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Les bénéfices privés, les pertes publiques


flavien63

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Subprime : marché accusé, État coupable

Vincent Bénard, président de l'Institut Hayek de Bruxelles, auteur de «Le Logement, crise publique, remèdes privés» (Romillat), revient sur la crise du subprime et se fait l'avocat de l'économie libre alors que Freddie Macet Fannie Mae, deux organismes de refinancement du crédit hypothécaire, sont mis sous tutelle gouvernementale aux États-Unis.

On doit toujours mettre l'url d'un article que l'on repompe.

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Les crises financières ont un grand mérite : elles permettent aux Français d'améliorer leur anglais. A chacune d'entre elles, ils apprennent un nouveau mot : program trading, lors du krach de 1987, hedge fund, avec la faillite du Long Term Capital Management en 1998, rogue trader, avec Jérôme Kerviel.

Depuis un an, ils se sont familiarisés avec les subprimes, mentionnés six fois seulement dans la presse francophone en 2006, 8 400 fois au deuxième semestre 2007. Enfin, au cours des dernières semaines, ils ont fait connaissance avec Freddie Mac et Fannie Mae, qui sonnent de façon si joyeuse, presque comme des noms de héros de bande dessinée, mais qui se retrouvent aujourd'hui au coeur d'un des plus grands sauvetages financiers de l'histoire.

Dimanche 7 septembre, le Trésor américain a annoncé le renflouement de Federal National Mortgage Association (Fannie) et Federal Home Loan Mortgage Corporation (Freddie), les deux piliers du financement du marché immobilier américain. Comme on est aux Etats-Unis, on n'a pas parlé de nationalisation, mais c'est bien de cela qu'il s'agit.

Beaucoup, en Europe, ont applaudi à ce retour en force de l'Etat, sauveur d'un système financier devenu fou, incapable de s'autoréguler, avec ses banquiers irresponsables, aveugles ou inconscients, en tous les cas avides. La mise sous tutelle de Freddie et Fannie a été perçue comme une sorte de grand soir financier, mettant fin à trois décennies de dérégulation et de libéralisation à tout-va.

Cette vision radicale et très rassurante n'a qu'un défaut, mais il est de taille. Elle oublie que l'orbite dans laquelle gravitaient Fannie Mae et Freddie Mac était précisément celle de l'Etat et que les deux établissements étaient plus régis par des intérêts politiciens que par la loi du profit.

Mais on comprend mieux la dérive fatale de Fannie et Freddie en connaissant leur vie. Fannie, l'aînée, était à sa naissance entièrement publique, une enfant du New Deal, créée en 1938 par Roosevelt pour aider le pays à sortir de la Grande Dépression, à doper le secteur de la construction en aidant les Américains à devenir propriétaires. Grâce à son label "Etat américain", Fannie pouvait se financer à des taux beaucoup plus bas que des banques privées, rendant du même coup moins coûteux le crédit hypothécaire pour les citoyens.

A trente ans, Fannie changea de statut, le président Johnson jugeant que ses emprunts faisaient une concurrence déloyale à ceux du Trésor, lui-même très sollicité pour financer la guerre du Vietnam. Fannie fut privatisée, enfin - et c'est là tout le problème -, privatisée de façon très particulière. Elle fut dotée, comme Freddie deux ans plus tard, du statut abracadabrantesque de government sponsored enterprise, autrement dit, d'entreprise privée d'Etat. Détenue par des actionnaires privés, certes, mais bénéficiant d'une ligne de crédit garantie par le Trésor - pour rassurer les investissseurs -, dispensée de pas mal d'obligations comptables et prudentielles. Et avec toujours pour mission, imposée par Washington, d'assurer le refinancement des prêts immobiliers, notamment aux ménages les plus modestes. En un mot, d'aider tout Américain à réaliser son rêve le plus cher, celui de posséder sa propre maison.

