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Pologne, Geremek Et Passé Communiste


Hadrien

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"DÉCOMMUNISATION" EN POLOGNE

La nouvelle loi "menace la liberté

d'expression", selon Geremek

NOUVELOBS.COM | 26.04.2007 | 17:18

La nouvelle loi de "décommunisation" "viole les règles morales et menace la liberté d'expression", dénonce Bronislaw Geremek dans une tribune dans Le Monde. Cet eurodéputé risque de perdre son siège car il refuse de se soumettre au texte, qui oblige tous les politiques, intellectuels et magistrats à déclarer s'ils ont collaboré avec les services secrets communistes.

La nouvelle loi polonaise sur la décommunisation est "inacceptable dans l'Europe démocratique", car elle "viole les règles morales et menace la liberté d'expression", estime l'eurodéputé polonais Bronislaw Geremek, jeudi 26 avril dans une tribune dans Le Monde datée de vendredi. Ce leader historique de l'opposition anti-communiste refuse de se soumettre à cette loi, qui impose à tous les politiques, intellectuels et magistrats de déclarer s'ils ont collaboré avec les services secrets du régime communiste. Il risque donc, à la demande des autorités polonaises, d'être déchu de son mandat européen.

"Une telle loi exprime une façon de gouverner dans laquelle le pouvoir est fondé sur l'exploitation et la création de conflits. Elle suscite un sentiment d'inquiétude et de dépendance complète du citoyen à l'égard du pouvoir", écrit Bronislaw Geremek dans son texte publié en première page du quotidien.

"Inacceptable dans l'Europe démocratique"

Ce co-fondateur du syndicat Solidarité rappelle qu'il a déjà signé "plusieurs fois" dans le passé une déclaration de ce type, mais explique dans sa tribune pourquoi il a refusé de le faire à nouveau. "Je cherche à exprimer, par ce refus, mon attitude à l'égard de la nouvelle loi. Je la trouve inacceptable dans l'Europe démocratique". Selon lui, elle "viole les règles morales et menace la liberté d'expression, l'indépendance des médias et l'autonomie des universités". "Elle engendre une forme de ministère de la vérité" et de "police de la mémoire". "Elle désarme le citoyen face aux campagnes de calomnies, en affaiblissant la protection légale de ses droits", poursuit Bronislaw Geremek. "Je ne plaide pas pour ma cause personnelle. Je plaide pour la Pologne démocratique et européenne", conclut l'eurodéputé.

Une pétition de soutien à Bronislaw Geremek

NOUVELOBS.COM | 26.04.2007 | 18:08

Nouvelobs.com publie le texte d'une pétition lancée par Le Nouvel Observateur en soutien à Bronislaw Geremek, cofondateur de Solidarité, et contre la loi de "décommunisation", qui impose aux politiques, intellectuels et magistrats polonais de déclarer s'ils ont collaboré avec les services secrets du régime communiste. Vous pouvez signer le texte et consulter la liste des signataires en cliquant ici.

"Les soussignés expriment leur entière solidarité avec Bronislaw Geremek, écrivain et historien, membre de Solidarnosc, ancien ministre des Affaires étrangères de la République polonaise, député au Parlement européen, aujourd’hui menacé de déchéance de son mandat par la commission électorale de son pays.

Bronislaw Geremek a refusé de signer le texte imposé par la loi polonaise du 15 mars 2007 dite de "décommunisation" qui oblige des centaines de milliers de personnes, parlementaires, universitaires, membres de professions libérales, journalistes, écrivains, artistes, etc. à déclarer par écrit si elles ont ou non collaboré avec l’ancienne police communiste. Le simple refus entraîne la déchéance de toute responsabilité ou fonction publique.

Bronislaw Geremek, qui a été une figure marquante de la résistance au régime communiste, a dénoncé dans cette loi une atteinte à la liberté individuelle, en forçant des femmes et des hommes à se dénoncer ou à se disculper, face à une charge infamante.

Nous approuvons cette attitude courageuse et nous élevons contre toute sanction qui viendrait le frapper."

Premiers signataires : Elisabeth et Robert Badinter, Jean Daniel, Milan Kundera, Michel Rocard.[…]

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Les deux frères jumeaux vont-ils réussir l'exploit de faire passer les communistes pour des martyrs ?

