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Coronavirus : publications scientifiques, cartes, statistiques, essais cliniques etc.


Freezbee

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Ceci vient d'être publié dans le Lancet.

 

https://www.thelancet.com/lancet/article/s0140673620311806

 

L'étude a l'air plutôt sérieuse au premier coup d'oeil (mais si c'est publié dans le Lancet, a priori...), et les conclusions dézinguent la chloroquine/hydroxychloroquine.

 

  Quote

We were unable to confirm a benefit of hydroxychloroquine or chloroquine, when used alone or with a macrolide, on in-hospital outcomes for COVID-19. Each of these drug regimens was associated with decreased in-hospital survival and an increased frequency of ventricular arrhythmias when used for treatment of COVID-19.

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Ce débat, c'est pour moi comme celui sur le réchauffement climatique. J'ai beau m'y intéresser un peu, je n'arrive pas à trancher du tout car les scientifiques ne semblent pas réussir à trancher du tout, non plus. C'est au-delà de mon niveau de compétence. 

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  Le 22/05/2020 à 13:34, Johnnieboy a dit :

Ce débat, c'est pour moi comme celui sur le réchauffement climatique. J'ai beau m'y intéresser un peu, je n'arrive pas à trancher du tout car les scientifiques ne semblent pas réussir à trancher du tout, non plus. C'est au-delà de mon niveau de compétence. 

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C'est pour ça que j'ai arrêté de poster sur ce thread, toutes les semaines il y a une nouvelle publication-qui-termine-le-débat et c'est impossible à suivre en détail à moins d'être un spécialiste et d'y passer sa vie.

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  Le 22/05/2020 à 14:06, Lancelot a dit :

C'est pour ça que j'ai arrêté de poster sur ce thread, toutes les semaines il y a une nouvelle publication-qui-termine-le-débat et c'est impossible à suivre en détail à moins d'être un spécialiste et d'y passer sa vie.

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je resume: des modeles informatiques insuffisants sont utilises pour expliquer comment un phenomene changeant va detruire la planete par la faute d'un gaz produit aussi par l'homme dans une proportion inconnue dont la totalite de la masse pese pour une fraction ridicule dans cette destruction, que l'on va empecher en prenant de l'argent aux gens qui le produisent, sans qu'on sache precisement combien ni comment. C'est du beton arme.

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Je parlais des publications sur la chloroquine, je suis bien convaincu que la taxe carbone c'est de la merde :mrgreen:

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Ils nous auront quand meme bien emmerdé avec cette histoire de chloroquine. Ce débat a pris une telle ampleur en France, vu nulle part ailleurs.

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  Le 22/05/2020 à 21:35, Bézoukhov a dit :
 
Aux US, c'est rentré dans la guerre Trump vs. ze medias.

Ca n’a pas fait autant de débat. Ils se sont moqués de Trump qui en a pas mal parlé, mais ça n’a pas fait les choux gras des journaux comme en France. Ils ont eu autre chose très certainement ceci dit, les merdias de tous les pays ont tous leur lubies
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  Le 22/05/2020 à 14:06, Lancelot a dit :

C'est pour ça que j'ai arrêté de poster sur ce thread, toutes les semaines il y a une nouvelle publication-qui-termine-le-débat et c'est impossible à suivre en détail à moins d'être un spécialiste et d'y passer sa vie.

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En plus du débat sur la choloroquine, sur le plan épidémiologique c'est aussi pas mal le bordel...

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À propos d'épidémiologie :

 

  Citation

Quelques considérations de graphes aléatoires pour l'épidémiologie (David Madore, 9/05/2020)

 

[...] On (un des auteurs !) a enfin fini par me pointer du doigt un livre (et donc une référence citable !) où étaient traitées les probématiques épidémiologiques qui me préoccupaient : il s'agit de Mathematics of Epidemics on Networks (From Exact to Approximate Models) d'István Z. Kiss, Joel C. Miller et Péter L. Simon (Springer 2017). Non seulement il traite exactement tout ce que je voulais voir traité, mais la présentation est vraiment très agréable pour le mathématicien que je suis : les énoncés sont précis, les approximations sont expliquées avec soin, les notations ne sont pas trop pénibles, bref, je le recommande très vivement. (Quel dommage que toutes les bibliothèques soient fermées… Si seulement il y avait un site web — qui pourrait par exemple porter le nom en anglais d'une bibliothèque et du premier livre de la Bible — où on pourrait trouver les PDF de ce genre de choses. Ah non, zut, ce serait illégal, parce qu'on a des lois à la con qui empêchent la diffusion des connaissances. Mais pardon, je digresse.)

