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La désinformation


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Punuelle.

"Comment fonctionne-t-elle ?" ce sont des tirets, pas des apostrophes.

Corrigé

En dehors de cette petite erreur, je tiens à revenir sur mon sujet pour vous faire comprendre que mon objectif est, mise à part celui de créer un échange riche qui pourra nous faire apprendre telle ou telle chose via un dialogue courtois ( :icon_up: ), d'informer tout lecteur curieux que ce phénomène existe ( prouver son existence ) et qu'il est possible de ne pas tomber dans son piège ( donner les moyens d'une telle réussite ), qu'est l'ignorance des faits.

D'autre point pourront être abordé bien entendu, puisqu'il s'agit d'un débat libre.

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Bonjour,

le sujet de ce débat sera : la désinformation : - Comment fonctionne-t-elle ? ( à l'heure actuelle voir antérieurement )

- Comment la détecter ?

La plupart du temps, elle consiste à nier la réalité et les faits pour asseoir davantage l'emprise d'une idéologie sur les brebis.

J'ai un "détecteur de bullshit" très efficace, qui commence à clignoter très rouge dès que dans un article de journal, par exemple :

- Les faits concrets sont absents, ou sont déséquilibrés (mise en exergue d'un cas extraordinaire pour faire oublier tous les autres)

- Beaucoup de vocabulaire abstrait est utilisé (justice sociale, droits, inégalités, régulation, injustice).

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Sur la désinformation, pour éviter de tomber dans le conspirationnisme on peut commencer par cette interview fameuse de Yuri Bezmenov expliquant les techniques de subversion idéologique, de démoralisation et d'agitation des idiots utiles utilisées jadis par les marxistes-léninistes, mais qui se sont aujourd'hui amplement démocratisées grâce aux moyens de communication modernes :

[dailymotion]xajxht[/dailymotion]

« Le résultat, vous pouvez le voir, la plupart de ceux qui ont fait leur études dans les années 60, de ceux qui ont quitté l’école, et la plus part des pseudo-intellectuels, occupent à l’heure actuelle des postes de pouvoir, au gouvernement, dans l’administration, dans les affaires, les médias, où dans le système éducatif. »

La désinformation contemporaine est d'autant plus pernicieuse qu'elle prend une forme virale et contagieuse, dispersée dans un bruit de fond et alimentée par un mimétisme ou par le conformisme plutôt que par un corps politique identifiable - pensons par exemple aux grandes peurs millénaristes acutelles. On voit ainsi se développer des phénomènes d'aveuglement ou de mirage collectif (par exemple sur la dette). Le rôle de l'éducation nationale et des journaux me semble néanmoins toujours déterminant dans l'abaissement des facultés critiques et l'endoctrinement de l'opinion.

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La désinformation contemporaine est d'autant plus pernicieuse qu'elle prend une forme virale et contagieuse, dispersée dans un bruit de fond et alimentée par un mimétisme ou par le conformisme plutôt que par un corps politique identifiable - pensons par exemple aux grandes peurs millénaristes acutelles. On voit ainsi se développer des phénomènes d'aveuglement ou de mirage collectif (par exemple sur la dette).

Tu défends la dette ? Etrange, pour un libéral.. je parle des dettes publiques, bien entendu.

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Ça mériterait de définir ce qu'est la désinformation, soit dit en passant.

Tentative de définitions

Information: Technique qui consiste à expliquer un fait quelconque de manière rationnelle afin de rendre compte d'une objectivité, d'une réalité et à le faire savoir en diffusant cette explication.

Désinformation: Technique qui consiste à expliquer systématiquement un fait quelconque de manière idéologique afin que ce fait vienne étayer l'idéologie défendue et à le faire savoir en diffusant cette explication.

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Désinformation: Technique qui consiste à expliquer systématiquement un fait quelconque de manière idéologique afin que ce fait vienne étayer l'idéologie défendue et à le faire savoir en diffusant cette explication.

