Aller au contenu

Encyclique "Caritas in veritate"


Messages recommandés

Encyclique "Caritas in veritate" : le credo social de Benoît XVI

Dans le document publié mardi par le Vatican, le Pape condamne les excès du capitalisme financier et voit dans la crise l'occasion de réorganiser l'économie mondiale.

«Non, ce n'est pas une encyclique anticapitaliste !» Professeur renommé d'économie à l'université de Bologne, Stefano Zamagni est ­formel. Aux côtés de deux cardinaux, l'Italien Renato Raffaele Martino et l'Allemand Paul Josef Cordes, respectivement présidents des conseils pontificaux Justice et Paix et Cor Unum, il était le seul laïque, mardi au Vatican, à présenter la troisième encyclique de Benoît XVI, «L'amour dans la vérité» («Caritas in veritate»).

Dans cette longue lettre de Benoît XVI - 145 pages - ne figure pas le mot «capitalisme» financier. Mais elle critique implici­tement «les effets délétères sur ­l'économie réelle d'une activité financière mal utilisée et, qui plus est, spéculative». Et condamne les «prodiges de la finance» qui ne soutiennent qu'«une croissance artificielle liée à une consommation excessive».

Il faut se rendre à l'évidence, lance le Pape : «Le marché n'arrive pas à produire la cohésion sociale.» Et devant «la complexité et la gravité de la situation économique», il appelle à «une nouvelle synthèse humaniste» car «l'activité économique ne peut résoudre tous les problèmes sociaux par la simple extension de la logique marchande».

De toute façon, estime-t-il, le monde n'a pas le choix : «La crise nous oblige à reconsidérer notre itinéraire, à nous donner des nouvelles règles (…). La crise devient ainsi une occasion de discernement et elle met en capacité d'élaborer de nouveaux projets.»

Il avance alors une première idée-force : «Séparer l'agir économique, à qui il reviendrait seulement de produire de la richesse, de l'agir politique, à qui il reviendrait de rechercher la justice au moyen de la redistribution, est une cause de graves déséquilibres».

Pour y pallier, il faut renforcer le rôle de l'État : «La sagesse et la prudence nous suggèrent de ne pas proclamer trop hâtivement la fin de l'État». Il vient de faire la preuve de son utilité dans «la correction des erreurs et des dysfonctionnements». Et il faudrait favoriser, c'est la même idée sur le plan international, «une véritable autorité politique mondiale» pour améliorer la «gouvernance» de la mondialisation.

Seconde idée-force de Benoît XVI, le rôle du «gratuit» et du don de soi, vecteurs de la prospérité. «L'économie mondialisée semble privilégier la logique de l'échange contractuel, mais elle montre qu'elle a besoin de la logique politique et de la logique du don sans contrepartie.» Ainsi, «pour fonctionner correctement, l'économie a besoin de l'éthique» et, par exemple, «les pauvres ne sont pas à considérer comme un fardeau mais au contraire comme une ressource, même du point de vue économique».

Pourquoi, dès lors, ne pas repenser «l'entrepreneuriat» et «la façon de concevoir l'entreprise». Il faut des entreprises à visées économiques mais aussi des «microprojets» ou entreprises à visées sociales. La «classe cosmopolite de managers» animée par «le profit à court terme» qui ne démontre aucun attachement aux entreprises et aux hommes est ici clairement rejetée.

Le Pape encourage aussi «les coopératives de consommation». Elles permettent de «consommer de manière plus sobre» et assurent aux producteurs «une rétribution plus décente». Dans le même esprit, il suggère de créer «la subsidiarité fiscale qui permettrait aux citoyens de décider de la destination d'une part de leurs impôts versés à l'État» de façon à aider les pays en voie de développement. Enfin, pour lutter «contre l'affaiblissement des réseaux de protection sociale», il suggère de favoriser davantage «la liberté syndicale». C'est «aujourd'hui plus pertinent encore qu'hier», car il faut «se donner comme objectif prioritaire l'accès au travail».

Au fond, cette vision plus solidaire de la vie économique - elle suppose aussi un «dynamisme démographique» - n'est pas une affaire de «bons sentiments». Benoît XVI l'appelle «interaction éthique». Il en résume l'enjeu : «Sans vérité, sans confiance, sans amour du vrai, il n'y a pas de conscience, ni de responsabilité sociale, et l'agir social devient la proie d'intérêts privés et de logiques de pouvoir qui ont pour effet d'entraîner la dégradation de la société et cela d'autant plus dans une société en voie de mondialisation.»

