de l'impossibilité une simple propriété relative que peuvent très bien avoir les choses qui existent, dont les mondes).

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il y a 48 minutes, ttoinou a dit :

C'est à dire ? Ce que font les profs de physique quand tu leur dis qu'un truc qu'ils utilisent existe pas en maths : " On s'en fout, ca marche "

Un peu oui…? L’exemple souvent pris c’est le calcul infinitésimal ou l’infinitésimal vaut 0 à certaines étapes du calcul et pas à d’autres 

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il y a 17 minutes, Mégille a dit :

Je ne sais pas si ça va t'intéresser, mais ce n'est pas la première fois que les choses autour desquelles tu tournes, @Vilfredo, me font penser à Yagisawa. (En poussant à l'extrême la tendance implicite depuis Kripke à mettre le "monde" du "monde possible" avant le possible, il jusqu'à faire de l'impossibilité une simple propriété relative que peuvent très bien avoir les choses qui existent, dont les mondes).

Mais j’adore ce genre de trucs! La métaphysique révisionniste! je l’ai téléchargé sur mon laptop mais après j’aime pas lire sur ordi. Je le commanderai peut-être quand j’aurai plus de thunes 

 

de manière générale personne ne prenait au sérieux mes questions en philo avant que j’arrive à normale. Quand je croise même des physiciens qui me demandent où je travaille et que je leur dis philo de la logique ils me disent “ah ouais c’est tous les tarés ça!”

Posté
il y a 1 minute, Vilfredo a dit :

 L’exemple souvent pris c’est le calcul infinitésimal ou l’infinitésimal vaut 0 à certaines étapes du calcul et pas à d’autres 

Ah je ne connaissais pas celle là ! Donne des exemples

 

Citation

Un peu oui…? 

ben c'est scientifiquement incorrect et font d'eux des bouffons quand même hein. Soi tu proposes des améliorations aux outils mathématiques, soit tu avoues que tu as une démarche non scientifique

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il y a 7 minutes, Vilfredo a dit :

Un peu oui…? L’exemple souvent pris c’est le calcul infinitésimal ou l’infinitésimal vaut 0 à certaines étapes du calcul et pas à d’autres 

L'Analyse Non Standard, c'est la vie.

Posté

Je pense qu'il parle de mettre 0 à un des epsilon des fois et ca simplifie des calculs qui devraient pas être simplifiés en théorie. Mais si c'est pour faire une approximation ca devrait passer 

Posté

Bah en gros quand on a développé le calcul infinitésimal (Newton Leibniz), on prend l'infinitésimal comme valant 0 à certaines étapes pour éliminer des termes et comme != 0 à d'autres pour pouvoir diviser. Par exemple, la fonction carrée f(x) = x², sa dérivée, pour Newton Leibniz, c'est f'(x) = ((x + ε)² - x²) / ε et ε c'est un infinitésimal. Maintenant je vais développer mon (x + ε)² et simplifier par ε j'obtiens pour f'(x) (ε(2x + ε))/ε = 2x + ε et comme j'ai besoin que ε = 0 ici pour l'éliminer, bah pouf je l'élimine et j'ai f'(x) = 2x, ce qui est bien la dérivée de la fonction carrée. Bah moi j'écris des trucs là-dessus.

Posté
Il y a 2 heures, ttoinou a dit :

Ah je ne connaissais pas celle là ! Donne des exemples

 

ben c'est scientifiquement incorrect et font d'eux des bouffons quand même hein. Soi tu proposes des améliorations aux outils mathématiques, soit tu avoues que tu as une démarche non scientifique

 

Avant que le raisonnement par la notion de limite soit développé, pour représenter l'évolution instantanée de la valeur d'une variable, on considérait qu'elle prenait pour valeurs celles de nombres spéciaux, infiniment petits (ce qui traduit l'intuition de l'instantanéité), qui avaient vocation être "traités comme" 0 pour décrire ce qu'on appelle en général maintenant la limite. En introduisant formellement la notion de limite tu n'as plus besoin de te poser la question de l'existence de ces nombres spéciaux.

 

Maintenant, il y a quand même des gens qui essaient de produire des modèles où ce genre de nombre existe et forme une classe d'objets à part, avec leur propres règles arithmétiques (cf. ce dont parle @Rincevent).

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il y a 1 minute, ttoinou a dit :

On étends la fonction qui à x associe x divisé par x sur le point 0, c'est tout

 

https://www.wolframalpha.com/input/?i=f(x)%3Dx%2Fx+graph

 

 

Ok mais ce qui est marrant dans les premiers développements du calcul infinitésimal c'est que cette incohérence n'empêche pas de trouver des résultats empiriquement significatifs.

Posté
à l’instant, Vilfredo a dit :

Ok mais ce qui est marrant dans les premiers développements du calcul infinitésimal c'est que cette incohérence n'empêche pas de trouver des résultats empiriquement significatifs.

 

Tout simplement parce que même si l'arithmétique de ces nombres n'était pas définie, les mathématiciens savaient ce qu'ils cherchaient à dire à chaque étape du raisonnement, et donc ils n'utilisaient pas n'importe quelle règle arithmétique à n'importe quelle étape. Tu as besoin soit d'une notion de limite formelle, soit d'une arithmétique des nombres infinitésimaux si tu te poses des questions qui vont au delà de la raison précise pour laquelle tu as introduit la notion, quand tu te demandes ce qu'elle pourrait faire d'autre.

Posté
il y a 2 minutes, Anton_K a dit :

Tout simplement parce que même si l'arithmétique de ces nombres n'était pas définie, les mathématiciens savaient ce qu'ils cherchaient à dire à chaque étape du raisonnement, et donc ils n'utilisaient pas n'importe quelle règle arithmétique à n'importe quelle étape.

Je suis d'accord que la théorie du calcul infinitésimal à cette époque est localement cohérente, mais elle n'est pas globalement cohérente. On peut se poser la question : à quoi devrait ressembler le monde s'il mappe avec cette théorie globale? Ou est-ce que le monde est aussi composé de structures partielles telles que celles que les philosophes des maths conçoivent pour formaliser la cohérence locale du calcul infinitésimal? Enfin, quelles conséquences pour le réalisme mathématique (on va inventer un engagement ontologique local aussi?) Weierstrass et Bolzano je crois ont effectivement introduit la notion de limite, mais 150 ans après.

Posté
il y a 11 minutes, Anton_K a dit :

 

Avant que le raisonnement par la notion de limite soit développé, pour représenter l'évolution instantanée de la valeur d'une variable, on considérait qu'elle prenait pour valeurs celles de nombres spéciaux, les infinitésimaux, qui avaient vocation à "devenir" 0 pour décrire ce qu'on appelle en général maintenant la limite. En introduisant formellement la notion de limite tu n'as plus besoin de te poser la question de l'existence de ces nombres spéciaux.

 

Bien sûr ! A l'époque c'était du génie !

 

il y a 11 minutes, Anton_K a dit :

Maintenant, il y a quand même des gens qui essaient de produire des modèles où ce genre de nombre existe et forme une classe d'objets à part, avec leur propres règles arithmétiques (cf. ce dont parle Rincevent).

ok. j'ai rien compris à la page wikipédia par contre (ε, δ)-definition of limit https://en.wikipedia.org/wiki/Limit_of_a_function#Functions_of_a_single_variable

c'est quelque chose qu'on avait vu en prépa maths

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