Généralement, la désinformation se présente comme anti-idéologique, pourtant.

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Généralement, la désinformation se présente comme anti-idéologique, pourtant.

Ça, ce ne serait pas plutôt le sentiment qu'on a face à une désinformation qui s'oppose à l'idéologie qu'on soutient. Toute idéologue est capable de désinformation, y compris le libéral. Reste à savoir ensuite si l'usage de la désinformation est cohérente avec l'idéologie défendue (ce qui ne me paraît ne pas être le cas du libéralisme et encore moins de l'objectivisme)

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Il me semble de toute façon péremptoire de discourir sur la désinformation si l'on a pas lu et compris au moins l'un de ces livres (ou équivalent) :

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Il me semble de toute façon péremptoire de discourir sur la désinformation si l'on a pas lu et compris au moins l'un de ces livres (ou équivalent) :

A mon avis, lire Vladimir Volkoff est la meilleure façon de comprendre la désinformation. La définition qu'il en donne ( "une manipulation de l'opinion publique, à des fins politiques, avec une information traitée par des moyens détournés") est à mon sens la plus précise.

Et son roman, Le Montage (1982) , constitue le fin du fin dans cette catégorie. Incontournable.

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par exemple sur la dette

Ben j'avoue que la dette publique est un des sujets qui me fout le plus la trouille.

En matière de désinformation, le mensonge par omission est très efficace.

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A mon avis, lire Vladimir Volkoff est la meilleure façon de comprendre la désinformation. La définition qu'il en donne ( "une manipulation de l'opinion publique, à des fins politiques, avec une information traitée par des moyens détournés") est à mon sens la plus précise.

J'approuve fortement la recommandation et ça me fait plaisir de rencontrer des amateurs du regretté Vladimir Volkoff dans les parages. Sa lecture m'avait d'ailleurs récemment fait découvrir un autre auteur bigrement intéressant bien que méconnu, Arnaud-Aaron Upinsky, épistémologue et mathématicien de formation qui a écrit d'excellents ouvrages sur ce vaste sujet. Dans son ouvrage "Le syndrome de l'ortolan ", Arnaud-Aaron Upinsky explique le concept clef de "guerre de représentation" qui me paraît assez bien trouvé. Le manque de représentation rend étranger à son propre environnement, le but de cette guerre est donc l'aliénation par la dissolution de l'identité. La guerre de représentation est un type de conflit où le contrôle et le trucage de l'information jouent le premier rôle.

Mais le bouquin fondateur sur la manipulation des foules reste celui de Gustave Le Bon, toujours indispensable à l'heure des réseaux.

Qu'on peut aussi télécharger librement dans la Bibliothèque des Sciences Sociales : http://classiques.uqac.ca/classiques/le_bo…ules_alcan.html

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J'approuve fortement la recommandation et ça me fait plaisir de rencontrer des amateurs du regretté Vladimir Volkoff dans les parages. Sa lecture m'avait d'ailleurs récemment fait décourvir un autre auteur bigrement intéressant bien que méconnu, Arnaud-Aaron Upinsky, épistémologue et mathématicien de formation qui a écrit d'excellents ouvrages sur ce vaste sujet. Dans son ouvrage "Le syndrome de l'ortolan ", Arnaud-Aaron Upinsky explique le concept clef de "guerre de représentation" qui me paraît assez bien trouvé. Le manque de représentation rend étranger à son propre environnement, le but de cette guerre est donc l'aliénation par la dissolution de l'identité. La guerre de représentation est un type de conflit où le contrôle et le trucage de l'information jouent le premier rôle.

Sa thèse a l'air intéressante, dommage que ce soit un farfelu. Un anti-américain dans le plus pur style paranoïaque (démiurge malfaisant, toussa), doublé d'un propagateur du mythe du Suaire de Turin. Un drôle de zigoto, vraiment.

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Très bon choix Volkoff.

