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poincaré

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Tout ce qui a été posté par poincaré

  1. Bon, puisqu'il faut bien que quelqu'un s'adonne à la recherche de la Vérité Pour répondre aux deux principales questions soulevées sur ce topic : 1- La pédophilie peut-elle se réduire à une pathologie mentale, une "perversité" 2- Laquelle ne pourrait donc en aucun cas relever d'un comportement opportuniste, notamment lié à une frustration sexuelle Sur les causes : On ne connaît pas avec certitude la cause médicale de la pédophilie. En revanche, la recherche évoque un mélange de facteurs liés à des distorsions cognitives, faible estime de soi et solitude (http://psydocfr.broca.inserm.fr/conf&rm/conf/confagrsex/GrpeBiblio/Biblio2.html). Comme souvent, on retrouve des causes environnementales liées à l'apprentissage social et le fait d'être soi-même victime d'abus sexuel pendant l'enfance. Mais aussi des causes biologiques liées au développement cérébral, comme la régulation émotionnelle, la régulation comportementale, la perception et la mémoire (http://depot-e.uqtr.ca/1879/1/030165713.pdf). Et donc une vulnérabilité propre aux délinquants en général, favorisant le passage à l'acte. Les causes ne se réduisent donc pas à des facteurs biologiques. Sur la perversité, j'ai trouvé un bref article de recherche d'une psychanalyste, simple à comprendre : - "Une conduite pédophilique, en elle-même bien sûr qualifiable de perverse du point de vue strictement comportemental, ne signe pas pour autant obligatoirement un fonctionnement psychique pervers durablement organisé comme tel. Elle peut apparaître de manière ponctuelle et isolée, accidentelle en quelque sorte, au sein d'organisations mentales fonctionnant habituellement dans un autre registre, par exemple névrotique ou psychotique délirant. C'est donc seulement quand la place d’une telle conduite s'avère centrale dans l'économie psychique globale que l'on peut attribuer à un individu le qualificatif de pédophile." (http://www.psydoc-france.fr/conf&rm/conf/confagrsex/RapportsExperts/Bouchet.html#_ftn1) Sur les formes de pédophilie : Différentes classifications des comportements pédophiles ont été dressées par des psychiatres. Celle que je cite est tirée de l'ouvrage de Geneviève Cédile (La pédophilie : descriptions et illustrations, classifications et législations, 2001) : on trouve les "pédophiles abstinents" qui ne passent jamais à l'acte, précisément parce que leur conscience morale les en empêchent. Puisqu'ils n'agressent pas d'enfant, ils ne sont pas connus des services de police et il est donc impossible de les quantifier par rapport au nombre d'agresseurs ; les pédophiles qui passent à l'acte de manière circonstancielle, par opportunisme. Ce que l'auteur appelle le "pédophile situationnel". Ils organisent souvent leur plan de carrière ou leurs projets pour se retrouver avec des enfants, et cèdent à leurs pulsions de manière occasionnelle ; enfin, les pédophiles qui se barricadent mentalement pour justifier leur passage à l'acte, et n'éprouvent donc aucune forme de culpabilité. Cette catégorie d'individus est tout simplement incapable d'entretenir des relations sexuelles normales. Pour l'anecdote : "L'étude publiée en 1998 par Martorell et Coutanceau, à partir de l'examen de près de 300 cas condamnés pour des délits allant des plus légers aux plus graves, montre une infime minorité de sujets sadiques chez lesquels se combinent perversité et sexualité, une petite proportion de violeurs ou assassins pour la plupart psychotiques ou déficients mentaux, et une majorité écrasante (80%) de "tripoteurs" en quête d'attouchements, ne pratiquant que rarement le coït, et utilisant exclusivement la séduction pour aborder les enfants." (http://www.psydoc-france.fr/conf&rm/conf/confagrsex/RapportsExperts/Bouchet.html#_ftn1) Tout comme il n'existe pas de prédisposition à la pédophilie, il n'existe pas de profil type du pédophile. En revanche, il est certain qu'il existe une catégorie de pédophiles qui ne passent jamais à l'acte de leur vie. Les concernant, l'auteur évoque une dépression liée à la culpabilité, ainsi qu'une compulsion obsessionnelle dans la consultation d'images pédopornographiques... Donc difficile d'affirmer si ces abstinents vivent bien leur sexualité puisque les seuls faisant l'objet d'études sont suffisamment cons pour se faire gauler sur Internet, ou vivent tellement mal leur penchant sexuel qu'ils vont demander de l'aide médicale.
