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Paul Watzlawick, R.i.p.


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Cela fait quelques mois qu'une intuition me chagrinait, me conduisant à hésiter à chaque fois que je me rendais sur le site du Mental Research Institute.. Je le savais âgé, et quelque chose me disait que je n'aurais peut-être plus l'occasion de le revoir ou de travailler avec lui.

Voilà, la triste nouvelle est tombée (merci à Sekonda de m'avoir informé). Paul nous a quitté.

Paul Watzlawick, a pioneer in family therapy, system theory, and constructivist philosophy, died Saturday, March 31, 2007 at his home in Palo Alto, California. He was 85 years of age.

Dr. Watzlawick’s widely read and influential contributions to system theory were many. He is internationally known for his contributions to Communication Theory, the practice of Brief Therapy, and in the fields of cybernetics applied to human interaction and constructivist theory. He authored 22 books which have been translated into more than 80 languages, including The Pragmatics of Human Communication (1967); Change: Principals of Problem Formation and Problem Resolution (1974); The Language of Change (1977); The Invented Reality (1990); and How Real is Real? (1976).

Dr. Watzlawick received his Doctorate in 1949 from the University of Venice (Cà Foscari) in Philosophy and Modern Languages and trained at the C. G. Jung Institute in Zurich. Since November of 1960, he served as a member of the staff at the Mental Research Institute (MRI). At the time of his death, he was a Senior Research Fellow at MRI, a founding member of the MRI Brief Therapy Center team, and Professor Emeritus at the Stanford University School of Medicine Department of Psychiatry and Behavioral Sciences. After 46 years, he gave up his office at MRI and entered into full-time retirement.

Il aura travaillé jusqu'au bout. Tout en se ménageant, il n'aura eu de cesse de contribuer à développer les principales découvertes du groupe dit de "Palo Alto", surnom donné à ce collège invisible de penseurs et chercheurs qui à l'époque se retrouvaient chaque semaine chez Gregory Bateson qui habitait cette ville et qui fut la pierre d'angle conceptuelle de leurs travaux sur la pragmatique de la communication avant la fondation concrète du Mental Research Institute et du Brief Therapy Center, fin des années 50.

Depuis, il aura enrichi le modèle en s'inspirant des travaux du Dr Milton H. Erickson pour arriver à l'Approche Stratégique et l'hypnothérapie sans transe, avec Giorgio Nardone.

On lui doit surtout la direction de plusieurs publications collectives sur le constructivisme radical. Il avait une question, véritable leitmotiv, qui se retrouvera derrière chaque niveau d'analyse, qu'il s'agisse d'épistémologie, de phénoménologie, ou de critique des idéologies : Comment savons-nous ce que nous croyons savoir ?

Ainsi, au-delà des considérables apports et bouleversements de ses travaux et ceux de ses confrères et l'impact qu'ils auront dans le champ qui verra apparaître diverses thérapies familiales, systémiques, etc., on relèvera sa critique des utopies totalitaires.

C'est en effet l'analyse de la façon dont on construit des réalités idéologiques, le fonctionnement des utopies, les dangers des terribles simplifications en politique, etc., qui m'aura le plus influencé pour mieux comprendre comment vouloir faire le bien de quelqu'un contre son gré peut être ô combien dangereux. Et me rendre à l'époque libéral, tel M Jourdain, sans le savoir.

Je voudrais enfin rendre hommage à l'homme, simple, discret, et doté d'un sens de l'humour subtil derrière son apparence de ne pas y penser…

C'est en 1993 que j'ai eu l'occasion de le rencontrer en chair et en os. Nous achevions un cycle de formation avec l'Institut Gregory Bateson de Liège, et pour le dernier séminaire nous étions à Toulouse. J'étais arrivé tôt ce matin-là et je jouais du piano dans le salon de ce grand hôtel de la place Wilson, sous la coupole de verre. Je n'avais pas remarqué qu'il s'était assis derrière moi après son arrivée, et m'avait écouté un moment. C'est lors de la pause que j'ai compris, quand il est venu me demander si je connaissais du Rachmaninoff. L'a formatrice m'a remercié de l'avoir mis de si bonne humeur le matin.

Le soir de la fin du séminaire, on m'a demandé de rester : s'il n'était pas trop fatigué, il avait envie de passer un moment et discuter avec quelques uns. Nous nous somme donc retrouvés dans un bon restaurant italien qui lui rappelait sa vie en italie, où il rencontra sa femme. J'ai pu vérifier et approfondir plusieurs anecdotes que je connaissais sur Erickson, Bateson, etc. Je me souviens surtout qu'il m'avait encouragé à venir un jour en californie et pourquoi pas à m'y installer quelques temps : "Ce n'est pas un problème, après tout on vous trouvera bien une jolie femme aussi passionnée, là-bas !".