Fannie et Freddie s'y sont employés avec zèle et succès, le montant de leurs portefeuilles de prêts s'envolant, passant de 740 milliards de dollars en 1990 à 5 400 milliards de dollars, le tiers du PIB américain. Avec beaucoup d'inventivité, aussi, les deux établissements se révélant des pionniers en matière de titrisation, cette technique qui consiste à transformer des prêts bancaires en obligations et qui a largement contribué à diffuser la crise des subprimes à tout le système financier mondial.

Cette créativité a également favorisé une grande opacité - Fannie Mae fut condamnée à plusieurs reprises pour des manipulations comptables -, sans que la classe politique américaine s'en émeuve. Comment la Maison Blanche et le Congrès auraient-ils pu s'offusquer de pratiques certes très douteuses mais qui leur profitaient indirectement ? Comment dénoncer un système ayant permis en dix ans à neuf millions d'Américains de devenir propriétaires, c'est-à-dire ayant fabriqué neuf millions d'électeurs reconnaissants ? Comment s'attaquer à une mécanique semblant capable d'alimenter indéfiniment la hausse du marché immobilier, donc de stimuler la consommation des ménages et la croissance ?

Si l'on ajoute à cela le fait que les patrons de Freddie et Fannie gagnaient 70 millions de dollars par an et surtout que les deux établissements étaient le plus gros financier des partis républicain et démocrate, on aura tout dit et tout compris. Personne, à Washington, n'avait intérêt à remettre en cause cet assemblage de bric politique et de broc financier, qui faisait le bonheur de tous. Jusqu'à ce que la bulle de l'immobilier finisse par éclater. Jusqu'à ce que le marché finisse par prendre sa revanche sur l'Etat, obligé de payer au prix fort (peut-être plusieurs centaines de milliards de dollars) son incompétence.

Du très bon Pierre-Antoine Delhommais, dans Le Monde, sur recommandation d'Apollon

http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/09/13/freddie-et-fannie-mortelle-randonnee-par-pierre-antoine-delhommais_1094927_3232.html

Dans le rayon "j'en tiens une couche", Aglietta ne s'améliore malheureusement pas, partant dans la rengaine éternelle que la crise financière serait une crise du capitalisme libéral. Et Aglietta de rajouter qu'il faut réformer le secteur financier comme FDR l'avait fait. C'est à dire avec à nouveau des prêts excessifs comme cela avait été le cas j'imagine… Le ridicule ne tue pas

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Allez maintenant c'est le gvt us qui est responsable de tous les maux ! :icon_up: c'est vrai c'est lui qui a lobotomisé les banquiers qui n'ont plus rien compris à leur métier, mesurer et assumer les risques…

Pourquoi pas la faute des pauvres tant qu'on y est ? C'est vrai ils ont accepté d’emprunter sans rien comprendre aux prêts qu’on leur proposait…

Un peu de re-réglementation dans toute cette jungle est de plus en plus inévitable.

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En gros, si j'ai bien compris libremax, au lieu de vouloir punir les gens qui ont fait des conneries en les laissant assumer leurs pertes et éventuellement faire faillite, tu veux les sauver avec l'argent du contribuable ? Est-ce la dernière mode intellectuelle chez les gauchistes, le "droit au profit" ? En plus, je pensais que vous étiez contre les profits, faudrait savoir… D'un autre côté, je ne suis pas si surpris que vous encouragiez la médiocrité et l'échec ; c'est l'égalitarisme socialiste appliqué à Wall Street ("il n'y a pas de bons ou de mauvais banquiers").

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Allez maintenant c'est le gvt us qui est responsable de tous les maux ! :icon_up: c'est vrai c'est lui qui a lobotomisé les banquiers qui n'ont plus rien compris à leur métier, mesurer et assumer les risques…

Pourquoi pas la faute des pauvres tant qu'on y est ? C'est vrai ils ont accepté d’emprunter sans rien comprendre aux prêts qu’on leur proposait…

Un peu de re-réglementation dans toute cette jungle est de plus en plus inévitable.