  2. Ou quand tu peines à t'endormir et que tu cherches à améliorer la définition webérienne de l'État ?
  3. Tu as raison, c'est ce que je pense aussi. On parle ici de liberté, et non de droit. J'aurais dû le relever de suite : @Wayto ton objection sur l'isonomie n'a donc pas lieu d'être.
  4. Kant t'entend...
  5. L'approche conséquentialiste ou "pas de crime sans victime" est, selon moi, la meilleure en droit pénal parce qu'elle limite considérablement le nombre d'incrimination : "Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires" - brave Montesquieu. Oui : le présentateur est investi d'une fonction particulière, à savoir présenter les informations sur une chaîne de télévision publique. Je pense qu'il est tout à fait légitime et nécessaire de ne pas accorder les mêmes droits aux personnes en termes de liberté d'expression, à condition de se borner à des critères objectifs. Donc tu penses qu'il faut prendre en compte un critère supplémentaire, c'est-à-dire la vulnérabilité du groupe visé. Une circonstance aggravante liée au contexte, donc. Je n'ai rien à objecter. Parce que ça ne rentre pas dans mes critères. Je pense pourtant que Denis Ramond a raison quand il dit : "Les discours ont plus de chance de porter et de provoquer des effets négatifs s'ils sont adressés à des publics captifs, par exemple de jeunes enfants, et des publics adhérents, comme une foule exaltée, lors d'une émeute ou d'un lynchage." (La bave du crapaud, p. 78)
  6. La portée d'une parole n'est pas la même selon le nombre de récepteurs. C'est l'une des raisons pour limiter la liberté d'expression parce qu'il y a tout simplement plus de chance qu'elle soit prise au sérieux et exécutée (attention, je ne parle que des appels aux meurtres et à la violence). C'est vrai que c'est arbitraire, et c'est la raison pour laquelle je préfère m'en tenir à l'autorité liée à une fonction. Pas l'autorité charismatique dont tu parlais. C'est bien pour ça que les humoristes ne devraient pas voir leur liberté d'expression limitée. Précisément parce qu'il y a trop d'interprétation. Au moins, la parole d'un chef d'État n'a pas autant d'équivocité. Je ne pense pas que tout appel au meurtre doive être condamné (si c'est bien ce que tu laisses sous-entendre). Si demain je me mets à hurler dans la rue "mort aux abénaquis", la condamnation n'est pas nécessaire pour la simple et bonne raison que mes propos ne seront pas pris au sérieux. Une situation qui me pose problème : quid des manifestations où je passe le même message ?
  7. J'en reviens à mon critère : le contexte. Par définition, l'humoriste est là pour faire de l'humour. L'objet de sa prestation est de faire rire les gens, pas de faire un discours sérieux ou qui pourrait être interprété comme tel.
  8. Donc j'avais raison : plus untel a de l'audience, plus il gagne en notoriété, et plus il a des chances d'être pris au sérieux peu importe ce qu'il raconte. Tu veux dire que si demain un vidéaste dont l'audience dépasse les milliard de vues se met à poster régulièrement des vidéos pour expliquer aux gens que la communauté musulmane de son pays doit être exterminée, il ne doit pas être condamné ? Pour désigner cette forme d'autorité, je préfère parler d'une personne qui jouit d'une influence aux yeux d'une grande partie de la population. Il n'a pas été nécessaire de quantifier l'audience de la Radio des Milles Collines pour la condamner. Il n'est pas nécessaire de quantifier quoi que ce soit dans le domaine de l'immatériel : ce sera une appréciation in concreto par le Juge.
  9. Ah. Et bien, autant pour moi. Je m'en tenais à une conception limitée de l'autorité, inséparable d'un certain statut ou d'une fonction. Et vu l'audience de ce garçon, je doute qu'il ne soit pas pris au sérieux par une partie non négligeable de ses fans s'il se mettait à partager ses positions politiques. Même si ça n'a rien à voir avec son activité initiale.
  10. Connais pas. C'est un homme politique ? Une radio d'État ? Un présentateur télé ? Un Pape ? Non ? Donc il n'a pas d'autorité particulière.