C'est déjà fait depuis longtemps, c'est d'ailleurs pour ça que cette histoire fait autant de bruit, si il s'agissait de nazis il n'y aurait pas tout ce pataquès. Cela dit je n'aime quand même pas la méthode utilisée le gouvernement polonais.

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Il est naturel de demander aux criminels de se dénoncer, je ne vois rien de malsain là dedans.

C'est du second degré je présume ?

Le problème n'est pas qu'on lui demande mais qu'on l'oblige. Ce qui en l'occurrence, concernant Bronislaw Geremek pour la décomunisation, indique que les jumeaux ont atteint leurs limites en termes de processus cognitifs appliqués à la politique…

En un mot : abject

Mais bon en France on est déjà bardé de loies mémorielles qui nous indique comment il faut réciter l'histoire selon le bréviaire du législateur alors je me garderai de trop me moquer des Polonais.

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En France un communiste c'est une merde qui te bouffe tes libertés individuelles, ils sont en partie responsable de notre situation actuelle.

En Pologne un communiste c'était une merde avec une mitraillette.

Il est donc temps de faire le Nuremberg du communisme, j'applaudis des deux mains à la loi de décommunisation polonaise.

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En France un communiste c'est une merde qui te bouffe tes libertés individuelles, ils sont en partie responsable de notre situation actuelle.

En Pologne un communiste c'était une merde avec une mitraillette.

Il est donc temps de faire le Nuremberg du communisme, j'applaudis des deux mains à la loi de décommunisation polonaise.

Il y a plusieurs manières de gérer ce type de problème (changement de régime et donc de la notion même de légitimité). En Afrique du Sud ils ont fait des procès pour la mémoire sans condamnation. Ca permet un retour à la paix civile.

De plus un procès se fait sur des actes précis et non sur une appartenance idéologique. La culpabilité n'est pas une maladie contagieuse, le fait d'être complice a une définition suffisament précise. En l'espèce coopérer avec les services secrets de son pays peut très bien être justifiable (même avec des critères a posteriori alors que la justice ne devrait jamais être rétroactive), je ne vois donc pas en quoi le fait que ces mêmes services secrets ont commis des abus devrait légitimer de mettre à l'index a priori toute personne y ayant participé !!

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Que l'on oblige les hommes politiques, les magistrats et les fonctionnaires à déclarer s'ils ont collaboré avec des criminels politiques, je trouve cela normal. S'ils ne veulent pas répondre, ils n'ont qu'à démissionner.

En revanche, je m'oppose à cette loi si elle concerne vraiment les intellectuels, les écrivains et la société civile. Dans ce cas, elle aurait tout d'une forme particulièrement odieuse de bien-pensance, comme les lois françaises qui interdisent le révisionisme.

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Invité Arn0
Il est naturel de demander aux criminels de se dénoncer, je ne vois rien de malsain là dedans.
La présomption d'innocence tu connais ? Le droit à un procès équitable ? Le droit de ne pas s'incriminer soi même (risquer le parjure pour avoir défendu son innocence compromet le droit de se défendre) ?

Cette loi soi-disant anti-communiste va conduire si elle appliquée à la déchéance d'un élu héros de l'anticommunisme, pour ma part cela suffit à la condamner.

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Soit la Pologne a les moyens de vérifier ses informations et je ne vois pas l'intérêt de faire un cirque pareil, soit elle ne les a pas et les déclarations valent autant que mon rouleau ouaté.

Il m'est d'avis qu'elle doit les avoir, mais que les informations dont les autorités disposent ne vaudraient pas tripette devant un tribunal pour la plupart des accusés, d'où la nécessité d'obliger la population à formuler son auto-critique.

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Que l'on oblige les hommes politiques, les magistrats et les fonctionnaires à déclarer s'ils ont collaboré avec des criminels politiques, je trouve cela normal. S'ils ne veulent pas répondre, ils n'ont qu'à démissionner.

En revanche, je m'oppose à cette loi si elle concerne vraiment les intellectuels, les écrivains et la société civile. Dans ce cas, elle aurait tout d'une forme particulièrement odieuse de bien-pensance, comme les lois françaises qui interdisent le révisionisme.

