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"le Piratage Ne Renvoie-t-il Pas Aussi à Une Valeur Libérale ?"


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Je donnerai au terme piratage sa définition médiatique, à savoir le fait de copier une oeuvre sur un autre support: logiciels, musiques, vidéos.

Il est bien évident que j’exclue de cette définition pour l’article tout processus qui amène à pénétrer dans un réseau informatique, ou tout processus informatique destructeur.

Plusieurs Etats ont fait des principes posés par Adam Smith un fondement de leur logique d’action gouvernentale: la recherche de l’intérêt privé est censée participer à la création des richesses pour tous.

En gros, les gros morceaux de pain accumulés par les plus riches finissent toujours pas laisser tomber des miettes aux manants qui tournent autour.

Si on accepte ce prérequis et son corollaire, la loi du marché qui impose à chacun la recherche de son propre interêt comme gouvernance de sa vie privée, le piratage ne peut pas être repréhensible.

Quand on parle de piratage, on ne parle pas de vol, mais de copies, c’est-à-dire de multiplication d’une même oeuvre: logiciel, musique, vidéo…

En effet, un vol provoque l’absence de l’objet volé chez la personne qui la détient, et de ce fait l’impossibilité pour elle de pouvoir recevoir un dividende de son travail. Il y a donc un manque à gagner directement lié à l’acte du vol.

Quand on copie un logiciel ou un morceau de musique, on ne fait que le multiplier. Le bien initial reste disponible à la vente, dans le sens où il peut encore être vendu et ainsi toujours remplir sa fonction première qui est de rapporter un dividende à son créateur.

La qualification de vol présuppose qu’on pense que le copieur aurait été un acheteur.

Ce n’est qu’une supposition, qui ne peut jamais être vérifiée, sauf à sonder l’insondable au coeur des esprits de ces copieurs.

Si on admets que le copieur n’aurait pas été un acheteur , son acte peut alors difficilement, au sens moral du terme, devenir répréhensible.

Cette argumentation a été celle des tenants de la licence globale et de la légalité du P2P.

Ce même raisonnement a été confirmé d’ailleurs par plusieurs tribunaux d’instance, qui ont considéré comme de la copie privée le téléchargement via les réseaux P2P d’oeuvres copyrightées.

C’est aussi le raisonnement à l’oeuvre quand la copie privée a été introduite dans notre droit - pourquoi accepter une telle copie privée, si on considére que l’acte de copier était au premier abord illégal, voire immoral.

L’acceptation même de la notion de copie privée prouve bien que ce débat, qui pose l’égalité entre copie et vol, n’est pas encore très clair, même pour le législateur.

Dès lors qu’on accepte qu’une copie n’est qu’une multiplication et non un vol, on voit que le consommateur est face à son équation "smithienne" quotidienne.

moins cher+plus pratique = mon comportement.

Pourquoi alors achèterait-il un bien qu’il peut copier?

Au nom de quoi préfèrerait-il payer 30 euros plutôt que 3 euros pour obtenir à peu près la même chose?

L’ensemble des comportements qu’on le pousse à adopter l’incite à copier plutôt qu’à acheter, car il considère le produit uniquement par son prix, et ne lui confère aucune autre valeur.

Car le problème est bien là.

Au coeur des nos sociétés contemporaines, la seule valeur d’un produit est son prix: le respect de ceux qui ont participé à l’élaborer n’est généralement pas une valeur prégnante, car ceux qui ont participé à son élaboration sont généralement les premiers à s’en sentir détachés.

L’apparition de l’expression commerce équitable montre bien qu’il faut ajouter autre chose au prix pour lui garantir des vertus non uniquement consuméristes, et qu’on peut fixer un prix en relation avec un arrière-plan sociétal…

La société actuelle, en rendant les liens du travail dénués de toute dimension humaniste, puisque seule la vertu utilitariste - on a ou pas besoin de toi - du lien est mise en avant.

Le salarié va travailler pour gagner de l’argent et pour acheter, et non pas pour produire un produit.

Cette distinction faite, il ne pensera pas aux salariés en amont du produit qu’il copie, car il sera convaincu que tout comme lui, ils entretiennent un rapport utilitariste avec l’objet de leur travail.

Cet objet est alors pensé comme dénué de toute sentimentalité, il n’est que le fruit d’une entreprise amorale - comprendre: sans objet moral - et non celui des salariés.