  11. Évidemment que c'est un critère pertinent. L'humoriste n'est pas inclus selon moi. Un homme politique qui a été élu par la population, celle-ci lui ayant accordé sa confiance, se doit d'être à la hauteur de cette dernière. Ce qui implique de ne pas mettre en danger un groupe d'individus en se fondant sur des considérations racistes, antisémites ou autre par nécessité (ou lâcheté) de désigner un bouc émissaire pour des problèmes qu'il est incapable de gérer lui-même à l'échelle d'un pays. Ensuite, c'est un critère d'autant plus pertinent dans la mesure où des propos d'un homme faisant autorité, et donc ayant un plus grand nombre de récepteurs, sont beaucoup susceptibles d'être pris au sérieux. Les conséquences sont donc plus graves que dans le cas d'un no name dans son appartement à Molenbeek qui appelle à rejoindre Daesh sur Facebook. Pour finir, tout principe connaît des exceptions, et celui de l'égalité devant la loi est tempéré par une différence de traitement entre des personnes se trouvant dans des situations distinctes. C'est une obligation constitutionnelle, notamment en termes de contribution à l'impôt.
  12. Je suis d'accord! Le légitime défense n'a de toute façon rien à voir avec les atteintes aux biens dont je n'aurais jamais dû l'évoquer.
  13. Si c'était aussi simple que ça. Finalement, ma théorie rejoint celle de Ramond: on remarquera que les pays ayant été impliqués de prêt ou de loin dans le génocide des juifs pendant la Seconde Guerre mondiale ont adopté des législations très similaires, ce qui dénoterait une sorte de culpabilité des États a posteriori. N'importe quoi. On ne tue pas des gens pour protéger des biens. La réponse doit être proportionnée pour que la légitime défense soit retenue.
  14. Merci à @PABerryer pour cet article : https://www.contrepoints.org/2019/02/24/337876-macron-antisionisme-et-censure-progressiste Ce qui m'interroge: face à l'augmentation des agressions à caractère antisémite, on ne peut que constater l'inefficacité de la législation actuelle sur la liberté d'expression, dont l'objet est bien de les combattre. L'abrogation de la loi Gayssot et autres articles insérés dans la loi de 1881 sur la "provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence raciale ou religieuse" n'est pourtant pas à l'ordre du jour. Pourquoi n'y a-t-il donc aucune remise en cause ?
  15. Fini La bave du crapaud de Denis Ramond. Pour synthétiser: après avoir dressé un bref historique de la liberté d'expression, de ses différentes conceptions philosophiques - de Bentham, Mill à Ogien - et de son évolution d'un point de vue normatif et jurisprudentiel, Ramond tente d'établir des critères pour la restreindre (c'est bien in fine le propos de l'ouvrage). Le premier relève du contexte. À mon sens, le seul critère pertinent : une personne physique ou morale qui use de son autorité, son influence pour proférer des appels au meurtre, à la violence, ou simplement préparer un climat hostile à l'égard d'une communauté désignée comme ennemie. On parle ici d'homme d'État, de politicien, d'une autorité religieuse, d'un média, d'un individu d'une certaine notoriété, qu'importe le moyen utilisé. Le second relève du contenu. Ramond se borne à une distinction superficielle entre les préférences et les appartenances. Dès lors que je détiens une liberté de choix sur les premières (convictions religieuses, opinions politiques), alors les attaques sur ces préférences ne doivent pas être sanctionnées. À l'inverse, il m'est impossible de modifier ce qui relève des appartenances, précisément parce qu'elles ne peuvent faire l'objet d'une réfutation (couleur de peau, genre, orientation sexuelle). Et là, Ramond tombe dans le sentimentalisme en évoquant la détresse des victimes de racisme, n'ayant aucune influence sur ce pourquoi elles sont injustement attaquées. Superficielle, parce que dans les deux cas, on est dans la sphère de l'outrage, lequel est teinté de subjectivité, et non du préjudice, lequel peut être établi objectivement. Or, contrairement à ce que l'auteur affirme: 1- l'individu moyen n'existe pas. Il est donc absurde d'interdire une expression par rapport à une réaction type. 2- le droit pénal n'est pas là pour sonder les sentiments, mais uniquement sanctionner les actes les plus graves.
