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Xavier Méra Réalise L'impossible!


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Une large majorité de gens serait favorable à une loi interdisant la cigarette comme l'est l'herbe. Ca serait plus efficace que le marché, hein ? Après on passe à quoi ? Tout de suite aux livres désapprouvés par une large majorité de gens ou on attend un peu ?

C'est incroyable ! Je n'ai jamais défendu la loi dont on parle, j'essaye de comprendre le raisonnement de ceux qui y sont favorable, ce qui est nécessaire pour argumenter auprès de ces personnes.

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C'est incroyable ! Je n'ai jamais défendu la loi dont on parle, j'essaye de comprendre le raisonnement de ceux qui y sont favorable, ce qui est nécessaire pour argumenter auprès de ces personnes.

Il n'y a rien à comprendre. Si ils sont trop couillons pour négocier avec leurs amis fumeurs, je ne vois pas quelle légitimité ils auraient à venir leur planter un couteau dans le dos avec une loi.

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Si le temps te le permets, je serai cependant heureux de connaître les tenants et les aboutissants de cette partie là.

En gros, une idée de départ est que ce n'est pas forcément seulement le salaire monétaire proposé dans les offres d'emploi qu'on examine quand on cherche un boulot. A salaire égal, je pourrais préférer tel job parce que les "conditions de travail" me sont plus avantageuses. Par exemple, si un boulot est très risqué, m'éloigne de mes proches, etc., par exemple bosser sur une plate-forme pétrolière dans la mer du Nord, à salaire égal avec un boulot ne présentant pas ces inconvénients, je choisirais le second, et il me faudra un sacré surplus de salaire pour que je passe une grande partie de mon temps au milieu des mouettes.

Bref, sur les marchés du travail, ce genre de considérations se reflètent dans les offres de travail. Plus les gens sont réticents à faire un boulot à cause de ce qu'ils considèrent être des inconvénients, plus l'offre est réduite. Il s'ensuit que le salaire d'équilibre est plus élevé qu'autrement. Autrement dit, les patrons payent de ce fait une prime de "risque", de "désagrément" ou peu importe comment on l'appelle, non parce qu'ils sont sympa et qu'ils font des cadeaux mais parce que la concurrence sur les marchés du travail les y "oblige". Bref, les salariés reçoivent déjà une compensation pour des désagréments, compensation suffisante à leurs yeux pour les convaincre de prendre quand même ces jobs, compte tenu des opportunités disponibles. Là où ça devient plus compliqué, c'est d'analyser l'impact que des mesures de "protection" obtenues des employeurs par la force (légale) peuvent avoir.

Là où ça devient aussi plus compliqué, c'est que les "opportunités disponibles" ne sont pas les mêmes suivant qu'on parle d'une société de marché libre ou non. Dans la mesure où les opportunités sont réduites par l'interventionnisme, des gens se retrouvent "forcés" à prendre des postes qu'ils n'auraient pas pris autrement, non parce qu'on leur met un pistolet sur la tempe mais parce qu'un coup de force ne les visant pas directement a un impact indirect sur les possibilités qui s'offrent à eux. Par exemple, si des réglementations ont pour effet d'empêcher des gens de se mettre à leur compte, leur offre de travail est de ce fait gonflée, les salaires diminuant dans cette mesure, y compris de ceux pour qui se mettre à leur compte n'aurait pas été un premier choix (puisqu'ils sont en concurrence avec les premiers sur le marché du travail).

C'est pourquoi je crois qu'il ne faut pas balayer d'un revers de main les complaintes "gauchistes" disant que des gens sont "forcés" d'accepter telle ou telle condition de travail. Ce sont des affirmations confuses en général, en ce sens qu'elles jettent l'opprobre sans distinction sur de véritables coups de forces comme sur des compromis volontairement acceptés dans le marché libre, mais le piège serait d'accepter cette confusion et d'en inverser les termes en répondant que tout va bien. Nous ne vivons pas dans une société de marché libre, donc on peut s'attendre à ce que les distorsions introduites par l'interventionnisme fassent en sorte que des gens soient "forcés" de prendre des jobs ou d'accepter des conditions dont ils se passeraient autrement.

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Nous y voila enfin. Beaucoup ici raisonnent en information complète. Interrogez un tenant de bar ou un restaurateur sur la proportion de gros fumeurs dans la poulation. Je l'ai fait des dizaines de fois. Ils sont toujours surpris s'apprendre que c'est environ les deux tiers de la population. Tant qu'ils penseront que les proportions sont inverses, ils ne se lanceront pas dans la création d'un établissement non fumeur. Et tant qu'il n' y a pas d'établissement non fumeur dans une ville, on ne voit pas très bien comment la demande des non-fumeurs pourrait s'exprimer.