On peut penser qu’il pourrait imaginer qu’en copiant au lieu d’acheter, il y ait un impact sur ce même salarié, mais tout le pousse à comprendre les logiques économiques autrement, en détachant les bénéfices de la vente du produit de l’impact sur les salariés de cette entreprise: la plupart des gens penseront que de toute manière, le salarié ne recevra que ce qu’on lui doit, quelles que soient les ventes espérées du produit.

Le piratage peut être alors compris comme phénomène d’une société basée sur la seule valeur utilitaire des liens sociaux tissés autour du travail.

Tant qu’un objet ne sera qu’un prix, il sera copié, sans que le copieur ait le sentiment de voler.

La seule manière de lutter contre ceci, et de redonner de la valeur à nos liens sociaux, c’est d’accepter l’idée qu’on ne peut pas construire les bases d’une société saine sur la seule vertu du caractère utile ou non des hommes qui la composent.

Si on place l’homme comme une finalité, et non comme uniquement un moyen, les objets qu’il produira seront alors peut-être considérés comme autre chose qu’une simple étiquette.

Par contre, si on accepte les prérequis de la société contemporaine et de l’économie de marché, il faut aussi alors en accepter les conséquences, c’est-à-dire aussi ce piratage, qui semble aussi répondre à une logique utilitariste.

http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=8815

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Invité Arn0
La qualification de vol présuppose qu’on pense que le copieur aurait été un acheteur.

Ce n’est qu’une supposition, qui ne peut jamais être vérifiée, sauf à sonder l’insondable au coeur des esprits de ces copieurs.

Je vois pas en quoi un vol présuppose un achat. Si jamais je vole une voiture, je ne vais pas me défendre en disant que de toute façons je ne l'aurais pas acheté. Soit c'est un vol, soit c'est autre chose, mais je ne vois pas le rapport avec une quelconque présupposition d'achat.
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Quand on parle de piratage, on ne parle pas de vol, mais de copies, c’est-à-dire de multiplication d’une même oeuvre: logiciel, musique, vidéo…

Il y a erreur ici, à mon avis. Car quand vous achetez une musique, un film, un logiciel, ou quelque autre objet culturel, ce que vous achetez, au-delà du support physique, c'est une licence d'utilisation, que vous concède l'auteur ou ses ayant-droit. Le piratage, en ce sens, est surtout le vol de cette licence. Le fait que, par la copie, vous vous libériez du besoin d'achat du support n'implique aucunement cette même liberté quant au contenu.

On peut penser qu’il pourrait imaginer qu’en copiant au lieu d’acheter, il y ait un impact sur ce même salarié, mais tout le pousse à comprendre les logiques économiques autrement, en détachant les bénéfices de la vente du produit de l’impact sur les salariés de cette entreprise: la plupart des gens penseront que de toute manière, le salarié ne recevra que ce qu’on lui doit, quelles que soient les ventes espérées du produit.

Le piratage peut être alors compris comme phénomène d’une société basée sur la seule valeur utilitaire des liens sociaux tissés autour du travail.

Il y a un petit problème dans cette logique. En effet, s'il s'agissait simplement de salariés, ma foi, on pourrait penser que l'entreprise n'étant pas économiquement viable (puisqu'elle vend un produit qu'on peut obtenir gratuitement), le salarié aurait à trouver une autre place, dans une autre entreprise. C'est la loi du marché, en somme.

Mais ce n'est pas ici le cas. En effet, les salariés dont il est question ne sont que des intermédiaires entre l'auteur et le consommateur. Or, sans auteur, point de consommateur. L'auteur, pour vivre de son art (ou de sa science, c'est selon) doit être rémunéré. Si le piratage était légalisé, il n'y aurait aucun intérêt à produire du contenu, et celui-ci disparaîtrait.

Oui télécharger et copier des fichiers copryghtés est un acte de résistance contre le vol étatique.

Je ne vois pas le rapport avec l'état, si ce n'est que celui-ci applique une taxe sur les ventes culturelles, au même titre que tout le reste. Le piratage, c'est un acte de résistance contre le propriétaire des droits, et, en définitive, contre l'auteur de l'œuvre piratée.

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Article qui répond très mal à un problème posé de travers, avec un galimatia d'arguments bizarres.

Ce que les gens veulent quand ils achètent un CD de musique ou un DVD, c'est sa capacité de reproduire une sensation (visuelle ou auditive). C'est tout. Ils n'achètent en rien une licence d'utilisation : ça, c'est le montage théorique juridique pour justifier la protection du droit d'auteur.