Source : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/20…benoit-xvi-.php

Ainsi :

- la crise actuelle est la faute au marche speculatif de la finance et il faut que l'Etat reglemente tout ca ;

- il faudrait favoriser «une véritable autorité politique mondiale» pour améliorer la «gouvernance» de la mondialisation.

Je suis tres dubitatif.

Lien vers le commentaire

Le Pape a été secoué des attaques précédentes. Il fait maintenant dans le mainstream.

Les bobos vont s'étrangler d'être d'accord.

Je suis partagé entre le plaisir de savoir que certains vont s'étouffer à l'idée qu'ils soient d'accord avec le pape et désolé à l'idée que Benoît XVI fasse dans la politique à deux francs alors qu'il a les moyens (intellectuels notamment) de faire bien mieux que ça.

Lien vers le commentaire
:icon_up:

O me miseram !

Benoît XVI, pourquoi m'as tu abandonnée ?

Attention à ne pas hurler trop vite avec les loups. Ce que critique le Pape, ce n'est pas tant le marché qu'un capitalisme immoral à courte vue fondé sur la politique d'argent facile, destructeur d'épargne, cédant aux sirènes du dogme hédoniste et consumériste, prospérant sur la médiocrisation nihiliste ambiante. Lorsqu'il identifie la cause de ce relativisme dans la séparation de la morale et du politique, dans la perte du sens éthique, il se place parfaitement dans son rôle en établissant une circulation entre les domaines spirituel et temporel. Il rappelle ainsi que l'économie doit être orientée par des fins morales pour être viable à long terme:

Jean-Paul II observait qu’investir, outre sa signification économique, revêt toujours une signification morale. Tout ceci – il faut le redire – est valable aujourd’hui encore, bien que le marché des capitaux ait été fortement libéralisé et que les mentalités technologiques modernes puissent conduire à penser qu’investir soit seulement un fait technique et non pas aussi humain et éthique. Il n’y a pas de raison de nier qu’un certain capital, s’il est investi à l’étranger plutôt que dans sa patrie, puisse faire du bien. Cependant les requêtes de la justice doivent être sauvegardées, en tenant compte aussi de la façon dont ce capital a été constitué et des préjudices causés aux personnes par leur non emploi dans les lieux où ce capital a été produit. Il faut éviter que le motif de l’emploi des ressources financières soit spéculatif et cède à la tentation de rechercher seulement un profit à court terme, sans rechercher aussi la continuité de l’entreprise à long terme, son service précis à l’économie réelle et son attention à la promotion, de façon juste et convenable, d’initiatives économiques y compris dans les pays qui ont besoin de développement. Il ne faut pas nier que lorsque la délocalisation comporte des investissements et offre de la formation, elle peut être bénéfique aux populations des pays d’accueil. Le travail et la connaissance technique sont un besoin universel. Cependant il n’est pas licite de délocaliser seulement pour jouir de faveurs particulières ou, pire, pour exploiter la société locale sans lui apporter une véritable contribution à la mise en place d’un système productif et social solide, facteur incontournable d’un développement stable.

Bény rappelle même le caractère néfaste de la tentation protectionniste :

Aujourd’hui les ressources matérielles utilisables pour faire sortir ces peuples de la misère sont théoriquement plus importantes qu’autrefois, mais ce sont les peuples des pays développés eux-mêmes qui ont fini par en profiter, eux qui ont pu mieux exploiter le processus de libéralisation des mouvements de capitaux et du travail. La diffusion du bien-être à l’échelle mondiale ne doit donc pas être freinée par des projets égoïstes, protectionnistes ou dictés par des intérêts particuliers. En effet, l’implication des pays émergents ou en voie de développement permet aujourd’hui de mieux gérer la crise. La transition inhérente au processus de mondialisation présente des difficultés et des dangers importants, qui pourront être surmontés seulement si on sait prendre conscience de cette dimension anthropologique et éthique, qui pousse profondément la mondialisation elle-même vers des objectifs d’humanisation solidaire. Malheureusement cette dimension est souvent dominée et étouffée par des perspectives éthiques et culturelles de nature individualiste et utilitariste. La mondialisation est un phénomène multidimensionnel et polyvalent, qui exige d’être saisi dans la diversité et dans l’unité de tous ses aspects, y compris sa dimension théologique. Cela permettra de vivre et d’orienter la mondialisation de l’humanité en termes de relationnalité, de communion et de partage.

