Au boulot les jeunes

[Lameador]

Un twitt qui buzze un peu est raconté par une caissière, qui se plaint que sur 12 jeunes embauchés la moitié sont incapabales d'avoir un comportement professionnel

 

Les réaction (si si, beaucoup de gens répondent ok boomer) n'enlèvent pas l'intérêt du fil. 

 

Un avis sur l'éthique de travail de la génération Z ?

 

https://threadreaderapp.com/thread/1816104532239085965.html

[Marlenus]

Est-ce qu'il y a vraiment un changement de ce point de vue?

J'ai l'impression qu'il y a toujours des étudiants qui ne voulaient rien faire.

 

 

Anecdote personnelle:

 

Il y a plus de 40ans, quand mon père a embauché ses premiers saisonniers pour la vendange, il a pris des étudiants qui étaient saoul dès le matin, qui ne foutaient rien et au final la quasi totalité des vendanges ils les ont fait seuls avec ma mère.

L'année d'après il a été plus rigoureux sur le recrutement (notamment, il a embauché des maghrébins) et cela allait mieux.

 

Mais une phrase est resté, c'est que l'année d'après des étudiants se sont pointés pour avoir un job et quand ils ont sut que c'était plein, ils lui ont répondu "Oh c'est dommage, vous êtes connut comme le patron le plus sympa de la plaine".

 

Si vous voulez vous foutre de la gueule de mon père, vous l'appelez le patron le plus sympa de la plaine

 

 

Faudrait demander aux pros des boulots saisonniers si ils ont vu une différence sur les 10-20 dernières années.

Si il y a une augmentation des jean-foutre.

 

 

 

[L'affreux]

Ah non mais les jeunes qui sortent des études aujourd'hui sont absolument incroyables, ils se permettent des trucs et de manière naturelle haha on en rigole régulièrement.

[L'affreux]

il y a 42 minutes, Marlenus a dit :

Si il y a une augmentation des jean-foutre.

 

Ce n'est pas qu'ils s'en fichent, c'est plutôt qu'ils ne se mettent jamais la pression.

[Lancelot]

1 hour ago, Lameador said:

Un twitt qui buzze un peu est raconté par une caissière, qui se plaint que sur 12 jeunes embauchés la moitié sont incapabales d'avoir un comportement professionnel

Il faut virer les RH qui n'ont pas fait leur boulot correctement pour sélectionner à l'embauche. (il faut aussi virer les RH par principe mais c'est un autre débat)

[Johnnieboy]

il y a une heure, Lameador a dit :

Un twitt qui buzze un peu est raconté par une caissière, qui se plaint que sur 12 jeunes embauchés la moitié sont incapabales d'avoir un comportement professionnel

 

Les réaction (si si, beaucoup de gens répondent ok boomer) n'enlèvent pas l'intérêt du fil. 

 

Un avis sur l'éthique de travail de la génération Z ?

 

https://threadreaderapp.com/thread/1816104532239085965.html

 

Quand t'as un filet de sécurité à 750 euros par mois payé par l'État, un salaire minimum paraît peu attractif. Surtout que tu as le premier sans rien foutre tandis qu'il faut bosser pour le second. 
Il suffit que papa-maman te filent 500 balles d'aides par mois pour vivre ta "meilleure vie". (ce que beaucoup, beaucoup de familles peuvent se permettre).

Voilà, pas besoin de lire des bouquins de socio et d'économie, vous comprenez la situation française maintenant. Car c'est ce qui explique que l'on ne trouve que des immigrés dans certains jobs : ils n'ont personne pour leur filer ces 500 euros mensuels. Au contraire, ils doivent parfois même les envoyer à leurs familles.

Après, que les jeunes soient comme ça, c'est bien pour ma génération : pas de compétition.

[Miss Liberty]

La règle de mon temps, c'était que tout ce que filaient papa et maman était déduit des cadeaux promis par l'État. Ça a changé ?

[Largo Winch]

1 hour ago, Marlenus said:

Est-ce qu'il y a vraiment un changement de ce point de vue?