Quand j'achète un CD, je me tamponne le coquillard de savoir si j'ai une licence unique, multiple, si les ayant-droits vont toucher tant et tant de %, ou si j'ai le droit de faire une copie ou de jouer au freesbee avec. Ce que je veux, c'est obtenir en appuyant sur la touche |> de mon lecteur CD la musique (i.e la sensation sonore) que j'ai payé.

Le problème du numérique, c'est qu'il autorise une reproduction fidèle (ou suffisamment fidèle pour le niveau de perception humain pour considérer qu'elle est identique). Dès lors, le seul avantage à acheter le produit "légalement" réside dans la pochette, le support physique lui-même.

Le seul intérêt par exemple d'aller au cinéma, c'est pour le son, la salle, la taille de l'écran. Le seul intérêt d'aller voir un concert live, c'est pour la partie live, les sensations éprouvées sur place, non reproductibles.

Les Majors commencent à comprendre que leur business model n'est pas le bon et qu'il est en train de changer. C'est pour cela qu'ils freinent des 4 fers et font du lobbying : pour gagner du temps.

Télécharger & copier sans vergogne est un choix qui consiste clairement à dire aux acteurs de cette industrie que leur business model est dépassé, que le paradigme a changé et qu'il est temps pour eux de s'adapter ou périr.

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Invité Arn0
Télécharger & copier sans vergogne est un choix qui consiste clairement à dire aux acteurs de cette industrie que leur business model est dépassé, que le paradigme a changé et qu'il est temps pour eux de s'adapter ou périr.

Si tu n’es pas content de la politique des acteurs de cette industrie, libre à toi de ne pas acheter leur produit. Mais pas d'en profiter indûment.

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Les CD seraient moins chers, il seraient moins copiés. La faute aux majors, qui ajoutent surtout des coûts à l'oeuvre des artistes, alors qu'ils ne sont même pas capables de faire venir à moi les galettes de blues US que j'affectionne.

Il existe un roman sur le sujet, que je vous conseille : "Rock Machine", de Norman Spinrad. Comment une multinationale de la musique, ayant cherché à créer l'artiste virtuel parfait, déclenche un foutoir invraisemblable, catégorie sex, drugs and rock'n'roll, comme seul sait les inventer cet auteur de SF iconoclaste, connu pour "Jack Barron et l'éternité", un classique, pour s'être pris pour un Hitler romancier avec "Rêve de fer" ou pour avoir narré une très jubilatoire révolution sur une planète de cannibales ("Le chaos final").

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Ce que les gens veulent quand ils achètent un CD de musique ou un DVD, c'est sa capacité de reproduire une sensation (visuelle ou auditive). C'est tout. Ils n'achètent en rien une licence d'utilisation : ça, c'est le montage théorique juridique pour justifier la protection du droit d'auteur.

Non. Ce qu'on achète, c'est ce que le vendeur veut bien vendre. En tant que propriétaire de l'oeuvre, il a pleinement le droit d'en vendre l'usage selon sa propre et unique volonté. Vous n'êtes pas content? Personne ne vous force à acheter. En revanche, le piratage de l'œuvre, c'est le vol de ce que vous refusez d'acheter.

Quand j'achète un CD, je me tamponne le coquillard de savoir si j'ai une licence unique, multiple, si les ayant-droits vont toucher tant et tant de %, ou si j'ai le droit de faire une copie ou de jouer au freesbee avec. Ce que je veux, c'est obtenir en appuyant sur la touche |> de mon lecteur CD la musique (i.e la sensation sonore) que j'ai payé.

En fait, vous vous contrefichez de qui est payé et pourquoi. Jusque là, rien à redire. Si vous payez pour ce que vous utilisez. Sinon, c'est du vol.

Le problème du numérique, c'est qu'il autorise une reproduction fidèle (ou suffisamment fidèle pour le niveau de perception humain pour considérer qu'elle est identique). Dès lors, le seul avantage à acheter le produit "légalement" réside dans la pochette, le support physique lui-même.

Il y a encore 2 autres avantages :

1. L'auteur peut vivre de son art ou de sa science, ce qui est une juste rétribution du plaisir qu'il vous fait ressentir.