Et surtout, contre la démagogie compassionnelle et l'industrie humanitaire, il réaffirme que charité bien ordonnée commence par soi-même :

On a souvent noté une relation entre la revendication du droit au superflu ou même à la transgression et au vice, dans les sociétés opulentes, et le manque de nourriture, d’eau potable, d’instruction primaire ou de soins sanitaires élémentaires dans certaines régions sous-développées ainsi que dans les périphéries des grandes métropoles. Cette relation est due au fait que les droits individuels, détachés du cadre des devoirs qui leur confère un sens plénier, s’affolent et alimentent une spirale de requêtes pratiquement illimitée et privée de repères. L’exaspération des droits aboutit à l’oubli des devoirs.

Les devoirs délimitent les droits parce qu’ils renvoient au cadre anthropologique et éthique dans la vérité duquel ces derniers s’insèrent et ainsi ne deviennent pas arbitraires. C’est pour cette raison que les devoirs renforcent les droits et situent leur défense et leur promotion comme un engagement à prendre en faveur du bien. Si, par contre, les droits de l’homme ne trouvent leur propre fondement que dans les délibérations d’une assemblée de citoyens, ils peuvent être modifiés à tout moment et, par conséquent, le devoir de les respecter et de les promouvoir diminue dans la conscience commune. Les Gouvernements et les Organismes internationaux peuvent alors oublier l’objectivité et l’« indisponibilité » des droits. Quand cela se produit, le véritable développement des peuples est mis en danger. De tels comportements compromettent l’autorité des Organismes internationaux, surtout aux yeux des pays qui ont le plus besoin de développement. Ceux-ci demandent, en effet, que la communauté internationale considère comme un devoir de les aider à être « les artisans de leur destin », c’est-à-dire à assumer eux-mêmes à leur tour des devoirs. Avoir en commun des devoirs réciproques mobilise beaucoup plus que la seule revendication de droits.

Lien vers le commentaire

Il a raison sur ça :

«Le marché n'arrive pas à produire la cohésion sociale.» Et devant «la complexité et la gravité de la situation économique», il appelle à «une nouvelle synthèse humaniste» car «l'activité économique ne peut résoudre tous les problèmes sociaux par la simple extension de la logique marchande».

Il a tort de penser que plus d'Etat est une bonne solution.

C'était dans le passé un rôle de l'Eglise, dont l'Etat a tout fait pour la priver, justement pour accroitre son influence. Cet appel à plus d'Etat me parait, pardonnez mes propos un peu durs, une reddition.

EDIT: à pour a. Eh ben.

Lien vers le commentaire

Bah, je suis aussi dubitatif sur certains passages, notamment ceux qui sont repris dans la presse mainstream, où il évoque la création d'une autorité politique mondiale. Mais évidemment, la presse voit les choses à sa manière, et fait l'impasse sur le reste et sur l'esprit de l'encyclique, qui me semble très bon. Benoît XVI dénonce notamment l'erreur qui consiste à ne voir que dans la technique les solutions aux problèmes de notre temps, même économiques, et c'est aussi à ce titre qu'il cogne sur la finance telle qu'elle est aujourd'hui. En aparté, je me faisais la remarque que la façon dont vous parliez de vos exploits financiers dans certains fils de la section "Economie" était déplacée : pour la plupart des intervenants, on dirait que vous vous faites la bourre sur vos ROI, en partant du principe que le mieux pour tout le monde est que les chiffres soient les plus gros possibles.

Le fond qui me semble excellent est qu'il rappelle que le marché ne saurait être comme l'Etat qu'un instrument au service du développement de chacun, et qu'un large pan de l'activité sociale échappe à ces deux entités - à moins bien sûr de vouloir tout voir comme des relations de marché, mais c'est particulièrement inélégant. Ainsi, le marché de la gratuité n'existe pas.

Bref, à lire en entier pour se faire une bonne idée.