" A l'époque, tout n'était que slogans auxquels personne ne croyait mais que chacun répétait par prudence ou par arrivisme: Trofimovich sut voir et montrer que le mal n'était pas dans des slogans, mais dans l'annonement d'une fausseté avérée. C'était l'essence du communisme : faire de tous des menteurs se sachant menteurs et mentant impudemment à d'autres menteurs les sachant menteurs . Par ce mensonge multiplié comme les grains de blé sur les cases de l'échiquier, Tito et les siens pervertissaient le peuple entier. D'aucune manière la doctrine communiste n'était pour eux une fin, simplement le plus efficace moyen d'asservissement d'autrui jamais inventé. "

"Je regardais les flics communistes arrachant les plats, déchirant les dos, s'escrimant sur les brochures, je les voyais piétiner des Oscar Wilde enluminés par Beardsley et des Elzvir et des Hégérus, et je me faisais une promesse : un jour, coûte que coûte, je fabriquerais des livres, des millions de livres, cent livres nouveaux pour chaque livre détruit aujourd'hui, selon le principe des otages : j'étoufferais l'imposture communiste sous une avalanche de livres. Dites souvent la vérité : il en restera quelque chose…"

Vladimir Volkoff - La crevasse.

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Sa thèse a l'air intéressante, dommage que ce soit un farfelu. Un anti-américain dans le plus pur style paranoïaque (démiurge malfaisant, toussa), doublé d'un propagateur du mythe du Suaire de Turin. Un drôle de zigoto, vraiment.

Oui le genre de zigoto borderline que j'affectionne et paranoïaque au sens étymologique, qui se dit d'un mode de connaissance en opposition et d'un esprit éveillé par le soupçon. Totalement cohérent et hyperrationnel dans son domaine d'expertise donc. Cela dit il évite de sombrer dans le délire conspirationniste qu'on peut trouver à l'extrême droite et à l'extrême gauche chez les émules de Chomsky.

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Sa thèse a l'air intéressante, dommage que ce soit un farfelu. Un anti-américain dans le plus pur style paranoïaque (démiurge malfaisant, toussa), doublé d'un propagateur du mythe du Suaire de Turin. Un drôle de zigoto, vraiment.

Quand tu parles de "mythe du suaire de Turin", ne penses-tu pas qu'il y ait de fortes chances pour que tu sois aussi victime de désinformation, et aussi une caisse de résonance ? Car ce qui est très intéressant avec la désinformation, c'est qu'elle ne donne pas envie de s'informer par soi-même, elle est simplificatrice, livre une pensée toute prête. On accueille bien que ce que l'on est prêt à entendre, pour reprendre Lénine.

Dans le cas du linceul, sujet que je connais particulièrement bien, je me permets donc de réagir. Il s'agit sûrement de l'artefact le plus étudié par la science, et que nul n'a réussi à reproduire jusqu'à aujourd'hui, malgré des rodomontades médiatiques. Réduire ce "défi à l'intelligence" (dixit Jean-Paul II) à un "mythe", c'est propager une contre-vérité patente.

Bien sûr, je tiens toutes les références peer-reviewed sur l'objet à disposition (mais pas sur ce fil, il va sans dire).

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nul n'a réussi à reproduire jusqu'à aujourd'hui,

Henri Broch a réussi à en reproduire une dizaine, avec des moyens artisanaux semblables à ceux qui pouvaient être utilisés au 12ème siècle, date de son apparition.

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Henri Broch a réussi à en reproduire une dizaine…

Non.

http://www.shroud.com/pdfs/doclist.pdf

http://www.shroud.com/pdfs/doclist.pdf

http://www.opticsinfobase.org/abstract.cfm?URI=ao-47-9-1278

J'attends des explications avec impatience, car au vue de mes expériences vécues, ce genre de remarque en ferait rire plus d'un.

Oh, mais on voit clair dans ton jeu.

Que crois-tu donc ?

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Non.

