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Tout ce qui a été posté par F. mas
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Big up ! Bravo Patrick.
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Ces phrases qui vous ont fait littéralement hérisser le poil 2
F. mas a répondu à un sujet de Mathieu_D dans La Taverne
Que vous soyez puissant ou misérable... -
Une remarque purement méthodologique : on voit que ce monsieur s'inspire largement de ce qu'écrit JC Michéa, qui lui-même s'inspire largement des écrits de Pierre Manent (qui lui-même vulgarise largement les thèses de Leo Strauss) : problème, Michéa, et à la suite de Monsieur Robin, confond allègrement la "colère antithéologique" qui fonde la modernité en général (donc le libéralisme, mais aussi ses alternatives modernes et contemporaines) et le libéralisme. De plus, pour des soi-disant marxiens "réalistes" qui plutôt que de se laisser prendre à l'idéalisme des textes préfèrent ses pratiques concrètes, ils font un peu comme ceux qui oublient qu'entre l'apparition de la première modernité et aujourd'hui, il s'est passé des trucs, que son mouvement est une désimbrication des activités humaines progressives (religieux, puis politique, puis juridique, puis économique, etc). Du coup, ces gens là ne voient pas que le libéralisme évolue et se précise à travers les siècles, et que ses auteurs phares ne parlent pas le langage de l'anticléricalisme, mais du droit et de la science (Locke, Hume et les autres). Par le droit, la science, la théologie naturelle même, on met à distance et les querelles religieuses et la tyrannie politique (parce qu'en fait, ce que désigne Robin comme l'émergence du libéralisme en s'appuyant sur Voltaire, c'est l'autonomie du Politique par rapport au religieux, ce qui est tout à fait cohérent dans la bouche du plumitif, mais ne couvre pas le champ du "libéralisme". Ces gens d'AF devraient relire Pierre Gaxotte sur Arouet au lieu de ressortir ces lieux communs).
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Images fun et leurs interminables commentaires
F. mas a répondu à un sujet de Librekom dans La Taverne
Il a fait de l'histoire, Platon ? On est entouré de génies quand même. -
Sa critique du capitalisme est totalement inédite : rien que pour ça, je pense qu'il faut le lire. Par contre, l'essai est radical : admettre sa position revient à adopter un point de vue critique sur l'économie assez dévastateur (mais encore une fois, argumenté et justifié).
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Lis-le et dis-moi.
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Jean-Marie devrait arrêter la bistouille dans le cawa le matin.
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L'ambition de Leter est de faire revivre l'école de Paris : en quelque sorte, il tue le père Il tente de montrer que sur certaines questions (préférence temporelle par ex), l'école de Paris a anticipé ce que disent les Autrichiens et qu'elle a une acception du Capital moins réductrice. Mais il ne fait pas que critiquer l'école autrichienne (heureusement, on s'emmerderait). Toute l'économie universitaire en prend pour son grade, y compris les marginalistes, le tout dans une perspective "capitalienne" qu'il oppose à capitalisme, qui selon lui est une fiction qui réduit le capital à son aspect matériel (et comptable). Le chapitre sur le capital immatériel, par exemple, est très intéressant, et renoue tout à fait à mon sens avec la property au sens de Locke, qui n'est pas seulement le périmètre des biens externes à l'individu mais comprend ses droits inaliénables (dont la libre jouissance de sa faculté acquisitive).
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On ne sait pas de quoi demain sera fait. Si toutefois on s'intéresse aux questions du libéralisme, du capital et de son exploitation, et qu'on compare à ce qui se produit actuellement sur le sujet, ça devrait vraiment faire date. Il y a un vrai apport, maintenant, effectivement on peut se demander si dans un pays ou tout tourne autour de Zemmour et des fesses de DSK, il y a encore un public pour ce genre de littérature.
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Les libéraux passent leur temps à pleurer qu'on ne les comprend pas, qu'on les caricature, qu'on fait des raccourcis pour les décrire. C'est d'ailleurs le gros de la littérature sur ce forum. Et dès que le moins provincial d'entre eux s'aventure en dehors de sa zone de confort, il fait exactement la même chose. Il ne faut pas s'étonner qu'en France, le libéralisme reste au stade de religion d’asociaux.