Lien vers le commentaire
M'est d'avis qu'il va falloir sacrément "tortiller du cul" (c'est comme ça qu'on dit par ici, non ?) pour se proclamer catholique et libertarien… :icon_up: .

En affirmant que la crise actuelle trouve son origine dans la politique de l'argent facile et le diktat de la consommation au détriment de l'épargne et de l'investissement, il ne dit pas autre chose finalement que les théoriciens libertariens de l'école autrichienne.

Là où l'on peut se montrer plus sceptique, c'est sur l'articulation du théologique et de l'autorité politique, qui semble revenir sur l'affirmation de l'autonomie des institutions temporelles civiles qui prévalaient dans la théologie thomiste. Rappelons que la conception jusnaturaliste des libertariens, ainsi que leurs idées monétaires, s'inspirent largement de l'école théologique de Salamanque, et que leur conception rationalisante du droit de propriété découle des thèses thomistes.

Il me semble aussi essentiel d'affirmer que la mondialisation n'est ni bonne ni mauvaise en soi, le résultat dépend de ce que les hommes en font. Il faut en effet distinguer la mondialisation capitaliste (qui peut parfaitement intégrer des dictatures) et la mondialisation libérale, respectueuse des droits, articulée sur l'idée de responsabilité.

Comme d'hab en effet, l'info relayée par la presse est à prendre avec des pincettes.

Rien de nouveau sous le soleil, la presse est pourrie et le journaliste est une canaille.

Lien vers le commentaire
Invité jabial

Au risque de donner dans le truisme, il a raison sur certaines choses, et tort sur d'autres. Bah. Le pape n'est pas le chef des libéraux mais celui des catholiques. Bien sûr qu'on peut être catholique et libéral - à condition de faire passer le libéralisme d'abord. Un libéral catholique est un libéral ; un catholique libéral ne l'est pas.

Lien vers le commentaire
Devant la religion, oui.

Ca ne veut un peu rien dire.

A part ça, et maintenant que je l'ai lu en entier, il est très bien cet encyclique. Que la presse garde le passage qui l'arrange ne m'étonne guère. Que certains libertariens sautent dessus, non plus. FJ a très bien expliqué ce qu'il y avait de pertinent là-dedans. Maintenant si il y a vraiment d'autres passages qui dérangent, faites-en part.

Lien vers le commentaire
Il a raison sur ça :

Il a tort de penser que plus d'Etat est une bonne solution.

C'était dans le passé un rôle de l'Eglise, dont l'Etat à tout fait pour la priver, justement pour accroitre son influence. Cet appel à plus d'Etat me parait, pardonnez mes propos un peu durs, une reddition.

Comme d'hab, Nick résume ma pensée. Ben ne se plante pas sur tout, et l'appel à la raison et à la morale est toujours nécessaire. Mais réclamer de l'état paraît décalé (pour ne pas dire autre chose) dans la bouche d'un pape.

Lien vers le commentaire
Invité jabial
Ca ne veut un peu rien dire.

A part ça, et maintenant que je l'ai lu en entier, il est très bien cet encyclique. Que la presse garde le passage qui l'arrange ne m'étonne guère. Que certains libertariens sautent dessus, non plus. FJ a très bien expliqué ce qu'il y avait de pertinent là-dedans. Maintenant si il y a vraiment d'autres passages qui dérangent, faites-en part.

Loin de moi l'idée de sauter dessus. La foi appartient aux croyants, etc. Je me mêle de ce qui me regarde, pas de ce que je suis infoutu de comprendre.

Lien vers le commentaire
Il a tort de penser que plus d'Etat est une bonne solution.

C'était dans le passé un rôle de l'Eglise, dont l'Etat a tout fait pour la priver, justement pour accroitre son influence. Cet appel à plus d'Etat me parait, pardonnez mes propos un peu durs, une reddition.

Il ne dit pas plus d'Etat, il dit plus de subsidiarité, il attaque également la bureaucratie, et se prive pas de critiquer la laïcité, et de rappeler le rôle des ONG. Pour l'Autorité Mondiale, je crois que c'est une complète utopie, surtout vu dans sa vision, je vois mal comment une institution de cette taille ne pourrait pas supprimer toujours davantage de subsidiarité, comme on le voit pour l'UE.