Ceci dit, j'ai dans ma ville une crèperie qui a choisi d'être totalement non fumeur depuis 5 an. Elle ne désemplit pas.

D'autre part les premiers rapports que nous avons sur la réforme italienne montrent que les nouveaux clients non fumeurs ont largement compensé la défection des fumeurs. Mais cette information mettra du temps à venir jusqu'à nos braves cafetiers. Et cet information devra être assimilée, car on ne se lance pas dans un changement s'il apparaît trop risqué.

Bref , information incomplète et rigidité de l'offre.

Tiens ? je n'avais pas vu ce post.

Ca me parait raisonnable comme analyse.

Personnellement, si je devais ouvrir un resto, je ferais tout de suite un resto non-fumeur. tellement je suis sur qu'il y a une clientèle. Si j'avais vu des restos non-fumeurs faire faillite, je dis pas, mais j'ai l'impression qu'à la base, les patrons ne l'imagine même pas.

Peut-être est-ce dû aussi au fait que bcp de restos tournent grace à une clientèle fidèle et que changer sa politique tabac est perilleux par rapport à cette clientèle.

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Oui, mais ce "vague souhait" ici est tout de même suffisant pour que cette loi soit approuvée par une large majorité des gens. Ce "vague souhait", c'est le souhait que la loi règle le problème et qu'on ai plus à faire le choix entre faire chier ses potes pour aller dans un lieu non fumeur ou se faire emmerder par leur fumée.

Ce désir bien réel que ce soit la loi plutôt que le marché (i.e. les actions individuelles) qui amènent le changement, en le qualifiant de "vague souhait", de "parole en l'air" qui n'a pas de légitimité, tu te débarasse finalement du fond du problème :

Les gens estiment que la loi est ici plus efficace que le marché, et elle l'est.

Premièrement, dans la discussion qu'on avait, le terme de "souhait" était employé au sens du désir de ne pas être exposé à la fumée. Même si on peut passer de l'un à l'autre, le "vague souhait" n'était pas de voir la loi régler le problème. Tu changes le sens des mots en cours de discussion, ça n'est pas commode.

Ensuite, n'importe quel papier de 4000 signes "se débarasse" de plein de problèmes. Il faudrait au moins un livre pour traiter dans le détail de tous les aspects de la prohibition du tabac. Oui, l'article ne porte pas directement sur LE problème dont tu parles, à savoir la préférence que les gens auraient pour la prohibition. Et évidemment, la loi est plus efficace que le marché pour satisfaire le besoin d'agresser ses congénères parce que le marché exclut par définition cette possibilité.

Le message principal de l'article était de montrer que c'est par le marché libre que la production est ajustée au plus près possible des préférences diverses des gens et qu'il n'est donc pas nécessaire d'avoir par la force de la loi une règle s'appliquant à tout le monde sans distinction pour que les préférences de certains non-fumeurs soient prises en compte. Note que c'est quand même lié au problème que tu soulèves dans la mesure où quelqu'un qui s'accorde avec ça ne peut plus justifier la prohibition en disant que sans elle, les non-fumeurs seraient sacrifiés.

Par ailleurs, l'allusion aux droits de l'homme (entendu dans le texte comme droits de propriété) était là pour pointer du doigt au lecteur que s'il est en sympathie avec les "droits de l'homme", puisque l'expression est en général connotée positivement, il a un petit souci de cohérence s'il souhaite la prohibition. Cette allusion touche aussi au problème que tu évoques, à savoir qu'elle lui dit que le "vague souhait" dont tu parles, la préférence pour la prohibition, n'est pas compatible avec un autre "vague souhait" que le lecteur a, je présume, à savoir que "les droits de l'homme" soient respectés.

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Pouf pouf. On ne part pas d'établissements non fumeur qui deviennent fumeurs. Dans ce cas, il s'agirait d'une modification profonde des conditions de travail.

On part d'établissements fumeurs à l'origine. Les contraintes étaient connus avant l'embauche par le candidat.

La justice a déjà tranché en faveur de l'employé dans au moins un cas, qui risque de faire jurisprudence (je n'ai pas conservé la source). Je crois me souvenir qu'il y avait non respect de la loi Evin.