Surtout, il m'a encouragé à poursuivre dans cette voie. C'est une forme de conceptualisation toute nouvelle et il y a plein de choses intéressantes à découvrir encore. Il trouvait important que des "jeunes" s"y intéressent : vous êtes la nouvelle génération, il faut foncer, un jour on vous transmettra le flambeau.

Merci Paul pour ce que vous nous avez apporté,

et pour ce que vous étiez…

Au revoir, mon Maître.

Frédéric.

Au fait : je sais maintenant un peu jouer le prélude n°1 en Do# mineur.

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Je m'associe pleinement à cet hommage. Je pense tout le temps à lui quand je reçois une injonction paradoxale !

Moi aussi.

D'ailleurs, Libérus, j'aimerais que sur le forum tu sois un peu plus spontané.

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Et la politesse, bordel ! :doigt:

Fredo fait allusion à l'injonction paradoxale : "Sois spontané !", dont Watzlawick s'est moqué .

Mais vous même en écrivant "Et la politesse, bordel !" faites une injonction paradoxale.

(J'explique pour les non initiés :icon_up: )

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Fredo fait allusion à l'injonction paradoxale : "Sois spontané !", dont Watzlawick s'est moqué .

Mais vous même en écrivant "Et la politesse, bordel !" faites une injonction paradoxale.

(J'explique pour les non initiés :icon_up: )

L'injonction de Fredo impose une contradiction à celui qui la reçoit, tandis que ma remarque ne fait que montrer l'effet annihilateur du DWIMNWID sur l'autorité, et puis il doit bien y avoir une histoire de deutéro-apprentissage contradictoire la-dessous. :doigt:

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L'injonction de Fredo impose une contradiction à celui qui la reçoit, tandis que ma remarque ne fait que montrer l'effet annihilateur du DWIMNWID sur l'autorité, et puis il doit bien y avoir une histoire de deutéro-apprentissage contradictoire la-dessous. :icon_up:

Je propose que nos administrateurs ne s'adressent plus à nous que par des injonctions paradoxales, histoire de nous rendre fous. :doigt:

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Je connaissais quelques idées de lui (en communication, injonctions paradoxales…), suite à des lectures de secondes mains.

Après avoir parcouru le lien plus haut, j'aimerais en savoir plus sur la notion d'ultrasolution. Aurais-tu une référence à me conseiller là-dessus, Fredo ?

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[…] specialement avec les timides maladifs :icon_up:

Ah ? Par exemple ? (Oui, je sais que ça ne se voit pas, mais je suis maladivement timide :doigt: )

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bhen oui…il suffit d'inverser le processus d'echec…d'ailleurs il n'ya pas d'echec…mais le timide ne le sait pas encore..enfin bon,c'est facile a faire mais complexe a ecrire :icon_up:

Je suis preneur ! En MP si tu veux.

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Je connaissais quelques idées de lui (en communication, injonctions paradoxales…), suite à des lectures de secondes mains.

Après avoir parcouru le lien plus haut, j'aimerais en savoir plus sur la notion d'ultrasolution. Aurais-tu une référence à me conseiller là-dessus, Fredo ?

Comme l'a dit hamtaro Faites vous-même votre malheur mais aussi Comment réussir à échouer. Deux ouvrages agréables à lire, pétris d'humour et de références littéraires. Une sorte de boîte contenant nombre de principes et de mécanismes fondamentaux de ce mouvement.

Pour des articles plus conceptuels et épistémologiques sur ce thème, on les trouve ça et là dans d'autres ouvrages, notamment L'Invention de la réalité et La Réalité de la réalité.

Pour l'aspect plutôt clinique des ultrasolutions, notamment des paradoxes et des contre-paradoxes thérapeutiques, on verra Changements, paradoxes et psychothérapie et Le Langage du changement.

Enfin, le classique demeure Une Logique de la communication, qui fonde la pragmatique de la communication où "comment la communication affecte le comportement". Un peu ardu à la première lecture, c'est un livre à lire, puis relire. Puis décortiquer et s'en imprégner.

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un café a paris serait surement plus..ergonomique :doigt:

Oui, mais pour mettre ça au point, dans une première phase, le MP est plus ergonomique. :icon_up:

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