 

C'est une évidence. Tous les anciens profs comme moi qui ont connu plusieurs générations d'étudiants te le diront : contrairement aux générations X et Y qui étaient bosseuses et impliquées, la Génération Z est beaucoup plus détachée (ils ne se mettent jamais la pression comme le dit très justement @L'affreux plus haut).

Mais le pire étant ces dernières années, depuis 5 ans environ, la période Covid : alors là c'est la catastrophe. Vous ne les avez pas encore eu commme colllègues ceux-là, attendez de les voir arriver !

Le souci n'est pas qu'ils sont fainéants. Le souci c'est qu'ils ne savent pas travailler. Car ils ne savent pas ce que travailler veut dire.

[Largo Winch]

J'organise chaque année des jeux pédagogiques : des simulations de gestion de projet sur une semaine entière, des équipes d'étudiants sont mis en compétition, avec chaque jour des objectifs à atteindre, revue de projet et livrables.

Il y a 15 ans les étudiants arrivaient tous les jours dès 7h du matin et restaient à bosser sur leur projet dans les salles jusqu'à 22h (heure de fermeture de l'établissement) et faisaient en sorte de proposer des livrables qualitatifs et dans les délais. C'étaient leurs choix, leur organisation : le seul impératif est qu'ils soient présents à leur revue de projet.

Aujourd'hui, ils font 8h-12h, puis 14h-17h45 (il ne faut pas négliger les 2h de pause à midi ! ) et quasiment aucune équipe n'est capable d'atteindre ses objectifs : les délais sont systématiquement non tenus et qualitativement il ne faut pas trop être regardant...

Est-ce que les étudiants d'aujourd'hui s'en foutent ? Non, j'ai toujours d'aussi bon retour de leur part : "c'était génial, c'était très intéressant cette semaine ! On a bien bossé !" Et le plus drôle est qu'ils terminent la semaine totalement épuisés. Mais vraiment : ils sont lessivés, vidés... Pour la plupart, c'est la première fois de leur vie qu'ils "travaillent"...

[Largo Winch]

1 hour ago, Johnnieboy said:

Après, que les jeunes soient comme ça, c'est bien pour ma génération : pas de compétition.

 

Ah mais ils exigeront d'avoir immédiatement un aussi bon statut que le tien ! Eux, ils ne se feront pas avoir comme les générations qui les ont précédés, comme tous ces boomers qui se sont fait exploiter par leur patron ! Ils refuseront les bullshit jobs et ne travailleront que dans des entreprises éthiques qui les respecteront !

[L'affreux]

il y a 37 minutes, Largo Winch a dit :

Ils refuseront les bullshit jobs

 

Oui car en plus il faut que ce soit satisfaisant. Haha mais franchement ils sont très attachant. J'espère en revanche que l'IA compensera  le manque de productivité sinon dans quelques années l'effet sera rude.

[Franklinson]

Assez d'accord avec tout le monde, les gens répondent aux systèmes en place.

 

Mais c'est aussi culturel/ la faute des parents.

 

J'ai travaillé dans les champs dans les années 90-00. Pas de problème de recrutement, il y avait plein de jeunes qui venaient bosser.

20 ans plus tard, un des paramètres dans le choix des cultures c'est le manque de main d'oeuvre l'été. Manque de personnes qui se proposent, mais aussi des normes plus strictes (avant on pouvait camper la semaine et se doucher chez l'habitant, maintenant il y a des normes plus strictes).

 

Je ne me suis pas spontanément dit à 15 ans "tiens, je vais aller bosser dans les champs cet été". Ce sont mes parents qui m'ont dit que j'allais le faire (puis l'usine et services divers).

Parmi mes cousins plus âgés, presque tous ont fait des boulots d'été, parmi les plus jeunes, presque qu'un n'en a fait. C'est pas génétique, c'est que c'est passé de mode.