Votre argument ne s'applique pas par exemple à quelqu'un qui a été embauché il y a 15 ans, àune époque où on ne connaissais pas la nocivité du tabagisme passif.

D'une façon générale, les externalités ne se révèlent souvent que tard. Est-ce pour autant qu'on doit renoncer à les poursuivre?

Mais que faites vous donc des fumeurs de aimeraient fumer au restaurant?

Vous me rangez dans un camp , alors que je n'ai pas pris position. J'examine tous les arguments.

Bien que non fumeur, j'adore terminer un bon repas alcoolisé par un bon cigare.

Vous pouvez refuser de répondre sans la présence de votre avocat.

:icon_up::doigt::warez:

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Premièrement, dans la discussion qu'on avait, le terme de "souhait" était employé au sens du désir de ne pas être exposé à la fumée. Même si on peut passer de l'un à l'autre, le "vague souhait" n'était pas de voir la loi régler le problème. Tu changes le sens des mots en cours de discussion, ça n'est pas commode.

En fait, ce que je voulais dire, c'est qu'il est difficile de parler du seul "désir de ne pas être exposé à la fumée", ce désir est toujours mis en balance avec le désir de ne pas passer pour un chieur, de ne pas emmerder ses potes. C'est pour ça que ce désir se traduit plus facilement en demande pour une loi qu'en demande sur le marché.

Je ne change pas le sens des mots, j'essaye de me mettre dans la peau d'un partisan de l'interdiction, de comprendre pourquoi il est plus naturel pour lui de traduire son désir de ne pas être incommodé par la fumée en demande politique plutôt qu'en demande sur le marché.

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c'est par le marché libre que la production est ajustée au plus près possibles des préférences diverses des gens

Jusqu'à ce débat, je n'avais pas encore perçu combien cette affirmation d'ordre général pouvait virer au dogme. Le dérapage provient d'un postulat de l'économie autrichienne qui m'a toujours fait tiqué. On déclare que les échanges expriment les préférences et on fait de l'élaboration des préférences et de leur transformation en demande une terra incognita qu'il serait impossible d'aborder autrement que par l'observation des échanges. Par ce tour de passe-passe, on a définitivement exclu du champ d'analyse ces deux questions (élaboration et transformation) et on reste avec une forme de tautologie selon laquelle le marché en l'état est à chaque instant l'optimum.

Si on prend cette position générale de façon heuristique, elle est très intéressante. Si après, on en tire une sorte de loi physique comme tu le fais, on tombe dans le dogme et l'anti-scientifisme.

Le fait que la situation au temps t de la production est ajustée au plus près des préférences individuelles doit être démontrée à chaque fois. On ne peut en aucun cas se baser sur l'état du marché pour décrire les préférences des agents. Ce serait inversé la logique.

Par exemple, quand tu dis

c'est par le marché libre que la production est ajustée au plus près possibles des préférences diverses des gens

cette formule est-elle falsifiable ? Peux-tu concevoir une situation où le marché libre ne correspond pas à l'optimum ?

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Je pense si on veut faire une règle intangible du fait c'est le marché libre qui satisfait le mieux les préférences individuelles, on restreint la notion de préférence individuelles.

Finalement, cette affirmation n'est pas une loi sociale, c'est une prescription morale : ne sont acceptables que les préférences qui peuvent être satisfaites sur un marché libre. Encore faut-il, dans chaque cas particulier, examiner comment tel ou tel désir peut-il être satisfait sur le marché.

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Nous y voila enfin. Beaucoup ici raisonnent en information complète. Interrogez un tenant de bar ou un restaurateur sur la proportion de gros fumeurs dans la poulation. Je l'ai fait des dizaines de fois. Ils sont toujours surpris s'apprendre que c'est environ les deux tiers de la population. Tant qu'ils penseront que les proportions sont inverses, ils ne se lanceront pas dans la création d'un établissement non fumeur. Et tant qu'il n' y a pas d'établissement non fumeur dans une ville, on ne voit pas très bien comment la demande des non-fumeurs pourrait s'exprimer.

Ceci dit, j'ai dans ma ville une crèperie qui a choisi d'être totalement non fumeur depuis 5 an. Elle ne désemplit pas.

D'autre part les premiers rapports que nous avons sur la réforme italienne montrent que les nouveaux clients non fumeurs ont largement compensé la défection des fumeurs. Mais cette information mettra du temps à venir jusqu'à nos braves cafetiers. Et cet information devra être assimilée, car on ne se lance pas dans un changement s'il apparaît trop risqué.

Bref , information incomplète et rigidité de l'offre.