2. Vous respectez le droit d'auteur, sans lequel il n'y aurait pas d'auteur.

Les Majors commencent à comprendre que leur business model n'est pas le bon et qu'il est en train de changer. C'est pour cela qu'ils freinent des 4 fers et font du lobbying : pour gagner du temps.

C'est exact. Les acteurs du marché doivent s'adapter. C'est le principe du marché. Vendre sur des sites les musiques le même prix qu'à la FNAC est du foutage de gueule. En attendant, personne ne vous oblige à payer. Mais ce n'est pas une raison pour pirater.

Télécharger & copier sans vergogne est un choix qui consiste clairement à dire aux acteurs de cette industrie que leur business model est dépassé, que le paradigme a changé et qu'il est temps pour eux de s'adapter ou périr.

Je ne sens pas ce type de motivation dans le fait de pirater. On pirate parce que c'est gratuit. On vole parce que c'est gratuit. On a envie de quelque chose, on se sert.

Ce n'est pas du libéralisme.

Je trouve que le libéralisme sert trop souvent d'excuse à toute sorte de comportements illicites, illégaux, ou immoraux.

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Si tu n’es pas content de la politique des acteurs de cette industrie, libre à toi de ne pas acheter leur produit. Mais pas d'en profiter indûment.

Pour quelle raison ?

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Pour quelle raison ?

Pourquoi n'ai-je pas le droit d'utiliser votre voiture sans votre utilisation?

Pourquoi ne puis-je pas habiter chez vous sans payer un loyer?

Pourquoi, pourquoi, pourquoi le monde n'est-il pas là pour mon seul bénéfice?

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Pourquoi n'ai-je pas le droit d'utiliser votre voiture sans votre utilisation?

Pourquoi ne puis-je pas habiter chez vous sans payer un loyer?

Pourquoi, pourquoi, pourquoi le monde n'est-il pas là pour mon seul bénéfice?

Vous mélangez tout. C'est une des raisons du succès des majors.

Dans le vol ou l'appropriation d'un bien sans consentement, je suis lésé car je ne peux jouir du bien en même temps que vous. La physique étant ce qu'elle est, les biens matériels ne sont pas copiables à l'identique.

Dans le cas de la copie numérique, la reproduction d'un bien sans consentement ne dégrade en rien le produit initial, et ne dépossède pas le propriétaire du bien. Et là, nous sombrons dans le domaine flou et mou de la propriété intellectuelle, artifice légal utilisé depuis très recemment par l'humanité pour justifier des lobbies.

Pourquoi, pourquoi, pourquoi le monde n'est-il pas exclusivement numérique ?

L'information, par nature, n'est pas appropriable.

Je trouve que le libéralisme sert trop souvent d'excuse à toute sorte de comportements illicites, illégaux, ou immoraux.

Je trouve que les interprétations farfelues du libéralisme servent trop souvent d'excuses à des comportements grégaires, collectivistes ou simplement idiots. Mais ce n'est qu'une opinion, après tout.

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Vous mélangez tout. C'est une des raisons du succès des majors.

Dans le vol ou l'appropriation d'un bien sans consentement, je suis lésé car je ne peux jouir du bien en même temps que vous. La physique étant ce qu'elle est, les biens matériels ne sont pas copiables à l'identique.

Dans le cas de la copie numérique, la reproduction d'un bien sans consentement ne dégrade en rien le produit initial, et ne dépossède pas le propriétaire du bien. Et là, nous sombrons dans le domaine flou et mou de la propriété intellectuelle, artifice légal utilisé depuis très recemment par l'humanité pour justifier des lobbies.

Ca, c'est l'excuse que je sortais à mon père il y a 15 ans de cela. Depuis, j'ai réfléchi.

Relisez donc le message #4 et expliquez-moi ensuite de quel droit vous utilisez la création d'autrui sans son consentement.

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Ca, c'est l'excuse que je sortais à mon père il y a 15 ans de cela. Depuis, j'ai réfléchi.

Relisez donc le message #4 et expliquez-moi ensuite de quel droit vous utilisez la création d'autrui sans son consentement.

Vous vous référez bien à :

Si le piratage était légalisé, il n'y aurait aucun intérêt à produire du contenu, et celui-ci disparaîtrait.

?

Si oui, expliquez moi par quel contorsion il a existé, -malgré tout- avant les majors, des auteurs, des artistes et des mécènes ?