Lien vers le commentaire

L'analyse de l'excellent Acton Institute (http://www.acton.org/) :

Caritas in Veritate: Why Truth Matters

by Samuel Gregg D.Phil.

Relativists beware. Whether you like it or not, truth matters – even in the economy. That’s the core message of Pope Benedict XVI’s new social encyclical Caritas in Veritate.

For 2000 years, the Catholic Church has hammered home a trio of presently-unpopular ideas into the humus of human civilization: that there is truth; that it is not simply of the scientific variety; that it is knowable through faith and reason; and that it is not whatever you want or “feel” it to be. Throughout his entire life, Benedict XVI has underscored these themes, precisely because much of the world, including many Christians, has lost sight of their importance.

Perhaps Caritas in Veritate’s most important truth-claim about economic life is that the market economy cannot be based on just any value-system. Against all relativists on the left and the right, Benedict maintains that market economies must be underpinned by commitments to particular basic moral goods and a certain vision of the human person if it is to serve rather than undermine humanity’s common good: “The economy needs ethics in order to function correctly — not any ethics whatsoever, but an ethics which is people-centred” (CV no.45

“Without internal forms of solidarity and mutual trust,” the Pope writes, “the market cannot completely fulfill its proper economic function” (CV no. 35). This surely has been amply confirmed by the recent financial crisis. America’s subprime-mortgage market collapse was at least partly attributable to the fact that literally thousands of people lied on their mortgage application forms. Should we be surprised that mass violation of the moral prohibition against lying has devastating economic consequences? “The economic sphere”, the pope reminds us, “is neither ethically neutral, nor inherently inhuman and opposed to society. It is part and parcel of human activity and precisely because it is human, it must be structured and governed in an ethical manner” (CV no.36).

Contrary to the pre-encyclical hype of certain American commentators and the ever-unreliable British press, predictions of papal anathemas against “global capitalism” have – as usual – been found wanting. In economic terms, the pope describes as “erroneous” the tired notion that the developed countries’ wealth is predicated on poor nations’ poverty (CV no.35) that one hears customarily from the likes of Hugo Chavez and whatever’s left of the dwindling band of aging liberation theologians. That’s a pontifical body-blow to a central working assumption of many professional social justice “activists”.

Nor will they be happy with the pope’s concerns about the ways in which foreign aid can produce situations of dependency (CV no.58), not to mention Benedict’s strictures against protectionism (CV no.42) as well as his stress that no amount of structural change can possibly compensate for people freely choosing the good: “Integral human development presupposes the responsible freedom of the individual and of peoples: no structure can guarantee this development over and above human responsibility” (CV no.17).

Nor does Benedict regard the market as morally problematic in itself. “In and of itself,” the Pope states, “the market is not\.\.\. the place where the strong subdue the weak. Society does not have to protect itself from the market, as if the development of the latter were ipso facto to entail the death of authentically human relations” (CV no.36). What matters, Benedict claims, is the moral culture in which markets exists.

At the heart of the economy are human persons. People whose minds are dominated by crassly hedonistic cultures will make crassly hedonistic economic choices. “Therefore”, Benedict comments, “it is not the instrument that must be called to account, but individuals” (CV no.36).

The implications of truth for economic life do not, however, stop here. For Benedict, it is a lens through which to assess ideas such as “business ethics”, “ethical investing” and “corporate social responsibility.” The notion that investment and business choices have a moral dimension is hardly new. What matters for Benedict is the understanding of morality underlying these schemes. Merely labeling an investment scheme as “ethical”, Benedict notes, hardly tells us whether it is moral (CV no.45).

A second major truth underscored by Benedict is the indispensability of a strong civil society for both undergirding and limiting the market and the state. By this, he does not mean a plethora of government-funded NGOs, many of whom Benedict identifies as intent upon imposing some of the very worst aspects of Western lifestyle-libertarianism upon developing nations (CV no.28). Certainly, Benedict believes, there is a need to re-evaluate (CV no.24) how the state regulates different parts of the economy. Ultimately, however, Benedict stresses that the virtue of solidarity, he argues, is about people concretely loving their neighbour; it “cannot therefore be merely delegated to the State” (CV no.38). This is reminiscent of Alexis de Tocqueville’s attention to the manner in which the habit of free association both limits the size of government while also discouraging people from retreating into their own little bubbles.