Le probleme est que tu estimes ici que le restaurateur evalue mal les consequences futures d'une decision d'interdire la fumee. A la rigueur tu peux montrer qu'il evalue mal les consequences financieres mais tu ne peux pas dire qu'il evalue mal sa decision. S'il estime - meme a tort - qu'il fera une perte en interdisant de fumer, alors le forcer a l'interdire c'est lui imposer une perte d'utilite et tu ne peux pas pretendre que cette perte ex ante soit compensee par un gain ex post, l'utilite est ordinale elle ne s'additionne pas. Par ailleurs, le restaurateur conscient de sa difficulte a evaluer son futur cash flow peut demander les services de Liberus pour prendre sa decision. Liberus peut meme lui proposer spontanement ses services. Beaucoup de professions souscrivent a des magazines specialises… Restaurateur-Magazine peut consacrer un dossier au sujet "Fumee, l'interdire ou non".

Si interet financier il y a vraiment a interdire le tabac peut-etre que tous les restaurateurs ne le verront pas mais il y en a bien quelques uns qui le verront. Ta creperie par exemple. A partir de la, l'information diffuse de maniere tres rapide car les restaurateurs n'ont plus besoin d'estimer les consequences d'une interdiction de fumer, ils l'observent directement.

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Toutes mes félicitations à Xara pour cet article. Je me demande quelles pattes il a graissé ou … pour arriver à avoir ce papier publié dans un journal comme Labération. La plupart des commentaires sont à la hauteur du lectorat. Minables.

Mais, et c'est vraiment bien joué, quelques lecteurs sont d'accord : mine de rien, on retrouve des libéraux ou des gens qui se rendent bien compte que les libertés partent en quenouille même dans les journaux de Fluffys.

En tout cas, respect, bravo :icon_up:

…et merci pour tous les encouragements… Néanmoins, je ne pense pas qu'il était question de "réussir l'impossible" avec Libé. C'est notamment ce que je sous-entendais en postant ceci il y a quelques temps: http://www.liberaux.org/index.php?showtopic=27925&hl=

Bref, je ne sais pas si les restaurateurs manquent des opportunités de profit par erreur mais je soupçonne que les libéraux manquent des opportunités de se faire publier, d'où la cible Libé dans le cas présent. A vos plumes, camarades!

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Par ailleurs, l'allusion aux droits de l'homme (entendu dans le texte comme droits de propriété) était là pour pointer du doigt au lecteur que s'il est en sympathie avec les "droits de l'homme", puisque l'expression est en général connotée positivement, il a un petit souci de cohérence s'il souhaite la prohibition.

Argument assez faible. En effet, l'article 17 de la DDHC complète l'article 2:

"La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité".

On est exactement dans ce cas de figure. On pourrait très bien envisager la prohibition et verser une indemnité aux tenanciers pour cette insupportable atteinte qui serait faite à leur droit de propriété.

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Argument assez faible. En effet, l'article 17 de la DDHC complète l'article 2:

"La propriété étant un droit inviolable et sacré si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité".

On est exactement dans ce cas de figure. On pourrait très bien envisager la prohibition et verser une indemnité aux tenanciers pour cette insupportable atteinte qui serait faite à leur droit de propriété.

La manière dont la DDHC conditionne les droits dont elle est supposée garantir l'inviolabilité m'a toujours fait rire aux éclats. On comprend mieux comment nous en sommes arrivés là.

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La manière dont la DDHC conditionne les droits dont elle est supposée garantir l'inviolabilité m'a toujours fait rire aux éclats. On comprend mieux comment nous en sommes arrivés là.

Vous n'avez pas complètement tort. Bien que je m'en réclame par mon logo, je ne considère pas la DDHC comme les Tables de Moïse. J'expliquais seulement à notre ami que le décret prévu n'est pas en contradiction avec la DDHC . D'ailleurs si il l'était, le Conseil d'Etat ne manquerait pas d'y mettre son Oh là!

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Jusqu'à ce débat, je n'avais pas encore perçu combien cette affirmation d'ordre général pouvait virer au dogme. Le dérapage provient d'un postulat de l'économie autrichienne qui m'a toujours fait tiqué. On déclare que les échanges expriment les préférences et on fait de l'élaboration des préférences et de leur transformation en demande une terra incognita qu'il serait impossible d'aborder autrement que par l'observation des échanges. Par ce tour de passe-passe, on a définitivement exclu du champ d'analyse ces deux questions (élaboration et transformation) et on reste avec une forme de tautologie selon laquelle le marché en l'état est à chaque instant l'optimum.