Si non, et si vous vous référez à la licence, je reprendrai l'argument déjà cité : je n'achète pas une licence. J'achète une possibilité de reproduction de sensation. Si c'est faux, les majors survivront. Si c'est vrai, elles s'adapteront ou mourront. Il semble qu'elles veuillent s'adapter, malgré tout.

Où voulez-vous en venir ?

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Invité Arn0

Bastiat l’explique très bien dans son texte. L'alternative à la "propriété intellectuelle" c'est le mécénat d'état. Ca c'est vérifier aujourd'hui avec la licence globale.

Si non, et si vous vous référez à la licence, je reprendrai l'argument déjà cité : je n'achète pas une licence. J'achète une possibilité de reproduction de sensation.
Que vous le vouliez ou non vous l'achetez. C'est inscrit dessus. C'est des conditions de ventes. Ca va avec les sensations.
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Pour abonder dans le sens de h16, je précise deux choses, le droit de propriété sert à éviter les conflits d'usage, causés par la rareté. La propriété concerne donc l'exclusivité de l'usage d'un bien physique. Dans le cas des CD ou DVD, ce qui est répréhensible, c'est le vol de l'objet "disque". En revanche, télécharger de la musique ou un film n'enfreint aucun droit de propriété, puisque la musique est reproductible à l'infini et n'est pas plus appropriable que l'air que nous respirons ou les idées que j'expose dans ce message.

Quant à l'argument sur la juste rétribution des créateurs, il existe d'autres possibilités que les droits d'auteurs : pratiquer un autre métier à côté, par exemple.

EDIT: et le contrat n'est pas la panacée. Pour être licite, il doit se conformer au droit - on y revient toujours. Tout contrat n'est donc pas exécutoire.

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Vous vous référez bien à :

Si le piratage était légalisé, il n'y aurait aucun intérêt à produire du contenu, et celui-ci disparaîtrait.

?

Si oui, expliquez moi par quel contorsion il a existé, -malgré tout- avant les majors, des auteurs, des artistes et des mécènes ?

Non. Je me réfère à tout ce que j'ai dit, et non seulement cette citation.

Quant à la réponse à votre question, elle est simple et tient en quatre parties :

1. Il y avait, jusqu'à récemment, des mécènes qui finançaient nombre d'artistes et de scientifiques (bien souvent, d'ailleurs, avec les fonds de l'état ou de lui détourné)

2. Ces mécènes étaient, si vous regardez bien, les clients des artistes qu'ils finançaient. Il payaient, en conséquence, une somme qui ressemble fort, de part sa motivation comme pour son usage, à ce que l'on appelle aujourd'hui… le droit d'auteur.

3. La technologie permettant la diffusion générale de ces œuvres est récente

4. La production artistique et, surtout, sa disponibilité n'a pas commune mesure avec celles des époques dont vous parlez. Vous conviendrez que des résultats différents nécessitent de moyens différents.

Mais, vraiment, je ne vois pas ce que vous trouvez de choquant à payer le travail d'autrui lorsque vous voulez en profiter.

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Invité Arn0
Quant à l'argument sur la juste rétribution des créateurs, il existe d'autres possibilités que les droits d'auteurs : pratiquer un autre métier à côté, par exemple.
N'importe quoi. On fait comment pour les films? Admettons que n'importe quel exploitant de salle peut copier le film pour la mettre dans les milliers de salle qu'il exploite, et que les magasins peuvent acheter une seule copie pour après faire leur propre copie et les vendre. Le réalisateur, le producteur, les acteurs, et les techniciens doivent avoir un autre métier a coté? Et pour financer le matériel on fait comment?
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Où voulez-vous en venir ?

A là, je pense :

Messieurs, d'après ce que je viens de dire de la propriété en général, il me semble difficile de ne pas reconnaître que la propriété littéraire rentre dans le droit commun. (Adhésions.) Un livre n'est-il pas le produit du travail d'un homme, de ces facultés, de ses efforts, de ses soins, de ses veilles, de l'emploi de son temps, de ses avances? Ne faut-il pas que cet homme vive pendant qu'il travaille? Pourquoi donc ne recevrait-il pas des services volontaires de ceux à qui il rend des services? Pourquoi son livre ne serait-il pas sa propriété? Le fabriquant de papier, l'imprimeur, le libraire, le relieur, qui ont matériellement concouru à la formation d'un livre, sont rémunérés de leur travail. L'auteur sera-t-il seul exclu des rémunérations dont son livre est l'occasion?