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Je suis dans Le capital - l'invention du capitalisme, de Michel Leter. Je pense que c'est un très bon livre, destiné à faire date : l'auteur prend congé de la tradition autrichienne pour faire revivre l'école française d'économie. L'idée du premier opus de la série est de montrer que le capitalisme est une invention, une réduction matérialiste des ennemis du capital pour justifier son exploitation et/ou sa destruction. C'est argumenté, érudit et bien écrit, ce qui ne gâche rien.
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Les différentes écoles du libéralisme
F. mas a répondu à un sujet de Heiko dans Philosophie, éthique et histoire
C'est pas une marque de fringues ! -
Les différentes écoles du libéralisme
F. mas a répondu à un sujet de Heiko dans Philosophie, éthique et histoire
Il y a aussi le libéral qui aime les crêpes et celui qui pense que c'est une invention socialiste pour dominer le monde. -
Effectivement. Quel pays de merde.
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Je raconte my life 6 - Lamentations & fleurs de lol
F. mas a répondu à un sujet de FabriceM dans La Taverne
Prendre une bière. Si ça ne marche pas, recommencer. -
Je crois que tu penses en particulier l'aspect "common decency" de Michéa, plus que la critique qu'il adresse au libéralisme, ce qui est vrai. Ce que je souligne, c'est que le culturalisme qu'il critique s'exprime dans le langage de la culture et de l'identité, par opposition aux considérations sociales et économiques. La défense de la "common decency" chez Michea arrive un peu comme un deus ex machina : on a l'impression que l'invocation des vertus du peuple en face de la déliquescence des élites relève effectivement de la morale et d'une identité largement fantasmée. Là encore, je pense qu'il y a escroquerie (ou aveugement ?) chez Michéa : la common decency chez Lasch est une sorte de portrait robot du mouvement ouvrier américain, avec ses spécificités mais aussi avec une tonalité anarchiste et conservatrice qui n'existe pas en France. La encore, il y a des pages très intéressantes sur le sujet dans Le seul et vrai paradis. J'imagine qu'on peut retrouver la même solidarité de classe dans les écrits politiques d'Orwell (que je ne connais pas). Michéa reprend et "idéalise" la common decency (c'est-à-dire la coupe de son sous-bassement social) pour en faire un set de valeurs de l'"homme ordinaire" qui agit un peu comme agent universel (c'est-à-dire comme le "sujet" qui résout tous les problèmes dans les théories historicistes à la Hegel-Marx, que ce sujet soit le "prolétariat", "le parti" ou je ne sais quoi). L'effacement du côté anarchiste de l'oeuvre de Lasch me paraît typique de l'interprétation qu'en fait Michéa : on parle de common decency, de critique du libéralisme, mais qui de l'Etat thérapeute ? de son rôle dans l'effacement de la solidarité de classes (soulignée avec force chez Lasch) ?
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Pour revenir au sujet (mais en lien avec ce qu'on vient de dire), ce que je reproche à AdB, entre autres, (comme beaucoup de gens de droite d'ailleurs, peut-être Zemmour, je ne sais pas), c'est de préférer la connaissance encyclopédique à la cohérence, ce qui lui fait tenir ama des positions contradictoires entre elles 1 - sur le libéralisme, j'ai la position de Michéa : il faut interpréter le libéralisme comme une logique, et partir de son objectivation hic et nunc, c'est à dire du libéralisme "réel" pour opérer une critique de ses penseurs. 2 - Sur l'Europe, je suis idéaliste, c'est-à-dire que je développe une position volkisch soft (L'Europe aux cents drapeaux, le fédéralisme à l'échelle continentale, le régionalisme et le localisme) 3 - En économie, je développe une passion pour Marx et Polanyi, c'est à dire à la fois qui suppose l'organisation pratique de l'économie (le planisme). Si je veux 2, c'est incompatible avec 1 (parce que le type d'explication n'est pas la même entre culturalisme et économicisme marxien) et la 3 (le planisme économique est incompatible avec un ordre social décentralisé). Si je veux 2 il devient logique de rejeter le 1 et le 3.
