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  Le 10/04/2019 à 08:55, NoName a dit :

De toute façon je me méfie comme de la peste de toute forme de philosophie qui glose sur la bonne vie et sur le devoir et sur le bien qu'il y a à se sacrifier pour les autres. Au contraire, je pense que toute philosophie qui considère qu'il y a un bien intrinsèque à sa sacrifier c'est de la morale d'esclave ou de curé, et si on voit si peu les gens s'en réclamer le faire c'est certainement pas un hasard. Comme on l'a dit dans un autre fil, plus on est dans le business de la vertu, moins on en a soi-même.

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220px-Nietzsche187a.jpgGood, come to the dark side.

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  Le 10/04/2019 à 15:59, Soda a dit :

Pas compris la blague.

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C'est l'équivalent de ça, pour ceux qui citent Nietzsche à tort à et travers. 

https://i.kym-cdn.com/photos/images/newsfeed/000/579/452/524.jpg

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Je lis actuellement Etat de choc : un pays sans fonctionnaire de Xavier de Lesquen (2008), qui se concentre sur les Rogernomics en Nouvelle-Zélande et ses grandes mesures libérales, où l'auteur souhaite appliquer cet exemple à la France. C'est plutôt stimulant en plus d'être assez érudit. Il y a même un passage qui décrit que l'actuelle Christchurch était à deux doigts de devenir française.

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Lu le troisième tome de Droit, législation et liberté.

 

Hayek s'intéresse à la limitation des vices inhérents à la démocratie.

Si on veut s'assurer de la prééminence du droit, il faut instaurer de véritables contre-pouvoirs. Autrement, le législateur n'adoptera que des mesures court-termistes pour satisfaire la volonté du gouvernement, parfaitement conscient du souci de l'électeur de percevoir des effets immédiats sur sa situation personnelle. Il y a effectivement une confusion entre la loi, qui se doit d'être générale pour permettre la réalisation des objectifs inconnus des individus, et dont les effets sont permanents ; et les mesures gouvernementales qui concernent des situations particulières et dont les effets sont temporaires.

 

Ce livre m'a convaincue qu'il fallait entièrement repenser notre système démocratique. Sauf que les solutions proposées par Hayek ne sont pas pertinentes : instaurer des conditions aussi restrictives pour représenter la population contrarie l'idée même de démocratie (limite d'âge, mandat unique donc réélection impossible, nécessaire longévité du mandat). Il se borne à la séparation des pouvoirs au plus haut échelon. Or, le renforcement des contre-pouvoirs à échelle locale - par exemple accroître l'autonomie des collectivités territoriales - me semble essentiel.

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  Le 11/04/2019 à 19:44, poincaré a dit :

instaurer des conditions aussi restrictives pour représenter la population contrarie l'idée même de démocratie

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Bof. Ça contrarie sans doute pas mal d'idées modernes, mais pas celle de "démocratie" (ni celle d'état de droit, par ailleurs). Si tu veux mieux comprendre ce qu'est (ou non) la démocratie, tu peux toujours lire Manin et ses "Principes du gouvernement représentatif".

 

  Le 11/04/2019 à 19:44, poincaré a dit :

Or, le renforcement des contre-pouvoirs à échelle locale - par exemple accroître l'autonomie des collectivités territoriales - me semble essentiel.

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Là, je suis tout à fait d'accord. :)

Posté
  Le 11/04/2019 à 19:44, poincaré a dit :

 renforcement des contre-pouvoirs à échelle locale - par exemple accroître l'autonomie des collectivités territoriales - me semble essentiel.