Quand on ne sait pas de quoi on parle, ce qui est manifestement votre cas, on se tait où on s'informe. A votre décharge, il est vrai que pour trouver de l'information, en France, faut pas se contenter de la soupe pour moutons et blaireaux que les media nous servent.

Media de merde

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Invité jabial
Allez maintenant c'est le gvt us qui est responsable de tous les maux ! :icon_up: c'est vrai c'est lui qui a lobotomisé les banquiers qui n'ont plus rien compris à leur métier, mesurer et assumer les risques…

Quand on protège quelqu'un, il prend des risques inconsidérés. C'est comme ça. Il faut cesser de les protéger. Bien sûr que c'est de la faute des banquiers - et le capitalisme comporte une sanction pour ça, la faillite. Chacun prend ses risques ; tu réussis, tu fais plein de fric ; tu foires, tu as plus de fric. Ce qui est inacceptable c'est qu'on puisse prendre des risques qui sont couverts par l'argent des autres pris de force.

Pourquoi pas la faute des pauvres tant qu'on y est ? C'est vrai ils ont accepté d’emprunter sans rien comprendre aux prêts qu’on leur proposait…

Et ouais. Pauvre ne signifie pas débile mental. Ou alors, on les met sous tutelle en dessous de X point de revenu ? Sans déconner… Là aussi, si les gens n'étaient pas persuadés que s'ils signent n'importe quoi le tribunal annulerait tout, ils regarderaient un peu avant de signer.

Un peu de re-réglementation dans toute cette jungle est de plus en plus inévitable.

Si le but est d'aggraver le problème, sans doute. En attendant, le mieux serait que les banquiers qui ont pris des risques inconsidérés fassent faillite comme ils le méritent. Quitte à utiliser l'argent du conribuable, ça coûterait beaucoup moins cher de filer un an de salaire à leur employés le temps qu'il retrouvent du boulot. Si tout ce beau monde ne perd pas un max de thune, toute la réglementation du monde n'arrêtera pas la prochaine crise - mais bien sûr, ça créera encore quelques parasites supplémentaires, ce qui est le vrai but du socialisme.

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Quand on protège quelqu'un, il prend des risques inconsidérés. C'est comme ça. Il faut cesser de les protéger. Bien sûr que c'est de la faute des banquiers - et le capitalisme comporte une sanction pour ça, la faillite. Chacun prend ses risques ; tu réussis, tu fais plein de fric ; tu foires, tu as plus de fric. Ce qui est inacceptable c'est qu'on puisse prendre des risques qui sont couverts par l'argent des autres pris de force.

Et ouais. Pauvre ne signifie pas débile mental. Ou alors, on les met sous tutelle en dessous de X point de revenu ? Sans déconner… Là aussi, si les gens n'étaient pas persuadés que s'ils signent n'importe quoi le tribunal annulerait tout, ils regarderaient un peu avant de signer.

Si le but est d'aggraver le problème, sans doute. En attendant, le mieux serait que les banquiers qui ont pris des risques inconsidérés fassent faillite comme ils le méritent. Quitte à utiliser l'argent du conribuable, ça coûterait beaucoup moins cher de filer un an de salaire à leur employés le temps qu'il retrouvent du boulot. Si tout ce beau monde ne perd pas un max de thune, toute la réglementation du monde n'arrêtera pas la prochaine crise - mais bien sûr, ça créera encore quelques parasites supplémentaires, ce qui est le vrai but du socialisme.

Je plussoie jusque dans les moindres détails

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Et ouais. Pauvre ne signifie pas débile mental. Ou alors, on les met sous tutelle en dessous de X point de revenu ? Sans déconner… Là aussi, si les gens n'étaient pas persuadés que s'ils signent n'importe quoi le tribunal annulerait tout, ils regarderaient un peu avant de signer.