 

[...] Bref, toujours est-il que j'ai été soulagé de voir que tout un tas de phénomènes que je voulais voir étudiés, et que j'avais au moins en partie redécouverts, comme ce que je vais décrire ci-dessous, étaient effectivement étudiés quelque part, et que j'aurai des références citables à montrer. J'ai l'habitude de redécouvrir des résultats connus, je dirais même que ça fait partie du fonctionnement normal de la science, et quand je l'apprends je suis plutôt content que mon intuition ne soit pas complètement à côté de la plaque.

 

En revanche, je demeure perplexe quant au fait que ces phénomènes soient bien connus ou non des épidémiologistes. Il y a deux prépublications qui sont sorties récemment, une sur l'arXiv (par des matheux) et une autre sur medRxiv (par des épidémiologistes plus médecins, ça se voit au fait qu'ils déposent sur medRxiv et n'utilisent pas TeX ?), qui font tous les deux la même observation, évidemment formulée et argumentée de façon plus précise, que j'écrivais dans cette entrée de blog ou de façon concise dans ce tweet (en mars) : l'épidémie va atteindre, et donc immuniser, les personnes les plus connectées en premier, ce qui fait que l'hétérogénéité des contacts contribue à réduire le seuil d'immunité à partir duquel elle se met à régresser (le premier de ces documents calcule 43%, ce qu'il ne faut pas, à mon avis, prendre comme une prédiction mais comme un ordre de grandeur grossier de l'effet qu'on peut attendre). D'un côté, il semble que ce type d'effet ait été étudié depuis 1980 (au plus tard). Mais de l'autre, un épidémiologiste renommé (Marc Lipsitch) semble considérer que c'est intéressant et vaguement nouveau, et il y en a qui n'ont pas reçu le message (et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres où j'ai vu affirmer, y compris de la part de personnes qui sont des épidémiologistes ou qui ont une formation proche, que puisque R₀~3 on doit atteindre ~70% d'immunisés pour que l'épidémie régresse). Donc il y a, au minimum, un problème de communication. Ce n'est pas très grave, maintenant j'ai au moins quelque chose d'un peu plus crédible (un PDF !) à citer pour contester cette idée (et le fait que Marc Lipsitch prenne ça au sérieux est bien puisque c'est lui qui est à l'origine, d'avoir popularisé le chiffre de 70% comme taux d'attaque, même s'il l'a immédiatement nuancé). Mais ça reste un peu pénible d'avoir l'impression d'être le crackpot qui vient contredire les experts qui ont dit que c'était 70%. (Un peu quand comme l'OMS a fait une communication un peu hâtive en affirmant qu'il n'y avait aucun signe que l'infection par le Covid-19 confère une quelconque forme d'immunité, alors que quand même, si, il y a des raisons de le penser : ce n'est vraiment pas une position confortable que de tenir le discours je ne suis pas du tout médecin, mais je vais quand même remettre l'OMS à sa place sur une question de médecine. Bon, je digresse encore.)

 

[...] J'en viens à ce dont je voulais vraiment parler : un modèle basé sur la percolation dans des graphes aléatoires et permettant de modéliser (de façon simpliste !) la manière dont la variance du nombre de contacts infectieux modifie le taux d'attaque d'une épidémie à nombre de reproduction R₀ donné. C'est ce que représentent les courbes ci-contre, en l'occurrence pour R₀=2.5 (contacts infectieux par individu en moyenne), avec l'écart-type σ du nombre de contacts infectieux en abscisse, et en ordonnée le taux d'attaque prédit (en bleu par un modèle basé sur un graphe orienté, en rouge par un modèle symétrique) : je veux expliquer un peu comment lire ces courbes et comment elles ont été calculées.