 

Quand on répète en permanence que le travail, c'est l'aliénation, c'est se faire exploiter par les patrons, que les travails manuels c'est pour les idiots et les immigrés, forcément, les gens sont moins enclins à envoyer leurs enfants bosser dans des trucs manuels type champs/industrie.

 

Mais bon, c'est peut-être juste local, j'aimerais bien voir les chiffres sur 40 ans. 

[Tramp]

Ils ont resserré aussi sur le travail des mineurs. 

[Lancelot]

 

2 hours ago, Largo Winch said:

Pour la plupart, c'est la première fois de leur vie qu'ils "travaillent"...

J'ai observé un phénomène un peu opposé autour de moi lorsque j'étais étudiant il y a 15/20 ans : des gens qui passaient littéralement leur vie à bosser leurs cours (et à se plaindre qu'ils passaient leur temps à bosser) pour un résultat médiocre. Pour le coup le conseil "work smarter, not harder" était complètement approprié mais ils n'avaient aucune idée de comment s'y prendre.

J'ai l'impression que, comme pour beaucoup de problématiques autour de l'enseignement, il y a eu une volonté d'anticiper des difficultés d'adultes en essayant de transmettre aux enfants des choses trop avancées qui deviennent complètement hors sol et contre productives parce qu'on néglige les bases sur lesquelles elles devraient s'ajouter.

[Tramp]

Bosser beaucoup est un moyen de se donner bonne conscience face à l’échec. 

[Alchimi]

En même temps, vous bosseriez vous, dans les champs? /s

[Largo Winch]

3 minutes ago, Alchimi said:

En même temps, vous bosseriez vous, dans les champs? /s

 

J'avais des oncles agriculteurs et ado, tous les étés, je les passais à faire la moisson : c'était physique, mais j'adorais l'ambiance.

[Marlenus]

10 minutes ago, Alchimi said:

En même temps, vous bosseriez vous, dans les champs? /s

Avec des parents agriculteurs, tu m'étonnes que je l'ai fait.

 

Mais bon, l'avantage d'être le fils du patron c'est que:

 

1-Tu as la place privilégiée (conducteur du tracteur)

 

2-Quand tu es sur un boulot productif, on t'emmerdes pas trop sur ta productivité.

 

Par contre, la paye était pas terrible terrible, enfant d'agriculteur c'est un job relativement bénévole (pas totalement parce que cela aide à ce qu'ils te payent ton argent de poche  ).

 

 

J'en ai fais aussi quand nous étions confiné et que je me suis confiné en Corse.

Mais là c'était encore plus à la cool (même si le boulot était physique, fallait déterrer des tuyaux).

 

 

Mais ces expériences m'ont confirmé que ce boulot était pas pour moi

 

 

 

[Alchimi]

Je note que vous conjuguez tous au passé.

[Marlenus]

1 minute ago, Alchimi said:

Je note que vous conjuguez tous au passé.

Disons qu'actuellement, vu que j'y viens en vacances, mon envie de bosser est limité.

 

 

Mais si il faut courir après les vaches qui sont parti chez le voisin, vais pas laisser tomber mon frère...

[Alchimi]

il y a 12 minutes, Tramp a dit :

Bosser beaucoup est un moyen de se donner bonne conscience face à l’échec. 

Je ne sais plus qui/dans quel fil sur ce forum quelqu'un avait abordé le concept de "fétichisme du travail" ( @Lancelot peut-être?) Mais j'avais trouvé l'idée assez juste et avait commencé à ré aborder mon approche de ma carrière pro, qui pourtant est un secteur à "métier passion" (et je hais ce terme).

[Alchimi]

il y a 1 minute, Marlenus a dit :

Mais si il faut courir après les vaches qui sont parti chez le voisin, vais pas laisser tomber mon frère...

C'est pas bosser ça, c'est de détendre en vacances sur un truc folklo. Et tu le sais.

[Largo Winch]

35 minutes ago, Alchimi said:

Je note que vous conjuguez tous au passé.