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La réponse se trouve dans son oeuvre. Mais bon à ce stade, je ne peux plus rien faire.
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De quelle tradition parle-t-on ? Quel est l'origine de cet "anti-progressisme" ? Là encore, on passe à côté de l'essentiel : Michéa fait sien la tradition de gauche populiste US (à la néoluddite) par opposition à cette "nouvelle classe progressiste", qui est la gauche culturaliste qui au nom du progrès à détruit le mouvement ouvrier, et pour Michéa, comme pour Lasch, les seules traditions qui comptent, c'est la common decency (et éventuellement la famille), c'est-à-dire les moeurs et les habitudes de classes du mouvement ouvrier. Si ça t'intéresse, Michéa a fait traduire un livre de Lasch intitulé "Le seul et vrai paradis". Il y a un chapitre très intéressant sur la pensée réactionnaire de Burke (la politique de la nostalgie) qui explique très clairement ce qui sépare le populisme de la réaction. Et sur la vieille gauche, pense la position de PCF sur l'immigration ou de la CGT sur la préférence nationale (à supposer que JCM soit critique là dessus). Et plus généralement sur la gauche républicaine, qui fait de l'assimilation un préalable à l'intégration.
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Ce ne sont pas les émules de Méluche qui attaquent Michéa, mais la gauche "culturaliste", qui ne résume pas à elle seule toute la gauche : c'est à la gauche qui se concentre sur les questions de société qui attaque la génération qui la précède, elle-même d'obédience marxiste et orientée vers les classes populaires. L'accusation "de droite" ou "réactionnaire" est assez comparable à celle employée par la nouvelle génération de gauchistes américains contre l'ancienne génération progressiste au début des années 70 ("néoconservateurs") : je trouve qu'il y a un énorme malentendu sur ce point. En général,l'usage que les gens de droite ont de M. se résume à son anti-progressisme, qui est une vulgarisation de ce que dit C. Lasch (qui vaut mieux que ce qu'en laisse penser M). Si je voulais troller, je dirais qu'il y a plus de points communes entre Michéa et un certain libéralisme qu'entre Michéa et la droite de type zemmour. Pourquoi ? Parce que les deux proposent une explication de type économiciste pour juger le monde politique et social, tandis que la droite de type zemmour passe par la grammaire de la culture et des valeurs pour proposer son lamento. Enfin bon, tout cela n'a pas d'importance, en effet, ce sont des querelles d'étiquettes.
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Pour développer un peu :l'ironie de Socrate, c'est un peu sa marque de fabrique dire que tu n'es pas convaincu, c'est un peu comme dire que tu n'es pas convaincu que Staline portait la moustache. Machiavel ne fait pas de la philsosophie poltique sur le mode socrato-platonicien : son ambition est d'abord politique, et c'est sirious bizness : il s'agit de construire une science à destination des dirigeants (un en fait). Ecrire un miroir des princes n'est pas la même chose qu'enseigner la philosophie. Oakeshott compare Le Prince à des "antisèches" destinées aux classes montantes de l'époque pour savoir comment diriger. Sinon, une question qu'elle est bonne : pourquoi emprunter la voie du dialogue à bâtons rompus pour enseigner sur le désir, la justice et le Bien, et non par un traité (comme le fait Aristote) ? Parce que le dialogue est en soi un enseignement sur l'activité philosophie, mais c'est une autre histoire. Su Platon, il y a quand même pas mal de commentateurs plus sérieux que Poppers et consort (Strauss, Bloom, Edmond, Rosen, Brisson, Jaeger, Castoriadis, Canto, Heidegger, etc.) mais pis qu'on parlait plus haut des éditions du Félin, il y a par exemple la préface d'A Bloom à la République traduite en céfran il y a quelques années, qui est excellente. Sinon ce weekend, détente, j'ai lu le dernier essai de Laurent Bouvet "L'insécurité culturelle" et le bouquin de Pierre Péan sur les liens entre le Qatar et la France (enfin, je pense que j'aurais fini ce soir : c'est du journalisme, donc ça se lit très rapidement).