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De plus un procès se fait sur des actes précis et non sur une appartenance idéologique.

La culpabilité n'est pas une maladie contagieuse, le fait d'être complice a une définition suffisament précise. En l'espèce coopérer avec les services secrets de son pays peut très bien être justifiable (même avec des critères a posteriori alors que la justice ne devrait jamais être rétroactive), je ne vois donc pas en quoi le fait que ces mêmes services secrets ont commis des abus devrait légitimer de mettre à l'index a priori toute personne y ayant participé !!

Etre communiste c'est porter une responsabilité dans mon aliénation, si un communiste accepte de payer mes impôts, ma CSG sur mes revenus mobiliers, alors je consens à lui laisser la vie sauve.

Mais si j'étais en Russie, forcément victime du communisme, je ne lui laisserais la vie sauve qu'à condition qu'il se suicide. Et si le droit positif n'est pas rétroactif, le droit naturel s'applique de tout temps, il faudrait relire le révérend Elisha Williams pour comprendre ce que risque d'arriver à tout communiste en tout temps de par son refus de considérer le principe de la propriété privé.

D'ailleurs le droit positif de notre ripoublique n'est qu'un torchon alors comment considérer le droit dans les pays du socialisme réel ? Si on en restait à la non rétroactivité du droit positif Klaus Barbie n'aurait jamais été inquiété, pas plus que Maurice Papon.

D'ailleurs quitte à passer pour un odieux Torquemada, figurez-vous que j'ai déjà ma liste, voyons un peu :

Jean-François Kahn, Janet Reno, Arlette Laguillier, André Orléan, EF (je garde encore son anonymat :icon_up: ),

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D'après ce que j'ai compris de la tribune de Geremek dans le monde, il ne critique pas la chasse au communistes comme on le prétend dans la presse, d'ailleurs il a déjà signé plusieurs fois des déclarations de ce genre, mais

1) le fait que pour devenir député européen, il a déjà du signer une telle déclaration et qu'il ne voit pas de raison de devoir recommancer en cours de mandat.

2) le fait que désormais, les archives de la sureté polonaise (qui n'ont jamais été rendues publiques) sont confiées à un comité machin-bidule dépendant du gouvernement et pouvant par la suite prendre des décisions graves sans passer par le pouvoir judiciaire.

Bref, rien à voir avec ce que raconte nos médias. Quelle surprise :icon_up:

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Etre communiste c'est porter une responsabilité dans mon aliénation, si un communiste accepte de payer mes impôts, ma CSG sur mes revenus mobiliers, alors je consens à lui laisser la vie sauve.

Mais si j'étais en Russie, forcément victime du communisme, je ne lui laisserais la vie sauve qu'à condition qu'il se suicide. Et si le droit positif n'est pas rétroactif, le droit naturel s'applique de tout temps, il faudrait relire le révérend Elisha Williams pour comprendre ce que risque d'arriver à tout communiste en tout temps de par son refus de considérer le principe de la propriété privé.

D'ailleurs le droit positif de notre ripoublique n'est qu'un torchon alors comment considérer le droit dans les pays du socialisme réel ? Si on en restait à la non rétroactivité du droit positif Klaus Barbie n'aurait jamais été inquiété, pas plus que Maurice Papon.

D'ailleurs quitte à passer pour un odieux Torquemada, figurez-vous que j'ai déjà ma liste, voyons un peu :

Jean-François Kahn, Janet Reno, Arlette Laguillier, André Orléan, EF (je garde encore son anonymat :doigt: ),

:icon_up:

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Ah, tu parles des procès de Moscou, c'est bien ça ?

Non on y demandait à des innocents de se dénoncer. La question, "avez vous été complice des communistes" est de même nature que "avez vous commis des crimes", il est parfaitement normal de la poser.

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Non on y demandait à des innocents de se dénoncer. La question, "avez vous été complice des communistes" est de même nature que "avez vous commis des crimes", il est parfaitement normal de la poser.

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Je présume que ceux qui s'opposent à ce genre de mesures sont également opposés à la dénazification ?