 

epidemic-attack-rate-by-variance.png

 

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C'est une étude du Lancet, j'ai parcouru, elle a l'air réglo, les résultats ont été ajustés aux différentes variables confondantes. Cela reste une étude observationnelle, cas-témoins, donc ce n'est pas une étude randomisée en double aveugle, mais ça parait tenir la route sinon.

https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31180-6/fulltext

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Je vais bientôt reprendre 3 ou 4x des moules. 

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  Le 22/05/2020 à 14:06, Lancelot a dit :

C'est pour ça que j'ai arrêté de poster sur ce thread, toutes les semaines il y a une nouvelle publication-qui-termine-le-débat et c'est impossible à suivre en détail à moins d'être un spécialiste et d'y passer sa vie.

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En tout cas ce n'est pas le médicament miracle promis par certain.

Un coup c'est un peu mieux avec, un autre coup il n'y a pas d'effet démontré et certaine fois c'est plus dangereux.

Bref si ça marche, c'est occasionnel.

 

Chloroquine is the new homeopathy

 

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  Le 23/05/2020 à 11:12, Freezbee a dit :

À propos d'épidémiologie :

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On notera que c'est la suite d'une longue série de billets de sa part sur le sujet. On notera notamment : http://www.madore.org/~david/weblog/d.2020-04-14.2650.html#d.2020-04-14.2650 (qui rappelle les limites des modèles ; hint : ça ne devrait pas servir à prédire) et http://www.madore.org/~david/weblog/d.2020-04-02.2648.html#d.2020-04-02.2648 (qui explique que le modèle SIR ne correspond pas bien au processus de guérison du Covid-19, que corriger ce point précis donne un taux de croissance initial plus impressionnant, suivie d'une décroissance beaucoup, beaucoup plus rapide).

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  Le 23/05/2020 à 13:16, Brock a dit :
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  Le 23/05/2020 à 13:27, POE a dit :

C'est une étude du Lancet, j'ai parcouru, elle a l'air réglo, les résultats ont été ajustés aux différentes variables confondantes. Cela reste une étude observationnelle, cas-témoins, donc ce n'est pas une étude randomisée en double aveugle, mais ça parait tenir la route sinon.

https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(20)31180-6/fulltext

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tu prends de l'essence, tu la met dans le réservoir , ta voiture roule

tu met l'essence a la place du lave glace, tu salis ton pare-brise

tu en arrose les roues, y met le feu, ta bagnole crame

 

conclusion, l'essence n'est pas un carburant, pire c'est trés dangereux...

vite il faut interdire

Les cons, c'est magique, ils ont toujours raison...

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Cela dit, bien qu'adepte de la queen, je vous déconseille d'en mettre dans votre réservoir,,,

 Enfin, suis pas garagiste, hein...

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  Citation

Covid-19 : l’analyse de poumons de patients décédés livre des résultats inattendus

 

Les poumons de patients atteints de la maladie Covid-19 fabriquent de nouveaux vaisseaux sanguins à un stade précoce de la maladie, un processus qui augmente avec la durée d’hospitalisation. Tel est le résultat « inattendu » d’une étude autopsique réalisée par une équipe d’anatomopathologistes et pneumologues allemands (Wuppertal, Mayence, Hanovre), belges (Louvain), suisses (Bâle) et américains (Harvard Medical School, Boston) et publiée en ligne le 21 mai dans l’hebdomadaire médical américain The New England Journal of Medicine.

 

Ces travaux soulignent le rôle majeur que joue la pathologie vasculaire pulmonaire dans l’infection par le coronavirus SARS-CoV-2. Ils fournissent de précieuses informations sur les modifications observées au niveau de ce que les spécialistes appellent le « poumon périphérique », c’est-à-dire en profondeur, au niveau des lobules pulmonaires qui constituent les unités anatomiques et physiologiques du poumon où s’effectuent les échanges gazeux entre les alvéoles et les capillaires sanguins.

 

Dans un éditorial associé à l’article, des chercheurs du Massachusetts General Hospital (Boston, Etats-Unis) considèrent que les résultats publiés sont « intrigants ». Selon eux, ils représentent une contribution importante dans la compréhension du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA).