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N'est-ce point ce qui se fait en France depuis 40 ans (au moins), avec de merveilleux résultats ?:

 

"De 1980 à 2008, les effectifs de l’État ont augmenté de 400 000 agents, soit 14 %. Or, pendant cette période, plusieurs vagues de décentralisation ont transféré des fonctions de l’État aux collectivités locales. En outre, cette période a été marquée par l’informatisation de nombreuses fonctions administratives. Ces deux éléments auraient logiquement dû conduire à une réduction substantielle des effectifs des services administratifs concernés. Cela n’a pas été le cas : au contraire les effectifs se sont accrus ; et cette hausse n’est même pas due au passage aux 35 heures dans la fonction publique puisque 85% de l’augmentation des effectifs constatée depuis 1980 a eu lieu avant le passage aux 35 heures. Ce qui est vrai pour l’Etat l’est aussi pour les collectivités territoriales et les hôpitaux : augmentation des effectifs de 54% dans la FPH et de 71% dans la FPT sur la même période." (cf: http://aristidebis.blogspot.com/2012/09/le-gauche-contre-le-peuple-22.html )

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Tu confonds autonomie et decentralisation.

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  Le 11/04/2019 à 20:30, Rincevent a dit :

Bof. Ça contrarie sans doute pas mal d'idées modernes, mais pas celle de "démocratie" (ni celle d'état de droit, par ailleurs). Si tu veux mieux comprendre ce qu'est (ou non) la démocratie, tu peux toujours lire Manin et ses "Principes du gouvernement représentatif".

 

Là, je suis tout à fait d'accord. :)

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Ah ! Enfin un conseil de lecture de mon mentor intellectuel préféré :icon_wink:

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  Le 11/04/2019 à 21:35, poincaré a dit :

Ah ! Enfin un conseil de lecture de mon mentor intellectuel préféré :icon_wink:

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Je t'inviterais bien chez moi pour te montrer ma collection d'estampes japonaises mes bibliothèques, mais je suis en couple, heureux et fidèle.

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  Le 11/04/2019 à 19:44, poincaré a dit :

Sauf que les solutions proposées par Hayek ne sont pas pertinentes : instaurer des conditions aussi restrictives pour représenter la population contrarie l'idée même de démocratie (limite d'âge, mandat unique donc réélection impossible, nécessaire longévité du mandat). Il se borne à la séparation des pouvoirs au plus haut échelon. Or, le renforcement des contre-pouvoirs à échelle locale - par exemple accroître l'autonomie des collectivités territoriales - me semble essentiel.

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De mémoire dans DLL il propose juste des pistes alternatives et ne discute pas le sujet en profondeur. L'idée d'un sénat non renouvelable basé sur la classe d'âge me semble intéressante pour discuter de thèmes sur le temps long ou fixer le niveau d'imposition. A l'autre chambre se débrouiller avec ce qu'elle a. C'est fou qu'on ait un système où ce sont les mêmes qui disent d'une part à qui on prend l'argent et d'autre part à qui on va le donner. 

 

L'idée même de la démocratie est d'assurer la paix civile tout en permettant au pouvoir de changer suivant des règles très largement acceptées. Les élections n'en sont qu'une implantation pas la source. 

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J'entame Une femme à sa fenêtre de Drieu.

 

En parallèle, je relirai le Vieil homme et la mer (lisez-le c'est court et vital !).

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  Le 12/04/2019 à 05:57, Kassad a dit :

L'idée même de la démocratie est d'assurer la paix civile tout en permettant au pouvoir de changer suivant des règles très largement acceptées.

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Pascal te dirait que l'idée consensuelle, c'est que le fils du Roi est l'héritier du trône (parce que c'est la coutume et que personne ne l'a décidé pour son propre intérêt) ; alors qu'un système électif empêche un consensus d'émerger.

 

Comme quoi l'essence de la démocratie doit être autre chose.

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  Le 12/04/2019 à 11:02, Johnathan R. Razorback a dit :

 

Pascal te dirait que l'idée consensuelle, c'est que le fils du Roi est l'héritier du trône (parce que c'est la coutume et que personne ne l'a décidé pour son propre intérêt) ; alors qu'un système électif empêche un consensus d'émerger.

 

Comme quoi l'essence de la démocratie doit être autre chose.