A la décharge de ces derniers il faut bien reconnaître que la lecture des conditions générales d'un contrat d'assurance ou d'un quelconque service bancaire n'est pas des plus aisée. Entre le jargon bancaire, l'usage de revoi à des clauses pages 246 écrites en petits caractères, etc. beaucoup sont de fait obligés de faire confiance au commercial qui tente de leur fourguer sa camelote.

Réveillez-vous, le profil des types qui fréquentent Lib.org, c'est au mieux 5/10% de la population.

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A la décharge de ces derniers il faut bien reconnaître que la lecture des conditions générales d'un contrat d'assurance ou d'un quelconque service bancaire n'est pas des plus aisée. Entre le jargon bancaire, l'usage de revoi à des clauses pages 246 écrites en petits caractères, etc. beaucoup sont de fait obligés de faire confiance au commercial qui tente de leur fourguer sa camelote.

Réveillez-vous, le profil des types qui fréquentent Lib.org, c'est au mieux 5/10% de la population.

Et si les normes étatiques mises en place dans ce domaine, de même que la complexification à l'extrême du système juridique positif obligeant les parties à se couvrir au maximum, n'avaient pas compliquées encore plus la lecture de ces contrats?

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Et si les normes étatiques mises en place dans ce domaine, de même que la complexification à l'extrême du système juridique positif obligeant les parties à se couvrir au maximum, n'avaient pas compliquées encore plus la lecture de ces contrats ?

Certes mais on peut également se poser la question de savoir si ces dispositions n'arrangent pas les banques avec la facilité ensuite pour elles de se retrancher derrière les exigences étatiques pour se dédouaner à bon compte. Assez bizarrement on entends toujours ce joli petit monde renâcler lorsqu'une contrainte est dérangeante, jamais quand elle peut leur être bénéfique. Il y a une propension certaine à croire que le privé c'est tout beau et ce qui relève de l'Etat comme le mal absolu. Or très souvent on observe que les intérêts de secteurs privés coïncident avec ceux de l'Etat.

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Invité jabial
A la décharge de ces derniers il faut bien reconnaître que la lecture des conditions générales d'un contrat d'assurance ou d'un quelconque service bancaire n'est pas des plus aisée.

Moi je suis prêt à parier que les gens qui ont emprunté à taux variable l'ont fait en sachant ce qu'ils risquaient. Seulement, ils minimisaient ce risque, comme tout le monde, banques comprises. Évidemment c'est facile après coup de prétendre qu'on n'y comprenait goutte, surtout si ça permet d'échapper à ses justes obligations.

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A la décharge de ces derniers il faut bien reconnaître que la lecture des conditions générales d'un contrat d'assurance ou d'un quelconque service bancaire n'est pas des plus aisée. Entre le jargon bancaire, l'usage de revoi à des clauses pages 246 écrites en petits caractères, etc. beaucoup sont de fait obligés de faire confiance au commercial qui tente de leur fourguer sa camelote.

Réveillez-vous, le profil des types qui fréquentent Lib.org, c'est au mieux 5/10% de la population.

Oui, mais j'ai tendance à penser que cette complexification est directement liée aux contraintes de plus en plus fortes qu'on fait étatiquement peser sur le bancaire ou dans tous les domaines. Quand on voit, sur les boîtes de cacahouètes "May contain nuts", c'est qu'on est arrivé à un point très très élevé de petits caractères à la con et de surprotection obligatoire des uns et des autres.

En outre, je suis assez d'accord avec ta remarque quand il s'agit d'un fer-à-repasser ou, à la limite, d'une voiture. Pour une baraque, si on ne comprend pas ce qu'on signe, on fait intervenir un avocat.

Il s'agit de baraques, o bas mat bordel. Pas d'ouvre-boîtes.

Encore heureux, sinon bonjour la complexification encore plus spectaculaire des contrats. :icon_up:

:doigt: aussi

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