 

Les chercheurs ont examiné sept poumons prélevés lors de l’autopsie de patients atteints de Covid-19* et les ont comparés à sept poumons provenant de patients décédés en 2009 de pneumonie causée par le virus grippal H1N1 ainsi qu’à dix poumons sains qui n’avaient finalement pas été utilisés à des fins de transplantation et qui ont donc servi d’échantillons témoins.

 

Les chercheurs ont utilisé plusieurs techniques pour analyser les poumons : l’immunohistochimie (qui permet de visualiser, en différentes couleurs, la présence de protéines dans les sections du tissu pulmonaire), la microscopie électronique à balayage (qui produit des images en haute résolution de la surface des échantillons), la « corrosion casting » (qui permet d’examiner la micro-vascularisation des tissus via la création d’une réplique du réseau vasculaire). Les moulages vasculaires obtenus reflètent précisément les connexions vasculaires. Les images obtenues fournissent des détails tridimensionnels impressionnants des vaisseaux sanguins. Par ailleurs, les chercheurs ont réalisé des images microscannographiques permettant de visualiser des structures vasculaires avec une haute résolution spatiale. Enfin, ils ont réalisé une analyse de l’expression des gènes dans les cellules des échantillons pulmonaires.

 

Tous les poumons des patients décédés de la Covid-19 ou de la grippe ont présenté une atteinte alvéolaire diffuse avec notamment une nécrose des petites cellules bordant les alvéoles et des dépôts de fibrine (protéine provenant de l’activation de la coagulation) dans la cavité alvéolaire. De même, des infiltrats de cellules inflammatoires (lymphocytes T CD4+) ont été observés à proximité des vaisseaux dans les deux groupes de patients, mais en plus grand nombre dans la Covid-19 que dans la grippe. Voilà pour les caractéristiques communes à ces deux pathologies virales pulmonaires. D’autres permettent en revanche de différencier l’atteinte vasculaire au niveau pulmonaire dans la Covid-19.

 

Des vaisseaux pulmonaires tortueux

 

En examinant l’architecture des micro-vaisseaux pulmonaires au microscope électronique à balayage couplée à la technique du corrosion casting, les chercheurs ont observé un réseau vasculaire distordu avec des capillaires déformés. Dans les poumons des patients Covid-19, les capillaires allongés présentaient de brusques changements de calibre. Surtout, les chercheurs ont observé la formation de nouveaux vaisseaux sanguins, un résultat auquel ils ne s’attendaient pas. Ce phénomène, appelé angiogenèse, aboutit à la formation de nouveaux capillaires sanguins à partir de vaisseaux préexistants.

 

Angiogenèse du deuxième type

 

La plupart du temps, l’angiogenèse procède par bourgeonnement (sprouting, en anglais), autrement dit des cellules endothéliales prolifèrent à partir des extrémités et des parois latérales des vaisseaux préexistants, migrent et s’organisent en structures tubulaires qui se connectent aux vaisseaux voisins. Les chercheurs ont certes observé ce phénomène dans le poumon de patients Covid-19. Mais ils ont surtout remarqué qu’une angiogenèse  d’un deuxième type se produisait : une angiogenèse par intussusception.**

 

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Remodelage vasculaire par angiogenèse par intussusception, avec création d’un « pilier ». Djonov V, Baum O, Burri PH. Cell Tissue Res. 2003;314(1):107‐117.

 

Ce mécanisme repose sur la prolifération de cellules endothéliales à l’intérieur même du vaisseau. Des ponts (appelés « piliers ») se forment et traversent le vaisseau qui se remodèle pour donner naissance à deux nouveaux vaisseaux, voire plusieurs.

 

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Reconstruction en accéléré du remodelage vasculaire par angiogenèse par intussusception. Djonov V, Baum O, Burri PH. Cell Tissue Res. 2003;314(1):107‐117.

 

Les chercheurs ont observé de tels piliers par corrosion casting et microscopie électronique à balayage.