Mais il faut prendre de le lire…

Pour abonder dans le sens de h16, je précise deux choses, le droit de propriété sert à éviter les conflits d'usage, causés par la rareté. La propriété concerne donc l'exclusivité de l'usage d'un bien physique. Dans le cas des CD ou DVD, ce qui est répréhensible, c'est le vol de l'objet "disque". En revanche, télécharger de la musique ou un film n'enfreint aucun droit de propriété, puisque la musique est reproductible à l'infini et n'est pas plus appropriable que l'air que nous respirons ou les idées que j'expose dans ce message.

Le droit de propriété se base sur le fait que, libre de votre temps, de votre vie, et de votre force de travail, les résultats de vos efforts libres vous appartiennent librement. Vous êtes alors libre d'en faire ce que bon vous semble. Y compris les vendre partiellement, sous condition, ou sous quelle que forme qui vous agrée, à condition que vous trouviez un acheteur libre voulant vous acheter cela librement.

Quant à l'argument sur la juste rétribution des créateurs, il existe d'autres possibilités que les droits d'auteurs : pratiquer un autre métier à côté, par exemple.

Bien. Conclusion : inutile d'être rémunéré pour son métier, il suffit d'en avoir un autre, en espérant qu'on sera payé pour celui-là. Vive le bénévolat!

ça n'a pas de sens ce que vous dites.

D'une part, "voler" quelque chose de gratuit c'est idiot et d'autre part, si c'est gratuit il n'y a pas vol.

Quiproquo. Le principe du vol, c'est de ne pas payer. C'est donc gratuit. Et c'est donc parce que voler ne coûte rien au voleur qu'il vole.

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Pourquoi n'ai-je pas le droit d'utiliser votre voiture sans votre utilisation?

Pourquoi ne puis-je pas habiter chez vous sans payer un loyer?

Pourquoi, pourquoi, pourquoi le monde n'est-il pas là pour mon seul bénéfice?

Je vous autorise à copier ma voiture et ma maison sans rien vous demander en échange.

Vous ne semblez pas comprendre, ou vous ne voulez pas comprendre que la propriété ne peut exister que sur un bien physique. Le but de la notion de propriété c'est de gérer la rareté.

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N'importe quoi. On fait comment pour les films? Admettons que n'importe quel exploitant de salle peut copier le film pour la mettre dans les milliers de salle qu'il exploite, et que les magasins peuvent acheter une seule copie pour après faire leur propre copie et les vendre. Le réalisateur, le producteur, les acteurs, et les techniciens doivent avoir un autre métier a coté? Et pour financer le matériel on fait comment?

C'était un exemple. En fait, ma réponse un peu acide avait aussi pour but de montrer en quoi tant d'artistes professionnels raisonnent un peu comme les intermittents du spectacle : ils estiment qu'ils ont un droit inaliénable à tirer des revenus de la poche du consommateur même s'ils ne sont pas très productifs. Il n'existe pas de "droit à" être artiste aux frais du contribuable.

Pour répondre sur le cinéma, fut un temps où les boîtes de production possédaient aussi des salles d'exploitation, non ? C'est une manière, parmi d'autres, de se faire de nouvelles rentrées.

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Invité Arn0
Il n'existe pas de "droit à" être artiste aux frais du contribuable.
Mais je suis tout à fait d'accord. Mais c'est justement ce qui risque de se passer si on abolit le droit d'auteur. La licence globale est un exemple éclatant de ce risque. L'état va trouver là une excellente justification pour dépenser encore plus l'argent du contribuable et/ou pour contrôler la création artistique. Alors qu'on pourrait très bien laisser faire le libre marché (qui comme tout marché libre a besoin de la reconnaissance de droit de propriété*).

Je suis désolé d'avoir recours à l'argument d'autorité mais il me semble que la plupart des libéraux classique étaient favorable au droit d'auteur. Et même Rothbard était pour.

* l’argument physique ne tient pas. Une entreprise est un ensemble de contrat, même si il peut y a voir un capital physique ce n’est pas forcément le plus important. Et malgré tout personne ne remet en cause l’idée qu’on puisse être propriétaire d’une entreprise (en fait on est propriétaire d’un certain nombre de droit, exactement comme pour le droit d’auteur).

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(bien souvent, d'ailleurs, avec les fonds de l'état ou de lui détourné)

Peu importe. Un mécène voleur n'enterre pas les mécènes honnêtes. Il en existe encore actuellement. Et ça ne change rien au principe.