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En même temps c'était pas de moi, l'idée vient de R. Aron  (Démocratie et totalitarisme) :

 

  Quote

l’essence même de la politique est que des décisions soient prises pour, non par, la collectivité

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Il n'y a pas forcément besoin de consensus : la paix civile est déjà un bien suffisant. On pourrait même dire qu'une idée plus consensuelle est moins stable si ces opposants sont plus enragés car n'ayant aucune possibilité d'accéder au pouvoir.

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« J’ai vu naître un mot ; c’est voir naître une fleur. Ce mot ne sortira peut-être jamais d’un cercle étroit, mais il existe ; c’est lirlie. Comme il n’a jamais été écrit, je suppose sa forme : lir ou lire, la première syllabe ne peut être différente ; la seconde, phonétiquement li, est sans doute, par analogie, lie, le mot ayant conçu au féminin. J’entendais donc, à la campagne, appeler des pommes de terre roses hâtives, des lirlies roses : on ne put me donner aucune autre explication, et le mot m’étant inutile, je l’oubliai. Dix ans après, en feuilletant un catalogue de grainetier, je fus frappé par le nom d’early rose donné à une pomme de terre, et je compris les syllabes du jardinier. »
Remy de Gourmont (Esthétique de la langue française, Mercure de France, 1899).

Très bien vue.
J'en ai des comme ça à chaque atelier informatique/français avec les migrants.
ça relativise.

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"Elle l'examina avec cette acuité du premier regard qui fait que les femmes d'abord jugent un homme d'une façon qui, tant elle est exacte, devient profonde. Quand elles sont devant la force, elles la reconnaissent en un clin d'œil. Mais, aussitôt après, leur regard glisse et ne s'attache plus qu'aux détails." Drieu

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Aristote, ou l'anti-Pascal. Un homme des Lumières avant la lettre:


"Certains se demandent s'il est dommageable ou avantageux pour les cités de changer les lois ancestrales s'il y en a une autre qui est meilleure. [...] Il peut arriver que l'on propose d'abolir certaines lois ou la constitution au nom du bien commun. Et puisque nous en avons fait mention, il est préférable de donner quelques explications, peu nombreuses mais précises, à ce sujet. Car il y a là, comme nous l'avons dit, une difficulté, et il pourrait sembler meilleur d'opter pour le changement. Dans les autres sciences, celui-ci a été avantageux: la médecine, par exemple, a modifié ses préceptes ancestraux, de même que la gymnastique et en général tous les arts et savoir-faire. De sorte que, puisque la politique doit être considérée comme l'un d'eux, il est manifeste qu'il en est nécessairement de même dans son domaine aussi. On pourrait en apporter une preuve en recourant aux faits. Car les lois anciennes sont par trop simplistes et barbares: les Grecs de jadis, par exemple, ne quittaient jamais leurs armes et s'achetaient mutuellement leurs femmes, et tout ce qui subsiste çà et là des anciennes coutumes est d'une absolue niaiserie. A Cumes, par exemple, il existe une loi concernant le meurtre selon laquelle si celui qui accuse de meurtre peut produire un nombre défini de témoins de son propre lignage, l'accusé est reconnu coupable du meurtre. Or ce que, d'une manière générale, tout le monde recherche, ce n'est pas ce qui est ancestral, mais ce qui est bon. Et il est vraisemblable que les premiers hommes, qu'ils soient nés de la terre ou qu'ils aient été les survivants de quelque cataclysme, devaient ressembler aux premiers idiots venus, comme on le dit des gens nés de la terre, si bien qu'il serait absurde de rester attaché aux dogmes de gens de ce genre. Outre cela il n'est pas préférable non plus de garder immuable les lois écrites. Comme dans les autres arts, en effet, en matière d'organisation politique aussi il est impossible de tout coucher par écrit avec précision, car, nécessairement, ce qui est écrit est général, alors que les actions concernent le particulier. Tout cela montre donc à l'évidence qu'il faut modifier certaines lois en certaines circonstances."
-Aristote, Les Politiques, Livre II, trad. Pierre Pellegrin, Paris, GF-Flammarion, 2015, 591 pages, chapitre 8, p.191-192.

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Gourmont

 

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