Oh, mais on voit clair dans ton jeu.

Que crois-tu donc ?

La réponse peut-elle être étayée? Si c'était le cas nous pourrions avoir un exemple concret de désinformation ou de tentative de désinformation.

Pour désinformer il faut deux choses :

-une information fausse

-une ou plusieurs personnes qui n'ont pas assez d'esprit critique pour pouvoir détecter l'information fausse et la prendre pour vraie.

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A mon avis, lire Vladimir Volkoff est la meilleure façon de comprendre la désinformation. La définition qu'il en donne ( "une manipulation de l'opinion publique, à des fins politiques, avec une information traitée par des moyens détournés") est à mon sens la plus précise.

Et son roman, Le Montage (1982) , constitue le fin du fin dans cette catégorie. Incontournable.

Ouvrage que j'ai justement sur mon grill (de lecture) à l'instant. Conseillé par Punu, je verrai ce que ça vaut.

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[dailymotion]xajxht[/dailymotion]

« Le résultat, vous pouvez le voir, la plupart de ceux qui ont fait leur études dans les années 60, de ceux qui ont quitté l’école, et la plus part des pseudo-intellectuels, occupent à l’heure actuelle des postes de pouvoir, au gouvernement, dans l’administration, dans les affaires, les médias, où dans le système éducatif. »

Les commentaires laissés sont vraiment pitoyables.

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Invité Neo Deus Ex Machina

Yuri Bezmenov : la manipulation de l’opinion en Occident

Ces videos, que j'ai la flemme de traduire, sont passionnantes.

Bezmenov explique que l'espionnage représentait 10 à 15 % des activités du KGB. Le reste était de la subversion, ouverte, publique.

Le but de la subversion est de vaincre l'adversaire sans guerre, de lui faire perdre toute envie de se défendre (« Plutôt rouge que mort »). Pour cela, on applique la technique de l'aïkido : on aide et on prolonge les mouvements de l'ennemi qui vont dans un sens favorable.

Par exemple, Bezmenov cite la dégradation de l'enseignement. Comme il a un certain humour, il parle des heures perdues d'enseignement des mathématiques au profit de l'éducation sexuelle. Il insiste sur le fait que le sexe étant anti-guerrier, quand on passe son temps à baiser ou à y penser, on songe assez peu à charger en hurlant «Vive la France !», la pornographie est à l'avantage des ennemis.

Il parle même des militants homosexuels comme un des multiples moyens d'antagoniser la société.

Il évoque aussi la médiocrité des journalistes, qu'il faut absolument encourager.

Il parle également de la nécessité de dénigrer tous ceux qui maintiennent l'ordre, les policiers et les militaires, de l'importance de faire du voyou une figure romantique ou une victime.

Et enfin, il insiste sur l'aspect dévastateur de l'égalitarisme imposé d'en haut.

Il décrit quatre stades :

1) Démoralisation (à ce stade, le processus peut être stoppé en ne donnant pas un temps de parole égale aux ennemis de la société et à ses défenseurs. Il faut refuser l'importation d'idées et de pratiques étrangères, il faut préserver son mode de vie. Le Japon est un exemple. Mais la vraie barrière a la subversion soviétique est la religion ! La démonstration 2+2 = 4 au 7ème film est marrante mais très vraie. C'est bien, au fond des choses, la religion qui a arrêté l'URSS en Afghanistan. Si vous avez la foi, la propagande subversive glissera sur vous.).

2) Déstabilisation (à ce stade, le processus peut être stoppé en limitant les libertés des ennemis de la société,en empêchant les groupes qui se déclarent ennemis de la société, par exemple les militants homosexuels de Los Angeles -c'est l'exemple donné par Bezmenoz- d'avoir la parole et de gagner du pouvoir politique. Il parle aussi de freiner le consumérisme compulsif, qui est aussi une aide au communisme - voir Le communisme de marché, de Flora Montcornet).