 

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Images en microscopie électronique à balayage couplée à la technique de « microvascular corrosion casting ». A : fin réseau de capillaires alvéolaires d’un poumon sain. B : architecture nettement désordonnée dans le poumon d’un patient atteint de Covid-19. La perte de l’organisation d’un réseau capillaire alvéolaire est la conséquence de la formation de nouveaux vaisseaux sanguins via une angiogenèse par intussusception. Ackermann M, et al. N Engl J Med. Published online, 2020 May 21.

 

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Les flèches blanches correspondent à l’emplacement des « piliers » créés lors de l’angiogenèse par intussusception (très fort grossissement). Ackermann M, et al. N Engl J Med. Published online, 2020 May 21.

 

Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour déterminer si le degré de l’atteinte endothéliale (endothélite) et l’importance des thromboses concourent à une plus grande fréquence des mécanismes d’angiogenèse par bourgeonnement et par intussusception chez les patients Covid-19 et si ceux-ci évoluent avec la trajectoire clinique de la maladie.

 

Les chercheurs soulignent que le degré d’angiogenèse par intussusception a augmenté significativement avec la durée de l’hospitalisation chez les patients Covid-19. En revanche, dans les poumons des patients décédés de la grippe, ce phénomène est de moindre ampleur et n’augmente pas au fil du temps.

 

Atteinte des cellules endothéliales

 

Autre enseignement de cette étude : il existe dans la Covid-19 une atteinte sévère des cellules qui tapissent la paroi interne (endothélium) des vaisseaux sanguins et qui sont en contact direct avec le sang. De forme aplatie, les cellules endothéliales assurent une surface glissante qui empêche normalement la coagulation. Un plus grand nombre de cellules porteuses à leur surface du récepteur ACE2 (qui sert de porte d’entrée cellulaire pour le coronavirus SARS-CoV-2) a été observé chez les patients Covid-19 que chez ceux atteints de grippe. De même, des changements significatifs des cellules endothéliales ont été notés chez les patients Covid-19, un résultat en faveur du rôle central de ces cellules dans la maladie. Dans les échantillons des patients Covid-19, les cellules endothéliales, normalement reliées entre elles par des jonctions serrées, ne l’étaient souvent plus. D’un volume augmenté, elles avaient perdu le contact avec la membrane basale sur laquelle elles reposent habituellement.

 

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Image en microscopie électronique. Destruction d’une cellule endothéliale transmission avec présence du virus SARS-CoV-2 visible à l’intérieur de la membrane cellulaire (têtes de flèches blanches dans le carré situé en haut à droite). Le trait noir correspond à 5 micromètres. RC (red cells) : globules rouges. Ackermann M, et al. N Engl J Med. Published online, 2020 May 21.

 

Par ailleurs, les chercheurs ont observé le virus SARS-CoV-2 à l’intérieur de cellules endothéliales pulmonaires (de même que dans l’espace extracellulaire). Ces résultats confortent ceux rapportés fin avril par une équipe suisse qui avait réalisé une étude autopsique. Celle-ci avait montré la présence de particules virales dans des cellules endothéliales vasculaires dans le rein chez un patient, dans l’intestin grêle chez un autre. L’atteinte des cellules endothéliales pulmonaires pourrait résulter à la fois de l’effet direct des particules virales et de la présence de cellules inflammatoires dans l’environnement immédiat des vaisseaux.

 

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Plusieurs microthrombus dans les cloisons inter-alvéolaires (poumon d’un patient décédé de la maladie Covid-19). Multiples microthrombus fibrineux (flèches noires) dans les capillaires alvéolaires. Présence de globules rouges et d’un réseau lâche de fibrine (protéine provenant de l’activation de la coagulation) dans l’espace intra-alvéolaire. Ackermann M, et al. N Engl J Med. Published online, 2020 May 21.

 

Micro-caillots dans les capillaires alvéolaires

 

Les poumons des patients Covid-19 présentent, comme ceux des patients décédés de la grippe, de façon diffuse des caillots (thrombus) dans des artères pulmonaires d’un diamètre compris entre 1 et 2 millimètres), sans obstruction complète de ces petits vaisseaux.

 

Chez les patients Covid-19, les chercheurs ont néanmoins observé une présence nettement plus importante de microthrombus dans les capillaires alvéolaires, en l’occurrence neuf fois plus élevée que dans la grippe.