  16. Et bien, je pensais au GUD. Aujourd'hui, ils ont changé d'emballage : https://fr.wikipedia.org/wiki/Bastion_social Je suis allée les voir l'an passé par pure expérience sociologique. Verdict : haut niveau d'influençabilité (la plupart sont là par effet d'imitation), pauvreté intellectuelle (ne lisent pas ou très peu par manque d'intérêt), xénophobie et socialisme (sauf pour les immigrés, y'a quand même des limites). Dans ces groupuscules, on aime bien faire des distinctions dans la pauvreté. J'ai l'impression qu'on ne parle pas de la même chose. Quoi qu'il en soit, pourquoi des hommes ouvertement racistes, nationalistes, protectionnistes et anti immigration se rabattraient-ils sur un politicien dont les idées sont radicalement opposées aux leurs ? Le PL n'a pas grand chose en commun avec ces gens, à part sur des bouts de programme, donc des éléments factuels comme le port d'armes et la politique étrangère... Et donc par simple déception d'une stratégie politique, ils se rallient à des mouvements dont les idées se trouvent à des années lumière de la philosophie libérale ? C'est incohérent. Leur niveau de conviction sur l'échelle du libéralisme devait être plus proche de 1 que de 8, sinon ils ne seraient pas passés à -5 aussi brutalement.
  17. D'ailleurs, quand tu rends visite à des groupuscules étudiants de l'alt-right, l'un des premiers réflexes est de te tendre des brochures pour t'expliquer pourquoi le libéralisme, c'est le mal. Comme quoi, même les plus ostracisés nous ostracisent. Aujourd'hui ce qui est in, c'est de nous cracher dessus. Enfin, c'est certainement très prometteur : les convictions partagées par 50 personnes en France finiront peut-être un jour par devenir mainstream, et le Parti Libertarien renversa le paysage politique par son score à deux chiffres aux élections européennes.
  18. Hum, pas tout à fait : la prérogative d'aliénation se matérialise déjà par la capacité d'autodestruction (suicide, euthanasie). Il y a donc bien nue-propriété. Parler d'esclavage n'a aucun sens : la caractéristique de cette pratique tient à ce qu'un tiers aliene ma liberté en réduisant ma personne au rang d'objet sans mon consentement. Il n'y a pas d'esclavage volontaire. Ou alors ce n'est pas de l'esclavage...
  19. On ne peut avoir de propriété que sur son propre corps* Je te trouve bien présomptueux mon cher JRR !
  20. Ça consiste en quoi le tribun de la plèbe liborgienne ? Édit : pardon, j'avais pas vu le lien sur l'image.
  21. On pourrait très bien vendre ou louer des attributs/services de son corps, mais pas le corps lui-même. Donc si je veux établir un schéma de pensée cohérent, je maintiens mes prémisses initiales et je rejette "l'esclavage volontaire" : on ne peut qu'être son propre objet.
  22. Pourquoi pas, mais il y a quelque chose qui me gêne : -Si tout être humain est un sujet de droit et ne peut détenir un droit de propriété que sur son propre corps, alors on ne peut être que son propre "objet". -Donc si on ne peut pas être l'objet de propriété d'autrui, il ne peut y avoir d'esclave. - Ou alors il faut revoir ses prémisses : tout être humain ne peut détenir de droit de propriété que sur son propre corps, à moins qu'il ait consenti à le transmettre à quelqu'un d'autre.
  23. Voilà : donc la remise en cause de la distinction sujet/objet est un non-sens. A la limite, le seul droit de propriété qu'on puisse légitimement admettre est sur son propre corps. On légitime ainsi la vente d'organe, la prostitution, l'euthanasie, le suicide, la gestation pour autrui, l'avortement... - Par l'expulsion du foetus, chose indésirable et fruit de mon propre corps, je ne fais qu'user de mon fructus. - Par la vente de mes organes ou l'acte de me donner volontairement la mort, je ne fais qu'user de l'abusus. - Par des services sexuels ou des services de gestation pour autrui, je ne fais qu'user de l'usus. De la même manière, si je mesure 1m30 et que je décide d'être utilisée comme projectile dans une discothèque au fin fond de l'Essonne, je devrais pouvoir le faire sans que le maire de la commune vienne m'opposer des motifs d'ordre public et de dignité humaine alors que je suis parfaitement consentante à faire de mon handicap physique l'attraction principale de la soirée (qui plus est, me confère des revenus gagnés de façon tout à fait honnête).
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