The economist John Maynard Keynes is famous for many things, including the saying that “in the long run, we’re all dead.” The horizon of Benedict XVI’s perspective on economic life is rather different. The pope asks people to live their economic lives in the short, medium, and long-term as if living in the truth is eternally important, not to mention eternally relevant to their soul’s salvation.

That’s change we can all believe in.

Source : http://blog.acton.org/archives/11017-carit…th-matters.html

The official release of Pope Benedict’s social encyclical Caritas in Veritate took place this morning at the Holy See Press Office in Rome.

There were four speakers at the presentation: Cardinal Renato Raffaele Martino, President of the Pontifical Council for Justice and Peace (PCJP), Cardinal Paul Josef Cordes, President of the Pontifical Council Cor Unum, Archbishop Giampaolo Crepaldi, the newly-appointed bishop of Trieste and former Secretary of PCJP, and Professor Stefano Zamagni, Professor of Economics at the University of Bologna and a consultor for PCJP.

All of the formal presentations in Italian can be found here.

It’s well-known but not often publicly revealed that the presenters of an encyclical were usually close collaborators with the pope on the encyclical, so it’s often worth listening to their explanations and more importantly their answers to the journalists’ questions.

I won’t provide a blow-by-blow account, but here is my summary of more interesting issues raised at the press conference:

- Both Cardinal Martino and Archbishop Crepaldi spoke of the ideology or problem of technique as one of the new, main themes of the encyclical.

- Cardinal Cordes denied that the encyclical or the Church proposes a “third way” between capitalism or socialism, as the Church has no technical model to offer. (This leads one to wonder if a moral critique can be made without an adequate technical understanding, as the former Cardinal Ratzinger once wrote.)

- Professor Zamagni noted the distinction between a market economy and capitalism (which was also made in Pope John Paul II’s Centesimus Annus, n. 42), adding that the Franciscans had a form of market economy in Italy long before the term “capitalism”, with its Marxist ideological connotations, ever existed.

- There were several questions about this very important distinction, with one French journalist :icon_up: noting an “anti-liberal, anti-capitalist” slant to the encyclical and another asking about the role of profit in a pre-capitalist, market economy. It was encouraging to hear Professor Zamagni deny the first and Cardinal Martino speak positively about the second.

- Professor Zamagni also addressed the nature of the ethical basis of the encyclical, stating that not all ethical systems are the same. The encyclical is based on “a virtue ethics that comes from Aristotle and Aquinas”.

- The most difficult questions concerned the nature of a “world political authority” mentioned in n. 67 of the encyclical, which refers to Pope John XXIII’s Pacem in Terris. Is this authority the same as the United Nations? Why would the Holy See, which has fought tooth-and-nail to protect the sanctity of life, marriage and the family at the UN, think such an authority would be a good thing? Would giving “real teeth” to the UN be a good idea? And why would Prof. Zamagni call for a Security Council for social and economic affairs, when the actual Security Council is widely regarded to be an ineffective way of dealing with international peace and security?

The answers to these questions usually referred to previous papal encyclicals, the difference between government (or a supra-state) and governance, which would presumably respect subsidiarity better than other supra-national entities such as the European Union. Others answered that the UN is the only game in town and the Holy See has to work with it.

I know, I know. These aren’t very satisfying answers to me either, and I used to work for the Holy See at the UN! Well, maybe Pope Benedict’s next social encyclical can take up issues of sovereignty and international relations. For now, we should carefully read and digest Caritas in Veritate.

Source : http://blog.acton.org/archives/11033-carit…conference.html

Plus de textes ici : http://www.acton.org/issues/caritas_in_veritate.php

Et sinon, un article tres interessant, Market Economy and Ethics by Joseph Cardinal Ratzinger : http://www.acton.org/publications/occasion…s_ratzinger.php

Lien vers le commentaire
«Séparer l'agir économique, à qui il reviendrait seulement de produire de la richesse, de l'agir politique, à qui il reviendrait de rechercher la justice au moyen de la redistribution, est une cause de graves déséquilibres».

ça c'est plutôt liberal-friendly par contre :icon_up:

Il est plutôt mesuré, il ne verse pas (trop) dans la com'.Enfin je préfère largement Benoît XVI à nos politiciens nationaux, autant humainement qu'intelectuellement c'est un autre calibre :doigt:

Lien vers le commentaire
».