3) Crise (à ce stade, le processus peut être stoppé par un coup d'Etat, comme au Chili)

4) Normalisation (à ce stade, le processus peut être stoppé par une intervention militaire étrangère, comme les USA à Grenade). L'humour noir de ce stade est que la première étape est l'exécution ou la déportation de tous les «idiots utiles», ces agitateurs qui ont travaillé contre leur pays et vous ont permis de prendre le pouvoir. Une fois qu'ils sont devenus inutiles, il faut s'en débarrasser, puisque vous les avez formés, endoctrinés, à emmerder le monde et qu'ils pourraient se retourner contre vous (cette tradition, qui est consubstantielle au marxisme, a été inaugurée par Lénine qui a fait exécuté tous les anarchistes qui l'ont aidé dès 1917-1918. Castro n'a pas agi autrement avec Guevara).

Ces videos datent de 1983 mais nous rappellent des choses très actuelles ! On remarquera que la subversion a parfaitement réussi, puisque de très larges franges des sociétés occidentales, les trop fameux «citoyens du monde», estiment que nos sociétés ne valent pas la peine d'être défendues et que, parmi ces dénationalisés, figurent nos élites. Il n'était cependant pas prévu que l'URSS s'écroulerait encore plus vite.

Comment, en pratique, arriver à subvertir un pays ? En aidant ceux qui vont dans le «bon» sens, constamment, avec patience, pendant des décennies, et entretenir de grands fichiers relationnels, pour que chaque pion conquis aide à conquérir les suivants. Comme, en face, il n'y a pas de contre-pouvoir d'influence aussi méthodique, la subversion finit par gagner, exactement comme l'eau, à force de peser constamment, fait sauter les digues.

On retombe sur la thèse de Maurice Druon dans La France aux ordres d'un cadavre : l'URSS a disparu, mais les idées qu'elle a infusées dirigent la France.[/size][/font]

http://webresistant.over-blog.com/ext/http…i-bezmenov.html

[dailymotion]xchekf_kgb-et-subversion-1x4_news[/dailymotion][dailymotion]xcheup_kgb-et-subversion-2x4_news[/dailymotion][dailymotion]xchfcv_kgb-et-subversion-3x4_news[/dailymotion][dailymotion]xchf6h_kgb-et-subversion-4x4_news[/dailymotion]

LA FRANCE AUX ORDRES D’UN CADAVRE

Le dernier livre de Maurice Druon (La France aux ordres d’un cadavre), ne manque pas de tonus pour dénoncer, avec courage et lucidité, la permanence de l’influence marxiste en France.

Tout a commencé il y a 80 ans lorsque, à Tours, les mouvements socialistes, au lieu de s’unir, comme il était convenu, pour le bien du genre humain, se scindent en deux tendances comparables aux mencheviks et aux bolcheviks : d’une part, la S.F.I.O. proprement dite et, d’autre part, la Section Française de l’Internationale communiste, devenue presque aussitôt le Parti communiste français, avec sa filiale syndicale, la Confédération Générale du Travail Unitaire (C.G.T.U.). Depuis, une grande partie de l’Histoire de la France se décide à Moscou et s’applique, grâce à des intermédiaires dévoués, à Paris. C’est le point de départ du dernier livre (La France aux ordres d’un cadavre, Editions du Rocher et de Fallois, octobre 2000) de l’académicien Maurice Druon qui n’est autre chose qu’un diagnostic implacable de la France d’aujourd’hui. C’est la soumission continue de notre pays aux ordres de Moscou et à la pensée marxiste qui provoque l’ire de Druon. C’est la servilité de tous ces valets, de Thorez à Marchais, en passant par Duclos, qui a poussé l’académicien à écrire ce brûlot.