 

Enfin, des microthrombus ont également été observés dans les petites veines de moins de 1 millimètre de diamètre qui font suite aux capillaires et qu’on appelle les veinules post-capillaires. Ces données histologiques ont été confirmées par les images obtenues par la microscannographie tridimensionnelle. Les poumons de patients atteints de Covid-19 et de grippe présentaient en effet des occlusions quasi-totales des vaisseaux pré-capillaires et post-capillaires.

 

Enfin, les chercheurs ont analysé l’expression de 323 gènes impliqués dans les phénomènes de l’angiogenèse. Au total, il s’avère que 69 de ces gènes sont exprimés uniquement dans le tissu pulmonaire des patients Covid-19.

 

Cette étude souligne l’importance cruciale des autopsies pour réaliser une description précise et conduire des analyses sophistiquées des lésions associées à une nouvelle maladie. Elle contribue en l’occurrence un peu plus encore à faire des cellules endothéliales des acteurs majeurs de la physiopathologie du syndrome de détresse respiratoire aiguë (SDRA) associé à la Covid-19. On observe ainsi une atteinte inflammatoire de ces cellules vasculaires au niveau pulmonaire (endothélite). De plus, ces cellules sont impliquées dans les processus conduisant à la formation de thrombus (activation de la cascade de la coagulation) et la formation de nouveaux vaisseaux sanguins (angiogenèse par intussusception).

 

La possibilité que les cellules endothéliales jouent un rôle central dans la Covid-19 a déjà incité au développement de stratégies thérapeutiques. Des essais cliniques sont en cours.***

 

Marc Gozlan (Suivez-moi sur Twitter, sur Facebook)

 

* Aucun des patients Covid-19 décédés n’avait eu de ventilation mécanique (deux avaient reçu une ventilation non invasive), alors que 5 des 7 patients morts de la grippe avaient été ventilés.

** L’angiogenèse par intussusception a été découverte de manière fortuite en 1990 par une équipe suisse qui travaillait sur les poumons du rat et de l’homme. Ce mécanisme angiogénique ne consiste pas en une prolifération de vaisseaux préexistants mais plutôt en un réarrangement de structures vasculaires préformées. Les parois de deux capillaires entrent en contact et finissent par former au niveau de la zone de contact un pont (ou « pilier ») qui va finalement délimiter deux nouveaux vaisseaux par subdivision. Depuis, un troisième type d’angiogenèse a été découvert, en l’occurrence un mécanisme de néovascularisation dans lequel on observe un étirement mécanique des vaisseaux préexistants.

*** Un essai clinique évalue l’effet de cibler l’angiopoïétine 2 chez des patients Covid-19, partant du constat que des taux circulants élevés d’angiopoïétine 2 (un régulateur de l’angiogenèse) sont corrélés avec une augmentation de l’œdème pulmonaire et de la mortalité chez les patients présentant un syndrome de détresse respiratoire aiguë. Enfin, plusieurs essais évaluent le bevacizumab, un anticorps spécifiquement dirigé contre le VEGF (Vascular Endothelial Growth Factor ou facteur de croissance de l’endothélium vasculaire), un facteur clé de l’angiogenèse.

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Posté
  Le 23/05/2020 à 20:19, h16 a dit :

 

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Pas mal. Je n'ai pas la patience de reprendre chacun des points mais je pense que toutes leurs critiques n'ont pas la même valeur.

Ils ne parlent pas non plus des liens d'intérêt des auteurs, notamment avec Gilead et son remdesivir.

Il m'a semblé que l'étude du Lancet était ajustée, c'est à dire que même si les groupes ne sont pas comparables, les résultats ont été ajustés ensuite, ce qui diminue le risque de biais.

Sur le fond, je suis pour la liberté de prescription totale, par contre, est ce une bonne opportunité pour la défendre ?

Reste qu'une étude du Lancet de ce type c'est un coup qui fait mal vu la réputation de la revue, face à l'IHU et on en voit bien les conséquences médiatiques.

Posté

Ce ne serait pas la première fois que le Lancet usurperait sa réputation (je pense à la nutrition).

  • Yea 3

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