 

J'ai un neveu vigneron (dans le Chardonnay) et j'ai participé il y a 4 ans à ses vendanges : franchement, pareil, une super ambiance.

Après, j'ai un autre boulot, et puis j'aime voyager et découvrir de nouvelles choses, donc je ne vais pas passer tous les étés à renouveler cela.

Mais franchement, travailler dans les champs c'est mille fois plus sympa que d'être guichetier dans une banque par exemple (job que j'ai fait étudiant).

[Largo Winch]

7 minutes ago, Marlenus said:

Mais bon, l'avantage d'être le fils du patron c'est que:

 

1-Tu as la place privilégiée (conducteur du tracteur)

 

Feignasse ! Tracter les ballots de paille, ça c'est un truc d'homme ! 

[Marlenus]

Sinon, le taux de chômage bas (pour la france je précise) n'encourage-t-il pas ce phénomène?

 

[Johnnieboy]

il y a 26 minutes, Marlenus a dit :

Sinon, le taux de chômage bas (pour la france je précise) n'encourage-t-il pas ce phénomène?

 

Je n'en suis pas tout à fait sûr car le taux de chômage bas en Irlande ne cause pas un tel phénomène, du moins ce n'est pas mon expérience. Après, il faut reconnaître qu'un taux de chômage très bas fait que les gens démissionnent plus facilement quand ça leur chante. Surtout lorsqu'il s'agit de jobs un peu bidon.

[Adrian]

Faire des saisons d'été en agriculture juste pour compléter son revenu - et en plus dans une « bonne ambiance » - c'est déjà une amélioration par rapport aux temps précédents où les récoltes étaient une question de survie physique très concrète et les saisonniers de l'époque étaient très pauvres.

[Tramp]

il y a 5 minutes, Johnnieboy a dit :

Je n'en suis pas tout à fait sûr car le taux de chômage bas en Irlande ne cause pas un tel phénomène, du moins ce n'est pas mon expérience. Après, il faut reconnaître qu'un taux de chômage très bas fait que les gens démissionnent plus facilement quand ça leur chante. Surtout lorsqu'il s'agit de jobs un peu bidon.

 

Ils ont l’habitude de l’école garderie puis de la Fac BDE… Ils s’attendent à la même chose au travail. Et avec le management « bienveillant » et autres chief happiness officers…

[Largo Winch]

14 minutes ago, Adrian said:

Faire des saisons d'été en agriculture juste pour compléter son revenu - et en plus dans une « bonne ambiance » - c'est déjà une amélioration par rapport aux temps précédents où les récoltes étaient une question de survie physique très concrète et les saisonniers de l'époque étaient très pauvres.

 

Non, dans les temps précédents, ce n'étaient pas des saisonniers, mais des ouvriers agricoles, employés à l'année, avec certes de faibles revenus, mais ils étaient nourris, logés et blanchis par leur patron.

Je suis suffisamment vieux pour en avoir cotoyé quand j'étais gamin chez mes grands-parents agriculteurs. À l'époque, c'était plus confortable d'être ouvrier agricole qu'ouvrier dans l'industrie à effectuer des tâches taylorisées, à la chaine.

[Lameador]

7 minutes ago, Largo Winch said:

 

Non, dans les temps précédents, ce n'étaient pas des saisonniers, mais des ouvriers agricoles, employés à l'année, avec certes de faibles revenus, mais ils étaient nourris, logés et blanchis par leur patron.

Je suis suffisamment vieux pour en avoir cotoyé quand j'étais gamin chez mes grands-parents agriculteurs. C'était plus confortable d'être ouvrier agricole qu'ouvrier dans l'industrie à l'époque.

 Certes, mais il n'y avait pas de normes définissant le nombre de mètres carrés de chaque chambre, la hauteur minimale du lavabo ou la teneur en magnésium des aliments fournis (ainsi que le taux de TVA applicable à cet avantage en nature). Pas sur non plus que les hébergement proposés aient tous été conformes aux normes européennes sur l'accessibilité aux personnes en situation de handicap.