ça c'est plutôt liberal-friendly par contre :icon_up:

Il est plutôt mesuré, il ne verse pas (trop) dans la com'.Enfin je préfère largement Benoît XVI à nos politiciens nationaux, autant humainement qu'intelectuellement c'est un autre calibre :mrgreen:

Je ne vois pas trop où c'est liberal-friendly :doigt:

Lien vers le commentaire
Je ne vois pas trop où c'est liberal-friendly :icon_up:

Il dit que la répartition influe sur la production et que les doctrines socialistes qui nient ceci (en gros: les politiques redistributrice ne diminuent pas « la part du gateau ») sont la cause de « graves déséquilibres »

(je trouve aussi sa phrase étrangement tournée)

Lien vers le commentaire

Quelques billets intéressants sur le sujet.

Tout d'abord celui de Koz, http://www.koztoujours.fr/?p=5018 , où celui-ci voit une pique discrète envers le libéralisme :

Benoît XVI bâche-t-il le marché ?

Point. S’il cite la lettre de Paul VI, Octogesima Adveniens, qui n’y allait pas avec le dos de la crosse papale en rappelant que le chrétien ne peut adhérer à l’idéologie socialiste ni à l’idéologie libérale[2], ce serait se laisser prendre à ce qu’il dénonce lui-même que de condamner l’outil

Avec en note de bas de page [2] :

“qui croit exalter la liberté individuelle en la soustrayant à toute limitation, en la stimulant par la recherche exclusive de l’intérêt et de la puissance, et en considérant les solidarités sociales comme des conséquences plus ou moins automatiques des initiatives individuelles et non pas comme un but et un critère majeur de la valeur de l’organisation sociale”

J'avoue avoir du mal à comprendre en quoi cette note à ce que prône les libéraux, au contraire.

Et deux billets de notre ami Polydamas, qui a omis d'en faire promotion ici :

http://abimopectore.over-blog.com/article-33545121.html et http://abimopectore.over-blog.com/article-33674859.html

Il y cite des passages bien plus intéressants que ceux de la presse :

Le développement humain intégral suppose la liberté responsable de la personne et des peuples: aucune structure ne peut garantir ce développement en dehors et au-dessus de la responsabilité humaine. Les « messianismes prometteurs, mais bâtisseurs d’illusions » fondent toujours leurs propositions sur la négation de la dimension transcendante du développement, étant certains de l’avoir tout entier à leur disposition. Cette fausse sécurité se change en faiblesse, parce qu’elle entraîne l’asservissement de l’homme, réduit à n’être qu’un moyen en vue du développement, tandis que l’humilité de celui qui accueille une vocation se transforme en autonomie véritable, parce qu’elle libère la personne. Paul VI ne doute pas que des obstacles et des conditionnements freinent le développement, mais il reste certain que « chacun demeure, quelles que soient les influences qui s’exercent sur lui, l’artisan principal de sa réussite ou de son échec ».

Et plus loin:

Le développement ne peut être intégralement humain que s'il est libre; seul un régime de liberté responsable lui permet de se développer de façon juste.

Il faut considérer comme erronée la conception de certains qui pensent que l’économie de marché a structurellement besoin d’un quota de pauvreté et de sous-développement pour pouvoir fonctionner au mieux.
Lien vers le commentaire
Méfiez-vous quand même des éventuelles traductions, surtout si la version originale comporte des équivoques volontaires. :icon_up:

Bof c'est la traduction du site du Vatican, je suppose que les trads là-bas ne sont pas des petits joueurs et que cette version a valeur officielle.

Lien vers le commentaire
Bof c'est la traduction du site du Vatican, je suppose que les trads là-bas ne sont pas des petits joueurs et que cette version a valeur officielle.

Remarque juste, qui n'invalide pas pour autant la 2è partie de la mienne. :icon_up:

Quant aux troncatures savamment cisaillées puis accommodées à une sauce vomitive dans la presse grand public en France, je constate que les lecteurs céans sont déjà bien avertis.

Lien vers le commentaire

Archivé

Ce sujet est désormais archivé et ne peut plus recevoir de nouvelles réponses.

×
×
  • Créer...