2. Ces mécènes étaient, si vous regardez bien, les clients des artistes qu'ils finançaient. Il payaient, en conséquence, une somme qui ressemble fort, de part sa motivation comme pour son usage, à ce que l'on appelle aujourd'hui… le droit d'auteur.

Pas du tout. Ils payent parce qu'ils aiment le travail de l'artiste et qu'ils soutiennent financièrement ce dernier. Notion de don.

3. La technologie permettant la diffusion générale de ces œuvres est récente

4. La production artistique et, surtout, sa disponibilité n'a pas commune mesure avec celles des époques dont vous parlez. Vous conviendrez que des résultats différents nécessitent de moyens différents.

Ah, la technologie ayant évolué, ce qui avant relevait du privé doit donc tomber sous la coercition de l'état. Il y a dans ce que je dis et dans vos deux points quelques non-sequiturs, me semble-t-il.

Mais, vraiment, je ne vois pas ce que vous trouvez de choquant à payer le travail d'autrui lorsque vous voulez en profiter.

Mais vraiment, je ne vois pas ce que vous trouvez de choquant à obtenir un bien immatériel en ayant payé la ligne, le débit, le tout sans provoquer la moindre altération du support original et dans le respect de la propriété physique de tous.

Et je refuse dorénavant que vous me citiez. J'y appose mon droit d'auteur, vous manipulez les octets de mes citations en les maltraitant. C'est scandaleux. J'exige une juste rétribution de mon "travail" de posteur fou.

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Mais je suis tout à fait d'accord. Mais c'est justement ce qui risque de se passer si on abolit le droit d'auteur. La licence globale est un exemple éclatant de ce risque. L'état va trouver là une excellente justification pour dépenser encore plus l'argent du contribuable et/ou pour contrôler la création artistique. Alors qu'on pourrait très bien laisser faire le libre marché (qui comme tout marché libre a besoin de la reconnaissance de droit de propriété*).

Je suis désolé d'avoir recours à l'argument d'autorité mais il me semble que la plupart des libéraux classique étaient favorable au droit d'auteur. Et même Rothbard était pour.

* l’argument physique ne tient pas. Une entreprise est un ensemble de contrat, même si il peut y a voir un capital physique ce n’est pas forcément le plus important. Et malgré tout personne ne remet en cause l’idée qu’on puisse être propriétaire d’une entreprise (en fait on est propriétaire d’un certain nombre de droit, exactement comme pour le droit d’auteur).

Contraindre les consommateurs à payer pour quelque chose qu'ils peuvent obtenir gratuitement et sans léser quiconque, c'est les transformer en contribuables.

Pour l'entreprise, le propriétaire détient des titres de propriété sur son capital (bien réel et limité, contrairement à une chanson qui peut être reproduite à l'infini).

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Et je refuse dorénavant que vous me citiez. J'y appose mon droit d'auteur, vous manipulez les octets de mes citations en les maltraitant. C'est scandaleux. J'exige une juste rétribution de mon "travail" de posteur fou.

Le droit d'auteur permet un droit de citation auquel l'auteur ne peut s'opposer.

Je ne comprends pas très bien en quoi le droit d'auteur scandalise tant d'entre vous. Entendons-nous bien: c'est une mauvais construction mal ficelée qu'il faudrait abattre au plus tôt.

Mais, une fois le droit d'auteur abattu, on en recréera instantanément les effets positifs (mais pas les négatifs) par la voie contractuelle: je crée une oeuvre (un livre, pour être assez réaliste), et je vous le communique sous certaines conditions (un prix, et pas de revente de copies sans un intéressement). Le droit est fort différent, mais les effets plutot semblables.

Ce que je veux signaler c'est que le problème n'est pas du tout d'évaluer une quelconque rareté dans l'immatériel car la rareté n'est certes pas une condition nécessaire à la contractualisation dans un univers libéral. L'argument de l'abondance du numérique me parait donc largement spécieux. Personne ne trouve rien à redire aux clauses de confidentialité d'un point de vue libéral. Or, la logique est la même: créer la rareté par le contrat, ce qui n'est pas condamnable.

Le droit d'auteur ne diffère de ce système que par ses aberrations procédurales, l'extension maladroite de ses concepts, les interprétations tordues qu'il subit, etc. Pas du fait qu'il crée une rareté artificielle.

Le brevet, lui, c'est une autre histoire…

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