L’autre visage de l’Histoire apparaît clairement dès le Front populaire (terme inventé par Thorez) lorsque celui-ci est instauré pour servir la politique étrangère de l’URSS. Habiles, les communistes, en suivant les ordres de Staline, refusent de participer au gouvernement mais font adopter les réformes qui se révéleront catastrophiques pour l’économie française : baisse de la durée hebdomadaire du travail (elle visait à résorber le chômage, ce qui se révéla faux, déjà !), création de l’Office du blé, nationalisation de la Banque de France, nationalisation des industries de l’armement. Ce gouvernement ne dura que onze mois mais ses effets furent durables…

Pendant l’Occupation, les communistes creusent leur nid. Après avoir été les alliés d’Hitler (on oublie trop souvent en France que le PCF a été le seul parti allié du national-socialisme), ceux-ci deviennent leurs ennemis mais aux ordres de Moscou et dès la Libération réclament leur dû. Ils n’eurent pas l’armement dans le gouvernement de Gaulle, ni l’Intérieur, mais en compensation Thorez reçut la Fonction publique. Et c’est le 5 octobre 1946 que Thorez fait signer la loi sur le statut des fonctionnaires qui est encore valable aujourd’hui. Elle était faite pour que l’administration soit pléthorique et que les procédures soient toujours lentes et, surtout, à ce qu’on ne puisse jamais réformer l’Etat.

Peu de lois ont été aussi solides ! C’est la loi Thorez qui a installé le pouvoir syndical qui ampute celui des ministres, elle a créé les Commissions paritaires qui donnent aux syndicats une large part d’autorité, généralement paralysante, sur la gestion des personnels et la marche même des services (quand un ministre prend sa charge, il doit obligatoirement réserver trois précieuses heures pour entendre les représentants syndicaux exposer leurs revendications). Cette loi a représenté la création de l’Etat schizophrène qui survit encore aujourd’hui.

« Si la France décline, constate Druon avec lucidité et amertume, si elle n’occupe plus en Europe et dans le monde la place et le rang qui devraient être les siens, c’est en grande partie parce qu’elle est malade de sa fonction publique. Ses organes essentiels souffrent d"une infection pernicieuse ». Si la France est malade, c’est à cause de son administration énorme, de ses 20 000 emplois fictifs (des fonctionnaires mis à la disposition des syndicats alors que ceux-ci ne représentent plus que 6,1 % de la population active), de l’argent colossal qui est englouti par l’Etat.

Pourquoi s’obstine-t-on à sauvegarder des entreprises nationalisées qui côutent très cher aux contribuables ? Ce sont les syndicats qui veillent : à la SNCF, il n’y a pas moins de 3 000 préposés, payés par l’entreprise, qui ne s’occupent de rien d’autre que du « dialogue social », et de gérer les dix à trente préavis de grève quotidiens, en période « calme », et jusqu’à cent dans les moments de crise. Si l’URSS a prôné le « stakhanovisme », les services publics français encouragent le « stakhanovisme » à l’envers. Moins on travaille, mieux on sera recompensé !

Dans un pays où l’égalitarisme fait figure de loi fondamentale, les riches s’exilent à l’étranger, avec les jeunes en quête d’ascension sociale, et les assistés augmentent. Comment ce pays pourrait-il être prospère quand les charges qui pèsent sur le contribuable s élèvent à 62 % du revenu moyen individuel ? Quel avenir pourrait-il avoir quand 20 % des élèves sont incapables de lire et d’écrire à la sortie de l’école primaire? « Désapprendre » a été et reste le mot d’ordre de l’éducation en France depuis que les syndicats s’en sont emparés et depuis que Marx et Lénine ont remplacé Tocqueville.

Une centaine de pages suffit pour rendre compte d’un désastre lorsqu’elles sont écrites avec colère, mais aussi avec beaucoup de talent, par un écrivain reconnu surtout pour ses talents de romancier. Et cette fois-ci, il ne s’agit plus d’un roi maudit, mais d’un pays qui paraît maudit, à la solde d’un cadavre idéologique qui bouge encore.

http://www.libres.org/francais/archives/so…/druon_s464.htm

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