Je présume que ceux qui s'opposent à ce genre de mesures sont également opposés à la dénazification ?

Une dénazification qui intervient plus de quinze après les faits, tout de même.

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Point de vue

Pourquoi je refuse la "lustration", par Bronislaw Geremek

LE MONDE | 26.04.07 | 14h04

'Europe centrale n'arrive toujours pas à régler ses comptes avec son passé communiste. Cela concerne non seulement le plan de l'analyse et de la réflexion, mais aussi le plan politique.

Pour définir l'action nouvelle des autorités publiques visant à mettre au clair la collaboration des individus avec la police politique du régime communiste et à interdire aux personnes compromises de participer à la vie publique, les Tchèques ont introduit le terme de "lustration". Tous les autres pays de la région ont repris ce terme, mais en lui donnant des contenus différents.

La Pologne, depuis le tournant de 1989, a entrepris à plusieurs reprises de régler le problème sans suivre l'exemple de l'Allemagne, qui a ouvert largement l'accès aux archives des services de sécurité. Ainsi donc, depuis plusieurs années, on était tenu de déclarer, lors de toutes les élections en Pologne, si l'on avait collaboré avec les services de sécurité et de procéder de la même façon si l'on acceptait un poste dans l'administration de l'Etat.

En conséquence, j'ai eu à signer, plusieurs fois, une déclaration selon laquelle je n'avais pas collaboré avec les services secrets. Je l'ai fait aussi en 2004, en me présentant aux élections européennes. Mais, en mars 2007, on m'a demandé une nouvelle fois de signer une telle déclaration, sous peine d'être privé de mon mandat d'eurodéputé en vertu de la nouvelle loi sur la lustration. Il est vrai que c'est une exigence humiliante et sans fondement, mais ce n'est pas la raison de ma décision de refuser de me plier à cette demande. Je cherche à exprimer, par ce refus, mon attitude à l'égard de la nouvelle loi. Je la trouve inacceptable dans l'Europe démocratique.

Cette loi veut soumettre aux procédures de lustration entre 400 000 et 700 000 individus. Un institut spécial, portant le nom d'Institut de la mémoire nationale, est devenu le dépositaire des archives de la police et a obtenu le droit de porter des jugements sans que la justice puisse s'en charger. Les journalistes, ainsi que les enseignants, y sont aussi soumis.

Je crois que la loi de lustration dans sa forme actuelle viole les règles morales et menace la liberté d'expression, l'indépendance des médias et l'autonomie des universités. Elle engendre une forme de "ministère de la vérité" et de "police de la mémoire". Elle désarme le citoyen face aux campagnes de calomnies, en affaiblissant la protection légale de ses droits.

En refusant de signer la déclaration, je veux exprimer ma condamnation de cette loi. Ce n'est pas une action politique. Je voudrais que mon refus puisse faire réfléchir les autorités, afin que celles-ci donnent satisfaction aux inquiétudes morales des citoyens. Une telle loi exprime une façon de gouverner dans laquelle le pouvoir est fondé sur l'exploitation et la création de conflits. Elle suscite un sentiment d'inquiétude et de dépendance complète du citoyen à l'égard du pouvoir.

La Pologne est un pays libre et démocratique, bien ancré dans l'Union européenne. Je voudrais que la société se mobilise pour faire disparaître les mauvaises lois et mettre fin à ces méthodes de gouvernement. Je ne plaide pas pour ma cause personnelle. Je plaide pour la Pologne démocratique et européenne.

Bronislaw Geremek est eurodéputé et historien polonais.

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Le débat divise les intellectuels polonais

LE MONDE | 26.04.07 | 14h11

VARSOVIE CORRESPONDANTE

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Son verdict est très attendu en Pologne : saisi par l'opposition sociale-démocrate, et plus récemment par le médiateur de la République, le tribunal constitutionnel (TK) polonais se réunira, les 9, 10 et 11 mai, pour se prononcer sur la nouvelle loi de décommunisation et sa conformité avec la Constitution. Concoctée par la droite conservatrice au pouvoir - le parti Droit et justice des frères Kaczynski -, la loi est entrée en vigueur le 15 mars. Elle impose aux élites du pays, exerçant un poste à responsabilité publique, à déclarer avoir ou non collaboré avec l'ancienne police politique communiste, sous peine de licenciement et d'interdiction d'exercer sa fonction durant dix ans.