Si on prend cette position générale de façon heuristique, elle est très intéressante. Si après, on en tire une sorte de loi physique comme tu le fais, on tombe dans le dogme et l'anti-scientifisme.

Le fait que la situation au temps t de la production est ajustée au plus près des préférences individuelles doit être démontrée à chaque fois. On ne peut en aucun cas se baser sur l'état du marché pour décrire les préférences des agents. Ce serait inversé la logique.

Par exemple, quand tu dis

cette formule est-elle falsifiable ? Peux-tu concevoir une situation où le marché libre ne correspond pas à l'optimum ?

D'abord, j'aurais dû préciser qu'en toute rigueur, "aux préférences diverses des gens" ne tient qu'à l'exclusion des préférences pour la violence agressive.

Ensuite, je ne vais pas rentrer maintenant dans des questions d'ordre épistémologique, mais je ne crois pas au critère de la falsifiabilité pour la théorie économique auquel se rapporte d'ailleurs ta critique du "dogmatisme", présumé-je. Je crois au contraire que ce critère est le fruit d'une théorie de la connaissance contradictoire et on ne peut plus dogmatique (au mauvais sens du terme) : Cf. par exempleEconomic Science and the Austrian Method par Hans Hoppe.

Et je crois que tu as raison de dire que l'élaboration des préférences et leur transformation en demande est "terra incognita", que ces questions sont exclues du champ d'analyse. Mais ça n'est pas un tour de passe-passe. C'est fondé sur l'idée qu'il s'agit d'un autre domaine d'analyse. En pure théorie économique, la question ne porte pas sur l'élaboration des préférences et sur leur contenu -ce qui relèverait plutôt de la psychologie et de la sociologie- mais sur les implications du fait que les gens fassent des choix. Dans ce cadre, le terme de "préférences" ne se rapporte pas à la substance que tu lui donnes peut-être, ou en tout cas qu'on lui donnera en psychologie, mais au fait que l'action implique un choix entre des possibilités, le fait de choisir l'une plutôt que l'autre requérant une préférence.

Enfin, je tiens à souligner (au cas où ce serait nécessaire) que j'ai dit "ajuster au plus près possible aux préférences" ce qui ne veut pas dire que n'importe quel désir trouve sa satisfaction ou que toutes les ressources sont automatiquement allouées au mieux, d'où le "possible", l'omniscience des investisseurs étant notamment exclue du tableau . Et "le plus possible", c'est par rapport à l'autre volet de l'alternative, à savoir une allocation autoritaire par le gouvernement qui, se moquant de la propriété légitime, se déconnecte du système des prix, du calcul économique, i.e. d'un point de référence essentiel pour que l'allocation ait quelque chose avoir avec les desiderata des gens qu'elle est censée servir.

Argument assez faible. En effet, l'article 17 de la DDHC complète l'article 2:

"La propriété étant un droit inviolable et sacré, nul ne peut en être privé, si ce n'est lorsque la nécessité publique, légalement constatée, l'exige évidemment, et sous la condition d'une juste et préalable indemnité".

On est exactement dans ce cas de figure. On pourrait très bien envisager la prohibition et verser une indemnité aux tenanciers pour cette insupportable atteinte qui serait faite à leur droit de propriété.

Effectivement, si on s'intéresse de prêt à la déclaration, on verra qu'elle est bourrée de contradictions, mais c'est seulement l'article 2 que j'avais mis en avant dans le texte. Et quand je dis ici "les droits de l'homme", je pense à cet article et non au reste. Quant au lecteur auquel je m'adresse, il ne s'agit que de lui livrer une piste qui peut lui faire remettre en question ses croyances en surfant sur l'association (quelque peu aléatoire il est vrai) art. 2/droits de l'homme/quelque chose de positif à défendre. Autrement dit, l'allusion a nettement une fonction rhétorique.

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tout à fait, je reviens du resto, on m'a demandé fumeur ou non fumeur, j'ai dit non fumeur et je n'ai pas été incommodé du tout.

Exactement.

Même chose pour moi: je ne supporte pas la clope et je suis allé des dizaines de fois au restaurant sans jamais avoir eu à subir de tels désagréments.

On exagère le problème.

Quant à affirmer que la demande n'a pas suivi l'offre en la matière, cela reste à prouver à moins que vous ne connaissiez totalement l'état du marché…

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Jusqu'à ce débat, je n'avais pas encore perçu combien cette affirmation d'ordre général pouvait virer au dogme. Le dérapage provient d'un postulat de l'économie autrichienne qui m'a toujours fait tiqué. On déclare que les échanges expriment les préférences et on fait de l'élaboration des préférences et de leur transformation en demande une terra incognita qu'il serait impossible d'aborder autrement que par l'observation des échanges. Par ce tour de passe-passe, on a définitivement exclu du champ d'analyse ces deux questions (élaboration et transformation) et on reste avec une forme de tautologie selon laquelle le marché en l'état est à chaque instant l'optimum.

Mais ça , ne n'est pas la position de l'économie autrichiene, ni celle de l'économie néo-classique. C'est la position de quelques mal-comprenants.

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Le probleme est que tu estimes ici que le restaurateur evalue mal les consequences futures d'une decision d'interdire la fumee. A la rigueur tu peux montrer qu'il evalue mal les consequences financieres mais tu ne peux pas dire qu'il evalue mal sa decision. S'il estime - meme a tort - qu'il fera une perte en interdisant de fumer, alors le forcer a l'interdire c'est lui imposer une perte d'utilite et tu ne peux pas pretendre que cette perte ex ante soit compensee par un gain ex post

Bien sûr que si. Mais on va pas entre dans un débat Buchanan versus Rothbard. J'ai entendu des buralistes s'exprimer sur RTL( "Les auditeurs ont la parole"). Ce qui est marrant , c'est qu'ils commencent sur un registre très rothbardien : mon tabac, c'est ma propriété, j'y fais ce que j'y veux, na ! Xavier n'imagine même pas ce que la profession compte de libertariens ! Mais si l'on évoque la possibilité d'une petite compensation, d'un petit susucre, à l'approche de la présidentielle, baaaahh , là ils deviennent tout à coup… buchananiens, c'est à dire un tout petit peu utilitaristes. Quelle horreur !!!

Ta creperie par exemple. A partir de la, l'information diffuse de maniere tres rapide car les restaurateurs n'ont plus besoin d'estimer les consequences d'une interdiction de fumer, ils l'observent directement.

Il s'agit d'une petite crêperie, pas très connue dans la ville. Les deux patrons n'ont pas fait un calcul économique. Simplement, ils étaient allergiques à la fumée, et un jour de ras-le-bol, ils ont décidé d'imposer leurs propres normes.

Inversement , j'ai observé que beaucoup de tenanciers qui défendent le tabagisme sont eux-mêmes des fumeurs et ont une sympathie naturelle vis à vis de la clientèle fumeuse. C'est tout à fait leur droit, mais cela explique pourquoi les changements ne sont pas aussi "rapides" que vous le prétendez. Je maintiens le mot "rigidité".

Vous êtes toujours à New-York ? Comment ça se passe là-bas ? :icon_up:

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Invité Arn0
Bien sûr que si. Mais on va pas entre dans un débat Buchanan versus Rothbard. J'ai entendu des buralistes s'exprimer sur RTL . "Les auditeurs ont la parole". Ce qui est marant , c'est qu'ils commencent sur un registre très rothbardien : mon tabac, c'est ma propriété, j'y fais ce que j'y veux, na ! Xavier n'imagine même pas ce que la profession compte de libertariens ! Mais si l'on évoque la possibilité d'une petite compensation, d'un petit susucre, à l'approche de la présidentielle, bhh , la ils deviennent tout à coup buchananiens.

Tu pourrait donner des idées à l'état : mettre en place un dédommagement aux restaurants qui accepte volontairement d'interdire de fumer chez eux, et de financer cette mesure par les taxes sur le tabac.

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Mais ça , ne n'est pas la position de l'économie autrichiene, ni celle de l'économie néo-classique. C'est la position de quelques mal-comprenants.

:icon_up:

De nombreux auteurs autrichiens considèrent que les échanges expriment les préférences.

Cela dit, dans nos sociétés actuelles (ce que semble oublier Schnappi), on ne peut pas réfléchir ainsi car l'intervention étatique détourne nos préférences vers des produits que nous n'aurions pas forcément choisi sans ladite intervention.

Par exemple, la création du Marché Unique européen (que j'applaudis) fait que nous allons, à coup sûr, nous diriger plus souvent désormais vers des produits européens.

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:icon_up:

De nombreux auteurs autrichiens considèrent que les échanges expriment les préférences.

Tout à fait, mais les Autrichiens ont été les premiers à insister sur le fait qu'on n'est pas en information complète, ce que l'économie classique a aussi intégré, depuis maintenant trente ans.

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