Dénonçant une sanction disproportionnée et arbitraire, une partie de l'intelligentsia polonaise se tourne vers le Tribunal dans l'espoir que son verdict rende la loi anticonstitutionnelle.

Si le "Je refuse" tonné, mercredi 25 avril, par l'eurodéputé démocrate Bronislaw Geremek, figure emblématique de l'opposition démocratique au régime communiste, a bruyamment retenti dans l'hémicycle de Strasbourg, il a suscité des réactions plus mitigées de la classe politique et des médias. Dans son journal télévisé de mercredi soir, la chaîne publique TVP1 a d'ailleurs relégué l'information sur M. Geremek en quatrième place.

"UN TRÈS BEL ACTE"

Dans l'opposition, la gauche sociale-démocrate a salué la décision de M. Geremek, y voyant "un très bel acte de désobéissance citoyenne", selon les termes du président du Parti démocrate, Janusz Onyszkiewicz. A droite, les réactions sont plus acides. Bronislaw Komorowski, un ténor de la droite libérale, principale force d'opposition, a appelé à se soumettre à la loi "même si elle est imparfaite" et parsemée "d'erreurs". Plus incisif, le premier ministre conservateur, Jaroslaw Kaczynski, a vertement tancé M. Geremek pour son initiative qui "nuit à la Pologne".

Le défi lancé par M. Geremek n'est pas resté isolé. Mercredi dans la soirée, une autre figure de la transition, Tadeusz Mazowiecki, premier chef de gouvernement de la Pologne libre, a annoncé à son tour avoir refusé de remplir sa déclaration en qualité de membre de la commission d'attribution de la plus haute distinction polonaise, l'Ordre de l'aigle blanc.

Dans une Pologne encore marquée par son passé communiste, les réactions à cette loi controversée ne pouvaient être molles. D'autant que le débat se joue à différents niveaux - juridique, politique comme personnel. Mais l'opinion publique reste profondément partagée.

A l'image des rédactions des principaux titres de la presse écrite, les milieux universitaires sont divisés entre partisans et opposants à la loi. Le 21 mars, le sénat de l'université de Varsovie (UW), le plus grand établissement supérieur en Pologne, avait condamné la loi des frères Kaczynski et appelé à sa suspension jusqu'au verdict du Tribunal constitutionnel. Un baroud d'honneur mené au nom de la protection des fondements démocratiques et de l'autonomie de l'enseignement supérieur. Pourtant, quelques jours plus tard, 41 professeurs de l'UW avaient dénigré, dans une lettre ouverte, la résolution du sénat et appelé à ne pas politiser le débat.

Conçue pour épurer la vie publique des anciens collaborateurs communistes, credo du parti des frères Kaczynski, la nouvelle loi s'applique aux journalistes, avocats, universitaires, élus locaux, députés, ministres et magistrats. Jusqu'à 700 000 Polonais, âgés de plus de 35 ans, seraient concernés. Leurs déclarations seront vérifiées par l'Institut de la mémoire nationale (IPN), qui abrite les archives de la sécurité communiste. L'IPN a d'ores et déjà reçu plus de 10 000 déclarations.

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D'après ce que j'ai compris de la tribune de Geremek dans le monde, il ne critique pas la chasse au communistes comme on le prétend dans la presse, d'ailleurs il a déjà signé plusieurs fois des déclarations de ce genre, mais

1) le fait que pour devenir député européen, il a déjà du signer une telle déclaration et qu'il ne voit pas de raison de devoir recommancer en cours de mandat.

2) le fait que désormais, les archives de la sureté polonaise (qui n'ont jamais été rendues publiques) sont confiées à un comité machin-bidule dépendant du gouvernement et pouvant par la suite prendre des décisions graves sans passer par le pouvoir judiciaire.

Bref, rien à voir avec ce que raconte nos médias. Quelle surprise :icon_up:

Ca ce sont des motifs respectables; ce qu'en font nos médias l'est nettement moins. Les frères Kaczynski ne semblent pas avoir inventé l'eau tiède.

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